Hors sujet : Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 22 juil. 2021, 8:44

Kerygme a écrit :
mer. 21 juil. 2021, 16:12


Alors voilà la question qui se pointe : si un des rites est intouchable, à la limite de la sacralisation, est-il normal qu'un autre soit déformé par des personnalisations issues de la FERM ? Parce que c'est une réalité, et personne ne s'en soucie tellement le discours est cristallisé et monopolisé sur les seuls arguments des uns.
Cher Kerygme,

La solution est simplissime : que ces prêtres célèbrent la messe Paul Vi telle qu'elle a été initialement écrite en latin et ad orientem et personne n'aura plus rien à redire.

Désolé, mes commentaires sont toujours en décalage, car je suis un méchant pécheur en pénitence

Altior
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2856
Inscription : sam. 05 juil. 2008, 23:59
Conviction : catholique traditionaliste
Localisation : In Ecclesia Dei

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Altior » jeu. 22 juil. 2021, 9:32

Deo Gratias a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 7:56
Bonjour et si tout le monde célébrait le rite de 1965? (...)
Qu'en pensez-vous ?
Ce Missel était censé dès le début (même lors de son promulgation à ce que je m'en souviens) d'être transitoire.

Par ailleurs, pourquoi « tout le monde » ? Penser que tout le monde devrait célébrer un seul rite est une idée très discutable et c'est déjà tomber dans le guet apens du Pape François. Dans le cas d'espèce, les modernistes seraient très malheureux d'utiliser ce Missel qui, même bricolé, garde une trop forte empreinte traditionnaliste. Je vais copier et garder leurs appels d'aujourd'hui à l'obéissance pour les utiliser à cette occasion-là. Rien que l'idée m'amuse!

Mais les tradis, de leur côté, seraient tout aussi malheureux. Pourquoi ce changement qui les mettrait sur une pente glissante ? Quel serait, comme le Concile Vatican 2 le demande, le bénéfice des fidèles ?

Avatar de l’utilisateur
Kerygme
Prætor
Prætor
Messages : 2046
Inscription : jeu. 30 mai 2019, 13:12
Conviction : Diacre permanent, catholique romain
Localisation : Argentoratum

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Kerygme » jeu. 22 juil. 2021, 9:47

Altior a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 9:32
Penser que tout le monde devrait célébrer un seul rite est une idée très discutable et c'est déjà tomber dans le guet apens du Pape François.
Il faut savoir se corriger quand on se trompe, il n'y a qu'un rite mais deux formes de le célébrer.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

Avatar de l’utilisateur
jibrillatein
Censor
Censor
Messages : 98
Inscription : sam. 11 juil. 2020, 17:10
Conviction : catholique romain

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par jibrillatein » jeu. 22 juil. 2021, 9:49

Deo Gratias a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 7:56
Bonjour et si tout le monde célébrait le rite de 1965? C'est le seul rite fidèle à Sacrosanctum Concilium, d'ailleurs Mgr Lefebvre l'a célébré jusqu'à son remplacement par celui de 1969.
Ce rite de 1965 était un bon compromis. Les prières au bas de l'autel supprimées ainsi que le dernier évangile. Les lectures en vernaculaire, le canon romain conservé, pour la communion très classique sauf que le prêtre disait:" Corpus Christi et le communiant répondait :" Amen".
Je ne comprends pas pourquoi on est allé si loin avec le rite de 1969 qui ne vient de façon organique du rite de 1962, comme pouvait l'être celui de 1965.
Qu'en pensez-vous ?
Le rite de 1965 est en effet très proche de celui de 1962, tout en prenant en compte les demandes du Concile (comme la prière universelle). Chose intéressante : l'abbaye de Fontgombault célèbre sa messe conventuelle avec des modifications du missel de 1962 la rendant presque semblable à celle de 1965. J'ai cherché l'ordo du missel de 1965, en vain... quelqu'un aurait un PDF ?

Cependant, comme d'autres avis ont été faits avant moi, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Personne n'accepterait cela (à moins de faire preuve d'une action coercitive dont je me demande qui pourrait se faire le "bras armé"), ni les Ecclesia Dei, ni les Novus ordo (selon une dichotomie grossière).
D'ailleurs... je me posais cette question : imaginons (oui, imaginons...) qu'un prochain pape décide de "fixer" le missel de Paul VI, en enlevant des alternatives comme le grégorien, le latin, l'ad orientem par exemple (en les systématisant donc)... cela est-il seulement possible ? La raison populaire veut que ce soit plus facile d'assouplir quelque chose de raide que de raidir quelque chose de souple. A moins que ce changement ne soit qu'un entérinement d'une façon de faire générale, et qui donc ne fera que maintenir ce qui est fait, en "émondant ce qui dépasse".

Fraternellement dans le Christ,
Jb
Dernière modification par jibrillatein le jeu. 22 juil. 2021, 12:16, modifié 1 fois.
"Adjutorium nostrum in nomine Domini, qui fecit caelum et terram" (Ps CXXIII)

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 22 juil. 2021, 11:04

jibrillatein a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 9:49
Chose intéressante : l'abbaye de Fontgombault célèbre sa messe conventuelle avec des modifications du missel de 1962 la rendant presque semblable à celle de 1965.
Bonjour Jibrillatein,

Voilà un excellent exemple : je n'avais même pas remarqué que la messe conventuelle de Fontgombault était modifiée.
Il est remarquable que le matin quand ils célèbrent toutes les messes en même temps à chaque autel de pilier certains sont en Saint PieV et d'autres en Paul VI et c'est à peine si on voit la différence.

