Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Altior » ven. 01 juil. 2022, 23:29

ademimo a écrit :
ven. 01 juil. 2022, 23:01
La damnation n'est pas un choix délibéré et conscient.
J'ai l'impression d'un jeu sur les mots. Vous voulez dire que le damné ne prend pas une résolution de typé « je veux aller en enfer, voilà l'objectif de ma vie » c'est bien ça ? Mais personne n'a dit le contraire. Sauf que ce n'est pas forcément ça un choix délibéré et conscient. Non pas seulement à chaque moment-jalon de ma vie, mais chaque jour, sinon chaque heure, j'ai devant moi un choix entre le bien et le mal. En faisant un choix selon ce que Dieux veut de ma part, tout comme au contraire, en faisant un choix vers ce qu'il m'a mis en garde de ne pas faire, je fais un choix délibéré et conscient. Bon, sauf les cas où je ne me rends pas compte de quoi il s'agit (et encore faut-il que je sois en impossibilité non-imputable de m'en rendre compte).
Dernière modification par Altior le sam. 02 juil. 2022, 5:02, modifié 1 fois.

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Olivier C » sam. 02 juil. 2022, 1:19

@adenimo : Désolé, mais le reliquat qu'il me reste d'une lointaine formation métaphysique thomiste a du mal avec votre approche. Sans compter les écrits mystiques que j'ai pu lire ici ou là.

Bien sûr qu'au final le Christ délibère, mais après avoir épuisé tous les recours de sa grâce envers une âme qui se ferme à lui.

Et puis alors cette histoire d'un pêcheur qui n'aurait pas pleine conscience de sa damnation imminente... J'ai beau me remémorer tout ce que j'ai pu lire à ce sujet : tout va dans le sens contraire.

Tirons déjà une citation thomiste :
Jacques Maritain a écrit :En dernière analyse, être puni est simplement avoir ce qu'on a voulu. Avoir le fruit enveloppé dans l'acte. S'il s'agit de l'acte suprême et décisif de notre volonté, au moment où l'âme se sépare du corps, alors on peut dire que l'homme a réellement voulu le fruit aussi bien que l'acte. Car le Bienheureux préfère Dieu, et la vie éternelle ; et le damné préfère l'enfer.
C'est moi qui souligne. En effet, au moment de la mort on connait avec une acuité parfaite notre positionnement face à Dieu.
Je suis un simple serviteur, je ne fais que mon devoir.

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 02 juil. 2022, 5:05

Olivier C a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 1:19
Désolé, mais le reliquat qu'il me reste d'une lointaine formation métaphysique thomiste a du mal avec votre approche. Sans compter les écrits mystiques que j'ai pu lire ici ou là.

Bien sûr qu'au final le Christ délibère, mais après avoir épuisé tous les recours de sa grâce envers une âme qui se ferme à lui.

Et puis alors cette histoire d'un pêcheur qui n'aurait pas pleine conscience de sa damnation imminente... J'ai beau me remémorer tout ce que j'ai pu lire à ce sujet : tout va dans le sens contraire.

Tirons déjà une citation thomiste :
Jacques Maritain a écrit :En dernière analyse, être puni est simplement avoir ce qu'on a voulu. Avoir le fruit enveloppé dans l'acte. S'il s'agit de l'acte suprême et décisif de notre volonté, au moment où l'âme se sépare du corps, alors on peut dire que l'homme a réellement voulu le fruit aussi bien que l'acte. Car le Bienheureux préfère Dieu, et la vie éternelle ; et le damné préfère l'enfer.
C'est moi qui souligne. En effet, au moment de la mort on connait avec une acuité parfaite notre positionnement face à Dieu.
Je ne vois pas que la doctrine que vous exposez puisse s'autoriser de saint Thomas d'Aquin, qui enseigne qu'il suffit pour être damné de mourir en état de péché mortel.
[+] Texte masqué

