Crise des vocations

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Foxy
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Re: Crise des vocations

Message non lu par Foxy » lun. 11 nov. 2019, 12:53

Levergero a écrit :
lun. 11 nov. 2019, 12:23
Dans la toute récente conférence des évêques de France à Lourdes, une centaine présents, la crise des vocations et la réforme des séminaires n'ont pas été traitées alors qu'elle étaient au programme, pour laisser la place à l'indemnisation des victimes de pédophilie dont le montant forfaitaire sera fixé en avril prochain.

Je trouve cela regrettable car ces deux sujets d'actualité sont très importants.
En si peu de temps, les évêques ont abordé beaucoup de sujets et la formation des futurs prêtres aussi :
https://youtu.be/aC0Vo39gbOw

09/11/2019
Lutte contre les abus sexuels, formation des futurs prêtres, écologie intégrale : au terme de l’assemblée plénière 2019 des évêques de France, le père Thierry Magnin évoque les dossiers abordés.
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Re: Crise des vocations

Message non lu par PaxetBonum » mar. 19 nov. 2019, 16:21

Levergero a écrit :
lun. 11 nov. 2019, 12:23
Dans la toute récente conférence des évêques de France à Lourdes, une centaine présents, la crise des vocations et la réforme des séminaires n'ont pas été traitées alors qu'elle étaient au programme, pour laisser la place à l'indemnisation des victimes de pédophilie dont le montant forfaitaire sera fixé en avril prochain.

Je trouve cela regrettable car ces deux sujets d'actualité sont très importants.
Franchement la pratique d'une indemnisation forfaitaire des victimes me semble être une insulte à ces mêmes victimes.
Ils auraient mieux fait de se pencher sur leur travail : former des ouvriers pour la moisson.
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Joseph-Diego
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Re: Crise des vocations

Message non lu par Joseph-Diego » mer. 20 nov. 2019, 15:08

J'ai également du mal avec cette " indemnisation forfaitaire" ... C'est un peu comme acheter le pardon des victimes .
Au lieu de chercher à mettre en place une solution pour anéantir ces atrocités, "on" met en place un dédommagement ...
Super, désormais les victimes dans leur malheur auront la "chance" d'être rémunérées.

Seigneur, donne aux représentants la sagesse qu'il faut pour traiter ce sujet.
Donne leur des solutions réelles et efficace afin que les membres de ton Église cessent d'êtres souillés ou montrés du doigt à cause de ces actes.
Et pardonne à tout ceux qui commettent le mal, donne leur ton Amour afin qu'ils se purifient . Amen

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Re: Crise des vocations

Message non lu par Levergero » mer. 20 nov. 2019, 17:59

Oui, cette indemnisation en argent des victimes de ces actes atroces est vraiment en décalage complet avec ce qu'il faut faire.

D'abord, punir très rapidement les coupables en les rejetant de l"Eglise et en les dénonçant à la justice civile.

Montrer une forte empathie aux victimes en les entourant d'une grande sollicitude.

Enfin et surtout faire un tri sérieux des candidats au sacerdoce avec une enquête approfondie et suivre les séminaristes avec une très grande attention pour tenter de déceler s'ils sont de futurs prédateurs.

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laurent90
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Re: Crise des vocations

Message non lu par laurent90 » dim. 04 déc. 2022, 20:36

Bonjour,
Oui il y a crise des vocations mais autour de moi certains seraient attirés ou aimeraient voir si ça ne serait pas leur vocation par une vie consacrée, voire monastique, seulement comme ils ont 50 ans et plus ils voient que " les recrutements " se font parmi les jeunes donc ils sont exclus , de plus il leur faut un niveau bac pour être consacrés.
Donc oui il y a crise des vocations mais si l'Église ne veut recruter que parmi l'élite et jeunes faut pas se plaindre du manque de vocations. Je parle pour la vie monastique et consacrée et pas pour la prêtrise.
Jésus a recruté parmi les plus pauvres et aujourd'hui l'Église leur donne la messe mais ne les veut pas dans une vocation passée 50 ans et sans diplôme à part exception.
Voilà je tenais à exprimer mon ressenti car je remarque une Église très loin d être une grande famille et cela a des répercussions sur les vocations.
Mes excuses si je me trompe.

