Homélies du Dimanche

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » sam. 22 janv. 2022, 15:09

C 23 Janvier 2022 3e Dimanche TO
Lc 1, 1-4; 4, 14-21 1Co 12, 12-30 Ne 8, 1-4a.5-6.8-10

Il y a longtemps qu’existe un rituel pour célébrer ce que Dieu nous propose. Au temps d’Esdras, dans le livre de Néhémie, nous y trouvons un rituel bien préparé.

Nous ressentons qu’ils portent une attention particulière à l’écoute de l’écriture de la loi. Esdras est au-dessus de l’assemblée. Et un bon nombre de personne est rassemblée : « Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. »

Nous nous levons aussi pour l’Évangile et pour les prières présentées à Dieu : « Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen ! Amen ! » « Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les lévites traduisaient, donnaient le sens, et l'on pouvait comprendre. » C’est l’équivalent de l’homélie. Nous donnons le sens et nous essayons de comprendre.

Nous pouvons dire que ça n’a pas beaucoup changé cette manière de célébrer la Présence de Dieu au milieu de nous. C’est parce que Dieu est l’Auteur de notre rituel, de notre liturgie, de notre Messe que nous célébrons toujours de la même manière. Dieu est l’Auteur de ce que nous vivons ici dans l’Église, ici dans la maison de Dieu.

Pour être plus précis, chaque fois que nous venons à la Messe, nous vivons exactement la même Messe. Dans l’éternité, il n’y a pas de temps, notre messe est vécue dans l’éternité. Chaque Messe que nous célébrons est la même Messe qu’au ciel, à l’Autel de Dieu et la même Messe que Jésus a vécu avec ses Apôtres.

C’est la raison pour laquelle saint Paul peut dire aux Corinthiens et à nous : « Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps. » Nous sommes corps du Christ. Paul ne dit pas, vous êtes les corps du Christ, mais vous êtes corps du Christ. Nous célébrons toujours la même Messe et nous n’avons qu’un corps dans le Christ. Nous formons un seul corps, c’est l’Église. Mais nous sommes plusieurs membres dans cette Église. Et chaque personne dans cette Église apporte sa contribution pour la construire d’une manière spirituelle.

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Saint Paul continue : « Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l'Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d'enseigner, ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. » Quelle que soit notre inspiration du Saint Esprit, plaçons-là au service de notre Église afin que le monde reçoive ses valeurs pour leur salut final.

Avec Jésus, les bases du rituel demeurent, mais Jésus apporte un élément nouveau et cet élément c’est Lui-Même: « Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture.

Jésus va régulièrement dans le Temple et il se lève pour lire, lui aussi: « On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. » Dieu l’a consacré par l’onction. Il proclame la première homélie en actualisant la Parole. Son homélie est unique.

Ça dû être frappant pour les responsables du Temple d’entendre ce que Jésus dit. Il se déclare Dieu. La lecture du livre d’Isaïe, surtout le passage suivant, seul Dieu peut le réaliser : « Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. »

« Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » »

Quelle homélie! Plus courte que les nôtres. Même pas 5 secondes. Mais Jésus a aussi dit aux Apôtres d’enseigner. C’est pour ça que nos homélies sont un peu plus longues.

Pendant cette Eucharistie, que Jésus nous permette de comprendre plus profondément ce qu’il veut nous transmettre à travers les Écritures.
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » sam. 29 janv. 2022, 14:42

C 30 Janvier 2022 4e Dimanche TO
Lc 4, 21-30 1Co 12, 31; 13, 1-13 Jr 1, 4-5.17-19

Dans le livre de Jérémie il est écrit : « Je fais de toi un prophète pour les nations. » Dieu a besoin de prophètes pour annoncer la Bonne Nouvelle. Aujourd’hui, l’Église nous envoie encore comme des prophètes sur le territoire universel de l’Église.

Depuis le Saint Pape Jean-Paul II, l’Église parle beaucoup d’évangélisation, surtout de nouvelle évangélisation. L’Année Sainte de 2025 sera au sujet de la Nouvelle Évangélisation. La première dimension, nous le savons, c’est de nous convertir davantage à Jésus-Christ. Or, il est nécessaire que nous soyons évangélisés. Puis, nous sommes invités à évangéliser des personnes pour qu’elles deviennent à leur tour des évangélisateurs, des évangélisatrices.

L’Église travaille fort pour renouveler les moyens d’évangélisation. La question se pose : « Comment je peux devenir un être d’évangélisation dans mon milieu, là où je suis? Qu’est-ce que je pourrais réaliser simplement et qui pourrait rejoindre les autres, sans forcer les personnes? Osons ouvrir la Bible et découvrons la base qui est l’Amour de Dieu agissant.

Dieu a besoin de prophètes, mais il a surtout besoin de personnes qui appuient cette nouvelle évangélisation par la prière. Une des prières les plus importantes en ce moment, c’est de prier pour les journalistes et les responsables des médias. Ils pourraient aussi parler davantage de l’amour, la joie, la paix et des valeurs humaines.

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Ils ont un devoir aussi de ne pas tenter les personnes qui sont plus fragiles en montrant comment tuer en série ou torturer par des images explicites. Nous en voyons pleins d’images aux nouvelles qui montrent tout ce qui se fait de mal. C’est bien de dénoncer, mais il faudrait aussi ne pas encourager les actes contre l’être humain.

Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens, nous invite à la charité. Pour évangéliser aujourd’hui, continuons de développer notre charité envers les autres. Ceci est une de ses phrases célèbres : « Si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. » « L'amour prend patience ; l'amour rend service (…) il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout ».

Aux yeux du monde ça peut sembler insignifiant, mais ancré dans le Cœur de Jésus, nous sommes en marche et militants pour que notre monde retrouve des valeurs bibliques toujours actuelles. Libérer les captifs, nourrir les affamés, visiter les personnes seules, évangéliser les personnes éloignées de l’Église. Nous sommes invités à dire comme Jésus : « Aujourd’hui s'accomplit ce passage de l'Écriture que vous venez d'entendre. » Dieu est avec nous, son Amour est agissant en nous.

Laissons-nous Aimer davantage de Jésus. Trouvons des moyens pour nous rapprocher de lui. Demandons-lui, dès le matin, ce qu’il veut que nous fassions pendant la journée. Faisons des choses simples. Parlons simplement aux personnes, puisqu’elles ont besoin de savoir que Dieu les Aime.

Le passé n’est pas à refaire, le futur n’est pas encore là. Nous avons le présent pour écouter les personnes et les relancer sur ce qu’il y a de beau, de bien, de vrai, de réel. Reflétons ce qu’il y a de plus profond dans l’être des personnes que nous rencontrons. Reconnaissons l’Amour de Dieu qui se trouve dans leur cœur et dans le nôtre.