« Deux éléments, avons-nous dit, concourent à la raison de péché : l'acte volontaire et le désordre qui lui vient de son éloignement de la loi divine. Mais de ces deux éléments le pécheur n'a directement en vue que le premier, car il a l'intention d'accomplir en telle matière tel acte volontaire ; l'autre élément, c'est-à-dire le désordre de l'acte, ne se relie que par accident à l'intention du pécheur... Et c'est pourquoi la distinction entre les péchés se fait du côté des actes volontaires plutôt que du désordre qui y est impliqué. Mais les actes volontaires, comme nous l'avons montré dans les traités précédents, se distinguent spécifiquement par leurs objets. Il en découle que la distinction proprement spécifique entre les péchés se fait selon leurs objets. » ST, I-II, q. 72, co.

« Il faut donc qu'un péché soit d'autant plus grave qu'il porte le désordre sur un principe de plus grande importance dans le gouvernement de la raison. Mais en matière d'action, la raison gouverne tout d'après la fin. Voilà pourquoi le péché est d'autant plus grave qu'il provient, dans les actes humains, d'une fin plus élevée. Or nous avons vu que les objets des actes sont leurs fins. C'est ce qui fait qu'à la diversité des objets correspond celle de la gravité des péchés. Ainsi est-il évident que les réalités extérieures sont ordonnées à l'homme comme à leur fin ; et l'homme à son tour est ordonné à Dieu comme à la sienne. C'est pourquoi le péché qui s'attaque à la substance même de l'homme, par exemple l'homicide, est plus grave que celui qui s'attaque aux biens extérieurs, comme le vol ; et plus grave encore est le péché qui est commis immédiatement contre Dieu, comme l'infidélité, le blasphème, etc. Enfin dans chacune de ces catégories un péché est plus ou moins grave selon qu'il porte sur un point plus ou moins fondamental. Et puisque les péchés sont déterminés spécifiquement par leurs objets, la différence de gravité qui résulte de ces objets est vraiment première et principale, comme consécutive à l'espèce même. » ST, I-II, q. 73, co.

« La charité n'est pas un amour quelconque, mais l'amour de Dieu. Aussi ce qui s'oppose directement à la charité, ce n'est pas une haine quelconque, mais la haine de Dieu, laquelle est bien le plus grave de tous les péchés. » ST, I-II, q. 74, a.4 ad. 3.

* *

« Tous les péchés opposés à l'ordre de la fin dernière et à la charité sont mortels. Mais si ces réalités sont respectées et que la défaillance est limitée à un ordre particulier de la raison, le péché ne sera pas mortel mais seulement véniel. » CG, III, 139.

« Il apparaît des considérations précédentes, que l'on peut pécher de deux manières : ou l'âme rompt totalement dans son intention avec l'ordre de Dieu qui est la fin de tous les biens, et c'est le péché mortel, ou, tout en respectant sa subordination à l'ordre de la fin dernière, une entrave surgit qui ralentit l'âme dans son mouvement vers celle-ci, c'est ce que l'on appelle le péché véniel. Puisqu'à la différence dans les péchés correspond une différence dans les peines, celui qui pèche mortellement doit être puni de telle sorte qu'il soit rejeté loin de la fin de homme, mais celui qui pèche véniellement, sans en être écarté, doit être retardé dans cette possession de la fin et subir une épreuve… Aussi, celui qui pèche mortellement mérite la peine d'une exclusion totale de la possession de sa fin, et celui qui pèche véniellement, une certaine épreuve avant d'y parvenir… » CG, III, 143.

« Nous pouvons conclure de tout ceci que les âmes humaines reçoivent aussitôt après la mort, selon leurs mérites, leur châtiment ou leur récompense… Sitôt donc que l'âme est séparée du corps, elle reçoit sa récompense ou son châtiment pour tout ce qu'elle a fait pendant qu'elle était dans son corps… » CG IV, 91
L'âme trouvée en état de péché mortel à sa mort sera irrémédiablement damnée, sans qu'il lui soit aucunement besoin d'avoir eu conscience à l'article de sa mort de sa damnation imminente, et de surcroit d'y avoir souscrit : ceci ne peut valoir qu'en de rares cas, ceux où le moribond est rempli de haine formelle de Dieu. En tout autre cas, nul besoin de souscrire à sa damnation par haine formelle de Dieu pour être damné.

