Retour de retraite, comment éviter le pétard mouillé ?

[Désird'humilité]

Bonjour à tous,
Je suis rentré d'une retraite à Paray-le-Monial et j'ai énormément aimé. J'ai senti et compris que j'étais trop scrupuleux et que la haine que j'avais contre certaines personnes ne servait plus à rien. J'ai senti l'amour de Jésus et compris que j'étais fait pour aimer.

Je veux vraiment axer ma pratique religieuse sur l'amour, notamment par une dévotion au Sacré Cœur. Demain je vais aller à la messe et bien confier ça au Seigneur mais j'avais une question.

Avez-vous des conseils pratiques pour que mes bonnes résolutions (ne plus dire du mal, avoir une dévotion au sacré cœur) tiennent ? Que ça ne soit pas un simple shoot aux bonnes sensations et que cela soit vraiment fructueux dans ma vie spirituelle et sociale ?

Merci beaucoup.

DDH

[katolik]

Avez-vous des conseils pratiques pour que mes bonnes résolutions (ne plus dire du mal, avoir une dévotion au sacré cœur) tiennent ? Que ça ne soit pas un simple shoot aux bonnes sensations et que cela soit vraiment fructueux dans ma vie spirituelle et sociale ?

Bonjour Désird'humilité ,
Comme conseil, la base de tout c'est le contact direct avec le Seigneur :
- Consacrez du temps chaque jour pour prier et vous unir à la volonté de Dieu,
- Etudiez la Parole de Dieu : lisez l'Evangile , suivez sur internet des cours de Théologie, des formations bibliques, etc...Cela vous aidera à comprendre les enseignements de l'Évangile sur l'amour et à les mettre en pratique dans votre vie quotidienne.
- La participation régulière à la Sainte Communion est également un moyen important de renforcer votre dévotion au Sacré Cœur. Recevoir l'Eucharistie vous aide à vous unir à la souffrance et à l'Amour de Jésus.
- Le Sacrement de réconciliation peut vous apporter une certaine liberté face à des fardeaux passés, vous rappoche de Dieu et renforce, par la Grâce, votre relation avec Lui, vous permet d'atteindre une paix intérieure. tout cela vous permet de grandir spirituellement.

Comme l'enseigne Saint-Ignace, pensez à l'oraison journalière. Ce face à face avec le Seigneur doit devenir une nourriture spirituelle obligatoire ! . (En pièce jointe, un exemple d'oraison ignatienne).

Cher Désird'humilité, persévérez sur votre chemin spirituel,
En Union avec vous,
katolik

[Désird'humilité]

Amen !
Oui, j'ai compris à quel point la prière était vitale. Le soir je lis les complies puis je dis "merci Seigneur pour...., pardonne moi pour.... prends soin de untel un tel un tel et donne moi ....".

Et ce matin j'ai vraiment loué le Seigneur, pour absolument tout, j'ai dit "Merci Seigneur car tu m'as donné la vie et de te connaître intimement".

Merci pour vos conseils,

DDH

PS : Même ma mère qui est anti catho a vu ce changement, je suis ébahi.

[Kerygme]

Bonjour DdH,

Il y a bien la méthode Ignatienne, qui pourrait vous convenir car je crois comprendre dans vos différentes demandes que vous avez besoin d'un cadre structurant.

Voici en résumé les règles de l'Oraison Ignatienne :

1/ respecter l'heure et la durée fixée à l'avance

Dites vous que vous devez définir une périodicité pour rendre visite à un ami (quotidienne, hebdomadaire), or on ne déboule pas à l'improviste : on fixe donc aussi une heure. Quand on a un rendez-vous, même avec un ami, on s'y prépare et on lui annonce pour ne pas l'accaparer : quelle durée pour ce rendez-vous ?
Comme une durée est fixée, on va organiser son temps pour s'y tenir : de quoi vais-je parler ? Quels temps vais-je laisser pour répondre pour que ce ne soit pas un monologue ? Si on a prévu 40mn et qu'au bout de 20mn je pense n'avoir plus rien à dire et bien je vais jusqu'au bout. A l'inverse, s'il me reste des choses à dire alors je vais reporter la suite à la fois suivante.
L'important n'est pas le contenu ou de tout remplir, car on apprend aussi beaucoup dans les silences; ils sont même nécessaires car comme me le disait mon accompagnateur spirituel : «Dieu est le plus grand des gentlemans, tant que tu parles Il ne t'interrompra pas !». Et quand on dépasse, le report nous apprend la vertu de patience.