Pendant cette Eucharistie, que la Sainte Trinité nous inspire l’urgence d’évangélisation pour notre temps, pour aujourd’hui. Recevons l’Amour de Dieu et permettons à ses rayons de se répandre dans notre communauté et dans le monde.
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » sam. 05 févr. 2022, 16:53

C 6 février 2021, 5e Dimanche TO
Lc 5, 1-11 1Co 15, 1-11 Is 6, 1-2a.3-8

Dans le livre d’Isaïe il y a un passage intéressant pour aujourd’hui: L'un des séraphins vole vers moi, dit Isaïe, tenant un charbon brûlant qu'il a pris avec des pinces sur l'autel. Il l'approche de ma bouche et dit : « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. » Pour devenir des évangélisatrices, des évangélisateurs, pour entrer dans la Nouvelle Évangélisation que propose notre Église, nous devons vivre une conversion personnelle avec Dieu, avec le Christ. Isaïe est dans le mouvement de cette conversion.

Mais il doit aussi vivre le pardon de ses fautes pour bien vivre la mission qui sera la sienne. Cela nous conduit à ce qui suit : « J'entends alors la voix du Seigneur qui dit : « Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ? » Et j'ai répondu : « Me voici : envoie-moi. »

Après avoir vécu le pardon des péchés, Isaïe est prêt. Pensons-y bien, c’est très important. Dieu peut nous offrir une mission, mais si nous ne vivons pas le pardon du péché, il ne peut pas nous envoyer. Dieu envoie en mission la personne dont la faute est enlevée et le péché pardonné. Sinon, Dieu attend et il va peut-être attendre longtemps.

Plus nous sommes purifiés dans la grâce de Dieu, plus notre personne entre dans la mission à laquelle Dieu nous invite. Nous sommes responsables de cette mission en nous laissant aimer de Dieu. La mission qu’Il nous offre sera comme du miel quoique nous sommes conscients du goût amer de la souffrance dans notre monde.

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Dans la première lettre aux Corinthiens, Paul nous invite à approfondir notre foi : « Je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée ; cet Évangile, vous l'avez reçu, c’est en lui que vous tenez bon, que vous serez sauvés si vous le gardez tel que je vous l'ai annoncé ; autrement, c'est pour rien que vous êtes devenus croyants. »

Recevons l’Évangile, méditons-là, partageons-là. Que la Parole entre dans notre vie pour y semer des nouvelles petites pousses de foi et d’espérance. Demeurer attaché à la Parole et à l’Eucharistie nous sauve. S’éloigner, nous éloigne de Dieu.

Dans l’Évangile de saint Luc, il est écrit : « La foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. » Lorsque nous partageons l’Évangile, Jésus se trouve à notre côté. Par la suite, Jésus : « s'assit et, de la barque, il enseigne la foule. » La foule se presse pour écouter la Parole de Dieu et Jésus enseigne. Lorsque nous sommes réunis pour partager la Parole, Jésus enseigne au groupe en particulier et il nous enseigne aussi personnellement.

« Quand [Jésus] eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour la pêche. » Après l’enseignement, il envoie les Apôtres à la pêche. Après que Jésus nous aura enseigné, nous allons nous aussi devenir enseignants. Nous devenons évangélisateurs, évangélisatrices.

Évangéliser c’est le moyen de former des personnes capables d’évangéliser. Nous n’avons pas à nous en faire, le Saint Esprit nous inspirera quoi dire aux personnes autour de nous. Il est nécessaire de développer les bases. Le respect de la personne, de sa situation, un nombre de facteurs doivent être pris en considération. Enseignons dans la charité et surtout soyons à l’écoute des besoins des personnes.

Nous avons peut-être plus en nous que nous pouvons imaginer. Si nous nous mettons en route, si nous ouvrons les voiles, nous allons découvrir tout ce que Dieu Trinité a semé en nous pour le bien de la mission, le bien de l’évangélisation de notre monde, ce monde dans lequel nous sommes déjà comme porteurs et porteuses de la lumière du Christ à saveur rehaussé comme le sel rehausse le goût des aliments.

Pendant cette Eucharistie, apprenons à laisser la bergerie pour aller vers la brebis qui attend aussi la Bonne Nouvelle de son salut. Rappelons-nous que nos frères, nos sœurs, nos enfants, nos parents sont aussi les personnes qui ont besoin de l’Eucharistie.
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » sam. 12 févr. 2022, 15:20

C 13 février 2021, 6e Dimanche TO
Lc 6, 20-26 Jr 17, 5-10

Jamais Dieu ne peut dire : « Maudit ». Ce sont des personnes qui comprennent Dieu de cette manière, dans une époque, et tout en donnant un enseignement, ou une règle de conduite, se glisse une pensée toute humaine, disons plutôt inhumaine. Cela ne veut pas dire que ce texte n’est pas de Dieu.

Si Dieu est Amour, il ne maudit pas, mais la personne qui s’éloigne de l’Amour de Dieu peut se maudire elle-même. C’est normal. Lorsque nous nous éloignons de Dieu, nous avançons dans le mal. Si nous reculons de la chaleur en plein hiver à -30 -40, nous allons geler. Si nous refusons l’Amour de Dieu, nous allons mourir, c’est ce que signifie le mot ‘maudit’ prononcé par Jérémie.

Maudire prend ici le sens de la mort. Et Dieu ne veut pas notre mort. Nous éloigner de l’Amour rapproche de la mort spirituelle. C’est davantage un cri du cœur de Dieu comme un parent qui dit : Ne touche pas au rond du poêle, tu vas te brûler. Ne t’éloigne pas, tu vas mourir, nous dit Dieu.

La responsabilité est la nôtre. C’est nous qui décidons si nous allons entrer dans un mouvement de bonne volonté et de bonnes œuvres ou si nous allons nous en éloigner et nous laisser aller au mal. Dieu ne fait que constater les dégâts au pire ou constater la pureté du cœur de la personne, au mieux.

Selon les choix que nous faisons, nous nous situons quelque part entre le mal et Dieu. C’est à nous de voir si nous voulons entrer plus profondément en relation avec Dieu ou si nous lui tournons le dos.

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Heureux sommes-nous si nous avons décidé de dire « oui » à Jésus et que nous laissons Jésus nous guider pendant notre vie.

« En ce temps-là, Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.

Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. »

Heureux sommes-nous si notre pauvreté est de choisir Jésus avant tout. Heureux sommes-nous si nous rions de la joie de l’Esprit Saint et que nous ayons toujours faim de l’Eucharistie.

Continuons notre marche dans la paix et la joie avec tous les saints et les saintes vers le Cœur de Dieu.