Une telle supposition, totalement hétérodoxe, est extrêmement toxique, puisqu'elle leurre gravissement ceux ayant la faiblesse d'y souscrire, leur laissant croire qu'alors même qu'attachés au péché mortel jusqu'à l'article de la mort, ils pourraient s'en tirer, à condition de ne pas pécher jusqu'à vouloir positivement être damné par haine formelle de Dieu. Une telle doctrine est littéralement assassine. La professer est un crime (au sens le plus fort du mot) contre les âmes.

En vérité, tout est joué au moment où l'âme se sépare définitivement du corps. À cet instant-même le Christ juge, et son jugement est immédiat. Celui trouvé en état de péché mortel au moment de son jugement ne peut plus se convertir, car la grâce de la conversion n'est plus donnée. Aussi sa volonté est-elle irrémédiablement fixée dans le péché, en rétribution duquel elle reçoit son éternel châtiment. De sorte que si, quoique horrifiée de la sentence de damnation que le Christ prononce contre elle, on puisse pourtant dire qu'elle veut sa damnation, c'est seulement en tant qu'elle ne veut pas se détourner du péché qui y mène, sans qu'il soit besoin de forcer le trait, en prétendant qu'elle veuille positivement les châtiments que le Christ prononce contre elle. Mais parce que ces châtiments induisent en ceux qui les subissent la haine formelle de Dieu, les damnés souhaitent conséquemment l'Enfer. Bref il faut distinguer à l'instant-même du jugement comme trois aspects successifs (d'une consécution logique plutôt que chronologique) dans la volonté du trépassé mort en état de péché mortel : (1) terreur à la perspective d'être damné, (2) désespoir d'être damné au prononcé du jugement, (3) conséquemment, haine de Dieu et volonté de rester damné plutôt que, par impossible, être extirpé de l'Enfer et de ses peines.

On peut donc dire que le damné veut l'être, à condition de ne pas inverser l'ordre de la séquence qui vient d'être décrite, pour abusivement prétendre que le Christ ne fait que ratifier le désir de damnation de celui qu'il s'apprête à damner. Le jugement du Christ est tout autre chose : un acte d'autorité par lequel le Juge rétribue le justiciable.
[+] Texte masqué

« Il s’assied en effet à la droite de Dieu selon sa nature humaine en tant que du Père Il reçoit le pouvoir de juger… Ce pouvoir Il l’exerce maintenant... Il n’y a aucun doute aussi que ce jugement, par lequel Dieu gouverne les hommes dans le monde appartient à la puissance judiciaire du Christ… Il y a un autre jugement de Dieu au sortir de cette vie quand chacun reçoit la rétribution selon l’âme et d’après ses mérites. Les justes libérés de leur corps demeurent avec le Christ selon le désir de saint Paul (Ph 1, 23) ; les pécheurs à leur mort sont ensevelis en enfer (Lc 16, 22). Cette discrimination ne se fait pas sans un jugement qui appartient à la puissance judiciaire du Christ… » Compendium theologiæ, lib. 1 cap. 242.

« Il faut cependant considérer que trois choses concourent au jugement : premièrement que quelqu’un est présenté au juge; deuxièmement que ses mérites sont discutés; troisièmement qu’il reçoit sa sentence. Quant au premier point, tous bons et méchants, depuis le premier homme jusqu’au dernier, seront soumis au jugement du Christ… et aussi tous les petits enfants qui décédèrent avec ou sans baptême, comme le dit la Glose… Quant à la discussion des mérites tous ne seront pas jugés ni les bons ni les méchants. En effet la discussion d’un jugement n’est pas nécessaire à moins que le bien ne soit mêlé au mal. Mais lorsque le bien est sans mélange de mal ou inversement alors la discussion n’a pas lieu… Quant à la promulgation de la sentence, tous seront jugés parce que tous selon cette sentence du Christ obtiendront ou la gloire ou le châtiment, comme il est écrit que "chacun emportera son salaire pour ce qu’il a fait en sa vie soit le bien soit le mal" (2 Cor 5, 10). » Compendium theologiæ, lib. 1 cap. 243.

