Le célibat assumé, un chemin de sainteté

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Kerygme
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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Kerygme » mer. 11 sept. 2019, 16:33

Bonjour Laudamuste,
LaudamusTe a écrit :
mer. 11 sept. 2019, 13:55
Je suppose que ce n'est pas impossible, car votre épouse était catholique, quand bien même de culture ! Beau chemin.
Je pense que dans la volonté de vouloir créer un hypothétique couple parfait, en se donnant le maximum de chance dès le départ, on reste dans une besoin de contrôler les choses, donc d'un manque de confiance en Dieu.

Nous ne savons jamais si la personne rencontrée sera LA personne, mais ce dont je suis persuadé c'est que quand nous décidons, dans cette liberté que Dieu nous laisse, de nous unir à quelqu'un alors Dieu s'inscrit dans ce choix. Il s'implique si on lui fait confiance et accompagnera tout couple afin que ces deux moitiés ne fassent qu'un, quelles que soient leurs différences. Mais nous savons lui faire obstacle en imposant nos choix, nos impatiences, nos lassitudes, nos abandons, nos volontés ... et pas forcément la sienne.

Si je cherche une allégorie je dirais qu'à chaque couple qui se sépare Dieu est cet enfant qui subit les échecs des parents.


Cordialement.
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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Levergero » mer. 11 sept. 2019, 17:28

"En revanche, je n'ai jamais vu une famille chrétienne proposer d'accueillir à sa table chez elle pour les fêtes de Noël ou de Pâques, tel paroissien ou telle paroissienne, notoirement seul." écrit Teano.

Effectivement, ce n'est pas sympa. Mais encore faudrait-il qu'il y ait un lien entre le couple et la personne seule, un lien ou un intermédiaire par la paroisse par exemple.

Par contre, il arrive que des couples invitent chez eux des personnes âgées vivant seules et qui ne sortant guère n'ont de rapports avec personne. Cela est bien.

Par contre, les célibataires jeunes peuvent se rencontrer à travers des clubs ou des associations religieuses ou non...

Trinité
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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Trinité » ven. 13 sept. 2019, 22:55

En revanche, je n'ai jamais vu une famille chrétienne proposer d'accueillir à sa table chez elle pour les fêtes de Noël ou de Pâques, tel paroissien ou telle paroissienne, notoirement seul.
Teano
Bonsoir Teano,

Pour les fêtes de Noël ou de Pâques non, mais il m'est arrivé d'avoir été invité une ou deux fois (je vis seul...) le dimanche pour déjeuner par des personnes de la chorale dont je fais partie!

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Grégory » lun. 18 mai 2020, 1:52

Bonsoir,

Je me fais souvent mal comprendre quand je dis "moi étant chrétien le sacrement du mariage, c'est un don de dieu les plus sacrés qu'un homme et une femme peuvent connaître à deux"
C'est que moi je le conçois bien comme ça.
J'ai foi en mes recherches.
;)
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Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière confuse, mais alors ce sera face à face. Aujourd’hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par invité1 » lun. 18 mai 2020, 4:40

Je ne pense pas que le célibat assumé puisse être considéré comme un chemin de sainteté.

Très souvent, la sainteté est le produit de souffrances. Or, un célibataire qui s'assume ne souffre pas. Ce sont ceux qui ne s'assument pas qui ressentent de la souffrance.

En outre, le statut social des célibataires leur fait percevoir leur célibat différemment : celui qui possède un niveau d’études, des moyens financiers et un réseau social plus grand, assumera plus facilement son célibat.

Je pense que la cause principale de la souffrance des célibataires chrétiens, n'est pas tant la solitude que l’impossibilité de satisfaire leur instinct sexuel du fait de l'interdiction de la fornication.

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Fée Violine » lun. 18 mai 2020, 15:20

Très souvent, la sainteté est le produit de souffrances.
C'est une étrange conception de la sainteté.
La sainteté, c'est faire la volonté de Dieu en toute chose.
C'est surtout de l'amour.