Ce qui va réellement faire de nous des êtres humains, c’est la relation avec Dieu qui nous garantit son Amour, sa Présence totale. De fait, personne ne peut nous rendre malheureux ou heureux, c’est nous qui portons la décision d’accueillir l’Amour de Dieu ou non. Et accueillir l’Amour de Dieu nous garde dans son Amour.

Le mot le plus important ici c’est heureux, heureuse.
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Perlum Pimpum » dim. 13 févr. 2022, 14:39

Normandt a écrit :
sam. 12 févr. 2022, 15:20
C 13 février 2021, 6e Dimanche TO
Lc 6, 20-26 Jr 17, 5-10

Jamais Dieu ne peut dire : « Maudit ».
Bien sûr que si ! « Allez maudits au feu de l’Enfer éternel » (Mt XXV 41).


Ce sont des personnes qui comprennent Dieu de cette manière, dans une époque, et tout en donnant un enseignement, ou une règle de conduite, se glisse une pensée toute humaine, disons plutôt inhumaine.
Dites plutôt que vous ne comprenez strictement rien aux exigences de l’amour divin, et qu’en conséquence vous pervertissez la foi par un discours impie.


Cela ne veut pas dire que ce texte n’est pas de Dieu. Si Dieu est Amour, il ne maudit pas, mais la personne qui s’éloigne de l’Amour de Dieu peut se maudire elle-même. C’est normal. Lorsque nous nous éloignons de Dieu, nous avançons dans le mal. Si nous reculons de la chaleur en plein hiver à -30 -40, nous allons geler. Si nous refusons l’Amour de Dieu, nous allons mourir, c’est ce que signifie le mot ‘maudit’ prononcé par Jérémie.
Cela veut dire que Dieu est amour de Dieu.
[+] Texte masqué

Pour bien comprendre pourquoi l’Écriture dit que Dieu hait les pécheurs et que cette haine est une « haine parfaite » (« Tu hais tous les artisans d’iniquité », Ps. V, 6 ; « Ne dois-je pas, Éternel, haïr ceux qui te haïssent, avoir en horreur ceux qui s’élèvent contre toi ? Oui, je les haïs d’une haine parfaite, ils sont pour moi des ennemis », Ps. CXXXIX, 21-22), le meilleur moyen que je puisse vous fournir est de suivre point par point l’exposé qui suit. Prenez déjà en compte qu’il ne s’agit pas de démontrer une thèse, que Dieu hait les pécheurs en tant qu’ils sont pécheurs, pour, la conclusion atteinte, la confirmer d’un argument d’autorité. On procède tout à l’inverse. Malgré que l’Écriture nous dise que Dieu est Amour et qu’il nous aime, elle dit aussi que Dieu hait les pécheurs. Pourquoi ? Comment concilier les textes ? En quel sens Dieu est-il dit nous haïr ? Il s’agit d’expliquer l’Écriture, pas de défendre une thèse. Pour l’expliquer je vais partir d’un principe que vous ne contestez pas : « Dieu est Amour ».

(1) L’amour que Dieu a pour nous n’est pas un sentiment mais un vouloir. Dieu est dit nous aimer parce qu’il nous veut du bien : il nous crée, nous conserve, nous conduit, nous rachète, nous sanctifie, nous glorifie.

(2) Cet amour de Dieu pour nous n’est que consécutif à l’amour que Dieu a de lui-même. Dieu s’aime souverainement parce qu’il est souverainement aimable. Dieu ne nous aime pas parce que nous sommes aimables, mais nous sommes aimables parce que Dieu nous aime. Car tout ce que nous avons de bon en nous, nous le tenons de Dieu, à commencer par nos œuvres bonnes et le bon mérite qu’elles impliquent.

  • Nous tenons de Dieu notre être, et avec lui notre capacité à agir.
  • Nous tenons encore de Dieu notre agir, car comme le dit l’Écriture, « c’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire » (et saint Thomas en explique métaphysiquement le comment et le pourquoi). S’en suit que l’acte humain est de Dieu et de l’homme tant quant à son exercice que sa spécification bonne.
  • Mais seul l’homme est cause de la malignité morale de son acte, du fait que cet acte est peccamineux. Ce n’est que quant à ce que la spécification a de privativement mauvais par sa contrariété à l’ordre de la justice, privation qui comme telle relève du non-être, de la privation du bien dû, que l’homme seul est cause : « Ta perdition vient de toi Israël. »
  • Et remarquez jusqu’où va la bonté de Dieu : même l’acte mauvais est bon en tant qu’il est un acte, n’étant mauvais qu’en le défaut de bien spécifiant son objet : ce qui est mauvais dans cet acte n’est pas qu’il soit un acte, mais la malignité morale qui l’affecte, laquelle n’a d’autre cause que le libre-choix de la créature se détournant du bien.
(3) Pourquoi Dieu nous fait-il du bien ?

(a) À se placer sur le terrain de la causalité formelle, parce que de sa nature-même le Souverain Bien est diffusif de soi : « ad intra » en étant le principe d’où procède le Fils et l’Esprit ; « ad extra » en produisant les biens, epsiloniques degrés de participation au Bien par essence : en produisant, conservant, gouvernant, sanctifiant les créatures, qui sont bonnes en tant qu’elles sont. La diffusion ad intra est nécessaire ; la diffusion ad extra est libre : Dieu n’est aucunement nécessité à nous créer.

(b) À se placer sur le terrain de la causalité finale, par amour de Lui-même : étant Souverainement Aimable Il veut souverainement être aimé : parce qu’il s’aime souverainement (*), Il exige d’être aimé, et parce qu’il l’exige, il nous crée pour que nous l’aimions. En d’autres termes, Dieu est la fin dernière absolue de la création. Et parce que cet amour que nous avons pour Dieu nous sanctifie, et nous mérite la vision paradisiaque de Dieu, et que le possédant dans cette vision-même nous en serons bienheureux, jouissant d’une béatitude ineffable, en atteignant notre fin dernière absolue, Dieu, nous atteindrons aussi notre fin dernière relative, la béatitude ; démontrant ainsi que la Souveraine Bonté de Dieu bonifie et béatifie ceux auxquels elle s’adresse.

