La messe du dimanche : samedi soir ou dimanche soir ?

etienne lorant
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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par etienne lorant » lun. 04 juin 2012, 11:21

Ben non, c'est simplement que, pour une meilleure organisation (mais cette raison est-elle acceptée par Rome ?), la messe du samedi n'est plus dite.

Pour ma part, le samedi, je fais dix kilomètres et j'assiste à la messe du samedi à 8h30 que continue de dire un prêtre âgé...


.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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steph
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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par steph » mar. 05 juin 2012, 1:10

Bonjour Expatria!

C'est tout à fait ce que dit Etienne Lorent: la messe du samedi est souvent omise.
De fait, les communautés religieuses ne l'omettent pas: puisqu'elles n'ont pas besoin d'avoir deux messes du dimanche.
Dans ma paroisse, où il a trois églises seules les deux églises déservies par des prêtres non-diocésains disent la messe du samedi.

En tout cas, dans une église paroissiale, il y a fort à parier qu'une messe le samedi soir sera celle du dimanche, anticipée.
Par contre le samedi matin (jusque midi), ce sera bien celle du samedi!

N'hésitez pas à méditer les lectures du samedi, même si ce n'est pas cette messe-là qui est dite: c'est peut-être aussi pour cela que les mensuels impriment "tout" ce que l'Eglise propose à ses enfants!

Bonne continuation!
Stat Crux dum volvitur orbis!
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Johnny
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La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Johnny » lun. 12 mai 2014, 10:03

James a écrit :
La messe anticipée a été mise en place pour satisfaire aux impératifs de ceux qui sont vraiment dans l'incapacité sérieuse de ne pouvoir s'y rendre le dimanche (les médecins, les pompiers, le personnel d'association caritative, etc...), pas pour que Robert, Julot et André puissent faire de la pétanque toute la journée le lendemain... ;)
Dans ma paroisse, même sociologie le Samedi soir et le Dimanche matin (familles, retraités), seul le Dimanche soir a beaucoup plus de jeunes, avec une animation plus rythmée.

Donc s'il y a eu des limites à la messe du samedi, plus personne (même les prêtres) ne les connaissent !
Dernière modification par Fée Violine le lun. 12 mai 2014, 17:12, modifié 1 fois.
Se croire soi-même imparfait et trouver les autres parfaits, voilà le bonheur. (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)

Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! (idem)

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Re: Participer à une activité sportive organisée le dimanche

Message non lu par James » lun. 12 mai 2014, 12:11

Johnny a écrit :Dans ma paroisse, même sociologie le Samedi soir et le Dimanche matin (familles, retraités), seul le Dimanche soir a beaucoup plus de jeunes, avec une animation plus rythmée.

Donc s'il y a eu des limites à la messe du samedi, plus personne (même les prêtres) ne les connaissent !
C'est justement un point problématique parce que les gens se disent qu'ils peuvent aller à la messe anticipée le samedi soir et que, du coup, le dimanche est libre et ils peuvent y faire ce que bon leur semble, chose qui bien souvent rime avec à peu près tout sauf rendre grâce au Seigneur. :(

Et ça, c'est quand ils y pensent, bien souvent, ils se disent tant pis pour la messe dominicale, ce n'est qu'un dimanche de temps en temps, ce n'est pas très grave,...

Quoiqu'il en soit, vous avez raison, cela fait parti des choses que les prêtres ne rappellent plus trop aux fidèles, peut être même que certains l'ont oublié.
Exactement comme le fait que la messe soit obligatoire les dimanches et jours de fête, les jours de jeun, etc...

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Re: Participer à une activité sportive organisée le dimanche

Message non lu par James » lun. 12 mai 2014, 13:06

Vous avez parfaitement raison, Peccator.

Une seconde étape serait dans la limite du possible de mettre en place une sorte de catéchisme pour adultes.
Un rendez-vous régulier dans l'année visant à rappeler aux baptisés les principes de la Foi Catholique, une redécouverte de la Bible de manière plus ou moins approfondie,...

Certaines paroisses et certains centres religieux le font via par exemple les parcours alpha mais c'est bien souvent réservé aux grandes villes.