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Kerygme » lun. 18 mai 2020, 17:33

Bonjour Invité1,
invité1 a écrit :
lun. 18 mai 2020, 4:40
Je ne pense pas que le célibat assumé puisse être considéré comme un chemin de sainteté.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous si ce célibat est tourné vers Dieu. On peut se sentir appelé vers cette vocation sans avoir forcément la vocation religieuse. Il me semble plus facile, mais néanmoins plus prudent, d'être un célibataire isolé dans un monastère - par exemple - qu'un célibataire soumis aux tentations du quotidien. Si le second arrive au bout mais c'est d'une héroïcité incroyable.

Si c'est un célibat pour soi alors il peut être autocentré et je vous rejoins, mais si Dieu est mis au centre ce peut être un chemin de sainteté, et quel chemin.

La pensée du pape François est remuante dans son exhortation apostolique "Gaudete et exultate" quand il parle des "saints de la porte d'à côté" et le "pour toi aussi".

Il nous invite à nous décomplexer face à la sainteté, à oser ambitionner d'être saint. Pourquoi pas par le célibat assumé ?
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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par invité1 » lun. 18 mai 2020, 21:51

Fée Violine a écrit :
lun. 18 mai 2020, 15:20
La sainteté, c'est faire la volonté de Dieu en toute chose.
Faire la volonté de Dieu signifie seulement que nous sommes des Justes, mais pas des saints. La sainteté exige davantage que faire la volonté de Dieu.
Fée Violine a écrit :
lun. 18 mai 2020, 15:20
La sainteté [...] c'est surtout de l'amour.
C’est tout à fait cela. Et l'amour passe toujours par la souffrance. « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive." Quand on aime, l'autre/les autres est plus important que soi, il est notre premier objectif. Nous nous renions pour les autres, et les efforts pour y parvenir engendrent forcément des souffrances car nous agissons contre notre nature (égoïste). Une mère se sacrifie pour ses enfants, dit-on souvent. Sacrifice, souffrance : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis", dit Jésus (Jean 15,13). Souffrance encore.

Si vous aimez tout en cherchant à vous préserver et à vous éviter la souffrance, cela signifie que votre amour est faible.
Kerygme a écrit :
lun. 18 mai 2020, 17:33
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous si ce célibat est tourné vers Dieu. On peut se sentir appelé vers cette vocation sans avoir forcément la vocation religieuse.
Bonjour Kerygme,

Le problème, dans cette discussion, est l'utilisation du terme "vocation" et sa définition.

Définition de vocation : "Mouvement intérieur par lequel on se sent appelé par Dieu".

Vous écrivez : "On peut se sentir appelé vers cette vocation sans avoir forcément la vocation religieuse".

Dans ce cas-là, le célibat n'est pas une vocation ; il est simplement un état : comme il existe un état marital, il existe un état de célibat. S"il était une vocation, ce célibat serait mis au service de la vie religieuse (prêtres, moines et moniales, Vierges consacrées). Qui plus est, l'état de célibat laïc peut cesser à tout moment et se transformer en état marital.

Il est écrit dans la Bible que nous sommes tous appelés à être saints, quel que soit notre état. Pourquoi alors ce besoin (plus vif depuis une dizaine d’années) de distinguer le célibat assumé du reste ? Comme si l'on cherchait à élever en dignité un état que l'on considèrerait comme inférieur...

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par jerome » mar. 19 mai 2020, 0:32

Je suis célibataire. Assumé. Et je n’en souffre pas.

Je me suis longtemps demandé le pourquoi de ce célibat...

Serais-je allergique à la vie de couple ? Serais-je déséquilibré d’un point de vue émotionnel ?

Je n’ai pas toutes les réponses.

Le temps allant, je me dis, à 42 ans, que c’est comme ça. Que la façon de rencontrer le Christ ne réside pas dans le mariage.

Je cherche.

Fraternellement,

Jérôme
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Kerygme » mar. 19 mai 2020, 0:34

Bonsoir Invité1,

invité1 a écrit :
lun. 18 mai 2020, 21:51
... [pour la notification]

Votre définition est exacte mais le sens de la vocation est aussi un appel de Dieu (vocare = appel au sens strict).

Il est certes difficile de voir la vie célibataire non engagée comme une vocation car il peut paraître contradictoire que le non engagement soit une forme d’engagement.
Mais il est possible qu'une personne sente que Dieu l’appelle à rester célibataire pour servir de plus grands desseins et se dévouer totalement au Seigneur par un engagement purement privé; comme l’ont fait certain(e)s saint(e)s par les vœux privés (consécration informelle de fait).
Il ne faut pas associer ce type de célibat au concept général car c'est une forme de la vie consacrée.