  • (*) Si l’agir divin ad extra avait une autre fin dernière que Dieu, le terme opéré ad extra, d’ordre créé, serait le bien auquel Dieu s’ordonne. Le bien ayant raison de fin, la créature serait la fin de l’acte créateur. Et puisque cet acte est Dieu, car Dieu est absolument simple, le bien serait supérieur au Bien, puisqu’il serait sa fin. C’est pourquoi « Ce seul vrai Dieu, par sa bonté et sa toute-puissance, non pas pour augmenter sa béatitude ni pour acquérir sa pleine perfection, mais pour manifester celle-ci par les biens qu'il accorde à ses créatures, a, dans le plus libre des desseins, "tout ensemble, dès le commencement des temps, créé de rien les deux sortes de créatures, les spirituelles et les corporelles, c'est-à-dire les anges et le monde, et ensuite la créature humaine qui tient des deux, composée qu'elle est d'esprit et de corps" » Concile Œcuménique de Vatican I, Constitution Dei Filius, ch.1. « Si quelqu'un ne confesse pas que le monde et toutes les réalités qu'il contient, spirituelles et matérielles, ont été produits de Dieu dans la totalité de leur substance, ou s'il dit que Dieu n'a pas créé par une volonté libre de toute nécessité, mais aussi nécessairement qu'il s'aime lui-même, ou s'il nie que le monde ait été créé pour la gloire de Dieu, qu'il soit anathème. » Concile Œcuménique de Vatican I, Constitution Dei Filius, can.5.
(4) L’Amour aime le Bien ; l’Amour aime le bien ; donc l’Amour n’aime pas le mal : l’Amour hait le mal.

(a) L’acte est toujours spécifié par son objet : aimer c’est toujours aimer quelque chose ou quelqu’un. Et puisque rien n’est aimé sinon en tant qu’on le juge bon, l’amour est toujours amour d’un bien, car bien et bon sont convertibles.

(b) L’Amour aime donc le Bien qu’il est : ici aimer le Bien c’est l’être. L’Amour aime encore le bien qu’il fait, car aimer quelqu’un est lui faire du bien, ce que Dieu nous fait en nous donnant d’être. Mais si l’Amour (Dieu) aime le bien, et si le mal s’oppose au bien, l’Amour n’aime pas le mal, puisque le mal s’oppose au bien. Et puisque le bien s’oppose au mal, l’amour du bien s’oppose à l’amour du mal, comme la haine du bien s’oppose à la haine du mal. Mais l’amour du bien ne s’oppose pas à la haine du mal : la haine du mal découle de l’amour du bien. Je vous ai déjà expliqué qu’on distingue le mal en mal de nature, mal de peine, mal de faute. Mais ni le mal de nature ni le mal de peine ne s’opposent à Dieu, ne s’opposent au Bien. Quant au mal de peine c’est évident, puisque par lui la justice de Dieu triomphe, et cette Justice est Dieu. Quant au mal de nature, il est requis pour le bien de la nature : le lion ne pourrait pas vivre s’il ne pouvait manger ses proies. Ce mal là est donc de sa nature ordonné à un bien, aussi dit-on qu’il est indirectement voulu dans la volonté divine de poser un ordre de nature. Appert ainsi que ni le mal de peine ni le mal nature ne s’opposent à Dieu. Par contre, le mal de faute, le péché, s’oppose à Dieu, s’oppose au Bien, car par son péché l’homme se détourne de Dieu, sa fin dernière. Donc le mal que Dieu hait, c’est le mal de faute, le péché . Et puisque le mal qui s’oppose au Bien est le péché qui en détourne, l’Amour du Bien est Haine du mal qu’est le péché : c’est un même acte et cet acte est Dieu, distingué en raison selon les effets qu’il opère : amour puisque produisant la bien de la personne qu’il crée et conserve ; haine puisque châtiant les péchés qu’il abhorre. Car la haine ne s’oppose pas à l’amour dès qu’elles portent sur des objets contraires : l’amour de la justice s’oppose à l’amour de l’injustice ; l’amour de la justice ne s’oppose pas à la haine de l’injustice. En nous la haine de l’injustice découle de l’amour de l’injustice : ce sont deux actes distincts, et le premier implique l’autre. En Dieu c’est le même acte.

(5) Et parce que l’Amour hait le mal, l’Amour hait les mauvais, les méchants

Car le péché est celui du pécheur déterminé par son péché, comme suffisamment démontré aux deux premières réponses. Donc cette haine de Dieu pour le péché s’étend jusqu’au pécheur, non quant à ce qu’il a de bon (d’être une personne) mais quant à la malignité qui l’affecte et fait de lui un mauvais, un méchant, un pécheur. C’est ainsi que Dieu aime le damné puisqu’il le conserve dans l’être, ce qui est un bien, puisque être est bon, et qu’il le hait pour son péché. Car, comme déjà expliqué mille fois, mais vous refusez d’entendre, la malignité de l’acte s’étend à l’agent : à mal agir, l’homme est mauvais. C’est le damné qui s’est refusé à Dieu, a méprisé le Bien, a préféré le mal au Bien. La haine de Dieu pour le péché s’étend donc jusqu’au pécheur, car la malignité de l’acte s’étend à l’agent : à mal agir, l’homme est mauvais. Le péché est haï parce qu’il s’oppose à Dieu, parce qu’il détourne du Souverain Bien ; le pécheur est haï parce qu’il est mauvais d’un mal s’opposant au Bien. Car QUI se détourne de Dieu et lui préfère le mal ? QUI est mauvais à mal agir ? QUI est coupable du péché qu’il a commis ? QUI doit assumer les conséquences de ses actes ? La péché ? Non, le pécheur = la personne déterminée par son péché. Bref, pour résumer ça en une formule choc, qui ne peut s’entendre que sous réserve de toutes les précisions qui précèdent (donc merci de ne pas me caricaturer en l’un de ces abominables calvinistes) : Dieu est Haine du pécheur parce que Dieu est Amour de Dieu : la raison de la haine parfaite, c’est l’amour..

(6) Et parce que l’Amour hait les méchants, l’Amour les frappe d’une peine.

L’Amour du Bien est Haine du mal : c’est la « haine parfaite » dont parle l’Écriture, haine qui est fille de charité puisque en Dieu la raison d’haïr le mal c’est d’aimer le Bien.

Mais si aimer est faire du bien, haïr est faire du mal. Donc la « haine parfaite » qu’est Dieu, c’est Dieu frappant les coupables d’un mal de peine.


Haïr est faire du mal, et Dieu hait ceux auxquels il inflige le mal de peine en châtiment du péché. C’est parce que Dieu est Amour qu’il hait les pécheurs d’une haine parfaite : il les hait non pour ce que ces derniers ont de bon - à ce titre il les aime - mais pour le péché dont ils sont responsables. Et parce qu’il continue de les aimer à raison du bien qui les constitue (le fait d’être des personnes), tant qu’ils vivent ici bas Il les appelle au repentir : Dieu ne prend aucun plaisir à la perdition de ses créatures. Mais quand a cessé le temps de la Miséricorde et que vient celui du Jugement, la conversion n’est plus possible (parabole des vierges folles) : c’est le temps du châtiment, et c’est Dieu qui l’inflige : c’est lui qui rétribue, c’est lui qui exerce la vengeance, c’est lui qui rend justice. La encore, les témoignages scripturaires sont nombreux et on ne peut plus clairs, mais qu’importe à qui bafoue l’Écriture qu’il biffe dès qu’elle lui déplaît ?