LA solution est là : systématiser la messe Paul VI en latin ad orientem avec un formation doctrinale et théologique solide des séminaristes.

J'attends de vois ce que le Père Abbé de Fontgombault va dire ce texte papal…

Altior
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2856
Inscription : sam. 05 juil. 2008, 23:59
Conviction : catholique traditionaliste
Localisation : In Ecclesia Dei

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Altior » jeu. 22 juil. 2021, 11:18

Kerygme a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 9:47

Il faut savoir se corriger quand on se trompe,
Absolument.
il n'y a qu'un rite mais deux formes de le célébrer.
Non. La trouvaille "deux formes, un unique rite" c'est le Motu Proprio d'avant, celui de Benoît XVI. L'expression est disparue dans le nouveau Motu Proprio du nouveau Pape. Tout comme dans le langage récent du Vatican, qui parle bien de deux rites. Soyez moderniste jusqu'au bout, mettez-vous à jour et corrigez-vous. Allez, c'est pas difficile!

Avatar de l’utilisateur
Perlum Pimpum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1070
Inscription : lun. 19 avr. 2021, 23:28
Conviction : Chrétien
Localisation : Berry

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 22 juil. 2021, 11:50

jibrillatein a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 9:49
Fontgombault

:coeur: :coeur: :coeur:

Ah, les Messes basses de Fontgombault !
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

Avatar de l’utilisateur
Kerygme
Prætor
Prætor
Messages : 2046
Inscription : jeu. 30 mai 2019, 13:12
Conviction : Diacre permanent, catholique romain
Localisation : Argentoratum

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Kerygme » jeu. 22 juil. 2021, 11:59

Altior a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 11:18
Tout comme dans le langage récent du Vatican, qui parle bien de deux rites. Soyez moderniste jusqu'au bout, mettez-vous à jour et corrigez-vous. Allez, c'est pas difficile!
Alors je m'aperçois comme à votre habitude que tout est occasion de cracher votre fiel, d'utiliser des mots dont vous perdez le sens mais surout de déformer la vérité.

Tout d'abord j'ai relu non seulement le Motu Proprio mais aussi la lettre qui l'accompagnait. Saurez vous appliquer à vous même cette attitude ?

1- le mot Rite n'apparait qu'une fois dans le Motu Proprio (article 1), il est bien au singulier et ne cite que le 'Rite romain". Pas de "rites" au pluriel comme vous l'affirmez.
2- il n'est pas plus moderniste que s'ériger en référentiel selon sa pensée et ses interprétations au point d'en déformer la vérité

Ce qui a en effet disparu c'est le terme "forme extraordinaire". On trouve bien "rite romain extraordinaire" dans la lettre, mais toujours rien au pluriel, ni orthographiquement ni dans l'esprit qui suggérerait qu'il y ait bien deux rites.


Dommage vous croyez avoir trouvé une fenêtre pour dénigrer le messager tout en tronquant le message, c'est raté, merci d'être passé.
Une petite relecture de Luc 16,10 ?
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

Avatar de l’utilisateur
Perlum Pimpum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1070
Inscription : lun. 19 avr. 2021, 23:28
Conviction : Chrétien
Localisation : Berry

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 22 juil. 2021, 12:19

Théodore a écrit :
mer. 21 juil. 2021, 23:10

Bonjour,

À vous lire, votre théologie de la liturgie me paraît l'exacte antithèse de celle que le Mouvement Liturgique a tenté de recouvrir, et que Vatican II a canonisé dans Sacrosanctum Concilium.

Vous n'envisagez en effet la Liturgie, en ses formes rituelles extérieures, qu'en tant qu'elle dispose pédagogiquement à recevoir les grâces sacramentelles, notamment celles de la communion.

C'est exactement la conception réductrice scolasticisante (mais en réalité infidèle à St Thomas) qui ne considérait guère que la validité sacramentelle comme un "intouchable" liturgique, et qui a fini par dévier en un rubricisme desséchant : le rituel de la messe devenait la "recette" pour confectionner validement l'Eucharistie.

Telle n'est pas la vision de la Tradition, ni de l'Église, surtout depuis Vatican II.

La liturgie est en effet d'abord une réalité cultuelle, par laquelle l'Église, par un ensemble rituel cohérent (gestes, mouvements, chants) offre à Dieu un sacrifice de louange, d'action de grâce, de réparation et de supplication. Il n'est nul besoin qu'un sacrement s'y déroule ; l'Office Divin est une oeuvre liturgique à part entière, second en rang après la Sainte Messe, mais qui n'est lié à la réception d'aucun sacrement, ni même sacramental.

Cet ensemble rituel est profondément humain, en ce qu'il est conditionné par notre nature humaine ; mais en même temps, il permet à l'Église d'offrir à Dieu un culte spirituel qui Lui soit agréable ; et c'est à ce culte du Corps tout entier que le chrétien individuel s'unit et se soumet lorsqu'il accomplit fidèlement son ministère, chacun selon son rang et à sa place.

Puisque c'est la prière de l'Église, il n'est pas de prière qui soit davantage agréable à son Époux que celle-ci ; même, dis-je, la prière privée d'un saint venant de pieusement communier.