2/ Être à l'heure

On essaye de le faire par politesse envers un ami, mais en plus cet ami : c'est Dieu. Donc on ne case pas cette rencontre dans un temps mort de la journée : au volant de la voiture, après toutes nos activités etc. On respecte l'heure du rendez-vous, quel que soit votre état physique ou moral alors il doit être honoré. Il faut s'y tenir et ne pas remettre à plus tard, car votre ami aussi s'est préparé à cette rencontre.

3/ Se mettre en présence

Au temps du rendez-vous, il y a un moment pour se dire bonjour avant d'entrer dans le vif de la discussion, on ne démarre pas sur le palier : on se salue, on remercie notre ami de s'être rendu disponible, de nous recevoir etc. il faut donc prévoir un temps de mise en présence (5mn).

4/ Faire oraison

C'est la rencontre elle-même. Et elle doit aller au terme prévu car on a dit à cet ami qu'elle en serait la durée. Partir au bout de 20mn alors qu'on avait dit qu'on passerait 45mn ensemble peut paraitre grossier. Elle durera environ 35mn si on avait prévu 45mn.

5/ Prendre un temps pour se quitter et prendre une autre date.

On ne part pas de chez un ami précipitamment, on le remercie pour son accueil, d'avoir été attentif etc. Il faut prévoir un temps pour se dire au revoir et prendre rendez-vous pour la fois suivante (5 mn).


Voilà, vous aurez compris que dans la méthode Ignatienne, tenir ses engagements et vivre la relation est tout aussi important que le contenu de la rencontre. Je ne sais si cela vous conviendra, mais si l'amitié est une valeur à vos yeux il sera probablement plus simple de se rappeler d'un rendez-vous amical que d'une prière à programmer ou à faire.

[Désird'humilité]

Bonjour DdH,

Il y a bien la méthode Ignatienne, qui pourrait vous convenir car je crois comprendre dans vos différentes demandes que vous avez besoin d'un cadre structurant.

Voici en résumé les règles de l'Oraison Ignatienne :

1/ respecter l'heure et la durée fixée à l'avance

Dites vous que vous devez définir une périodicité pour rendre visite à un ami (quotidienne, hebdomadaire), or on ne déboule pas à l'improviste : on fixe donc aussi une heure. Quand on a un rendez-vous, même avec un ami, on s'y prépare et on lui annonce pour ne pas l'accaparer : quelle durée pour ce rendez-vous ?
Comme une durée est fixée, on va organiser son temps pour s'y tenir : de quoi vais-je parler ? Quels temps vais-je laisser pour répondre pour que ce ne soit pas un monologue ? Si on a prévu 40mn et qu'au bout de 20mn je pense n'avoir plus rien à dire et bien je vais jusqu'au bout. A l'inverse, s'il me reste des choses à dire alors je vais reporter la suite à la fois suivante.
L'important n'est pas le contenu ou de tout remplir, car on apprend aussi beaucoup dans les silences; ils sont même nécessaires car comme me le disait mon accompagnateur spirituel : «Dieu est le plus grand des gentlemans, tant que tu parles Il ne t'interrompra pas !». Et quand on dépasse, le report nous apprend la vertu de patience.

2/ Être à l'heure

On essaye de le faire par politesse envers un ami, mais en plus cet ami : c'est Dieu. Donc on ne case pas cette rencontre dans un temps mort de la journée : au volant de la voiture, après toutes nos activités etc. On respecte l'heure du rendez-vous, quel que soit votre état physique ou moral alors il doit être honoré. Il faut s'y tenir et ne pas remettre à plus tard, car votre ami aussi s'est préparé à cette rencontre.

3/ Se mettre en présence

Au temps du rendez-vous, il y a un moment pour se dire bonjour avant d'entrer dans le vif de la discussion, on ne démarre pas sur le palier : on se salue, on remercie notre ami de s'être rendu disponible, de nous recevoir etc. il faut donc prévoir un temps de mise en présence (5mn).