Je vous invite à méditer ceci. Dieu est Infini tandis que nous sommes chétifs, insignifiants, epsiloniques. On pourrait donc s’étonner de ce que Dieu ait un tel Courroux pour de si insignifiantes personnes : des châtiments sempiternels, n’est-ce pas totalement disproportionné ? Par quelle folie… ? Mais à bien y réfléchir, loin que notre insignifiance soit une circonstance atténuante ou excusante, elle est aggravante ! Alors que nous ne sommes rien, ou si peu, nous étions appelés à partager sa Vie. Et qu’avons nous fait ? Nous nous sommes détournés du Bien.

(7) Conclusion.

En quel sens Dieu fera-t’il du mal aux damnés ? En ce sens qu’il infligera le mal de peine pour rétribuer le mal de faute. Pourquoi ? Pour satisfaire à l’ordre de la justice que le péché du pécheur impénitent lèse et offense. On comprend par la considération de Dieu fin dernière absolue que le péché est aversion à Dieu du fait même qu’il est conversion à la créature. On comprend pourquoi le péché est une offense à Dieu : sans que tout péché soit constitutif du péché spécial de haine de Dieu, tout pėché implique ou emporte implicitement avec lui un mépris de Dieu, un mépris du Bien auquel est préféré un bien réel ou apparent. Par son péché, l’homme se détourne de Dieu, sa fin dernière. Tout péché emporté donc implicitement l’affirmation que le Bien n’est pas si bon qu’on ne puisse lui préférer autre chose. C’est une injure au Dieu vivant. Et puisque la seule fin dernière absolue pour laquelle Dieu nous créé est Dieu bon appelant à partager sa Vie, la sanction du péché non-absous sera proportionnelle à la gravité de l’offense : Dieu infligera les tourments aux damnés.

Je suis plus qu’excédé par ces prédications décérébrées, qui excipent de l’amour pour nier la justice de Dieu, et ainsi profanent l’autorité de la Sainte Écriture et par delà celle de Dieu révélant.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

Gaudens
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Gaudens » dim. 13 févr. 2022, 20:21

Bonsoir Perlum Pimpum.
N'avez vous pas l'impression d'aller vraiment trop loin avec cette nouvelle manifestation imprécatoire:"pervertir la foi par un discours impie,profanation..." alors que vous êtes face à une sensibilité (l'Amour exclusivement) très éloignée de la vôtre (la Justice d'abord) ?

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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Perlum Pimpum » lun. 14 févr. 2022, 2:50

Cher Gaudens,

Puisque vous voulez personnaliser le débat… Je ne crois pas au primat de la Justice mais au primat de l’Amour. Et c’est rempli d’espérance et d’amour que je me confie à l’Amour miséricordieux. Je ne caricature pourtant pas l’Amour. Je n’affirme pas l’Amour pour nier la Justice, mais j’affirme la Justice découler de l’Amour jusque dans les peines qu’elle inflige aux damnés ; affirmant encore que nier que Dieu les inflige est contraire à la foi. Faut-il ressortir l’ensemble des textes neotestamentaires et magistériels pour vous prouver ce dernier point ? En définitive ce qui me frappe, c’est l’incapacité manifeste de beaucoup à comprendre comment l’amour et la vindicte peuvent se concilier, en conséquence de quoi ils évacuent un pan entier du donné révélé, pour sombrer dans une sensibilité théologique caricaturale contraire à la foi catholique.

Cordialement.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » lun. 14 févr. 2022, 14:01

Alors Perlum Pimpum

Vous croyez que Dieu est Amour, ça je semble le percevoir.
Mais en même temps vous percevez que Dieu peut faire du mal aux plus malheureux, aux plus damnés?

Comment réalisez-vous cette courbure alors que Dieu est Amour - Jean,
et l'Amour n'a aucun lien avec le mal?

Jésus vous Aime.
Merci Seigneur de m'Aimer, merci pour ton Amour
qui passe de mon coeur, au coeur de ma famille,
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Perlum Pimpum » lun. 14 févr. 2022, 14:41

Cher abbé Normandt,

Normandt a écrit :
lun. 14 févr. 2022, 14:01
Alors Perlum Pimpum

Vous croyez que Dieu est Amour, ça je semble le percevoir.
Mais en même temps vous percevez que Dieu peut faire du mal aux plus malheureux, aux plus damnés ?
Exact. Mais ce n'est pas moi qui l'affirme, mais l’Écriture Sainte, donc Dieu révélant. Je ne fais que prendre acte du donné formellement et explicitement révélé, qui comme tel est constitutif d'une vérité de foi divine. Et je remarque que le Magistère, reprenant à son compte l'affirmation divine, l'enseigne. Aussi, avant même d'atteindre à la conciliation théologique de ces vérités de foi, l'attitude authentiquement catholique est de les professer chacune, pas d'en nier une au bénéfice de l'autre.

Normandt a écrit :
lun. 14 févr. 2022, 14:01
Comment réalisez-vous cette courbure alors que Dieu est Amour - Jean, et l'Amour n'a aucun lien avec le mal ? Jésus vous Aime.
Nous passons ici à l'explicitation théologique de la foi reçue. Pour vous répondre succinctement, en distinguant le mal de faute (le péché) du mal de nature et du mal de peine (le châtiment). Le premier Dieu ne le veut aucunement. Les seconds, Dieu les veut indirectement en voulant quelque bien, ou le bien de la nature, ou le bien de la justice.

Mais puisque vous êtes un prêtre de la Sainte Église, par révérence pour les ordres sacrés et par sollicitude pour les âmes dont vous auriez la charge, et ainsi par soucis d'édification doctrinale du corps mystique, je ferais prochainement l'effort de vous apporter une réponse complète, précise, détaillée. Mais étant débordé de travail, je ne pourrais vous la fournir que dans quelques jours.

Cordialement.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » lun. 14 févr. 2022, 14:50

Vous écrivez Perlum Pimpum :
Les seconds, Dieu les veut indirectement

Donc vous affirmez que Dieu veut le mal, faire le mal...
pour sa justice. C'est encore mal.

