Je ne me reconnais plus dans la "communauté chrétienne"

[Invité]

Bonsoir à tous, disclaimer : je n'ai aucun problème avec ma foi personnelle, juste avec les autres disons ...
Depuis quelque mois, voire années, je me sens de plus en plus éloigné d'une catégorie de chrétiens qui représentent la "communauté chrétienne", je parle des chrétiens zélés et fervents qui ne se contentent pas de la messe du dimanche, qui sont dans toutes sortes d'activités à l'église. Voici ce que je leur reproche :
-ils sont ennuyeux et fermés d'esprit. Généralement ils n'ont pas de vie en dehors de la religion, on ne peut pas aller loin en discutant avec eux, ils évitent les films de science-fiction ou de fantaisie parce que c'est "limite" , ils ne cherchent pas à comprendre la science car "Dieu a fait les choses ainsi", ils ne s'intéressent pas à la philosophie car bcp étaient athées et ça peut les perturber...
-ils passent leur temps à juger et à s'entre juger. Chaque jour ils s'inventent de nouveaux problèmes et épluchent leur bible : "un vrai chrétien peut-t-il faire ça ou non". Ils sont terriblement méprisants même sans le vouloir, pour eux toute personne tatouée, par exemple, a automatiquement une mauvaise vie ou encore : "ne soyons pas comme ces gens du monde". Chaque fois que je vais vers eux pour des conseils, j'en ressors culpabilisé et découragé.
-Ils ramènent tout à Dieu. Quand tu es triste : "Dieu est plus grand que tes problèmes" ou "Dieu t'aime". Quand tu reçois une mauvaise nouvelle "Dieu est au contrôle". Bref ça n'aide pas et ils ne comprennent pas qu'un chrétien puisse être déprimé et avoir besoin de l'aide d'un professionnel.

Bref je me sens à part et découragé, je suis censé les apprécier et aspirer à être aussi fervent qu'eux mais là j'essaie au contraire de les éviter et de traîner plutôt avec des non croyants.
NB : je suis catho et on les retrouve surtout chez les protestants mais il y en a aussi chez les cathos, ce n'est pas une minorité et ils sont tout sauf silencieux.

[Ombiace]

Bref je me sens à part et découragé, je suis censé les apprécier et aspirer à être aussi fervent qu'eux mais là j'essaie au contraire de les éviter et de traîner plutôt avec des non croyants

Je conçois votre amertume, Invité.
Je suis également inquiet : Quelques décennies à se laisser culpabiliser d'être catholique (c'est mon ressenti, subjectif, j'assume) sont assurément contreproductives et provoquent peut-être ce nouveau zèle que vous évoquez, dans lequel je vois un retour de manivelle préjudiciable à notre témoignage catholique, pour son coté peut-être débordant.
Mais je serais plutôt indulgent, pour ce ressenti que je viens d'exprimer entre parenthèses. Votre message résonne d'ailleurs également, veuillez ne pas m'en tenir rigueur, svp, comme une réminiscence de cette longue période que j'ai traversée quant à moi comme si ce serait catholique de culpabiliser de l'être.
Bref, puisque vous êtes catholique, je me permettrais de prier pour que le découragement ne l'emporte pas sur votre foi.
Pensez vous que Jésus à la Passion n'était pas partagé, lui aussi ?

[Jean-Mic]

Je ne sais qui sont ces "chrétiens" que vous avez rencontrés, mais je comprends que vous ne les aimiez pas. Moi non plus, je ne les aime pas. Enfin, disons plutôt que je ne me sens aucune affinité avec ceux-là, et je vois qu'ils donnent une bien piètre image de la vie chrétienne.
Mais c'est alors que je me souviens du conseil d'un aumônier : "si cette Église-là te déplait, cesse de râler ... et efforce-toi de devenir saint !"
J'ai mis des années à comprendre, en profondeur, tout ce que cela signifiait. Je ne suis toujours pas parvenu à la sainteté, mais, depuis, je me suis mis à aimer mon Église, car j'en suis un des membres pécheurs, même quand elle est imparfaite, et même un peu malsaine.

"si cette Église-là te déplait, cesse de râler ... et efforce-toi de devenir saint !" Tout est dit, mais qui oserait prétendre que ce soit facile ?

[poche]

Parfois, nous devons simplement apprendre à laisser tomber certaines choses. Nous nous inquiétons des autres alors que nous devrions nous regarder nous-mêmes. Nous aimons penser que nous sommes si bons, pas comme les autres méchants là-bas.