Appel de Dieu

[Invité]

Bonjour à tous, je m’appelle ... je suis une fille et j’ai 16 ans. Je suis issue d’une famille pratiquante.
Depuis quelques temps maintenant, je me sens appeler par Dieu, non pas à une vie religieuse mais plutôt par un besoin d’agir, par un besoin de me mettre au service des autres.
Je ne sais pas trop comment interpréter cet appel ni comment y répondre.
Je suis déjà depuis longtemps maintenant une fervente membre de l’hospitalité de mon diocèse qui accompagne les malades à Lourdes ainsi qu’une habituée des pèlerinages à Notre Dame de la Salette dont mon grand-père est l’organisateur.
Auriez-vous des conseil pour moi?
Merci d’avance pour vos réponses.

[Jean-Mic]

... un besoin d’agir, ... un besoin de me mettre au service des autres.

Bienvenue, chère invitée ! Joli programme que de vouloir se mettre au service des autres !

Vous avez seize ans, quelle chance ! Je suppose donc que vous êtes au lycée. Profitez-donc de vos vacances scolaires pour expérimenter diverses tâches de service bénévole dans des institutions, institutions d'Eglise ou pas. Les pèlerinages au sein de l'Hospitalité diocésaine sont une bonne occasion, n'hésitez pas. Dans le même esprit vous pouvez demander à rejoindre l'Hospitalité Notre-Dame de Lourdes, Hospitalité-mère de toutes les autres, qui fonctionne toute l'année pour assurer tous les services que les Hospitalités diocésaines ne peuvent remplir (les services à la gare, aux piscines, le service des repas dans les Accueils, etc.). Vous parlez aussi de La Salette. Il me semble qu'il existe un service d'accueil assuré par des bénévoles pour les repas et le fonctionnement de la maison des hôtes (je ne connais pas son nom exact). D'une manière générale, tous les sanctuaires de pèlerinage un peu importants accueillent des bénévoles pour se mettre au service des pèlerins et des visiteurs.
Si le service des personnes malades et handicapées vous a touchée, sachez qu'il existe aussi des colonies de vacances (pas nécessairement dans l'Eglise) pour enfants handicapés qui recrutent pour l'été des animateurs (avec le BAFA ou en voie de formation pour l'obtenir). Avantage, c'est rémunéré (au tarif des animateurs, c'est à dire pas très haut).

D'ici quelques temps (après votre bac), vous pourrez aussi faire un service civique (à condition d'avoir la nationalité française). Un CIO, centre d'information et d'orientation, ou un BIJ, bureau d'information jeunesse, devrait pouvoir vous aiguiller vers les organismes qui recrutent pour six mois ou un an (je ne sais plus). Une grande part des missions proposées correspondent à votre souhait de vous "mettre au service" des autres.
Dans le même ordre d'idées, mais en plus radical, vous pouvez rejoindre pour un temps donné une communauté de l'Arche, fondée par Jean Vanier. Ce sont des communautés regroupant des personnes handicapées mentales ou psychiques et des personnes valides dans une vie familiale de tous les jours. Il me semble que les missions doivent durer de six mois à un an. C'est évidemment très exigeant, mais les personnes que je connais et qui l'ont fait ne le regrettent pas.

La DCC, délégation catholique pour la coopération, recrute également des jeunes volontaires pour des missions de moyenne durée (six mois à un an) à l'étranger, mais à ma connaissance elle s'adresse surtout à de jeunes diplômés : enseignement, santé, logistique, bâtiment, agriculture, etc.

Ce ne sont là que quelques exemples parmi d'autres.
La liste est longue. D'autres personnes du forum la complèteront sans doute.


Mais attention ! Ces expériences ne doivent pas vous empêcher de poursuivre vos études, car la générosité ne suffit pas à remplacer la compétence et la formation !
Eh oui, tant pis si je parle comme un vieux schnock, mais, à seize ans, votre premier devoir (saint François de Sales dirait : votre devoir d'état) est de poursuivre avec détermination vos études et votre formation aussi loin que vous le pourrez. Pour l'instant, vos expériences au service des autres ne doivent pas empiéter sur votre année scolaire ou universitaire ! En revanche profitez des vacances à rallonge de la vie étudiante pour vos découvertes.