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Re: Crise des vocations

Message non lu par Kerygme » lun. 05 déc. 2022, 13:45

laurent90 a écrit :
dim. 04 déc. 2022, 20:36
Voilà je tenais à exprimer mon ressenti car je remarque une Église très loin d être une grande famille et cela a des répercussions sur les vocations.
Bonjour,

Je vais partir du principe que votre message est guidé par une déception, il reste tout de même injuste car incomplet dans l'analyse.

Tout d'abord je ne partage pas cette expression de "crise des vocations" utilisée habituellement, c'est avant tout une crise de l'écoute et de la réponse, mais aussi une crise de vie intérieure; lesquelles mènent à la raréfaction des vocations.

Un appel de type vocationnel ne relève pas du passionnel ou de l'envie mais avant tout de la «motion». C'est quelque chose de très intime, qu’on sent dans son cœur et qui est vraiment de l’ordre de l’invitation. Cet appel est suspendu à la liberté, au «oui» libre ou «non» qu'on peut donner, mais pas que ... car là nous ne voyons que ce qu'on nomme le for interne : moi seul. Or en Église, il n'y a pas de moi seul.

Pour qu'une vocation presbytérale ou religieuse puisse se réaliser, il faut au moins deux choses : le discernement et un appel extérieur.
Le seul appel intérieur n'est pas suffisant.

Car une motion, encore plus une envie, peut inspirer nos comportements et nos choix de manière plus ou moins compulsive.
Ces motions viennent-elles vraiment de Dieu ? Ce doit être la première chose à se demander et à rechercher. Et si ce n'est pas le cas, après un temps de discernement officiel, c'est plutôt que nous essayons de répondre à une passion plus qu'à une vocation.

Il est donc nécessaire de s'en remettre au for externe : le discernement des autres. Qui reste un charisme : de l'Église pour les clercs (prêtres et diacres) et de la communauté religieuse que l'on envisage d'intégrer. Toutes deux sont des communautés humaines, on n'impose donc pas sa «motion» à d'autres, il faut qu'elle soit reconnue et que la personne puisse répondre au faible équilibre qu'elle pourrait bouleverser au sein d'une congrégation ou d'une communauté.
En bref, il faut choisir et être soi-même choisi. C'est cela l'appel.

Pourquoi est-il compliqué d'intégrer une communauté religieuse passé 50 ans ?
- parce qu'il y a un vécu (une fuite en avant possible pour se soustraire à quelque chose ou quelqu'un ...)
- à cet âge on est plus empli de certitudes que d'une soif d'absolu
- on aime moins être bousculé, moins être déplacé autant intellectuellement que spirituellement
- ce peut être le début de soucis de santé, qui va être une charge pour les communautés souvent déjà bien âgées et non fortunées.
- arriver aux vœux définitifs peut prendre des années, quelle seconde ou troisième vie pour la personne qui se verrait refuser ou abandonnerait à +55 ans ?

Certains ordres religieux ont leurs propres charismes qui vont nécessiter de longues études, je pense aux Dominicains et aux Jésuites par exemple. Il faut donc un bagage minimum, déjà que le bac ce n'est plus très reluisant car à notre époque même si on a le bac on n'a pas de culture littéraire, on n'a pas de culture philosophique etc (les mathématiques sont en option, c'est dire si cela a été tiré vers le bas). Et à 50 ans, en terme d'apprentissage et de mémorisation on est plus sur la pente descendante en terme de compétences aux études; qui peuvent être très longues puisque beaucoup aboutiront à la prêtrise (c'est donc une erreur de scinder vocation presbytérale et religieuse).

Voilà j'ai brossé succinctement et rapidement le tableau mais ce sont des réalités qu'il faut connaître pour ne pas verser dans un romantisme illusoire de la vie contemplative.