C'est par cette prière, même en-dehors de la réception des sacrements, que l'Église répand et communique Jésus-Christ aux fidèles qui y participent ; elle les fait entrer dans les sentiments même du Christ ; elle les fait participer à son Union nuptiale avec son Chef et son Pasteur. C'est pourquoi la dévotion envers la Sainte Liturgie est indispensable à toute piété authentiquement chrétienne.

Voici donc pour l'explication de ce qu'est la Liturgie en son principe. Mais elle est également un phénomène historique, et dont les formes sont conditionnées culturellement et historiquement. Elles le sont par une Tradition particulière (romaine, byzantine, arménienne, mozarabe, glagolitique,...), qui traduit la permanence dans le temps de l'Église par la stabilité des formes extérieures de son culte. L'attachement à la Liturgie, dont j'ai parlé plus haut, ne peut avec raison se concilier avec une facilité à la bouleverser ou la révolutionner, surtout dans ses aspects les plus anciens. Ce qu'on a intériorisé, surtout en tant que membre d'un groupe surnaturel comme l'Église, on ne peut trop facilement le bouleverser ; et je pense que quand une Liturgie se développe organiquement, elle évolue sous l'effet même de l'esprit de prière et de la forme de piété qu'elle a insufflé dans ceux qui la pratiquent. Alors oui, les formes concrètes de la Liturgie ont une importance pour le chrétien qui a formé sa vie spirituelle à son contact ; une rupture du développement organique aura quelque chose de dissonant.

Permettez-moi donc de penser que la réforme de 1969 et les suivantes, quoique parfaitement orthodoxes, constituent une rupture grave du développement organique du rit romain, avec un nombre considérable de changements injustifiés, qui mettent en péril la perception claire de la permanence de la lex orandi de l'Église latine, et le développement d'un sens fort de la Tradition, pourtant ô combien nécessaire à l'intelligence de la Foi dans le monde moderne.

Sacrosanctum Concilium avait pourtant averti qu'on ne ferait pas de réforme à moins que le bien du peuple chrétien ne l'exige ; on serait bien en peine de trouver une exigence impérieuse de ce type derrière la plupart des réformes postconciliaires. On a, en réalité, l'impression que pas une pierre de l'édifice séculaire qu'est la rite romain n'a été laissée en place.

Bonjour Théodore.


1. J’envisage la liturgie pour ce qu’elle est : (1) une action cultuelle qui procède de la foi ; (2) action par laquelle l’Église offre à Dieu le saint sacrifice de la Messe, sacrifice qui tout à la fois est expiatoire, propitiatoire, eucharistique, latreutique (les quatre fins du sacrifice) ; (3) raison pourquoi l’Office divin s’articule à la Messe* à raison des prières publiques se déployant dans la liturgie des heures et répondant aux quatre fins du sacrifice de la Messe.


2. La liturgie procède de la foi. Can. 836 - Comme le culte chrétien, dans lequel s'exerce le sacerdoce commun des fidèles, est une œuvre qui procède de la foi et s'appuie sur elle, les ministres sacrés veilleront à la susciter et à l'éclairer, surtout par le ministère de la parole par lequel la foi naît et se nourrit.


3. La foi est une, les liturgies sont multiples. Qu’on parle de deux formes distinctes du même rite ou de deux rites me semble, sous réserve d’explicitations souhaitées**, de peu d’intérêt ; l’Église ayant connu grande multitude de rites dont une vingtaine sont encore aujourd’hui en vigueur à additionner les rites occidentaux et orientaux !


4. Ce fait atteste à lui seul que l’Église est maîtresse de ses formes liturgiques. Elle l’est à raison de la juridiction reçue du Seigneur :
[+] Texte masqué

Can. 129 - § 1. Au pouvoir de gouvernement qui dans l'Église est vraiment d'institution divine et est encore appelé pouvoir de juridiction, sont aptes, selon les dispositions du droit, ceux qui ont reçu l'ordre sacré.

Can. 131 - § 1. Le pouvoir de gouvernement est dit ordinaire lorsqu'il est attaché par le droit lui-même à un office; il est délégué lorsqu'il est accordé à la personne elle-même sans médiation d'un office.

Can. 134 - § 1. Par Ordinaire, on entend en droit, outre le Pontife Romain, les Évêques diocésains et ceux qui…

Can. 331 - L'Évêque de l'Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d'une manière singulière à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l'Église tout entière sur cette terre; c'est pourquoi il possède dans l'Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu'il peut toujours exercer librement.

Can. 834 - § 1. L'Église remplit sa fonction de sanctification d'une manière particulière par la sainte liturgie qui, en vérité, est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ; la sanctification des hommes y est signifiée par des signes sensibles et réalisée selon le mode propre à chacun d'eux, et le culte public intégral de Dieu y est célébré par le Corps mystique de Jésus Christ, Tête et membres.

Can. 838 - § 1. L'ordonnancement de la sainte liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Église; cette autorité est détenue par le Siège Apostolique et, selon le droit, par l'Évêque diocésain.

Can. 838 - § 2. Il revient au Siège Apostolique d'organiser la sainte liturgie de l'Église tout entière, d'éditer les livres liturgiques, de reconnaître leurs traductions en langues vernaculaires et de veiller à ce que les règles liturgiques soient fidèlement observées partout.

