Suliko :
Les traditionalistes ne s'en prévalent pas vraiment. Ce n'est pas au nom de la liberté de conscience qu'ils croient et agissent comme ils le font, mais au nom de la vérité. Je visais plutôt l'Eglise moderne, qui exalte cette liberté, sauf lorsqu'il s'agit des traditionalistes.
Je ne comprends pas votre point, Suliko. L'Église catholique accorde une liberté de conscience aussi bien aux uns qu'aux autres.
En revanche, il est bien normal que l'Église catholique romaine puisse gérer un conflit doctrinal pouvant s'être développé dans son sein à raison de certains, et lorsque la gérance peut s'exercer via des sanctions, tantôt des excommunications ou des limites posées. Il se trouve que les tradis seraient censés être sous la juridiction religieuse du pape.
Les gens de la FSSPX ne peuvent pas dire qu'ils reconnaissent le pape d'un côté; de l'autre, nous en réclamer le droit d'enseigner comme vrai ce qu'ils voudraient que tous observassent dès maintenant ("Judas, tous ceux qui refusent de se plier !) et pour contrarier l'enseignement de l'Église ! Il y aurait là comme du désordre.
Liberté de conscience = Mgr Williamson a droit en principe de penser ce qu'il veut. Voici : droit de le dire, de l'écrire, de l'enseigner à ses amis, le répéter sur Internet, s'acheter une école pour y fonder une académie et transmettre ses idées. Le gouvernement ne le mettra pas au pilori.
Liberté de l'Église = le Vatican peut donner son jugement sur les erreurs que Mgr Williamson exprime à travers son discours, comme il peut interdire à Mgr d'enseigner au nom de l'Église catholique ses erreurs, dans des lieux officiellement reconnus pour être en lien avec le Vatican, comme il peut frapper de nullité tels ou tels actes dit "ecclésiaux" du même Mgr indiscipliné ou révolté; cela ne regarde pas à la liberté de conscience comme cela regarde alors au
droit qu'à l'Église catholique de protéger l'enseignement qu'elle souhaite transmettre à ses fidèles.
C'est comme l'usage qu'une école privée catholique conserve, un usage coutumier qui serait celui de pouvoir licencier un de ses professeurs, se mettant tout à coup à enseigner le contraire de la doctrine catholique ou que le pape ne serait pas le pape, que le concile ne serait pas bon, que la messe serait vicieuse, etc.
La liberté de conscience
C'est bien pourquoi j'ai le droit de penser qu'un truc comme la "théologie du migrant" et jusque dans ses accents bergoliens les plus extravagants risque d'être une affaire douteuse, un machin sur lequel il me sera permis d'exprimer des réserves. C'est comme pour l'initiative pastorale si gentille avec intégration de la Pachamama ... Hum, hum ... Comme j'ai même le droit de penser que l'Église aurait pu faire autrement que de se rallier à la république sous Léon XIII. Bien oui ... Ce n'est pas un dogme qu'Il faille que l'Église fonctionne sous régime démocratique. L'Église n'était pas forcée ... J'ai le droit de penser qu'il serait bien mieux pour elle d'évoluer en régime monarchique (et il pourrait même se faire que j'aie raison dans l'absolu allez savoir) or que je devrai quand même faire avec l'Église comme elle est là. C'est cela, ou alors déclarer l'Église ne plus être l'Église (ne plus être la vraie), ramasser ses petites affaires et se trouver une nouvelle Église sans plus de liens avec la première.
Je suis libre de penser que le régime de liberté religieuse des libéraux n'est pas la huitième merveille du monde, même si Paul VI en raffole, si Benoit XVI serait en pamoîson devant l'américanisme, le pape François ne rien imaginer de mieux. Nous ne sommes pas en dictature ! Mais je ne suis pas libre de décréter en retour, moi, que l'Église ne serait plus l'Église, que le Diable s'en serait emparé pour la diriger en lieu et place du Saint Esprit, les évêques n'y être plus que des faux-jetons et parce que le collectif aurait choisi de faire avec le régime libéral. Si je suis libre, je dois l'être suffisamment pour ne pas cesser d'accompagner l'épouse et d'être à son service, en dépit de toutes ses folies. Accompagner ne veut pas dire non plus houspiller, administrer des baffes, injurier, mépriser ("Pourriture !"; "Catin !')