Le terme de « vie consacrée » (apparu avec le code de droit canonique de 1983) désigne une manière particulière de vivre à la suite du Christ, que ce soit pour les ministres ordonnés ou pour les laïcs. Le code de droit canonique précise d'ailleurs que « l'état de vie consacré, de sa nature, n'est ni clérical ni laïque » (c. 588 §1).

Voyons également ce qu'en dit le CEC (6ème commandement / la vocation à la chasteté - § 2237 à 2259) :
Les divers régimes de la chasteté

2348 Tout baptisé est appelé à la chasteté. Le chrétien a " revêtu le Christ " (Ga 3, 27), modèle de toute chasteté. Tous les fidèles du Christ sont appelés à mener une vie chaste selon leur état de vie particulier. Au moment de son Baptême, le chrétien s’est engagé à conduire dans la chasteté son affectivité.

2349 " La chasteté doit qualifier les personnes suivant leurs différents états de vie : les unes dans la virginité ou le célibat consacré, manière éminente de se livrer plus facilement à Dieu d’un cœur sans partage ; les autres, de la façon que détermine pour tous la loi morale et selon qu’elles sont mariées ou célibataires " (CDF, décl. " Persona humana " 11). Les personnes mariées sont appelées à vivre la chasteté conjugale ; les autres pratiquent la chasteté dans la continence

« Laïc célibataire » au sens général est un état de vie, vous avez raison, mais il y a des vocations dans cet autre état de vie consacrée.
Après si vous relisez mon propos précédent vous remarquerez que je prends tout de même certaines précautions.
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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par invité1 » jeu. 21 mai 2020, 0:57

Kerygme a écrit :
mar. 19 mai 2020, 0:34

Mais il est possible qu'une personne sente que Dieu l’appelle à rester célibataire pour servir de plus grands desseins et se dévouer totalement au Seigneur par un engagement purement privé ; comme l’ont fait certain(e)s saint(e)s par les vœux privés (consécration informelle de fait).
Bien sûr, c'est tout à fait possible, mais les personnes que vous décrivez sont celles qui ont décidé d'offrir leur célibat (de laïc) à Dieu de manière définitive, jusqu'à leur mort. Dans leur cas, leur célibat assumé est assurément un chemin de sainteté.

Mais ces cas-là son rares.

Ce que nous voyons le plus fréquemment, ce sont des laïcs pour qui la consécration de leur célibat à Dieu n'était pas leur choix premier. En effet, ces célibataires conservent toujours l’espoir et le désir de trouver l'âme sœur et de se marier un jour. C’est parce que leur souhait n'a pas (encore) été exaucé qu'ils mettent à profit ce temps d'attente pour se consacrer à Dieu. Par conséquent, leur célibat n'est pas un chemin particulier (et privilégié) vers la sainteté. Du moins pas différemment qu'un père ou une mère de famille.

Cela n'enlève rien à leur mérite, bien sûr, mais il ne me paraît pas équitable de mettre au même niveau ces deux catégories différentes de célibataires non consacrés.

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Léon » mer. 27 mai 2020, 9:32

Eh bien non, le célibat, même "assumé"(auto-référentiel et hyper-subjectivité), n'est pas un chemin de sainteté en soi, objectivement.
De fait, on ne s'engage pas en sainteté en tant que célibataire, c'est impossible.
Le célibat n'a rien d'un "chemin", c'est seulement une situation civile reçue depuis la naissance terrestre.
Ce qui caractérise la sainteté, c'est donc le don de soi:
1/ L'engagement dans le mariage, sacerdoce, vie religieuse
2/ La relation chrétienne engagée à l'Autre, et aux autres, sans retour en arrière

Sans ces 2 réalités de responsabilités, on ne peut pas parler de chemin de sainteté.
Ensuite, reste la possibilité de vivre en bon chrétien et en état de grâce, mais sans illusion de sainteté.
Tout à Jésus par Marie,
Tout à Marie pour Jésus

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Trinité » mer. 27 mai 2020, 21:51

invité1 a écrit :
lun. 18 mai 2020, 21:51

C’est tout à fait cela. Et l'amour passe toujours par la souffrance. « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive." Quand on aime, l'autre/les autres est plus important que soi, il est notre premier objectif. Nous nous renions pour les autres, et les efforts pour y parvenir engendrent forcément des souffrances car nous agissons contre notre nature (égoïste). Une mère se sacrifie pour ses enfants, dit-on souvent. Sacrifice, souffrance : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis", dit Jésus (Jean 15,13). Souffrance encore.