5. L’Église est maîtresse de sa liturgie à deux réserves près.

(1) Pour ce qui est de la Messe, sous réserve que l’efficacité sacramentelle des paroles consécratoires soit respectée, ces paroles étant le forme du sacrement, forme qui est d’institution divine. À ce sujet c’est Rome seule qui, juge de la foi, peut définir si les paroles employées respectent ou attentent à la forme, ceci en souvenir de certaines polémiques récentes relativement a l’anaphore d’Addaï et Mari.***

(2) Pour ce qui est de la liturgie d’une façon générale, que l’expression cultuelle dont use l’Église procède de la foi.

  • (a) Conséquemment, quant à l’expression « liturgie traditionnelle », toute liturgie qui procède de la foi catholique est traditionnelle.
  • (b) S’en suit, quant aux différents rites dont use ou a usé l’Église catholique, qu’ils sont tous traditionnels.
  • (c) Le rite tridentin est ainsi traditionnel puisqu’il procède de la foi et met particulièrement en lumière le caractère sacrificiel de la Messe. Mais tout traditionnel qu’il soit, ce n’est pas lui faire offense que de constater qu’il ne souligne que très peu le fait que la communion eucharistique est un repas pascal : la messe est un repas de communion où Dieu se donne à manger et à boire… Cet aspect est bien plus surligné par le premier rite qu’a connu l’Église : celui dont s’est servi Jesus !

6. Comportements monstrueux :

(1) Il est monstrueux de restreindre l’appellation « liturgie traditionnelle » au seul rite tridentin ! Est traditionnel tout rite qui s’enracine dans la Tradition = dans la foi reçue et transmise. Le rite est traditionnel dès qu’il procède de la foi.

(2) Il est monstrueux d’affirmer que le nouveau rite romain ne procède pas de la foi de l’Église.

(3) Il est monstrueux de refuser l’obéissance à la loi ecclésiastique - en l’occurrence à la loi portée par TC - par attachement à un rite particulier. C’est particulièrement monstrueux, car ce refus implique implicitement autant qu’inexorablement une négation de la plénitude de juridiction directe et immédiate du pontife romain sur l’Église, négation constitutive d’une hérésie ! Comme préalablement expliqué aux pages précédentes, le refus d’obéissance ne serait légitime qu’à la condition que soit manifeste que cette loi attente au bien commun surnaturel : le salut des âmes ; pour que la condition soit remplie, il faudrait que le rite de Paul VI soit sacramentellement invalide et ainsi qu’il soit insusceptible de procéder de la foi de l’Église.


7. Il importe aucunement de savoir si «  la réforme de 1969 et les suivantes, quoique parfaitement orthodoxes, constituent une rupture grave du développement organique du rit romain ». Ce qui importe est de savoir si le nouveau rite est traditionnel. Il l’est de votre aveu même, puisque vous le dites orthodoxe.


8. Quant à dire que le nouveau rite romain comporterait « un nombre considérable de changements injustifiés », je vous répondrais seulement que vous n’en êtes pas juge. La question de l’opportunité donc de la justification du nouveau rite n’est pas de votre ressort mais de celui du titulaire de l’autorité légitime. Le législateur suprême a jugé opportun de modifier le rite romain en substituant un nouveau rite à l’ancien : cela est de sa seule compétence.
[+] Texte masqué

Can. 838 - § 1. L'ordonnancement de la sainte liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Église; cette autorité est détenue par le Siège Apostolique et, selon le droit, par l'Évêque diocésain.

Can. 838 - § 2. Il revient au Siège Apostolique d'organiser la sainte liturgie de l'Église tout entière, d'éditer les livres liturgiques, de reconnaître leurs traductions en langues vernaculaires et de veiller à ce que les règles liturgiques soient fidèlement observées partout.

9. Vous ne pouvez pas opposer Sacrosanctum Concilium à la loi pontificale ayant modifié le rite (ou la forme du rite).

(1) D’abors pour une raison générale. À supposer - supposé, non concédé - que SC ait ici porté une loi plutôt qu’une déclaration d’intention, restera toujours qu’un Pape peut modifier la loi ecclésiastique. Tout Pape étant sujet de la plénitude de juridiction, tout Pape peut annuler ou réformer la loi posée par l’un de ses prédécesseurs ou par lui-même antécédemment.

(2) Ensuite pour cette raison particulière que SC 4 affirme vouloir conserver et favoriser le rite romain quitte au besoin à le réviser entièrement…**** : « Enfin, obéissant fidèlement à la Tradition, le saint Concile déclare que la sainte Mère l’Église considère comme égaux en droit et en dignité tous les rites légitimement reconnus, et qu’elle veut, à l’avenir, les conserver et les favoriser de toutes manières ; et il souhaite que, là où il en est besoin, on les révise entièrement avec prudence dans l’esprit d’une saine tradition et qu’on leur rende une nouvelle vigueur en accord avec les circonstances et les nécessités d’aujourd’hui. »*****


10. En tant que sujet de la loi, vous avez à vous soumettre à la loi [cf. 6.3], étant manifeste qu’elle n’attente pas au bien commun surnaturel, la sanctification des âmes.

———

*
Voyez SC 7. Voyez aussi la lettre de Benoît XVI (lien à la note suivante) qui parle de la réforme liturgique comme l’une des décisions essentielles du Concile.

