Message non lu
par archi » mar. 18 avr. 2017, 18:36
L'unicité du rite romain n'a jamais existé, sauf en 1969 quand Paul VI a publié le Novus Ordo - pourtant, Benoît XVI a bien expliqué, après consultation des cardinaux, que le missel romain traditionnel ne pouvait pas être interdit. Encore peut-on difficilement considérer le rite de 1969 comme "un" étant donné la quantité d'options qu'il propose, sa flexibilité intrinsèque et la flexibilité encore plus grande des façons dont il a été célébré depuis.
Auparavant, il y avait des usages régionaux (par exemple à Lyon), des usages d'ordres religieux (dominicain, chartreux...), etc... bien que le XIXe Siècle ait amené beaucoup de diocèses à abandonner leur usage propre (conservé jusque-là) au profit de l'ordo de Saint Pie V. Auparavant donc, la variété restait bien plus grande, même s'il s'agissait toujours du rite romain (l'ordinaire était essentiellement invariable, le canon était l même partout), il y avait des différences de rituel, des lectionnaires différents, des calendriers différents...
Sans compter la grande variété des rites non romains (orientaux, ambrosien, mozarabe...), bien sûr.
La communion spirituelle entre chrétiens n'est pas une affaire d'utiliser le même rite. Sinon, la liturgie devrait être absolument fixe depuis le début de l'Eglise, pour célébrer en communion spirituelle avec nos ancêtres.
Soit dit en passant, un reproche pertinent qui était fait à la liturgie préconciliaire était que, suite à l'apparition de l'imprimerie, on était passé d'une évolution organique du rite (les modifications étaient reportées à la main sur les livres existants, les usages évoluaient lentement et localement) à une rigidification (la Congrégation des Rites avait autorité pour décider d'une foultitude de détails, et le rôle du célébrant était d'accomplir exactement ce qui était prescrit, les modifications étaient répercutées par une réimpression des livres, bien plus facile désormais), d'où une liturgie vécue comme un ensemble d'obligations à accomplir par les clercs et non la prière du célébrant et du peuple.
Le problème est que quand on a voulu changer cet état de fait, vu que les prêtres n'avaient pas de réelle formation et culture liturgique (si ce n'est de connaître les rubriques), on est passé en masse à l'excès opposé, celui de l'improvisation et du laisser-aller.
Il faut savoir trouver un juste milieu. Les anciens rites de la semaine sainte sont légitimes de par leur antiquité, sans qu'il y ait besoin d'envoyer un dubia à la Congrégation pour la liturgie ou la commission Ecclesia Dei pour chaque détail. Sans priver les fidèles des nouveaux rituels auxquels ils tiennent (le feu de joie devant l'Eglise, etc...), il y a beaucoup de détails pour lesquels on pourrait s'inspirer des anciens rites. Certains ont d'ailleurs continué d'être couramment pratiqués dans bien des endroits, et ce dans les 2 formes, par exemple le rituel de l'ouverture de la porte le Samedi Saint.
Rappelons qu'en liturgie, la coutume a elle-même force de loi.
In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.
Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.