Bonsoir invité 1,

Il ne me semble pas que l'Amour passe systématiquement par la souffrance!
Il est vrai comme vous le dites à juste titre, que notre nature égoïste nous inciterait à nous aimer en premier lieu!
Mais on en a vite fait le tour, et cet état de fait ne mène qu'à une impasse!
N'avez vous pas remarqué , comme l'on éprouve beaucoup plus de joie à faire plaisir ou à aider les autres(Amour) que soi même!
Non la mère ne se sacrifie pas pour ses enfants, car des concessions et des privations quelle fait pour eux, elle en retire une immense joie.
Quand Notre Seigneur dit:
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis", dit Jésus (Jean 15,13).
Je ne suis pas persuadé que donner sa vie pour ses amis, se fasse toujours dans la souffrance, même si Notre Seigneur à donner sa vie pour nous dans la souffrance.

cmoi
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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par cmoi » jeu. 28 mai 2020, 5:37

Je suis d'accord avec vous Trinité. Je trouve certaines positions trop théoriques ou intellectuelles. On part de ce que l'on sait de l'enseignement multiséculaire (les deux voies mariage ou vie religieuse) mais dans la vie c'est le contraire : pour se marier il faut trouver la bonne personne et souvent on l'attend longtemps en vain, ou...on chute ! La vie religieuse suppose un appel particulier qui reste minoritaire : il faut que la vie sociale, la survie de l'espèce, la "domination de la terre", se fassent.

Le "monde" n'est plus que sous l'emprise de Satan, il est redevenu ce lieu où accomplir son devoir d'état et développer ses talents. Alors on commence et on est d'abord et avant tout célibataire. avant de se marier il faut être capable de faire vivre une famille, matériellement mais pas seulement.

Les "occasions" de rencontrer son conjoint ne sont pas si nombreuses, si on veut le choisir avec soin pour élever chrétiennement ses enfants. Ma nièce de 35 ans vient seulement de le (il ne croyait pas qu'une telle (vierge mais épanouie, délurée en somme) fille puisse exister encore, il a rompu des fiançailles pour seulement mieux la connaître...) trouver, après un parcours sans faute (avocate distinguée, vierge, etc) mais combien de souffrances simplement de ne pas le rencontrer, et ce n'est pas faute de se faire des amis, de multiplier les contacts, etc. dans un cadre sain.
Il peut y avoir d'autres raisons (handicap, transmission biologique ou psychologique défectueuse, manque de moyens financiers) pour lesquelles on s'abstient de convoler,

Comment peut-on dire que faire la volonté de Dieu ne suffit pas pour être saint ! Si on réduit cela à l'accomplissement des commandements, bien sûr, mais c'est aussi écouter ses motions et ses inspirations, ce qui suppose aussi de prendre des initiatives sur elles (comme Marie à Cana).

Il n'y a pas que les 3 voeux solennels (et définitifs). Il y a aussi des voeux privés et qui peuvent être provisoires, qui peuvent être très méritoires. Et bien d'autres engagements magnifiques qui supposent bien des sacrifices (que l'on vit dans la joie de la moisson future et qui nous aide à supporter et oublier les peines).

Qui n' a pas connu de ces oncles ou tantes qui apportent une aide et un soutien si nécessaires, qui ont "un recul" bienfaisant, sans qui la vie aurait été bien "rude". Ils pallient à bien des déficiences des parents, offrent un secours aux parents dans une vie qui se joue toujours "à flux tendus".
On a besoin des célibataires dans les familles comme on a besoin du bénévolat dans la société. Et on ignore souvent leurs souffrances, leur solitude, leurs joies aussi, pour ne voir que les avantages à les connaître et leur reprocher leur "indépendance".

Partir du mérite de la souffrance pour en faire un dogme : encore une démarche trop intellectuelle. Pour qu'elle soit méritoire la souffrance ne doit pas être volontaire, mais indésirable, et on doit chercher à s'en sortir même si l'accueillir aussi avec amour (mais pas celui de la souffrance en tant que telle, sinon comment éprouverions nous de la compassion pour les autres ?).