Et puis vous n'abordez pas un aspect important concernant ces désillusionnés.
Sont-ils prêts à vivre dans l'indépendance financière deux ou trois années proches de ces communautés sans les intégrer dans l'immédiat ? Et finir par une année complète sans être à la charge de la communauté ? A participer à la liturgie des heures : des Vigiles aux Complies ? Aux travaux et tâches ménagères, dans des abbayes parfois immenses mais vides ? A l'étude ? A la Lectio Divina ? Sans certitude aucune de la finalité.
C'est seulement après un certain temps que la personne pourra envisager sa vocation et prononcer ses vœux provisoires, après avoir discerné si la vie religieuse lui convient et si elle même convient à la communauté.
Ont-ils seulement fait une retraite spirituelle de discernement pour l'envisager et de plus de 10 jours pour expérimenter au minimum une vie en retrait ?

Si on pense intégrer une communauté comme on le fait pour une collectivité, et vogue la galère pour une vie contemplative et bien la désillusion sera encore plus grande après avoir tout abandonné, démissionné etc.
La vocation religieuse est un chemin de vie, il est primordiale de discerner que ce n'est pas une fuite en avant pour personnes déçues de la société, de leur propre parcours ou de leur état de vie.

Pour conclure je vous invite à procéder à un exercice pour vous même ou à proposer à ces quinquagénaires : sont -ils prêts à affronter toutes les réalités d'une vocation religieuse ? En connaissent-ils seulement la réalité ? Sont-ils prêts à accepter que leur motion intérieure soit soumise au discernement des autres (communauté, Église) ? Sont-ils prêts à accepter un «non» des hommes dans l'obéissance ?

On reconnait l'arbre à ses fruits, alors s'il y a déjà des réticences à ces simples questions c'est qu'ils n'acceptent pas ce que leur propose le Christ au travers de son Église, et encore moins qu'on s'oppose à leur projet qui pourtant ne leur appartient pas. Se faire retoquer est, dans ce cas, un bien qui leur est fait plus qu'une bravade personnelle et qui les mène à la révolte en plus (le fruit).

A vouloir répondre à nos envies/passions, on peut passer à côté de la réelle vocation à laquelle nous sommes appelés. A sentir un appel de Dieu on pense que c'est forcément vers la vie religieuse ? Erreur magistrale, n'oublions pas que nous devons faire «avec» Dieu et non «pour» Dieu, sinon c'est nous même que nous voulons servir.
Permettez un très court témoignage, j'ai cru quelques semaines à l'appel à la vie religieuse et il m'a fallu trois ans, à discerner et faire discerner, à consulter, à prier, pour comprendre à quoi j'étais appelé réellement. Et le fruit c'est que, dans cette vocation que je n'imaginais même pas, je suis heureux et joyeux.
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anachorète moderne
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Re: Crise des vocations

Message non lu par anachorète moderne » lun. 05 déc. 2022, 15:49

Bonjour,

Je peux témoigner, du rejet, parce que je le vis ainsi, que j'ai vécu.
Ma vraie envie était de rejoindre un ordre très contemplatif, notamment les chartreux. J'ai discuté avec le père maître de la grande chartreuse, qui m'a paru fort respectueux malgré un " non ". En effet, j'ai essayé de le contacter virtuellement et j'ai été très clair. Notamment en parlant de dépression. Qui traîne et ne guérit pas malgré les psychotropes que je prends ( J'ai envie d'arrêter par ailleurs ). Il a été clair : la décision prise par la communauté serait négative ; on n'accepterait pas quelqu'un qui prend des médicaments.

J'ai été voir des communautés bénédictines. Certains n'étaient pas contraires à un essai. Je n'ai pas osé me lancer. J'ai été voir aussi une communauté cistercienne où j'ai osé dire que j'avais vécu des moments difficiles : rabroué instantanément. La vie consacrée, pas possible pour moi.

Je précise que c'est dans un contexte très difficile : j'ai été exclu partout, au niveau scolaire pour commencer et au niveau social.
En +, les gens me font souvent porter la responsabilité de mon malheur sur mes épaules. Chaque fois ( enfin le plus souvent ) que j'ai voulu faire quelque chose, on m'a découragé. Tu veux écrire ? Non, tu es trop inculte et inexpérimenté, tu rêves. Tu veux aller au monastère ? Non, tu es trop fragile. Beaucoup de gens me disent que j'ai des capacités ou des choses comme ça. Mais on me traite comme un " raté ". Et beaucoup le pensent vu les remarques qu'on me fait.