Enfin, tout cela est toujours bien plus facile à dire qu'à faire :(

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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Peccator » lun. 12 mai 2014, 18:05

Jeremy43 a écrit :Le sport, comme tous les loisirs, ne sert donc à rien, il fait sortir de la paix intérieur et ne donne que des consolations extérieures comme tout ce qui est du monde.
Nous avons eu un saint pape qui aimait le sport (il est notoire notamment qu'il aimait skier, et probablement aimait-il aussi d'autres sports).
Le pape actuel semble aimer le football, si j'ai bien compris.

Le sport n'est pas mauvais en soi : c'est une activité moralement neutre. Et si pratiquer un sport vous fait sortir de la paix intérieur, alors vous avez raison d'arrêter. Personnellement, ma pratique sportive m'aide plutôt.

Vous avez fait le choix de suivre une voie ascétique, et c'est très bien. Mais n'oubliez pas que votre voie n'est pas nécessairement celle de tous, et que tout le monde qui suit cette voie n'en est pas pour autant au même stade que vous. Vous n'êtes pas directeur de conscience, n'allez pas dire aux autres ce dont ils doivent se dépouiller : laissez cela à ceux qui ont charge d'âmes.


PS : il me semble bien avoir vu des séminaristes jouer au foot en soutane. Comme quoi, même le foot n'est pas condamné par tous, y compris parmi les traditionalistes (ceci dit, jouer au foot en soutane, c'est ridicule).
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Re: Participer à une activité sportive organisée le dimanche

Message non lu par Suliko » lun. 12 mai 2014, 18:17

Bonjour,
Il y a beaucoup de choses dont les prêtres ne parlent plus trop aux fidèles dans leurs homélies
Cela dépend aussi beaucoup des communautés religieuses que l'on fréquente.
Les gens ne se sentent plus attachés à leur paroisse, mais choisissent d'aller à la messe qui leur convient, avec le prêtre qui dit les choses qu'ils ont envie d'entendre, de la manière dont ils ont envie de les entendre.
Il y a aussi pas mal de croyants qui décident de fréquenter une paroisse traditionaliste parce qu'ils constatent bien qu'ils ne peuvent pas progresser spirituellement là où ils sont. Cela ne veut pas dire qu'ils méprisent le prêtre et les fidèles de leur paroisse, mais juste que parfois, il vaut mieux partir ailleurs que de chercher vainement à changer une situation inextricable et de déprimer de plus en plus. Certains laïcs qui assistent le prêtre peuvent être têtus et tout le monde n'a pas l'énergie qu'il faudrait pour améliorer la situation. J'avoue que c'est partiellement mon cas...Et du coup, le prêtre, s'il est attaché à l'enseignement traditionnel de l'Eglise, doit se sentir bien triste...Mais comment l'aider?
Ce n'est pas non plus une coincidence si nombre de jeunes séminaristes préfèrent les instituts traditionalistes. Ils sentent sans doute qu'ils seront dans l'avenir moins tiraillés entre leur foi et les exigences de certains fidèles...Vous ne pensez pas?
Il me semble que la première étape, c'est déjà de faire revenir les gens à la confession, et si possible à un accompagnement spirituel. A partir de là, on peut les aider à avancer, y compris sur ces points qu'on ne peut plus prêcher en chaire.
Je pense qu'il faudrait plutôt commencer par redonner un enseignement religieux sérieux aux fidèles (y compris aux enfants). Car comment faire une confession valabe sans adhérer au catholicisme? D'une manière générale, la dilution de la foi affecte grandement tous les sacrements et provoque une multiplication des sacrilèges (ou du moins participe d'un manque de respect généralisé des sacrements). Par exemple, si dans une paroisse, nombre de fidèles ne sont pas prêts à adhérer à l'enseignement catholique, mais qu'ils ne se privent pas de communier, on obtient une situation où les communions sacrilèges se multiplient. De même pour le baptême et le sacrement du mariage. Je suis toujours infiniment triste quand je sais que l'Eglise accepte le mariage religieux de personnes baptisées, mais non croyantes, sachant que pour se marier, il faut être en état de grâce et que pour cela, il faut se confesser si nécessaire. Or, comment et pourquoi des fiancés se confesseraient-ils de péchés qu'ils ne considèrent pas comme tels (l'exemple-type étant le concubinage généralisé)? Ces situations, très courantes, ne sont-elles pas absurdes?