4/ Faire oraison

C'est la rencontre elle-même. Et elle doit aller au terme prévu car on a dit à cet ami qu'elle en serait la durée. Partir au bout de 20mn alors qu'on avait dit qu'on passerait 45mn ensemble peut paraitre grossier. Elle durera environ 35mn si on avait prévu 45mn.

5/ Prendre un temps pour se quitter et prendre une autre date.

On ne part pas de chez un ami précipitamment, on le remercie pour son accueil, d'avoir été attentif etc. Il faut prévoir un temps pour se dire au revoir et prendre rendez-vous pour la fois suivante (5 mn).


Voilà, vous aurez compris que dans la méthode Ignatienne, tenir ses engagements et vivre la relation est tout aussi important que le contenu de la rencontre. Je ne sais si cela vous conviendra, mais si l'amitié est une valeur à vos yeux il sera probablement plus simple de se rappeler d'un rendez-vous amical que d'une prière à programmer ou à faire.

Amen ! J'avais fait le programme MAGIS durant le Carême dernier, avec les jésuites et j'avais appris à méditer régulièrement. Avec mon père spi, jésuite lui aussi j'avais appris à faire régulièrement une prière par jour, comme je disais plus haut j'avais choisi les complies.

Mais ce que je demandais aussi c'était comment lier ma prière et ma pratique (très fréquente et assidue) à la charité, comment, en somme être charitable ? J'ai compris que je séparais trop ma vie de prière de la charité justement.

[Kerygme]

Si faire du bénévolat vous tente vous pouvez rejoindre Caritas qui a un tas de propositions, ou une aumônerie (prison, hôpital, ...), une équipe SEM ou le plus simple serait de demander à votre curé s'il n'y a pas des besoins au sein de la paroisse (visites en EHPAD, à domicile, équipe de catéchèse ou de préparation etc etc)?

[Désird'humilité]

Si faire du bénévolat vous tente vous pouvez rejoindre Caritas qui a un tas de propositions, ou une aumônerie (prison, hôpital, ...), une équipe SEM ou le plus simple serait de demander à votre curé s'il n'y a pas des besoins au sein de la paroisse (visites en EHPAD, à domicile, équipe de catéchèse ou de préparation etc etc)?

Je veux aussi et surtout changer mon cœur pour ne pas être à la fois priant à la fois médisant, orgueilleux, colérique etc... En bref avoir une cohérence entre ma vie et ma vie de prières.

[Kerygme]

Il n'y a pas de remèdes pour être charitable, c'est une conversion du cœur ... jour après jour et c'est le travail d'une vie. Comme le dit l'adage : «c'est en forgeant qu'on devient forgeron».

Pas toujours simple, mon truc personnel c'est de ne jamais oublier que quelle que soit la personne en face de moi, elle est aussi aimée de Dieu. Et plus spirituellement, quand je ne connais pas la personne : et si c'était le Christ en face de moi ?

Comment agir en conséquence ? Quelques propositions personnelles parmi les cas les plus fréquents :
- Pardonnez à ceux qui vous blessent et le pardon viendra naturellement.
- Ne répondez pas du tac au tac à une provocation/polémique, mais préparez une réponse adaptée car on est capable de répondre sans manquer à la charité; le fameux «il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche».
- Si vous écrivez un email, une lettre, ou un article par réaction émotionnelle : mettez votre réponse en brouillon et relisez là quand la tension est retombée, plusieurs fois avant son envoi. C'est incroyable le nombre de corrections qu'on peut apporter quand on n'est plus sous le coup des passions. C'est un problème très contemporain, d'autant qu'on n'a pas la personne en face et qu'on a tendance à mettre moins de filtres.
- Fuyez les médisances, mieux, intervenez en faveur de celui/celle qui en est l'objet et ce sont les médisances qui vous fuiront.

Pour le reste à vous d'ajuster. Mais faites toujours une relecture "en vérité" d'un évènement, d'une rencontre, et c'est souvent là qu'on voit ce qu'il faut corriger, encore et encore.

[Désird'humilité]

Merci beaucoup pour vos beaux et bons conseils !