Bref, comment vivre dans un monde où nos opinions ne sont pas celles de la doxa ?

Quant à la fuite en avant, je pense voir ce que vous voulez dire, cher kerygme. Je suis d'accord qu'on ne doit pas envisager la vie monastique uniquement parce qu'on est déçu da sa propre vie. Mais que faire quand on a envie de centrer sa vie sur Dieu ? La fuite du monde est d'ailleurs un principe de la vie monastique. Saint Benoît de Nursie, aurait été dégoûté par l'immoralité de ses contemporains. Et ça l'aurait bien motivé à vivre une vie plus profonde. Personnellement, je n'accepte pas certains aspects de notre société.

Après, c'est vrai que je suis toujours fatigué et en petite santé. J'accepte que ce ne soit peut-être pas pour moi. Mais je trouve un peu vache la mentalité de certains consacrés. C'est loin d'être simple de discerner l'appel de quelqu'un, j'en conviens.

J'avoue ressentir une grande tristesse quant à moi. C'est douloureux de voir chacune de ses envies tourner au vinaigre, tomber à l'eau.

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Re: Crise des vocations

Message non lu par Foxy » lun. 05 déc. 2022, 16:10

Bonjour

Avez-vous contacté : https://www.prieurebouchaud.com/la-congregation

La congrégation Notre-Dame d’Espérance a ainsi été créée pour permettre aux hommes de santé fragile ou handicapés, de suivre la vie monastique bénédictine comme tout autre moine.

ou :

https://www.cath.ch/newsf/prieure-saint ... -vocation/
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anachorète moderne
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Re: Crise des vocations

Message non lu par anachorète moderne » lun. 05 déc. 2022, 16:34

Bonjour Foxy :).

Oui, pour être honnête, je l'ai fait. C'est eux qui se sont montrés le plus ouverts. Ils m'ont proposé directement d'y aller. Je n'ose pas franchir le pas seulement. Peut-être que je devrais. Il y a aussi une chose toute bête : je me suis engagé à faire du bénévolat et je dois le dire si je devais m'absenter. Il y a aussi la peur de ne pas être à la hauteur/ pas avoir la vocation.

Un peu d'orgueil aussi : la volonté d'en faire beaucoup. Or mon état ne me permet pas d'en faire beaucoup. Donc ce serait peut-être plus raisonnable d'aller là. Je vous remercie pour votre sollicitude qui me paraît sincère.

Bien à vous.

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Léon
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Re: Crise des vocations

Message non lu par Léon » lun. 05 déc. 2022, 17:04

anachorète moderne a écrit :
lun. 05 déc. 2022, 15:49
Bonjour,

Je peux témoigner, du rejet, parce que je le vis ainsi, que j'ai vécu.
Ma vraie envie était de rejoindre un ordre très contemplatif, notamment les chartreux. J'ai discuté avec le père maître de la grande chartreuse, qui m'a paru fort respectueux malgré un " non ". En effet, j'ai essayé de le contacter virtuellement et j'ai été très clair. Notamment en parlant de dépression. Qui traîne et ne guérit pas malgré les psychotropes que je prends ( J'ai envie d'arrêter par ailleurs ). Il a été clair : la décision prise par la communauté serait négative ; on n'accepterait pas quelqu'un qui prend des médicaments.

J'ai été voir des communautés bénédictines. Certains n'étaient pas contraires à un essai. Je n'ai pas osé me lancer. J'ai été voir aussi une communauté cistercienne où j'ai osé dire que j'avais vécu des moments difficiles : rabroué instantanément. La vie consacrée, pas possible pour moi.

Je précise que c'est dans un contexte très difficile : j'ai été exclu partout, au niveau scolaire pour commencer et au niveau social.
En +, les gens me font souvent porter la responsabilité de mon malheur sur mes épaules. Chaque fois ( enfin le plus souvent ) que j'ai voulu faire quelque chose, on m'a découragé. Tu veux écrire ? Non, tu es trop inculte et inexpérimenté, tu rêves. Tu veux aller au monastère ? Non, tu es trop fragile. Beaucoup de gens me disent que j'ai des capacités ou des choses comme ça. Mais on me traite comme un " raté ". Et beaucoup le pensent vu les remarques qu'on me fait.