Le mot justice vient du mot "juste"
Être juste, pour Dieu, c'est nous Aimer, puisque Dieu est Amour - Jean.
Merci Seigneur de m'Aimer, merci pour ton Amour
qui passe de mon coeur, au coeur de ma famille,
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » lun. 14 févr. 2022, 14:54

Bonjour Perlum Pimpum

La personne est responsable de son mal.
Une personne qui s'éloigne de l'Amour de Dieu
se cause son propre mal


Jésus vous Aime.
Et vous êtes libres de permettre à Jésus de vous Aimer ou non.
Ensuite permettre à l'Amour de Dieu de passer de votre coeur au coeur des autres.
Merci Seigneur de m'Aimer, merci pour ton Amour
qui passe de mon coeur, au coeur de ma famille,
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Perlum Pimpum » lun. 14 févr. 2022, 15:48

Je me laisse distraire… :oops:

Pour vous répondre succinctement.

« Comme l'a écrit Augustin lui-même peu après sa conversion, foi et raison sont "les deux forces qui nous conduisent à la connaissance" (Contra Academicos, III, 20, 43). A cet égard demeurent célèbres à juste titre les deux formules augustiniennes (Sermones, 43, 9) qui expriment cette synthèse cohérente entre foi et raison : crede ut intelligas ("crois pour comprendre") - croire ouvre la route pour franchir la porte de la vérité – mais aussi, et de manière inséparable, intellige ut credas ("comprends pour croire"), scrute la vérité pour pouvoir trouver Dieu et croire. » Benoit XVI, Audience Générale du 30 janvier 2008.


1. Crede ut intelligas.

Je veux seulement ici vous faire remarquer qu’avant de chercher à comprendre comment l’Amour et la Justice vindicative peuvent se concilier en Dieu, vous devez commencez par croire que Dieu est Amour ET Justice frappant les damnés, puisque l’Écriture affirme explicitement ces deux points, ces deux articles de foi…

J’y reviendrais ultérieurement, avec de nombreux textes scripturaires et magistériels


2. Intellige ut credas.

Outre ce que je vous ai déjà écrit, notamment en spoiler, ces quelques précisions :
[+] Texte masqué

Pour bien comprendre pourquoi l’Écriture dit que Dieu hait les pécheurs et que cette haine est une « haine parfaite » (« Tu hais tous les artisans d’iniquité », Ps. V, 6 ; « Ne dois-je pas, Éternel, haïr ceux qui te haïssent, avoir en horreur ceux qui s’élèvent contre toi ? Oui, je les haïs d’une haine parfaite, ils sont pour moi des ennemis », Ps. CXXXIX, 21-22), le meilleur moyen que je puisse vous fournir est de suivre point par point l’exposé qui suit. Prenez déjà en compte qu’il ne s’agit pas de démontrer une thèse, que Dieu hait les pécheurs en tant qu’ils sont pécheurs, pour, la conclusion atteinte, la confirmer d’un argument d’autorité. On procède tout à l’inverse. Malgré que l’Écriture nous dise que Dieu est Amour et qu’il nous aime, elle dit aussi que Dieu hait les pécheurs. Pourquoi ? Comment concilier les textes ? En quel sens Dieu est-il dit nous haïr ? Il s’agit d’expliquer l’Écriture, pas de défendre une thèse. Pour l’expliquer je vais partir d’un principe que vous ne contestez pas : « Dieu est Amour ».

(1) L’amour que Dieu a pour nous n’est pas un sentiment mais un vouloir. Dieu est dit nous aimer parce qu’il nous veut du bien : il nous crée, nous conserve, nous conduit, nous rachète, nous sanctifie, nous glorifie.

(2) Cet amour de Dieu pour nous n’est que consécutif à l’amour que Dieu a de lui-même. Dieu s’aime souverainement parce qu’il est souverainement aimable. Dieu ne nous aime pas parce que nous sommes aimables, mais nous sommes aimables parce que Dieu nous aime. Car tout ce que nous avons de bon en nous, nous le tenons de Dieu, à commencer par nos œuvres bonnes et le bon mérite qu’elles impliquent.

  • Nous tenons de Dieu notre être, et avec lui notre capacité à agir.
  • Nous tenons encore de Dieu notre agir, car comme le dit l’Écriture, « c’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire » (et saint Thomas en explique métaphysiquement le comment et le pourquoi). S’en suit que l’acte humain est de Dieu et de l’homme tant quant à son exercice que sa spécification bonne.
  • Mais seul l’homme est cause de la malignité morale de son acte, du fait que cet acte est peccamineux. Ce n’est que quant à ce que la spécification a de privativement mauvais par sa contrariété à l’ordre de la justice, privation qui comme telle relève du non-être, de la privation du bien dû, que l’homme seul est cause : « Ta perdition vient de toi Israël. »
  • Et remarquez jusqu’où va la bonté de Dieu : même l’acte mauvais est bon en tant qu’il est un acte, n’étant mauvais qu’en le défaut de bien spécifiant son objet : ce qui est mauvais dans cet acte n’est pas qu’il soit un acte, mais la malignité morale qui l’affecte, laquelle n’a d’autre cause que le libre-choix de la créature se détournant du bien.
(3) Pourquoi Dieu nous fait-il du bien ?

(a) À se placer sur le terrain de la causalité formelle, parce que de sa nature-même le Souverain Bien est diffusif de soi : « ad intra » en étant le principe d’où procède le Fils et l’Esprit ; « ad extra » en produisant les biens, epsiloniques degrés de participation au Bien par essence : en produisant, conservant, gouvernant, sanctifiant les créatures, qui sont bonnes en tant qu’elles sont. La diffusion ad intra est nécessaire ; la diffusion ad extra est libre : Dieu n’est aucunement nécessité à nous créer.

(b) À se placer sur le terrain de la causalité finale, par amour de Lui-même : étant Souverainement Aimable Il veut souverainement être aimé : parce qu’il s’aime souverainement (*), Il exige d’être aimé, et parce qu’il l’exige, il nous crée pour que nous l’aimions. En d’autres termes, Dieu est la fin dernière absolue de la création. Et parce que cet amour que nous avons pour Dieu nous sanctifie, et nous mérite la vision paradisiaque de Dieu, et que le possédant dans cette vision-même nous en serons bienheureux, jouissant d’une béatitude ineffable, en atteignant notre fin dernière absolue, Dieu, nous atteindrons aussi notre fin dernière relative, la béatitude ; démontrant ainsi que la Souveraine Bonté de Dieu bonifie et béatifie ceux auxquels elle s’adresse.