Et pour être tout-à-fait sincère avec Peccator, j'avouerai que les fidèles dont ils parlent, qui ignorent et rejettent ce qui les dérange de l'Ecriture et de la Tradition, ne sont simplement pour moi plus catholiques...Nous n'avons pas la même foi...Mais bien sûr, ils peuvent toujours se convertir et je l'espère, évidemment!

Sinon, je suis d'accord avec Peccator sur l'importance d'une belle liturgie, et je crois que tout le monde ne peut que nous rejoindre à ce sujet. Après, il est clair que la beauté de la liturgie ne fait pas tout, mais nous en avons tous conscience, me semble-t-il. Ce qui me paraît aussi très important, c'est de redonner à la religion sa dimension éminemment communautaire. Par exemple, l'Eglise devrait réapprendre aux fidèles à respecter tous les jeûnes (liturgiques y compris), càd à s'astreindre tous aux mêmes exigences de base, comme chez les orthodoxes (où les aliments proscrits sont clairement indiqués).

Bien à vous,

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Jeremy43 » lun. 12 mai 2014, 18:47

Bonjour,
Vous n'êtes pas directeur de conscience, n'allez pas dire aux autres ce dont ils doivent se dépouiller : laissez cela à ceux qui ont charge d'âmes.
Loin de moi l'idée de guider qui que ce soit (ni de croire que je suis là ou ailleurs), je voulais juste simplement un peu rappeler à quelle transcendance Dieu nous appelle et que tout ce qui est du monde est bien peu face à tout ce qu'Il nous donne. Si des Saints restés au lit toute leur vie avec d'horribles souffrances étaient si heureux, c'est parceque le Bonheur n'est vraiment pas de ce monde et dans les choses extérieures, ce qui est merveilleux.

J'aime beaucoup ce témoignage tiré d'un petit livre sur une Règle de vie donnée par un moine bénédictin ( http://www.clerus.org/clerus/dati/2001- ... ictin.html )
Il y a quelques années, nous apprenions qu’une jeune femme brésilienne, mère de quatre enfants, amie du monastère, avait été victime d’un grave accident qui devait la laisser infirme toute sa vie. Nous lui écrivîmes, et nous reçûmes deux mois après la réponse suivante :

Mon Père,

Votre lettre est la première que j’aie reçue depuis l’accident, et je vous en remercie. L’opération a été très difficile et je suis grabataire jusqu’à…? Mais ma vie n’est pas brisée, comme vous l’écrivez, au contraire : je commence à vivre enfin! C’est jadis que je ne vivais pas, je m’étourdissais dans le plaisir sans jamais penser à Dieu. Une autre Leonor vient de naître plus belle que l’ancienne et dans quelques jours mes enfants connaîtront le plus beau Noël de leur vie, parce qu’ils auront une nouvelle Maman qui veut désormais vivre pour Dieu.

Je voudrais maintenant que vous me disiez comment être fidèle à cette présence qui habite en mon âme. Veuillez me bénir et prier pour moi.

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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Peccator » lun. 12 mai 2014, 18:59

Jeremy43 a écrit :Dans les communautés traditionnelles on a la chance d'avoir une foi qui reste vive, Dieu est le centre de la vie de la plupart des paroissiens, ce qui donne l'impression de vivre dans une autre chrétienté par rapport à une paroisse "lambda" de la campagne française et c'est dramatique car il s'agit d'âme.
Dans les communautés traditionnelles, ne viennent que des gens qui ont la foi vive. On pourrait dire la même chose de communautés charismatiques, et j'ai connu ça aussi quand je fréquentais l'église St Ignace à Paris. Ce n'est pas signe que le traditionalisme est meilleur, juste que ça crée une sélection et forme une communauté bien particulière.

Dans une paroisse "lambda", on se confronte à la réalité des chrétiens qui vivent sur le territoire paroissial, et non pas ceux qui choisissent la communauté qui leur plait. Dans le lot, il y en a qui ont une foi très vive, et il y en a qui sont beaucoup plus petits dans la foi.

Personnellement, l'évangélisation de ceux qui sont déjà convertis, ça m'intéresse assez peu.