**
J’avoue n’être pas certain de saisir pleinement le sens et la totalité des implications de la distinction portée par Benoît XVI.
http://www.vatican.va/content/benedict- ... scovi.html

***
https://www.cairn.info/revue-nouvelle-r ... age-36.htm

****
Ce qui terminologiquement valide la distinction du rite romain et de la forme du rite romain.

*****
Pour la révision annoncée du rite romain, voyez aussi SC 21 et 23…
https://www.vatican.va/archive/hist_cou ... um_fr.html
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

Avatar de l’utilisateur
Théodore
Prætor
Prætor
Messages : 841
Inscription : jeu. 07 mars 2013, 23:43
Conviction : Catholique de Rit latin.
Localisation : Jérusalem

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Théodore » jeu. 22 juil. 2021, 16:56

Bonjour Perlum Pimpum,
Merci pour votre réponse détaillée, qui, si elle passe à côté de mon développement sur la nature de la Liturgie, a le mérite de confirmer ce que je pensais de votre conception de cette dernière : une réalité déterminée de façon purement positive par le droit de l'Église, qui a discrétion absolue et incontestable de la modifier à sa guise.
Je ne pense pas que cette conception soit traditionnelle. Il est vrai que seules les autorités ecclésiastiques légitimes sont maîtres des formes de la Sainte Liturgie ; et je ne leur conteste aucunement ce pouvoir, rendant ainsi inutiles vos insinuations comme quoi je nierais le pouvoir immédiat de juridiction du Pontife Romain, à qui nous devons cette dernière réforme.
Il y a cependant une autre réalité de la liturgie, qui fait d'elle le lieu où l'Église se réalise et se manifeste. La Liturgie est la prière de l'Église ; elle est le lieu où l'Église s'accomplit le plus parfaitement et se révèle ; si bien qu'on doit tenir qu'en un sens, c'est la liturgie, dans ce qu'elle a de rituel, qui fait l'Église, dans ses diverses incarnations rituelles.
Il n'y a pas de doute que la réforme de 1969 est légitime, en ce sens qu'elle ne va pas au-delà des pouvoirs concédés par le Christ à son Église. Ces pouvoirs sont extrêmement étendus, et on n'imagine pas qu'ils soient employés à la légère : pourtant, ils peuvent l'être, par une erreur de jugement prudentiel.
Et vous me permettrez de ne pas avoir une conception jésuite de l'obéissance : le devoir d'obéissance n'exige pas de moi que je considère bon ou prudent ce que l'autorité légitime a décidé, et que je me dois d'exécuter.

Le Siège Apostolique pourrait très bien, demain, pour une raison théologique vaguement rationnelle, imposer que dans toutes les liturgies chrétiennes (orientales comme occidentales), on proclame l'Évangile après la Consécration plutôt qu'en conclusion de la Liturgie de la Parole. Il n'y aurait aucun dogme affecté ; ladite modification serait tout de même une liturgie "procédant de la foi catholique" (je reviendrai plus bas sur cette expression).
Une telle modification resterait une rupture de Tradition, une innovation aussi inouie qu'inutile et blâmable. (dans le même genre, on pourra citer la "correction" des hymnes du bréviaire par Urbain VIII, refusée par bien des Ordres).

Techniquement le Siège Apostolique pourrait, demain, abolir l'ensemble des diocèses du monde pour en re-ériger de nouveau ex nihilo. Si demain le Souverain Pontife prenait une telle décision sans nécessité grave et urgente, on lui désobéirait à juste titre.
Même dans le domaine magistériel, le Souverain Pontife a une obligation morale, mais non nécessaire, de consulter avant de proclamer ex cathedra un dogme. S'il choisit de ne pas le faire (et si Dieu ne l'empêche pas de faire une bêtise), le dogme ainsi proclamé demanderait assentiment. On serait cependant en droit de remettre en cause l'opportunité d'une telle proclamation (c'est ainsi que je pense que Vatican I aurait mieux fait de ne pas proclamer l'infaillibilité pontificale, même si je me soumet à ce dogme avec joie).
Le plein exercice du pouvoir de juridiction de l'Église admet donc des limites morales.

Tout cela pour dire que j'exprime mon désaccord avec votre énoncé :
Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 12:19
toute liturgie qui procède de la foi catholique est traditionnelle.[/list]
Précisément, non. Une liturgie est traditionnelle si elle s'inscrit dans une tradition rituelle objective, qui est interne à la liturgie et à sa transmission par une Église ou communauté donnée.
Une création liturgique "ex nihilo" (comme l'Église a le pouvoir d'en faire, et l'a par exemple récemment fait avec le rite des Ordinariats anglicans) est possible, mais elle se situe alors au commencement d'une Tradition, qui demande à se développer selon ses principes propres.

Votre définition pose également problème, en tant qu'elle sous-entend que la foi catholique serait comme antérieur logiquement à la liturgie célébrée. Cela me semble contestable, car le contenu de la foi procède de l'ensemble de la Tradition ecclésiastique, discernée par le Magistère (Magistère qui est un munus distinct de l'autorité régulatrice de l'Église sur la liturgie). Dans cette Tradition ecclésiastique, la liturgie occupe une place de choix, et qui est incontournable pour tout chrétien ; car c'est là que l'Église enseigne ses enfants, non par un exposé didactique, mais par l'acte même de prier Dieu avec et pour eux. C'est là qu'elle leur expose le sens des Écritures Saintes, et les proclame sacramentellement par les ministères liturgiques ; c'est là qu'elle proclame et célèbre les saints qui l'ont fortifiée et édifiée. Il y a ainsi un sens où l'on peut dire que la foi de l'Église procède de la Liturgie.
La Révélation chrétienne qui est l'objet de la foi, en effet, n'est pas un simple assentiment notionnel à des propositions (je vous renvoie pour plus de détails au commentaire de De Lubac sur Dei Verbum) : elle est la réponse du croyant à l'oeuvre salvifique de Dieu dans l'Histoire. Or, la liturgie est précisément cette oeuvre de salut réactualisée constamment par l'Église ; si bien que le croyant croit en vertu de la liturgie.
  • (c) Le rite tridentin est ainsi traditionnel puisqu’il procède de la foi et met particulièrement en lumière le caractère sacrificiel de la Messe. Mais tout traditionnel qu’il soit, ce n’est pas lui faire offense que de constater qu’il ne souligne que très peu le fait que la communion eucharistique est un repas pascal : la messe est un repas de communion où Dieu se donne à manger et à boire… Cet aspect est bien plus surligné par le premier rite qu’a connu l’Église : celui dont s’est servi Jesus !
Assertion gratuite, pour ma part je ne vois pas en quoi le Novus Ordo le souligne davantage. Je rappelle que le livre qui a introduit la notion de "Mystère Pascal", par Bouyer, est un commentaire sur la Semaine Sainte pré-piane.

