Permettez moi de vous dire que j'ai eu une expérience profondément différente de la vôtre. J'y ai trouvé une richesse spirituelle incroyable. Le catholicisme, tel que je l'imaginais avant de découvrir la tradition en me baladant sur internet, était pour moi une religion repoussante. Je me souviens que quand j'allais à un baptême, personne n'écoutait le prêtre et tous riaient. Je me souviens qu'aller à la messe me paraissait incroyablement ringard. Je me demandais pourquoi un petit groupe de vieux se rendaient à l'église chaque dimanche pour y écouter des chants niais et les discours vides : j'ai su que beaucoup venait simplement pour participer à la loterie paroissiale après la célébration.AdoramusTe a écrit :La religion selon la règle ça change de la religion du foutoir !etienne lorant a écrit :Les traditionalistes pratiquent bien souvent la religion selon la règle. Je me suis rendu à quelques messes "Tradi" surtout pour savoir ce que valait encore mon latin. Mais je ne ne parvenais pas à suivre (horreur !) sur mon missel "mixte" (un ancien missel hérité de ma mère). Mais je voulais faire l'expérience jusqu'au bout. Je me suis donc avancé jusqu'à la barrière de bois recouverte d'un linge blanc, sous lequel il fallait glisser les mains, car les mains ne sont pas dignes de recevoir l'hostie - mais seulement la langue ! (La langue serait elle donc seule digne ?, cette langue qui sert en semaine à bavarder à tort et à travers, à critiquer mais avec prudence, à prier mais en latin ... Au fait, pourquoi ne prions-nous le Pater Noster, plutôt qu'en Araméen ?
Avant ma conversion, alors que j'avais assisté à une messe de première communion, je n'avais pas hésité à aller goûter ce petit bout de pain insignifiant (bah où est le problème ?). Après avoir discuté avec celle qui s'était préparé à la communion, j'ai pu voir que, moi, athée (à cette époque), je connaissais bien mieux la doctrine catholique que celle-ci : on ne lui avait enseigné ni le Credo, ni la divinité du Christ, mais ils avaient comparé le catholicisme avec l'islam, alors elle connaissait la chahada (ils ont même fait une sortie à la mosquée voisine pour découvrir la prière musulmane dans le cadre du dialogue interreligieux).
Mais un jour j'ai découvert la richesse spirituelle du catholicisme. Fini les chants niais, fini le symbole de Nicée-Constantinople revisité par les animatrices liturgiques, fini les sermons sans vigueur et centrés sur l'homme, fini tout ça.
J'ai découvert la Tradition de l'Eglise : malgré mes maigres notions de latin à cette époque, je ne comprenais pas tout mais les chants grégoriens suffisaient à élever mon âme, les fidèles révéraient le saint sacrement, l'homélie du prêtre parlait de Dieu, et parfois de l'Enfer et des âmes du purgatoire. A mon baptême et à ma première communion, où ont été conviés des proches non-catholiques, aucun d'eux n'a osé venir s'agenouiller et consommer l'hostie si précieuse car ils ont senti qu'ils n'en avaient pas le droit, ils ont su que ce n'était pas un simple bout de pain mais "quelque chose" de profondément sacré, et dont ils devaient se tenir à l'écart car ils n'étaient pas préparé cela. Mais ils étaient si calmes pendant la célébration, et en sortant, ils m'ont dit qu'ils avaient senti quelque chose de mystérieux et de solennel.
Vous voyez, je ne crois pas que la traditionnalisme soit un le catholicisme des pharisiens, ou alors tant de Saints furent pharisiens en ayant voulu observer ces règles. Je crois que c'est un catholicisme qui génère de bons fruits, et de nombreuses vocations.
Cordialement.