  • (*) Si l’agir divin ad extra avait une autre fin dernière que Dieu, le terme opéré ad extra, d’ordre créé, serait le bien auquel Dieu s’ordonne. Le bien ayant raison de fin, la créature serait la fin de l’acte créateur. Et puisque cet acte est Dieu, car Dieu est absolument simple, le bien serait supérieur au Bien, puisqu’il serait sa fin. C’est pourquoi « Ce seul vrai Dieu, par sa bonté et sa toute-puissance, non pas pour augmenter sa béatitude ni pour acquérir sa pleine perfection, mais pour manifester celle-ci par les biens qu'il accorde à ses créatures, a, dans le plus libre des desseins, "tout ensemble, dès le commencement des temps, créé de rien les deux sortes de créatures, les spirituelles et les corporelles, c'est-à-dire les anges et le monde, et ensuite la créature humaine qui tient des deux, composée qu'elle est d'esprit et de corps" » Concile Œcuménique de Vatican I, Constitution Dei Filius, ch.1. « Si quelqu'un ne confesse pas que le monde et toutes les réalités qu'il contient, spirituelles et matérielles, ont été produits de Dieu dans la totalité de leur substance, ou s'il dit que Dieu n'a pas créé par une volonté libre de toute nécessité, mais aussi nécessairement qu'il s'aime lui-même, ou s'il nie que le monde ait été créé pour la gloire de Dieu, qu'il soit anathème. » Concile Œcuménique de Vatican I, Constitution Dei Filius, can.5.
(4) L’Amour aime le Bien ; l’Amour aime le bien ; donc l’Amour n’aime pas le mal : l’Amour hait le mal.

(a) L’acte est toujours spécifié par son objet : aimer c’est toujours aimer quelque chose ou quelqu’un. Et puisque rien n’est aimé sinon en tant qu’on le juge bon, l’amour est toujours amour d’un bien, car bien et bon sont convertibles.

(b) L’Amour aime donc le Bien qu’il est : ici aimer le Bien c’est l’être. L’Amour aime encore le bien qu’il fait, car aimer quelqu’un est lui faire du bien, ce que Dieu nous fait en nous donnant d’être. Mais si l’Amour (Dieu) aime le bien, et si le mal s’oppose au bien, l’Amour n’aime pas le mal, puisque le mal s’oppose au bien. Et puisque le bien s’oppose au mal, l’amour du bien s’oppose à l’amour du mal, comme la haine du bien s’oppose à la haine du mal. Mais l’amour du bien ne s’oppose pas à la haine du mal : la haine du mal découle de l’amour du bien. Je vous ai déjà expliqué qu’on distingue le mal en mal de nature, mal de peine, mal de faute. Mais ni le mal de nature ni le mal de peine ne s’opposent à Dieu, ne s’opposent au Bien. Quant au mal de peine c’est évident, puisque par lui la justice de Dieu triomphe, et cette Justice est Dieu. Quant au mal de nature, il est requis pour le bien de la nature : le lion ne pourrait pas vivre s’il ne pouvait manger ses proies. Ce mal là est donc de sa nature ordonné à un bien, aussi dit-on qu’il est indirectement voulu dans la volonté divine de poser un ordre de nature. Appert ainsi que ni le mal de peine ni le mal nature ne s’opposent à Dieu. Par contre, le mal de faute, le péché, s’oppose à Dieu, s’oppose au Bien, car par son péché l’homme se détourne de Dieu, sa fin dernière. Donc le mal que Dieu hait, c’est le mal de faute, le péché . Et puisque le mal qui s’oppose au Bien est le péché qui en détourne, l’Amour du Bien est Haine du mal qu’est le péché : c’est un même acte et cet acte est Dieu, distingué en raison selon les effets qu’il opère : amour puisque produisant la bien de la personne qu’il crée et conserve ; haine puisque châtiant les péchés qu’il abhorre. Car la haine ne s’oppose pas à l’amour dès qu’elles portent sur des objets contraires : l’amour de la justice s’oppose à l’amour de l’injustice ; l’amour de la justice ne s’oppose pas à la haine de l’injustice. En nous la haine de l’injustice découle de l’amour de l’injustice : ce sont deux actes distincts, et le premier implique l’autre. En Dieu c’est le même acte.

(5) Et parce que l’Amour hait le mal, l’Amour hait les mauvais, les méchants

Car le péché est celui du pécheur déterminé par son péché, comme suffisamment démontré aux deux premières réponses. Donc cette haine de Dieu pour le péché s’étend jusqu’au pécheur, non quant à ce qu’il a de bon (d’être une personne) mais quant à la malignité qui l’affecte et fait de lui un mauvais, un méchant, un pécheur. C’est ainsi que Dieu aime le damné puisqu’il le conserve dans l’être, ce qui est un bien, puisque être est bon, et qu’il le hait pour son péché. Car, comme déjà expliqué mille fois, mais vous refusez d’entendre, la malignité de l’acte s’étend à l’agent : à mal agir, l’homme est mauvais. C’est le damné qui s’est refusé à Dieu, a méprisé le Bien, a préféré le mal au Bien. La haine de Dieu pour le péché s’étend donc jusqu’au pécheur, car la malignité de l’acte s’étend à l’agent : à mal agir, l’homme est mauvais. Le péché est haï parce qu’il s’oppose à Dieu, parce qu’il détourne du Souverain Bien ; le pécheur est haï parce qu’il est mauvais d’un mal s’opposant au Bien. Car QUI se détourne de Dieu et lui préfère le mal ? QUI est mauvais à mal agir ? QUI est coupable du péché qu’il a commis ? QUI doit assumer les conséquences de ses actes ? La péché ? Non, le pécheur = la personne déterminée par son péché. Bref, pour résumer ça en une formule choc, qui ne peut s’entendre que sous réserve de toutes les précisions qui précèdent (donc merci de ne pas me caricaturer en l’un de ces abominables calvinistes) : Dieu est Haine du pécheur parce que Dieu est Amour de Dieu : la raison de la haine parfaite, c’est l’amour..

(6) Et parce que l’Amour hait les méchants, l’Amour les frappe d’une peine.

L’Amour du Bien est Haine du mal : c’est la « haine parfaite » dont parle l’Écriture, haine qui est fille de charité puisque en Dieu la raison d’haïr le mal c’est d’aimer le Bien.

Mais si aimer est faire du bien, haïr est faire du mal. Donc la « haine parfaite » qu’est Dieu, c’est Dieu frappant les coupables d’un mal de peine.


Haïr est faire du mal, et Dieu hait ceux auxquels il inflige le mal de peine en châtiment du péché. C’est parce que Dieu est Amour qu’il hait les pécheurs d’une haine parfaite : il les hait non pour ce que ces derniers ont de bon - à ce titre il les aime - mais pour le péché dont ils sont responsables. Et parce qu’il continue de les aimer à raison du bien qui les constitue (le fait d’être des personnes), tant qu’ils vivent ici bas Il les appelle au repentir : Dieu ne prend aucun plaisir à la perdition de ses créatures. Mais quand a cessé le temps de la Miséricorde et que vient celui du Jugement, la conversion n’est plus possible (parabole des vierges folles) : c’est le temps du châtiment, et c’est Dieu qui l’inflige : c’est lui qui rétribue, c’est lui qui exerce la vengeance, c’est lui qui rend justice. La encore, les témoignages scripturaires sont nombreux et on ne peut plus clairs, mais qu’importe à qui bafoue l’Écriture qu’il biffe dès qu’elle lui déplaît ?