(2) Il est monstrueux d’affirmer que le nouveau rite romain ne procède pas de la foi de l’Église.
Nous sommes bien d'accord ; il est impossible que l'Église promulgue un rite hérétique ou incitant à l'hérésie. Ceux qui tiennent cette thèse ont déchu de la foi catholique.
Il est monstrueux de refuser l’obéissance à la loi ecclésiastique - en l’occurrence à la loi portée par TC - par attachement à un rite particulier.
Je ne dirais pas que c'est monstrueux ; c'est une erreur compréhensible, mais elle est tragique. Quand, par exemple, le synode de Diamper en 1559 impose aux syro-malabares récemment unis une latinisation quasi complète de leur rite ancestral, je comprend que la réaction spontanée de la majeure partie de cette Église ait été de se séparer de la hiérarchie latine et de retourner au schisme pour préserver leur patrimoine liturgique traditionnel et ancestral. Je blâmerai bien davantage les jésuites d'avoir été cause d'un grand scandale.


Il importe aucunement de savoir si «  la réforme de 1969 et les suivantes, quoique parfaitement orthodoxes, constituent une rupture grave du développement organique du rit romain ». Ce qui importe est de savoir si le nouveau rite est traditionnel. Il l’est de votre aveu même, puisque vous le dites orthodoxe.
Il me semble avoir suffisament répondu par ailleurs.
Quant à dire que le nouveau rite romain comporterait « un nombre considérable de changements injustifiés », je vous répondrais seulement que vous n’en êtes pas juge. La question de l’opportunité donc de la justification du nouveau rite n’est pas de votre ressort mais de celui du titulaire de l’autorité légitime. Le législateur suprême a jugé opportun de modifier le rite romain en substituant un nouveau rite à l’ancien : cela est de sa seule compétence.
Oui, et comme dit plus haut, je n'ai aucun droit de contester la validité de la promulgation de la liturgie réformée, qui est réellement un rite liturgique de l'Église catholique, ni de la modifier à ma sauce quand je la célèbre. Mais je peux contester la prudence de sa promulgation et du remplacement de la liturgie traditionnelle (au sens que j'ai donné).
Vous ne pouvez pas opposer Sacrosanctum Concilium à la loi pontificale ayant modifié le rite (ou la forme du rite).

(1) D’abors pour une raison générale. À supposer - supposé, non concédé - que SC ait ici porté une loi plutôt qu’une déclaration d’intention, restera toujours qu’un Pape peut modifier la loi ecclésiastique. Tout Pape étant sujet de la plénitude de juridiction, tout Pape peut annuler ou réformer la loi posée par l’un de ses prédécesseurs ou par lui-même antécédemment.
Cela est vrai. Et cependant, les mots ont un sens. Si l'on parle de "liturgie du Concile", il faut bien que cette dernière corresponde au cahier des charges fixé par le Concile. Si le Pape a modifié et allongé ce dernier, alors qu'on parle de la liturgie de Paul VI, et par de liturgie du Concile.
Ensuite pour cette raison particulière que SC 4 affirme vouloir conserver et favoriser le rite romain quitte au besoin à le réviser entièrement…**** : « Enfin, obéissant fidèlement à la Tradition, le saint Concile déclare que la sainte Mère l’Église considère comme égaux en droit et en dignité tous les rites légitimement reconnus, et qu’elle veut, à l’avenir, les conserver et les favoriser de toutes manières ; et il souhaite que, là où il en est besoin, on les révise entièrement avec prudence dans l’esprit d’une saine tradition et qu’on leur rende une nouvelle vigueur en accord avec les circonstances et les nécessités d’aujourd’hui. »*****
SC est un document rempli de tensions, en partie sur l'ampleur à donner aux réformes. La citation que vous me donnez ne laisse certainement pas penser à une révision si radicale que celle que nous avons vu ; c'est d'ailleurs ce que laisse penser SC 23 :
Afin que soit maintenue la saine tradition, et que pourtant la voie soit ouverte à un progrès légitime, pour chacune des parties de la liturgie qui sont à réviser, il faudra toujours commencer par une soigneuse étude théologique, historique, pastorale. En outre, on prendra en considération aussi bien les lois générales de la structure et de l’esprit de la liturgie que l’expérience qui découle de la récente restauration liturgique et des indults accordés en divers endroits. Enfin, on ne fera des innovations que si l’utilité de l’Église les exige vraiment et certainement, et après s’être bien assuré que les formes nouvelles sortent des formes déjà existantes par un développement en quelque sorte organique.
Typiquement, je ne vois pas comment les quatre PE supplémentaires "sortent des formes déjà existantes par un développement en quelque sorte organique". On sait bien qu'elles furent introduites pour contrer la prolifération de PE sauvages.
En tant que sujet de la loi, vous avez à vous soumettre à la loi [cf. 6.3], étant manifeste qu’elle n’attente pas au bien commun surnaturel, la sanctification des âmes.
Il est naturel qu'un peuple veuille conserver les richesses qui l'ont nourri dans la Foi. La liturgie est une réalité culturelle, avant d'être une réalité légale. Si l'autorité légitime dans l'Église use de son pouvoir de facon trop cassante, il est normal qu'elle rencontre des résistances ; et ca n'est pas, il me semble, parce qu'on résiste à une autorité qu'on la désavoue.
La conviction spontanée qui se cache derrière, et qui est largement partagée par l'Orient chrétien, est que les formes liturgiques se sont historiquement développées comme le trésor commun de toute l'Église, poli par la prière des générations, sous la conduite de l'Esprit-Saint, qui peut être dit avoir inspiré le développement organique de la liturgie chrétienne. L'attachement au rituel de ces dernières est une expression de foi et de piété filiale envers nos Pères dans la foi ; en la frustrant indûment, l'autorité ecclésiastique légitime impose une épreuve à ses enfants les plus fidèles.
**
J’avoue n’être pas certain de saisir pleinement le sens et la totalité des implications de la distinction portée par Benoît XVI.
http://www.vatican.va/content/benedict- ... scovi.html
Je vous conseille cet article : https://espritdelaliturgie.org/2021/07/ ... ontificum/
Unam peti a Domino, hanc requiram,
Ut inhabitem in domo Domini omnibus diebus vitae meae.
Ut videam voluptatem Domini, et visitem templum eius.