Faire la volonté de Dieu passe au contraire avant tout le reste : avant une vocation, avant une bonne action, avant tout et c'est précisément cela, être un saint, même si mis en mots cela peut paraître trop simple, c'est loin d'être le cas, cela dépasse totalement toutes les belles théories. Pas étonnant qu'il est dit qu'au paradis, passeront devant nous des qu'on ne soupçonnerait pas aujourd'hui pour un tel avenir !

Le sujet du fil est bien de démontrer une chose vraie (assumer ne veut pas dire dont on se satisfait) et le pape Jean-Paul II en a très bien présenté la haute valeur, il n'a pas dédaigné de se pencher sur cette voie trop "oubliée", non d'argumenter contre elle avec toutes les présentations d'un temps ancien qui se défendait contre des maux différents de ceux d'aujourd'hui .

Il ne s'agit pas là d'une voie à forte signification eschatologique, mais d'une voie de silence, même s'il n'est pas fondamentalement religieux, il est communion au mystère de Dieu. Il n'y a pas 2 saintetés, une pour le ciel, et une pour la terre (qui suppose des choix balisés) : nous sommes tous appelés à la sainteté dans l'état où nous sommes, et donc en mesure d'être saints. Cet appel là est pour tous, sans jalousie aucune. Les religions de la terre passeront, oui, même la nôtre, ce qui restera ce seront les saints et le culte qu'ils ont rendu et rendront à Dieu, "en esprit et vérité". En priver qui que ce soit, même une prostituée, au nom d'un statut, c'est désespérant, ce n'est plus la vérité. Voir dans les évangiles quelles questions et par qui ont été posées à Jean-Baptiste : il y a donné réponse. Même à ceux dont le métier était de tuer, et pas toujours pour une bonne cause. Il y a l'attente du coeur et le désir d'un mieux, qui peuvent rester à jamais inassouvis ici-bas (relire les béatitudes).

On dirait sinon à écouter certaines sirènes que la finalité pour l'homme, serait-elle spirituelle, serait de "se ranger". La sainteté c'est tout le contraire : c'est de déranger toujours et par là où c'est inattendu, pour renouveler le désir de Dieu. Et de se laisser déranger. Pas de dire que ce n'est pas marqué dans le manuel du parfait saint et d'en passer son tour... en se glorifiant de son humilité !

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Re: Le célibat assumé, un chemin de sainteté

Message non lu par Kerygme » jeu. 28 mai 2020, 11:47

Léon a écrit :
mer. 27 mai 2020, 9:32
Ensuite, reste la possibilité de vivre en bon chrétien et en état de grâce, mais sans illusion de sainteté.
Il est donc des saints célibataires reconnus par l'Eglise, donc modèles pour les autres, qui seraient privés de sainteté ?
Je pense à saint Benoît Labre (refoulé de partout), saint Guidon d’Anderlecht, saint Roch de Montpellier, saint Thibaut de Provins ...

Commençons par le commencement, qu'est ce que la sainteté selon l'Eglise catholique :
Elle caractérise en premier la nature de Dieu et par extension l’état de vie de ceux qui par leur exemple et leur union au Christ sont des modèles pour les autres. La sainteté c’est union au Christ à laquelle tous les baptisés sont appelés. C’est la charité vécue pleinement, c’est-à-dire l’amour de Dieu par-dessus toute chose et l’amour du prochain. Elle est un caractère essentiel de ceux qui veulent être des témoins de Dieu aujourd’hui. L’appel universel à la sainteté fut rappelé par le Concile Vatican II (Lumen gentium 40). Sainteté c’est le titre de respect qu’on emploi en parlant du pape ou de hauts responsables religieux.

Définition de la Sainteté, source : eglise.catholique.fr
Prenons un cas parmi tant d'autres possibles : un célibataire qui n'a pas pu fonder une famille parce qu'il a des troubles bipolaires graves, pouvant aussi affecter la relation chrétienne à l'autre, pourrait faire son deuil sur une possible sainteté ?

Si ce n'est fait, je vous invite à lire "Gaudete et Exultate" concernant la sainteté.
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