ademimo a écrit : ↑ven. 21 mai 2021, 22:10
Un confesseur peut être n'importe quel prêtre rencontré occasionnellement. Dans les paroisses actives (je ne parle pas des paroisses de province où le curé est totalement inaccessible), avec des heures de confession régulières, on peut venir et se confesser au premier prêtre disponible. Rappelons qu'autrefois, on ne devait même pas voir ni connaître le prêtre en question, qui restait dissimulé derrière la grille du confessionnal, ce qui aidait à la libération de la parole, à la sincérité de la confession, et au secret. Maintenant, je trouve que c'est beaucoup plus intimidant, mais peu importe. Un prêtre rencontré à l'occasion peut vous confesser à n'importe quel moment (par exemple, ça peut se faire sur une route de pèlerinage).
Seule exception, si vous êtes à l'article de la mort, et qu'aucun prêtre n'est visible à l'horizon, le premier venu peut vous confesser. Je crois que même s'il n'est pas croyant, c'est valide s'il accepte de prononcer les paroles qui vont rendre présent le Christ, selon les paroles de l'Evangile : "lorsque deux personnes se réuniront en mon nom, je serai présent parmi elles" (citation très déformée de mémoire). En disant : "Et moi, je te pardonne tous tes péchés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit", l'Eglise immatérielle prononcera alors le décret invisible de votre absolution totale et plénière.
Mais, certains catholiques aiment se confesser régulièrement au même confesseur, qui devient alors leur directeur spirituel. La direction spirituelle peut prendre une importance variée. Si on ne fait que se confesser toujours au même prêtre, sans qu'il y ait d'autre entretien, ça constitue déjà une direction spirituelle minimale, puisque le prêtre finit par vous connaître, et va vous aider à mieux orienter votre vie chrétienne. C'est alors que l'on dit : "je vais voir mon confesseur" (ce qui peut éventuellement faire chic).
La direction spirituelle, c'est lorsqu'un prêtre ou un religieux (que généralement vous avez choisi) accepte de vous accorder un temps régulier. Généralement, c'est une entrevue par mois. Un jour, un prêtre m'a dit qu'avoir un entretien mensuel avec un prêtre, c'était "le grand luxe". Parce qu'aujourd'hui, les fidèles sont souvent demandeurs d'un accompagnement. Et donc, les prêtre sont très sollicités. Surtout ceux qui ont un certain "rayonnement". Si un prêtre est trop sollicité, il ne pourra pas forcément accorder cet entretien régulier à tous ceux qui le demandent (car il a aussi ses activités) et aura tendance à choisir ceux auxquels il accordera ce temps précieux. Et ce choix découlera fatalement d'une certaine affinité, ou d'autres paramètres plus ou moins arbitraires. C'est inévitable dès lors que l'on entre dans un rapport personnel.
Je crois que certains saints ont recherché très longtemps une direction spirituelle sans la trouver. C'est parfois une errance qui peut durer des années. L'expérience de la solitude, et du rejet, y compris des prêtres, rapproche du Christ d'une certaine façon. Alors qu'une direction spirituelle conforme à ses vœux peut s'avérer stérile à la longue, à force de se "mondaniser". Le
Récit du pèlerin russe est un modèle de ce qui peut former l'itinéraire d'un disciple du Christ livré à lui-même, mais tout de même guidé par la Providence qui fait rencontrer les bonnes personnes au bon moment.