« Il ne faut pas s’imaginer que la discussion sera nécessaire au jugement pour que le juge soit informé, comme c’est le cas dans le jugement des hommes, puisque tout est à nu et à découvert à ses yeux (Hébreux 4, 13); mais elle est nécessaire pour que chacun connaisse pour soi-même et pour les autres de quelle peine ou de quelle gloire chacun est digne, ainsi les bons se réjouiront en tout de la justice de Dieu et les méchants s’irriteront contre eux- mêmes. Et il ne faut pas penser que cette discussion se fera de vive voix. Il faudrait un temps infini pour dénombrer les pensées, les paroles et les actes, bons ou mauvais de chacun… Donc par la vertu divine en un instant tout le bien et tout le mal que chacun aura fait apparaîtront et pour lesquels il doit être récompensé ou puni; et non seulement pour un chacun en ce qui le regarde mais aussi pour ce qui regarde les autres. » Compendium theologiæ, lib. 1 cap. 244.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par ademimo » sam. 02 juil. 2022, 7:54

Olivier C a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 1:19
@adenimo : Désolé, mais le reliquat qu'il me reste d'une lointaine formation métaphysique thomiste a du mal avec votre approche. Sans compter les écrits mystiques que j'ai pu lire ici ou là.

Bien sûr qu'au final le Christ délibère, mais après avoir épuisé tous les recours de sa grâce envers une âme qui se ferme à lui.

Et puis alors cette histoire d'un pêcheur qui n'aurait pas pleine conscience de sa damnation imminente... J'ai beau me remémorer tout ce que j'ai pu lire à ce sujet : tout va dans le sens contraire.

Tirons déjà une citation thomiste :
Jacques Maritain a écrit :En dernière analyse, être puni est simplement avoir ce qu'on a voulu. Avoir le fruit enveloppé dans l'acte. S'il s'agit de l'acte suprême et décisif de notre volonté, au moment où l'âme se sépare du corps, alors on peut dire que l'homme a réellement voulu le fruit aussi bien que l'acte. Car le Bienheureux préfère Dieu, et la vie éternelle ; et le damné préfère l'enfer.
C'est moi qui souligne. En effet, au moment de la mort on connait avec une acuité parfaite notre positionnement face à Dieu.
Vous êtes obligé de recourir à des auteurs modernes pour soutenir cette théorie. J'attends de voir ces fameuses citations thomistes.

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par ademimo » sam. 02 juil. 2022, 8:02

Altior a écrit :
ven. 01 juil. 2022, 23:29
ademimo a écrit :
ven. 01 juil. 2022, 23:01
La damnation n'est pas un choix délibéré et conscient.
J'ai l'impression d'un jeu sur les mots. Vous voulez dire que le damné ne prend pas une résolution de typé « je veux aller en enfer, voilà l'objectif de ma vie » c'est bien ça ? Mais personne n'a dit le contraire. Sauf que ce n'est pas forcément ça un choix délibéré et conscient. Non pas seulement à chaque moment-jalon de ma vie, mais chaque jour, sinon chaque heure, j'ai devant moi un choix entre le bien et le mal. En faisant un choix selon ce que Dieux veut de ma part, tout comme au contraire, en faisant un choix vers ce qu'il m'a mis en garde de ne pas faire, je fais un choix délibéré et conscient. Bon, sauf les cas où je ne me rends pas compte de quoi il s'agit (et encore faut-il que je sois en impossibilité non-imputable de m'en rendre compte).
Ce qui se joue ici, c'est un débat entre les modernistes qui veulent faire peser la décision de la damnation sur le seul damné, et veulent sortir Dieu du processus, et la doctrine traditionnelle de l'Eglise qui affirme au contraire que la damnation est bel et bien une décision pleine et entière de Dieu.