Bref, comment vivre dans un monde où nos opinions ne sont pas celles de la doxa ?

Quant à la fuite en avant, je pense voir ce que vous voulez dire, cher kerygme. Je suis d'accord qu'on ne doit pas envisager la vie monastique uniquement parce qu'on est déçu da sa propre vie. Mais que faire quand on a envie de centrer sa vie sur Dieu ? La fuite du monde est d'ailleurs un principe de la vie monastique. Saint Benoît de Nursie, aurait été dégoûté par l'immoralité de ses contemporains. Et ça l'aurait bien motivé à vivre une vie plus profonde. Personnellement, je n'accepte pas certains aspects de notre société.

Après, c'est vrai que je suis toujours fatigué et en petite santé. J'accepte que ce ne soit peut-être pas pour moi. Mais je trouve un peu vache la mentalité de certains consacrés. C'est loin d'être simple de discerner l'appel de quelqu'un, j'en conviens.

J'avoue ressentir une grande tristesse quant à moi. C'est douloureux de voir chacune de ses envies tourner au vinaigre, tomber à l'eau.
Bonjour AM,

oui c'est dur de voir nos désirs classés "sans suite", ça peut briser notre élan vers le bonheur authentique et profond.
Moi aussi je suis souvent fatigué et en petite santé donc j'apprends à vivre avec, et c'est pas évident.
Ceci dit, renoncer à une vie consacrée en bonne et due forme peut nous apprendre à envisager les choses autrement.
Je veux parler de réalisme.
Votre témoignage m'inspire le souhait de renouer avec une communauté chrétienne vivante, mais pas pour m'y engager en tant que tel, mais simplement pour y séjourner 1 ou 2 fois par an, le temps d'une semaine, comme je faisais avant.
Ainsi, ça peut aider à maintenir la dimension chrétienne de l'existence, quitte pourquoi pas à envisager de rejoindre un Tiers Ordre qui existe toujours, et qui vous correspond réellement.
Je connais une communauté nouvelle (environ 20 ans d'existence) dont le charisme est fondé sur l'Eucharistie, et que je trouve très belle:
https://eucharistein.org/presentation-d ... haristein/
Je ne dis pas que c'est pour vous forcément, mais c'est un exemple de communauté vivante que je trouve équilibrée entre les activités et la contemplation, avec une vraie vie fraternelle.

L'idée n'est pas d'avoir un statut social ou religieux, mais bien de se ressourcer de temps en temps pendant l'année, avant de repartir dans le monde, mais sans oublier ni négliger Dieu qui veille sur nous.
Ainsi, il est possible de trouver un équilibre et une respiration profonde à notre portée.
Bon, je n'ai pas encore trouver cette harmonie, mais c'est bien ce que je vous souhaite.

Merci de votre attention, salut !
Tout à Jésus par Marie,
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anachorète moderne
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Re: Crise des vocations

Message non lu par anachorète moderne » lun. 05 déc. 2022, 17:19

Bonjour Léon,

Merci pour votre partage, je ne connaissais pas cette communauté.

Je ressens le désir de quelque chose de plus à " long terme "..

Enfin, je verrai bien d'ici là.

Merci à vous 2 pour vos réponses.