Psaume XXVI, verset 7-8.

Avatar de l’utilisateur
Deo Gratias
Quæstor
Quæstor
Messages : 347
Inscription : ven. 01 sept. 2006, 13:04
Conviction : Catholique Romain
Localisation : Normandie

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Deo Gratias » jeu. 22 juil. 2021, 17:52

Pour moi je m'en fiche je continuerai à aller à la messe selon le rite de St Pie V ( même si ce n'est pas mon rite habituel), même si pour cela je dois aller à la FSSPX.
Finalement Mgr Lefebvre n'a pas eu tort de ne pas avoir signé d'accord. Il savait que tôt ou tard, se serait un attrape-couillon. Les instituts " Ecclesia Dei', s'en mordent les doigts aujourd'hui.
CHRISTUS VINCIT!
CHRISTUS REGNAT!
CHRISTUS IMPERAT!

cathobaro
Censor
Censor
Messages : 143
Inscription : mer. 15 févr. 2012, 20:37

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par cathobaro » jeu. 22 juil. 2021, 18:17

pierrot2 a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 7:06
cathobaro a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 4:08

Il n'a auncun droit d'imposer ca si en conscience quelqu'un juge que la forme extra est nécessaire pour le bien de son âme
Et pourquoi pas si il sent une addiction pour la forme du rite, préjudiciable au fond ?
Un rite valide ou qui fut valide ne peut pas être préjudiciable sur le fond justement à cause de sa validité. La différence tient de la forme. Et le pape est incompétent pour juger de ce qui m'est préjudiciable sur la forme car c'est une question circonstancielle où seule la conscience est juge: JE constate l'effet des rites sur moi, le pape ne le peut. Il en est de même de mon mon choix de tel pèlerinage ou tel saint favori.

Altior a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 7:06
cathobaro a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 4:08
mon choix prime celui du lointain pontife.
Votre expression, « lointain pontife » me donne occasion de réfléchir. Effectivement, je ressens toute la douleur de cet éloignement entre le Saint Père et moi. Un Pape ne devrait pas être lointain. Tout catholique est censé d'aimer son Pape, lieutenant de Notre Seigneur sur la terre pour un temps. Le coeur du Pape est, ou devrait être, le coeur de l'Église et mon coeur devrait battre au rhytme du sien. Si c'était comme ça, alors mon choix ne primerait pas celui du pontife, justement parce qu'il ne serait pas lointain.

Mais, malheureusement, je ressens ce Pape très, très lointain. J'aimerais tant que je l'aime... mais il m'est impossible. À son tour, je sens qu'il ne m'aime pas. Il ne me tient pas dans son coeur. Je suis son enfant rejeté.

Il s'agit ici de quelque chose plus profond que la différence de perception entre la Messe que le Pape préfère et la Messe que moi je préfère. Il ne s'agit même pas de la dureté du ton de ce document. Un Père, voire un Saint Père peut être dur, si c'est le cas, avec son fils, sans que la relation, le sentiment filial, soit entaché. Prenons, par exemple, Notre charge apostolique, document par lequel Saint Pie X reprime tout un segment de l'Église de France, avec une dureté qui n'a rien à envier à l'actuel Motu Proprio. Pourtant, en le relisant (et ça vaut la peine de le relire périodiquement, tant il est d'actualité et de référence), on sent bien que ce saint pasteur aimait ses fils et était préoccupé du danger où la voie sur laquelle ils se sont engagés mène. Il leur fait des reproches, mais il ne les repousse pas. À leur tour, ces nombreux membres du Sillon et leurs chefs ne se sentent pas rabroués parce qu'il se sentent aimés par le Pape. Leur choix ne prime pas sur celui du Pontife, car, même si eux sont en France tendis que lui est à Rome, ils ne le sentent pas lointain. Preuve est que leur mouvement dangereux est dissout par eux-même.