Suliko a écrit :Il y a aussi pas mal de croyants qui décident de fréquenter une paroisse traditionaliste parce qu'ils constatent bien qu'ils ne peuvent pas progresser spirituellement là où ils sont. Cela ne veut pas dire qu'ils méprisent le prêtre et les fidèles de leur paroisse, mais juste que parfois, il vaut mieux partir ailleurs que de chercher vainement à changer une situation inextricable et de déprimer de plus en plus
Et c'est là chose excellente.

Personnellement, aujourd'hui, je m'attache à convertir mon coeur et à rendre grâce à Dieu pour les co-paroissiens qu'Il me donne. Pour mes progrès spirituels, je fais des retraites, je médite la Parole, je prie, je me forme, je lis... Et je m'efforce d'accueillir les autres comme ils sont, et pas comme j'aimerais qu'ils soient.
Je n'ai pas toujours agi ainsi. Je suis passé par une période où je ne supportais plus le climat paroissial ordinaire (qui m'avait effectivement bien aidé à perdre la foi), et où j'ai besoin de la foi brûlante d'une communauté "sélectionnée". Ca m'a fait du bien, ça m'a permis de grandir. Je trouve très bien qu'il y ait de telles communautés.


Je constate dans les évangiles que les disciples ont été envoyés annoncer la Bonne Nouvelle à tous, et non pas invités à rester entre eux pour conserver leur foi bien à l'abri (relire la Pentecôte...). Mais je n'ignore pas que tout le monde n'a pas une vocation d'apôtre non plus. Si rester dans une paroisse normale amène à une perte de foi, alors il faut aller ailleurs, là où on peut redonner des forces à sa foi.

Ce n'est pas non plus une coincidence si nombre de jeunes séminaristes préfèrent les instituts traditionalistes. Ils sentent sans doute qu'ils seront dans l'avenir moins tiraillés entre leur foi et les exigences de certains fidèles...Vous ne pensez pas?
Très sincèrement, j'espère pour eux que là n'est pas la raison de leur choix, car si c'est le cas ils déchanteront bien vite. Comme tous les prêtres, ils auront à faire face aux difficultés de la pastorale, et eux aussi auront des fidèles ayant des exigences... Dans une communauté traditionnelle, je présume qu'ils auront plus qu'ailleurs maille à partir avec les acharnés du légalisme qui font passer la lettre de la loi avant la charité... A chaque communauté ses difficultés, aucune n'est facile.
Je pense plutôt que s'ils vont là, c'est d'abord pour être certains de pouvoir y recevoir un enseignement traditionnel, et peut-être aussi un peu pour des questions de qualité d'enseignement. Les diocèses dont l'évêque veille à avoir un séminaire de bon niveau ont des séminaristes.


Et pour être tout-à-fait sincère avec Peccator, j'avouerai que les fidèles dont ils parlent, qui ignorent et rejettent ce qui les dérange de l'Ecriture et de la Tradition, ne sont simplement pour moi plus catholiques...Nous n'avons pas la même foi...Mais bien sûr, ils peuvent toujours se convertir et je l'espère, évidemment!
Personnellement, je ne me pose pas la question de savoir si ils sont ou non catholiques : ce qui m'intéresse, c'est comment je peux contribuer à leur conversion. Et je suis convaincu que ça ne se fera pas par un sermon vigoureux en chaire, mais par l'exemple quotidien que doivent donner ceux qui disent avoir la foi : prier, éduquer à la prière, témoigner d'une vie chrétienne, agir dans un soucis de charité.

Sinon, je suis d'accord avec Peccator sur l'importance d'une belle liturgie, et je crois que tout le monde ne peut que nous rejoindre à ce sujet.
Tout le monde n'est pas d'accord sur le fait que tout commence par là. On ne peut rien faire si la liturgie n'est pas soignée. Plus le temps passe, plus je réalise à quel point Vatican II avait raison de rappeler que la liturgie est la source et le sommet de la vie de l'Eglise. Lex orandi, lex credendi, n'est-ce pas ?