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laurent90
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Re: Crise des vocations

Message non lu par laurent90 » lun. 05 déc. 2022, 22:15

Rebonjour
Non kerygme , pour répondre à vos interrogations ce ne sont pas des ( du moins ceux que je connais) des personnes qui fuient le monde ( bien que la vie monastique est aussi un retrait quelque part ) .
Mais des personnes qui ont découvert Dieu sur le tard , des croyants qui pratiquent , la prière, des retraites spirituelle etc...
Ce ne sont pas des extraterrestres à la recherche d' un statut social etc. ils se demandent simplement quelle est leur vocation .
Certains se sentiraient consacrés, d 'autres religieux, d' autres ne savent pas. Mais c 'est devant le refus dû à leur âge ou pas ou peu de diplômes qu ils abandonnent leur discernement de vocation.
Ensuite je ne connais pas les remèdes pour régler les problèmes vocationnels , je remarque simplement que dans la vie consacrée , religieuse, le recrutement se fait sur l 'élite intellectuelle mais je me trompe peut-être
Peut être verra t on un jour des communautés, des consacrés de personnes qui ont découvert Dieu sur le tard et qui témoigneront eux aussi que Dieu leur donne aussi une vie fraternelle et entourée..
Mais ce serait dommage qu il y ait d un côté les petits et de l autre les grands.
Mes excuses si mes remarques sont infondées. Vos corrections m aideront moi aussi à comprendre pourquoi si peu de vocations
Merci

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Re: Crise des vocations

Message non lu par Kerygme » mar. 06 déc. 2022, 2:35

laurent90 a écrit :
lun. 05 déc. 2022, 22:15
ils se demandent simplement quelle est leur vocation .
Certains se sentiraient consacrés, d 'autres religieux, d' autres ne savent pas. Mais c 'est devant le refus dû à leur âge ou pas ou peu de diplômes qu ils abandonnent leur discernement de vocation.
C'est bien problématique.
Je synthétise globalement ce qui a été écrit dans les derniers messages : des envies, des abandons, se sentir, des propos qui sont proches de l'éros et se préoccupent plus de la volonté propre que de celle de Dieu, qui elle se situe dans l'agapè. J'ai la sensation qu'on parle de la vocation comme on le ferait d'un projet.

Le cheminement vocationnel n'a rien d'un chemin paisible, la vocation se dévoile souvent quand tout nous pousse à abandonner, à renoncer, mais que l'on continue parce qu'on se sent porter, pousser, au delà de nos propres forces. Mais avancer dans une vocation n'éloignera pas des épreuves, car chaque jour nous sommes éprouvés dans notre vocation et par notre vocation.

Il faut aussi accepter que Dieu passe par des hommes pour nous répondre, et ne pas voir ces refus comme des oppositions humaines qui viennent nous contrarier. Vouloir centrer sa vie sur Dieu sans écouter ce qu'Il essaie de nous dire ne me parait pas forcément cohérent.
Et pour l'écouter, concernant une vocation, il n'y a rien de mieux qu'une retraite de discernement Ignatienne mais cela n'engage que moi. Car il y a retraite et retraite.
C'est une chose de se retirer au calme, dans la prière, de faire une introspection ou une relecture, et c'est autre chose de faire une retraite de discernement avec accompagnateur et exercices spirituels. La première apaise nos bruits intérieurs pour nous rendre plus disponible à l'écoute mais la seconde est quasiment un dating, une rencontre en tête à tête.


Il faut aussi prendre en compte les communautés qui vont être intégrées. A titre d'exemple, il faut imaginer la problématique que peut représenter un dépressif au sein d'une petite communauté. Celle-ci déjà constituée depuis longtemps ne prendra pas le risque de se voir imploser, d'autant si la personne abandonne dès les premières épreuves. Serait-il juste que eux prennent le risque s'ils ressentent que la personne peut stopper dans 6 mois, dans 2 ans ?
Mais aussi pour soi-même, quel résultat ravageur pour une personne fragilisée de se rendre compte que ce qui devait être une vocation ne l'était pas.


Toute vie peut être centrée sur Dieu, dans la réalité même de notre quotidien, dans le réalisme auquel Léon faisait référence, nulle obligation de devenir un cénobite pour cela; qui reste une vocation très particulière. Il existe d'autres voies : les Tiers Ordres, devenir oblat, être un laïque qui soutient une communauté et partage ses temps forts et de prières, etc. Il ne faut pas bloquer sur une vocation spécifique car c'est peut être à une de ces autres voies que certains sont appelés. Bloquer c'est ne plus avancer, c'est possiblement passer à côté de ce qui serait notre véritable vocation, et celle-ci se reconnaîtra quand elle apportera la paix et la joie intérieure.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

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