Je vous invite à méditer ceci. Dieu est Infini tandis que nous sommes chétifs, insignifiants, epsiloniques. On pourrait donc s’étonner de ce que Dieu ait un tel Courroux pour de si insignifiantes personnes : des châtiments sempiternels, n’est-ce pas totalement disproportionné ? Par quelle folie… ? Mais à bien y réfléchir, loin que notre insignifiance soit une circonstance atténuante ou excusante, elle est aggravante ! Alors que nous ne sommes rien, ou si peu, nous étions appelés à partager sa Vie. Et qu’avons nous fait ? Nous nous sommes détournés du Bien.

(7) Conclusion.

En quel sens Dieu fera-t’il du mal aux damnés ? En ce sens qu’il infligera le mal de peine pour rétribuer le mal de faute. Pourquoi ? Pour satisfaire à l’ordre de la justice que le péché du pécheur impénitent lèse et offense. On comprend par la considération de Dieu fin dernière absolue que le péché est aversion à Dieu du fait même qu’il est conversion à la créature. On comprend pourquoi le péché est une offense à Dieu : sans que tout péché soit constitutif du péché spécial de haine de Dieu, tout pėché implique ou emporte implicitement avec lui un mépris de Dieu, un mépris du Bien auquel est préféré un bien réel ou apparent. Par son péché, l’homme se détourne de Dieu, sa fin dernière. Tout péché emporté donc implicitement l’affirmation que le Bien n’est pas si bon qu’on ne puisse lui préférer autre chose. C’est une injure au Dieu vivant. Et puisque la seule fin dernière absolue pour laquelle Dieu nous créé est Dieu bon appelant à partager sa Vie, la sanction du péché non-absous sera proportionnelle à la gravité de l’offense : Dieu infligera les tourments aux damnés.
« Le lion, qui tue un cerf, cherche sa nourriture, ce qui entraîne la mise à mort d’un animal. De même, le fornicateur cherche la jouissance, à laquelle est liée la difformité de la faute. Or, le mal qui est lié à un bien est la privation d’un autre bien. Jamais donc le mal n’attirerait l’appétit, même accidentellement, si le bien auquel est lié le mal n’attirait pas davantage que le bien dont le mal est la privation. Or, Dieu ne veut aucun bien plus que sa propre Bonté ; il veut pourtant tel bien plus que tel autre bien. “ En conséquence le mal de faute qui prive la créature de son ordination au Bien, Dieu ne le veut en aucune manière. ” Mais le mal qui est une déficience de la nature, ou le mal de peine, Dieu le veut en voulant quelque bien auquel est lié un tel mal. Par exemple, en voulant la justice, il veut la peine du coupable, et en voulant que soit gardé l’ordre de nature, il veut que par un effet de nature certains êtres soient détruits. » Saint Thomas d’Aquin, Somme de Théologie, Prima, 19, 9, co.

« L’œuvre de la justice divine présuppose toujours une œuvre de miséricorde et se fonde sur elle. Car rien n’est dû à la créature, si ce n’est en raison de quelque chose qui préexiste en elle, ou que l’on considère tout d’abord en elle ; et si cela est dû à la créature, ce sera en raison d’un présupposé encore antérieur. Ne pouvant aller ainsi à l’infini, on doit arriver à quelque chose qui dépend de la seule bonté de la volonté divine, laquelle est la fin ultime. Comme si l’on disait qu’avoir des mains est dû à l’homme en vue de son âme raisonnable ; avoir une âme lui est dû pour qu’il soit un homme, mais être un homme, cela n’a pas d’autre raison que la bonté divine. En toute œuvre de Dieu apparaît donc, comme sa racine première, la miséricorde. » Prima, 24, 4, co.

« Si l’on attribue certaines œuvres à la justice de Dieu, et d’autres à sa miséricorde, c’est parce qu’en certaines apparaît plus fortement la miséricorde, et en d’autres la justice Mais dans la damnation même des réprouvés la miséricorde apparaît, non pour une relaxe totale, mais pour une certaine atténuation, car Dieu punit en deçà de ce qui est mérité. De même dans la justification de l’impie, la justice apparaît, car elle remet les fautes en raison de l’amour, que cependant Dieu inspire lui-même par miséricorde. » Prima, 24, 4, ad.1

« Trois qualités sont requises pour prononcer un jugement : 1° Le pouvoir de contraindre les sujets. Aussi est-il dit dans l'Ecclésiastique (7, 6) : " Ne cherche pas à devenir juge, si tu n'es pas capable d'extirper l'injustice." 2° Le zèle de la droiture, afin de rendre les jugements, non par haine ou par envie, mais par amour de la justice, selon les Proverbes (3, 12) : "Dieu châtie ceux qu'il aime, et comme un père se complaît en son fils." 3° La sagesse, qui sert à établir le jugement, selon l'Ecclésiastique (10, 1) : "Le juge sage jugera son peuple." Les deux premières qualités sont nécessaires avant le jugement. Mais la troisième est proprement celle qui concourt à établir le jugement ; la norme même du jugement, en effet, c'est la loi de la sagesse ou de la vérité selon laquelle on juge. » Tertia, 59, 1, co.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » lun. 14 févr. 2022, 17:16

S. Augustin:
"Je te cherchais dehors et tu étais à l'intérieur de moi." Amour

S. Jacques, Première lecture, mardi, demain

Jacques 1


13 Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu. » Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne.
14 Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit.
15 Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le péché, arrivé à son terme, engendre la mort.

Pourquoi ne pas méditer simplement l'Amour de Dieu?
Pourquoi ne pas éclairer l'Écriture avec l'Amour de Dieu?
Seul l'Amour, seul l'Esprit connaît Dieu.
Dieu est Amour - s. Jean

Dieu te dit : Je t’Aime!
Merci Seigneur de m’Aimer
Merci pour ton Amour
qui passe de mon cœur
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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Cinci » lun. 14 févr. 2022, 21:53

C'est dommage que l'on ne puisse procéder ici à un sondage d'opinion : croyez-vous que Dieu puisse maudire quelqu'un oui ou non ?

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Re: Homélies du Dimanche

Message non lu par Normandt » mar. 15 févr. 2022, 0:58

J'ajouterais que, la réponse est évidente.
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