Ce qui me paraît aussi très important, c'est de redonner à la religion sa dimension éminemment communautaire.
Alors là, j'avoue que celle-là, je ne l'attendais pas venir sous votre plume ! D'ordinaire, vous contestez vigoureusement les formes liturgiques mettant en avant la dimension communautaire de notre foi ;)

Ceci dit, attention à ne pas judaïser notre foi : beaucoup de règles "communautaires" juives ont précisément pour but de séparer les juifs des païens. Il s'agit explicitement de marquer la différence. La religion chrétienne est ouverte sur le monde. Il y a une différence entre un chrétien et un non-chrétien, mais c'est dans notre coeur qu'elle doit être, pas dans des prescriptions alimentaires.
Mais je vous accorde que ça ne ferait pas de mal ne serait-ce que de rappeler clairement le peu de chose qui est demandé aujourd'hui en matière de jeûne et d'abstinence, et probablement même d'être un peu plus exigent. Le jeûne et l'abstinence sont d'excellentes pratiques spirituelles, on prive les fidèles de vrais trésors en ne leur en parlant pas.


Et sur un sujet connexe (donc différent, mais lié), la semaine dernière à la veillée de prière pour la vie, le cardinal Vingt-trois rappelait que la protection de la vie implique aussi une conscience écologique : sans doute les chrétiens feront-ils un meilleur témoignage de foi en mettant en cohérence leur discours sur l'avortement, leurs pratiques alimentaires et leur soucis de l'environnement. Le jeûne, c'est aussi pour nous rappeler que c'est de Dieu que nous recevons la vie.
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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Suliko » lun. 12 mai 2014, 19:53

Je constate dans les évangiles que les disciples ont été envoyés annoncer la Bonne Nouvelle à tous, et non pas invités à rester entre eux pour conserver leur foi bien à l'abri (relire la Pentecôte...). Mais je n'ignore pas que tout le monde n'a pas une vocation d'apôtre non plus. Si rester dans une paroisse normale amène à une perte de foi, alors il faut aller ailleurs, là où on peut redonner des forces à sa foi.
En fait, la situation de ma paroisse ne me fait pas perdre la foi, mais je me sens spirituellement mal à l'aise.
Et je ne comprends pas vraiment en quoi le fait qu'un catholique choisisse une paroisse traditionaliste (ou autre) l'empêcherait d'évangéliser? Pour évangéliser, il faut déjà connaître un minimum sa religion et avoir la foi, l'entretenir. De plus, la situation d'un célibataire ne peut être identique à celle d'un époux. Personnellement, la seule chose que je risque en assistant à des messes qui ne me plaisent pas, c'est de déprimer et de me sentir spirituellement isolée. Mais si j'avais des enfants à charge, il me faudrait penser à leur transmettre la foi, et pour cela, une belle messe et un solide catéchisme sont nécessaires. Je serais donc fautive de rester dans une paroisse qui n'apporte pas tout cela.
Dans une communauté traditionnelle, je présume qu'ils auront plus qu'ailleurs maille à partir avec les acharnés du légalisme qui font passer la lettre de la loi avant la charité... A chaque communauté ses difficultés, aucune n'est facile.
Bien sûr qu'il y aura toujours des fidèles pénibles, mais chez les traditionalistes, l'enseignement de l'Eglise (càd tout ce qui concerne la foi et la morale) n'est pas contesté, ce qui fait tout de même une différence!
Mais bien sûr, si ces séminaristes vont dans de tels séminaires, c'est certainement avant tout pour la messe dite extraordinaire.
Alors là, j'avoue que celle-là, je ne l'attendais pas venir sous votre plume ! D'ordinaire, vous contestez vigoureusement les formes liturgiques mettant en avant la dimension communautaire de notre foi ;)
Je ne parlais pas de la liturgie, mais de la religion en général!! En ce qui concerne la liturgie, mes convictions sont identiques à ce qu'elles étaient lors de nos dernières discussions. (La messe est avant tout un Saint sacrifice.)
Ceci dit, attention à ne pas judaïser notre foi : beaucoup de règles "communautaires" juives ont précisément pour but de séparer les juifs des païens. Il s'agit explicitement de marquer la différence. La religion chrétienne est ouverte sur le monde. Il y a une différence entre un chrétien et un non-chrétien, mais c'est dans notre coeur qu'elle doit être, pas dans des prescriptions alimentaires.
Je ne comprends pas trop le sens de votre remarque...De fait, les périodes de carêmes impliquent certaines privations d'aliments bien précis, ce qui ne peut que nous différencier de facto des incroyants. Il n'y a pas à en avoir honte ou à dire qu'il s'agit là de judaïser notre religion. Ces rites et commandements font justement partie de cet aspect communautaire de la foi que je voulais mettre en avant.