Le but des modernistes est de pouvoir présenter Dieu comme totalement étranger au Jugement conduisant à l'Enfer, pour pouvoir nous parler d'un Dieu d'amour se limitant à une seule relation d'amour avec ses créatures, et ne connaissant que cela.

Si Dieu est amour, il n'y a pas besoin de damnation ni d'enfer. Les modernistes ont compris cette absurdité. Mais ils cherchent à la résoudre par une autre absurdité où le damné choisirait librement la damnation et l'enfer, ce qui permettrait à Dieu de s'en tirer en s'en lavant les mains comme Pilate, ce qui est encore plus absurde.

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par PaxetBonum » sam. 02 juil. 2022, 8:47

Bonjour à tous,

Le Seigneur est clair : " Alors le roi dit aux serviteurs : ‘Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.’

Ce n'est pas l'homme qui choisit d'aller dans les ténèbres il y est jeté manu militari et même ficelé !

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Foxy » sam. 02 juil. 2022, 11:02

ademimo a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 8:02

Ce qui se joue ici, c'est un débat entre les modernistes qui veulent faire peser la décision de la damnation sur le seul damné, et veulent sortir Dieu du processus, et la doctrine traditionnelle de l'Eglise qui affirme au contraire que la damnation est bel et bien une décision pleine et entière de Dieu.

Le but des modernistes est de pouvoir présenter Dieu comme totalement étranger au Jugement conduisant à l'Enfer, pour pouvoir nous parler d'un Dieu d'amour se limitant à une seule relation d'amour avec ses créatures, et ne connaissant que cela.

Si Dieu est amour, il n'y a pas besoin de damnation ni d'enfer. Les modernistes ont compris cette absurdité. Mais ils cherchent à la résoudre par une autre absurdité où le damné choisirait librement la damnation et l'enfer, ce qui permettrait à Dieu de s'en tirer en s'en lavant les mains comme Pilate, ce qui est encore plus absurde.
Donc, il n'y aurait que les "modernistes" (quelle horreur ce terme !) pour croire en la Miséricorde de Dieu ?
https://fr.zenit.org/2018/04/08/tu-reci ... sericorde/
La foi que j’aime le mieux,dit Dieu,c’est l’Espérance.
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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 02 juil. 2022, 12:37

Si Dieu est amour, il n'y a pas besoin de damnation ni d'enfer. Les modernistes ont compris cette absurdité. Mais ils cherchent à la résoudre par une autre absurdité où le damné choisirait librement la damnation et l'enfer, ce qui permettrait à Dieu de s'en tirer en s'en lavant les mains comme Pilate, ce qui est encore plus absurde.

1. Dieu n'a besoin de rien, pas même du Ciel ou de l'Enfer : « Si quelqu'un ne confesse pas que le monde et toutes les réalités qu'il contient, spirituelles et matérielles, ont été produits de Dieu dans la totalité de leur substance, ou s'il dit que Dieu n'a pas créé par une volonté libre de toute nécessité, mais aussi nécessairement qu'il s'aime lui-même, ou s'il nie que le monde ait été créé pour la gloire de Dieu, qu'il soit anathème. » Vatican I, Dei Filius, canon 5 du chapitre 1.

2. La charité est amour pour Dieu. C'est parce que Dieu est amour de Dieu qu'il damne ceux qui ne l'aiment pas...
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par ademimo » sam. 02 juil. 2022, 12:39

Foxy a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 11:02
ademimo a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 8:02

Ce qui se joue ici, c'est un débat entre les modernistes qui veulent faire peser la décision de la damnation sur le seul damné, et veulent sortir Dieu du processus, et la doctrine traditionnelle de l'Eglise qui affirme au contraire que la damnation est bel et bien une décision pleine et entière de Dieu.

Le but des modernistes est de pouvoir présenter Dieu comme totalement étranger au Jugement conduisant à l'Enfer, pour pouvoir nous parler d'un Dieu d'amour se limitant à une seule relation d'amour avec ses créatures, et ne connaissant que cela.