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Personnellement, je suis tombé dans la marmite du bénévolat quand j'avais votre âge, en Eglise mais aussi en club sportif. Et ça continue ! J'ai aussi été salarié pendant plusieurs années d'un organisme caritatif catholique, mais c'était avec Bac+n et après xx années de vie professionnelle. Et c'est bien fort de toute cette expérience que j'ai pu être le plus utile au service des autres. Vous voyez : pas d'improvisation ou de dilettantisme dans ce genre de parcours.

[Perlum Pimpum]

Bonsoir,

Je vous dirais simplement que la vie intérieure est l'âme de tout apostolat, et ne saurais trop vous recommander la lecture de cet excellent opuscule : https://livre.fnac.com/a3131946/Dom-Jea ... -apostolat

Inutile de vous agiter si vous n'êtes pas une âme d'oraison vivant profondément de l'Eucharistie.

Car le succès de l’apostolat - et de toute œuvre chrétienne - repose sur l’immolation des âmes. La sainteté de l’apôtre est l’indispensable préalable à la fécondité surnaturelle de son apostolat.

[cmoi]

Je vous invite à regarder ce que propose FONDACIO (accessible sur internet https://fondacio.fr/) pour maintenant et pour plus tard...

[Invité]

Bonjour,
Un grand merci à vous tous pour vos réponses qui m’ont aidé à y voir un peu plus clair.
Je vais garder toutes ces posibilités et je vais voir lesquelles sont réalisables ou non.
Encore merci, que Dieu vous bénisse.

[Jean-Mic]

Je vous dirais simplement que la vie intérieure est l'âme de tout apostolat, et ...

Car le succès de l’apostolat - et de toute œuvre chrétienne - repose sur l’immolation des âmes. La sainteté de l’apôtre est l’indispensable préalable à la fécondité surnaturelle de son apostolat.

Je n'aurais pas forcément employé les mêmes termes, mais cette remarque me paraît tellement évidente que j'ai ... oublié de la mentionner.

Le désir d'agir qui vous ressentez peut devenir un vrai piège dans lequel tombent bien des chrétiens dits engagés. C'est le piège de l'activisme au détriment de la vie intérieure, de la prière, et de la conversion personnelle.
Vous évoquiez l'Hospitalité à Lourdes. Eh bien, justement, combien d'hospitaliers et d'hospitalières ont plein la bouche du mot Service, et en oublient le fond du message de Lourdes, qui est : "Priez pour les pécheurs" (en commençant par le pécheur ou la pécheresse que vous êtes vous-même), "Pénitence, Pénitence, Pénitence". Permettez-moi une image caricaturale : j'ai vu (j'ai 47 d'expérience de l'Hospitalité) tant de brancardiers ou d'hospitalières qui mesuraient la qualité de leur pèlerinage au nombre de chemises mouillées de sueur (oui je vous avais prévenus, c'est une caricature que je vous livre), plutôt que par les joies de la confession et de la conversion toujours à renouveler de nos cœurs. J'ose prétendre qu'en pèlerinage comme hospitalier à Lourdes, il faut se forcer à ... penser à soi, plus précisément à penser à sa propre conversion ! Je m'explique, le pèlerin que nous sommes doit penser aussi à lui à changer encore et toujours son cœur.
Le service à Lourdes ou ailleurs (dans tous les exemples que j'ai cité plus haut) peut nous accaparer tant qu'il nous fait oublier l'essentiel : la relation à Dieu !

Conclusion de cette tirade : Une vie de services sans une vie de prière, sans conversion toujours renouvelée, est un piège du Malin, d'autant plus qu'elle nous paraît plus valorisante (car c'est aussi valorisant de se sentir utile) au point de nous faire oublier et négliger l'essentiel.