Bien à vous!

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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Peccator » lun. 12 mai 2014, 20:19

Suliko a écrit :Et je ne comprends pas vraiment en quoi le fait qu'un catholique choisisse une paroisse traditionaliste (ou autre) l'empêcherait d'évangéliser?
Si vous ne vivez pas sur votre paroisse, où allez-vous évangéliser ?
Pour évangéliser, il faut déjà connaître un minimum sa religion et avoir la foi, l'entretenir.
Tout à fait. C'est pourquoi je pense que si quelqu'un sent sa foi vaciller en restant sur sa paroisse, sans doute est-il préférable qu'il ailler la renforcer ailleurs.

Personnellement, la seule chose que je risque en assistant à des messes qui ne me plaisent pas, c'est de déprimer et de me sentir spirituellement isolée.
Je suis sûr que vous en conviendrez : il y a quand même un problème à dire qu'une messe vous plait ou ne vous plait pas. La messe n'est pas là pour vous plaire : elle est le sacrifice actualisé de Jésus pour notre salut, et ça vous en êtes probablement encore plus consciente que moi.
Mais si j'avais des enfants à charge, il me faudrait penser à leur transmettre la foi, et pour cela, une belle messe et un solide catéchisme sont nécessaires. Je serais donc fautive de rester dans une paroisse qui n'apporte pas tout cela.
Avant de quitter la paroisse, il y a déjà la possibilité de s'y investir (ce qui n'est pas toujours possible, il est vrai : il y a des paroisses où il y a un vrai noyautage par une équipe de laïcs autoritaires qui s'estiment au-dessus du curé lui-même. C'est terrible quand ça arrive... et là, je ne vois pas d'autre solution que la fuite).
Par exemple, si vous tenez à ce que vos enfants aient un catéchisme solide, devenez catéchiste. Toutes les paroisses en manquent. Ainsi, vos enfants auront une formation solide, et les autres avec.
Et si la manière dont vous envisagez le catéchisme n'a pas l'agréement de votre curé, alors vous aurez aussi l'occasion de développer votre humilité en acceptant d'obéir, et d'approfondir votre foi en cherchant une manière de transmettre la foi correctement d'une manière qu'il approuve.


Bien sûr qu'il y aura toujours des fidèles pénibles, mais chez les traditionalistes, l'enseignement de l'Eglise (càd tout ce qui concerne la foi et la morale) n'est pas contesté, ce qui fait tout de même une différence!
Vous êtes sûre ? Jamais on ne verra un tradi contester l'enseignement de son évêque, ou même Vatican II ? Jamais au grand jamais ?

Je suis tout prêt à croire que je me fais des préjugés. Un jour, il faudra que j'aille voir comment ça se passe, dans une paroisse tradi. J'espère que l'image qu'on peut s'en faire sur Internet est faussée par une poignée d'extrémistes qui n'ont rien d'autre à faire (c'est souvent comme ça, avec Internet).

Mais bien sûr, si ces séminaristes vont dans de tels séminaires, c'est certainement avant tout pour la messe dite extraordinaire.
Je pense sincèrement que ce n'est pas la seule raison. La philosophie thomiste, la plus grande confiance dans la manière dont leur sera enseignée la théologie morale, tout cela doit jouer aussi.

Alors là, j'avoue que celle-là, je ne l'attendais pas venir sous votre plume ! D'ordinaire, vous contestez vigoureusement les formes liturgiques mettant en avant la dimension communautaire de notre foi ;)
Je ne parlais pas de la liturgie, mais de la religion en général!!
Lex orandi, lex credendi. Ca marche dans les deux sens ;)
La liturgie est reflet de la manière dont vit la communauté.

Je ne comprends pas trop le sens de votre remarque...
Je dis simplement qu'il faut faire attention aux excès. Sur le jeûne, je vous rappelle que Jésus disait à ses disciples de se huiler les cheveux : c'était là une manière d'accueillir les invités à un banquet. Autrement dit, il faut jeûner en ayant la même apparence que si on venait de faire ripaille. Le jeûne, c'est pour notre progrès spirituel propre. Pas pour se couper du reste de la population.