Et il fut toujours ainsi. Quelque vingt ans avant, un autre Pape écrit à l'Église qui est en France le document Inter Solicitudines, chose qui a généré le Ralliement. Ce n'était pas le choix de la plupart des catholiques français, mais leurs coeurs, battant avec celui du Pape, a fait qu'il ne donnent pas cours à leur choix, mais au sien. L'histoire a montré que le Pape s'est trompé, tendis que ceux qui s'opposaient à la collaboration avec la République franc-maçonne avaient raison. Mais voilà, ils ont préféré, même contre leurs coeurs, de se tromper avec le Pape que de voir juste sans lui. Pour quelle autre raison auraient-ils fait cela, sinon parce qu'il aimaient le Pape et se sentaient aimé par lui ?

C'est avec déchirante douleur que je constate que, du moins pour moi, aujourd'hui, sentire cum Ecclesia devient autre chose que sentire cum Papa. Dimanche prochain je vais continuer à prier pour le Pape. Pour que je puisse l'aimer et pour qu'il m'aime. Pour que je ne le sente pas lointain et pour qu'il ne me sente par ainsi, mais pour que je me sente de nouveau son enfant et pour qu'il sente que j'ai besoin de lui. Je le ferai à la Messe de toujours, à la Messe que j'aime, à la Messe qui abreuve et bâtit mon esprit, car mon choix prime celui de ce lointain pontife...
On peut très bien aimer le pape, sa fonction surtout, tout en pensant qu'il manque d'intelligence et de sens gouvernemental, que c'est un jésuite occidental né en 36 ordonné dans les 60s (probablement un handicap) etc.
Mais quand je parlais de lointain, ce n'était pas au sens affectif ou d'affinité, mais seulement de la distance entre principes et ordonnances généraux et jugement de conscience personnelle sur le terrain immédiat. Exemple: malgré sa validité le pape demande qu'on évite la messe fxxpx. Mais si je constate une évidente supériorité, que je juge necessaire, de la caté fsspx dans tel diocèse particulier, pour moi et les enfants, la demande du pape ne s'applique plus dans ce diocèse (ou situation concrète lointaine)
"Lointain"

Ombiace
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2807
Inscription : dim. 24 août 2014, 14:38

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Ombiace » jeu. 22 juil. 2021, 19:31

cathobaro a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 18:17
Un rite valide ou qui fut valide ne peut pas être préjudiciable sur le fond justement à cause de sa validité.
Bonsoir Cathobaro, merci pour votre réaction.
Ce que vous écrivez n'est pas ce que j'ai voulu dire.
Ne peut être préjudiciable que l exclusivité de l attachement à une forme (non au fond), selon moi (j'ai bien employé un "si", ne voulant pas faire dire au pape ce qu'il n a pas dit). Cette exclusivité qui peut être serait addictive.. A vous de voir, en conscience, si la forme moderniste vous semble stérile ou pas, auquel cas mon hypothèse ne serait peut-être pas à rejeter en bloc, car sinon, par quoi d autre l expliquer.
Dans le cas où je ferais fausse route, si il n y a pas cette dépendance, alors effectivement, je dois reconnaître que je ne sais pas bien moi-même ce qui motive notre pape à sembler désireux de voir le fidèle sacrifier à des formes variées, si j'ai bien compris ce qui en a été dit sur ce fil..

Ephraim
Censor
Censor
Messages : 166
Inscription : sam. 30 juin 2018, 14:42
Conviction : Catholique

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Ephraim » jeu. 22 juil. 2021, 21:32

Voici une interview de Mgr Athanasius Schneider, datant du mois dernier, avant donc l'abrogation de Summorum Pontificum.
Il me semble que son point de vue est des plus intéressants, notamment sur le rôle d'un Pape dans l'Eglise Catholique.https://leblogdejeannesmits.blogspot.co ... tance.html

Avatar de l’utilisateur
Théodore
Prætor
Prætor
Messages : 841
Inscription : jeu. 07 mars 2013, 23:43
Conviction : Catholique de Rit latin.
Localisation : Jérusalem

Re: Abrogation du motu proprio Summorum Pontificum

Message non lu par Théodore » jeu. 22 juil. 2021, 22:47

Ephraim a écrit :
jeu. 22 juil. 2021, 21:32
Voici une interview de Mgr Athanasius Schneider, datant du mois dernier, avant donc l'abrogation de Summorum Pontificum.
Il me semble que son point de vue est des plus intéressants, notamment sur le rôle d'un Pape dans l'Eglise Catholique.https://leblogdejeannesmits.blogspot.co ... tance.html
Avec tout le respect que j'ai Mgr Schneider, je pense qu'en appelant ainsi à la désobéissance, il se commet une erreur et aggrave le cas de la forme extraordinaire. Et en même temps je le comprend : il est normal de s'attacher à la liturgie qui vous a formé spirituellement. J'avoue être partagé.
Unam peti a Domino, hanc requiram,
Ut inhabitem in domo Domini omnibus diebus vitae meae.
Ut videam voluptatem Domini, et visitem templum eius.


Psaume XXVI, verset 7-8.

Verrouillé

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 15 invités