Si Dieu est amour, il n'y a pas besoin de damnation ni d'enfer. Les modernistes ont compris cette absurdité. Mais ils cherchent à la résoudre par une autre absurdité où le damné choisirait librement la damnation et l'enfer, ce qui permettrait à Dieu de s'en tirer en s'en lavant les mains comme Pilate, ce qui est encore plus absurde.
Donc, il n'y aurait que les "modernistes" (quelle horreur ce terme !) pour croire en la Miséricorde de Dieu ?
https://fr.zenit.org/2018/04/08/tu-reci ... sericorde/
Absolument pas puisqu'eux aussi croient en la damnation. La seule différence entre modernistes et la tradition, c'est dans l'attribution de la responsabilité de la damnation : pour les modernistes, cette responsabilité est du seul ressort du damné ; pour la tradition, elle est du ressort de Dieu. Pour les modernistes, Dieu ne décide rien et assiste passivement à la damnation du damné. Pour la tradition, cette décision est du seul ressort de Dieu.

À la limite, je trouve la position moderniste encore plus terrible : au fond Dieu s'en fiche et abandonne le damné à son triste sort.

Évidemment, ça n'a aucun sens.

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 02 juil. 2022, 12:44

"Tu récidives dans ton péché ? Récidive dans la demande de miséricorde"
Certes oui, mais ici-bas.

« La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ (cf. 2 Tm 1, 9-10). Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi. » CEC, 1021.

l n'y aurait que les "modernistes" ... pour croire en la Miséricorde de Dieu ?
Faudrait-il cesser de croire en la Justice de Dieu pour croire en sa Miséricorde ?
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Altior » sam. 02 juil. 2022, 12:52

ademimo a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 8:02

Ce qui se joue ici, c'est un débat entre les modernistes qui veulent faire peser la décision de la damnation sur le seul damné, et veulent sortir Dieu du processus, et la doctrine traditionnelle de l'Eglise qui affirme au contraire que la damnation est bel et bien une décision pleine et entière de Dieu.
Si c'était ça, le Credo est là pour clairifier les choses. Chaque Dimanche je professe de façon solennelle : « Je crois en un seul Seigneur Jésus Christ (...) Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts. »

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par ademimo » sam. 02 juil. 2022, 13:01

Altior a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 12:52
ademimo a écrit :
sam. 02 juil. 2022, 8:02

Ce qui se joue ici, c'est un débat entre les modernistes qui veulent faire peser la décision de la damnation sur le seul damné, et veulent sortir Dieu du processus, et la doctrine traditionnelle de l'Eglise qui affirme au contraire que la damnation est bel et bien une décision pleine et entière de Dieu.
Si c'était ça, le Credo est là pour clairifier les choses. Chaque Dimanche je professe de façon solennelle : « Je crois en un seul Seigneur Jésus Christ (...) Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts. »
En plus, c'est dans le Crédo ! Que faut-il de plus ?

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Fée Violine » sam. 02 juil. 2022, 13:52

À la limite, je trouve la position moderniste encore plus terrible : au fond Dieu s'en fiche et abandonne le damné à son triste sort.
Vous dites vraiment n'importe quoi, ademimo.
Dieu indifférent !!! C'est révoltant.

"Figurez-vous une pauvre mère obligée de lâcher le couteau de la guillotine sur la tête de son enfant : voilà le Bon Dieu quand il damne un pécheur", a dit le Curé d'Ars, moderniste bien connu...

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Perlum Pimpum » sam. 02 juil. 2022, 14:50

Ce n'est pas la position d'ademimo mais celle qu'il impute à ses adversaires
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Dieu peut-Il refuser de pardonner ?

Message non lu par Fée Violine » sam. 02 juil. 2022, 15:47

Oui, j'ai bien compris. Et alors, n'est-ce pas révoltant d'attribuer à qqn de telles idées ? (On ne sait pas à qui, d'ailleurs. Apparemment tous les gens qui ne sont pas d'accord avec ademimo)

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