De fait, les périodes de carêmes impliquent certaines privations d'aliments bien précis, ce qui ne peut que nous différencier de facto des incroyants.
Nous différencier, oui. Mais ça ne nous empêche pas de manger à la même table qu'eux. Par exemple, pendant le Carême, lorsque c'était le jour où d'ordinaire avec des amis nous allons à la pizzeria, je prenais simplement une margherita, au lieu de prendre ma pizza habituelle (bien plus chargée, notamment en viande). Je respectait ainsi l'abstinence, sans pour autant me couper du monde.

Le repli communautaire, c'est tout le contraire de l'ouverture sur le monde. C'est la ligne de crête difficile du christianisme : être dans le monde, sans être de ce monde.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Théophane » lun. 12 mai 2014, 20:53

Il y avait déjà une conversation sur ce sujet il me semble. La liturgie considère que les dimanches et les jours de fête commencent la veille au soir. Dès lors il est possible de célébrer la messe dès les premières vêpres. C'est le raisonnement adopté pour les solennités où plusieurs messes sont prévues par le missel romain (Noël, Pâques, Pentecôte, Assomption). En revanche, si les commandements de l'Eglise obligent les fidèles à l'assistance à la messe dominicale, aucun texte ne vient préciser à quel moment ce devoir doit être accompli.
Je connais beaucoup de catholiques, à commencer par mes parents, qui assistent à la messe le samedi soir. Moi-même cela m'arrive si je voyage le dimanche. Il n'y a rien de critiquable à cela.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par astre » lun. 12 mai 2014, 21:28

Après lecture de ces nombreux messages d'aujourd'hui, j'en suis arrivée à la conclusion que chacun mène sa vie chrétienne un peu comme il l'entend !

Certaines pratiques sont pour certains d'entre nous idéalisées alors que pour les autres elles sont en défaut !

J'avoue que j'en sors un peu déroutée, j'ai l'impression d'avoir quittée mon chemin et d'être perdue en pleine brousse !
L'amitié nous fait partager de grands moments de bonheur, mais aussi d'immenses peines. L'important est de partager, de s'écouter, de se soutenir.
Abbé Pierre

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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par Peccator » mar. 13 mai 2014, 0:49

L'obligation dominicale, c'est une messe dominicale, laquelle a lieu soit le dimanche, soit par anticipation le samedi soir. On va à celle que l'on veut (ou que l'on peut !)

Les veillées de Noël, Pâques, etc ne sont pas des messes anticipées, ce sont des messes bien spécifiques, avec lectures propres et même des spécificités liturgiques propres.


Ça, c'est pour le côté légaliste de la chose. Maintenant, sur le plan spirituel, si on va a la messe le samedi "pour être tranquille" le dimanche, il y a probablement quelque chose a mûrir dans la relation à Dieu : il y a quelque chose qui ne va pas si on vit la messe comme une corvée. Je ne juge personne en écrivant cela : cela arrive à tout le monde dans le cours de sa vie. Même à des prêtres, qui se passeraient volontiers de devoir dire la messe. Mais quand ca nous arrive, c'est qu'il y a un problème dans notre vie spirituelle.





Et oui, chacun vit sa vie de foi un peu à sa manière. Il y a un cadre général, mais heureusement que chacun peut, dans ce cadre, vivre selon sa spiritualité propre, son avancement dans la foi, etc. Il y a beaucoup de congrégations religieuses, il n'y a pas de raison que les laïcs soient tenus a l'uniformité.
Pour y voir clair, il est bon de pouvoir en discuter avec un accompagnateur spirituel.

Les problèmes commencent quand quelqu'un veut faire une règle générale de ce qui lui convient à lui personnellement. Il n'est pas mauvais d'en faire plus que ce qui est demandé comme minimum par l'Eglise, mais il est mauvais de vouloir imposer aux autres d'en faire de même. Il est bon de relire St François de Sales sur ces questions...
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Re: La messe anticipée du samedi soir

Message non lu par PaxetBonum » mar. 13 mai 2014, 8:45

Peccator a écrit :L'obligation dominicale, c'est une messe dominicale, laquelle a lieu soit le dimanche, soit par anticipation le samedi soir. On va à celle que l'on veut (ou que l'on peut !)
Sauf erreur les messes anticipées sont mises en place pour ceux qui exceptionnellement ne pourraient se rendre à la messe le dimanche.
Cette pratique de la messe anticipée généralisée a fait disparaître la messe du jour le samedi.
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