Bonjour,
Est-ce que l'inaction, sous certaines formes et contextes, peut parfois être considérée comme un péché ? Le fait de ne pas agir dans une situation donnée :
- Un homme se fait agresser dans la rue, je le vois mais je ne vais pas l'aider, je continue mon chemin
- Je décide de ne rien faire pendant une journée où j'avais prévu de lire la Bible
- Quelqu'un critique le Christ en face de moi et je me tais en ignorant sa critique
- etc .
Je parle bien de situations où nous décidons de ne pas agir (est-ce que choisir de ne pas agir peut-il être considéré comme une action ?).
Au final, la question serait plutôt, est-ce que le péché est de toute manière déclenché par un acte, une action ou peut-il être déclenché également par un choix menant à une inaction dans un certain contexte donné ?
L'inaction est-elle un péché ?
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Initiation à la religion chrétienne, sous forme de questions & réponses, pour les chrétiens et les non-chrétiens. Cet espace n'est pas un lieu de débat mais d'exposé de la religion chrétienne ; les messages de ce forum sont modérés a priori et les réponses hétérodoxes ne seront pas publiées.
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Re: L'inaction est-elle un péché ?
Bonjour Kristos,
Je me permets de vous répondre en fonction de mes faibles connaissances et je suis sûre que d'autres forumeurs avec de plus solides connaissances vous en diront plus mais selon moi:
- Situation n°1: Oui, je pèche en passant mon chemin sans tenter d'intervenir même discrètement (appeler la police, etc).
- Situation n°2 : je ne sais pas du tout. Ne pas sanctifier Dieu le dimanche est un péché.
Je pense en revanche que la gravité du péché dépend du contexte. Si vous décidez de ne pas lire la Bible par simple paresse, cela peut être considéré comme un péché (et encore, je ne suis pas sûre) mais si vous décidez de ne pas la lire parce que les conditions requises pour une lecture sereine ne sont pas réunies (vous vous trouvez bloqué dans un environnement peu propice à la lecture), je ne crois pas.
- Situation n° 3 : Je ne sais pas non plus dans le sens où cela dépend de ce que l'interlocuteur dit: est-ce un blasphème ? Une simple opinion ? La discussion semble-t-elle possible ?
En réalité je m'aperçois ne pas avoir répondu à votre question et avoue que je serais bien contente de lire les réponses des forumeurs à ce sujet...
Marie.
Je me permets de vous répondre en fonction de mes faibles connaissances et je suis sûre que d'autres forumeurs avec de plus solides connaissances vous en diront plus mais selon moi:
- Situation n°1: Oui, je pèche en passant mon chemin sans tenter d'intervenir même discrètement (appeler la police, etc).
- Situation n°2 : je ne sais pas du tout. Ne pas sanctifier Dieu le dimanche est un péché.
Je pense en revanche que la gravité du péché dépend du contexte. Si vous décidez de ne pas lire la Bible par simple paresse, cela peut être considéré comme un péché (et encore, je ne suis pas sûre) mais si vous décidez de ne pas la lire parce que les conditions requises pour une lecture sereine ne sont pas réunies (vous vous trouvez bloqué dans un environnement peu propice à la lecture), je ne crois pas.
- Situation n° 3 : Je ne sais pas non plus dans le sens où cela dépend de ce que l'interlocuteur dit: est-ce un blasphème ? Une simple opinion ? La discussion semble-t-elle possible ?
En réalité je m'aperçois ne pas avoir répondu à votre question et avoue que je serais bien contente de lire les réponses des forumeurs à ce sujet...
Marie.
- Kerygme
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- Inscription : jeu. 30 mai 2019, 13:12
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Re: L'inaction est-elle un péché ?
Bonjour Kristos,
Je vous invite à découvrir l'enseignement officiel de l'Église sur le sujet.
La base étant le Catéchisme de l'Église Catholique (CEC) dans lequel vous trouverez probablement toutes les réponses que vous vous posez et sans risques d'erreurs : Le péché (articles 1846 à 1876).
Ainsi concernant votre question, voyons ce qu'ne dit le CEC en son article 1853 : On peut distinguer les péchés selon leur objet, comme pour tout acte humain, ou selon les vertus auxquelles ils s’opposent, par excès ou par défaut, ou selon les commandements qu’ils contrarient. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent Dieu, le prochain ou soi-même ; on peut les diviser en péchés spirituels et charnels, ou encore en péchés en pensée, en parole, par action ou par omission. La racine du péché est dans le cœur de l’homme, dans sa libre volonté, selon l’enseignement du Seigneur : " Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur " (Mt 15, 19). Dans le cœur réside aussi la charité, principe des œuvres bonnes et pures, que blesse le péché.
La paresse spirituelle peut mener à l'acédie. le véritable péché de paresse.
Le «décider de...» correspondant à un «s'engager à...», mais si j'avais prévu 1 heure et que je ne fais que 30mn parce que j'ai été dérangé n'a rien de peccamineux.
Très souvent les arguments "critiques" sont basés, non sur des convictions mais, sur des ignorances ou arguments d'autrui; et souvent les mêmes, il est rare d'être confronté à de l'originalité. On peut combler ces ignorances avec calme et douceur, et aboutir à la phrase habituelle du «ah je ne savais pas». Mais pour cela il faut avoir une connaissance éclairée et droite de sa propre foi, chacun selon ce qu'il possède.
Il ne s'agit pas d'avoir raison ou de rabrouer, mais de témoigner de ce qui est vrai. Une patience bienveillante accompagnée d'une parole simple et droite peut faire effet longtemps après. Par exemple, une attitude tolérante envers celui qui peut nous blesser - ou qui sait qu'il nous blesse - peut parfois avoir plus d'effets que n'importe quel extrait ou citation.
L'erreur serait de tomber dans le syndrome du sauveur et aller jusqu'à une opposition déraisonnable, voir à poser un contre témoignage. Seul le Christ sauve, occupons nous donc de notre Salut en témoignant avec justesse et en allant jusqu'à aimer (ou supporter) nos adversaires; le Christ saura se défendre Lui-même, je le crois de taille.
Tout comme le résume le «Je confesse à Dieu», que l'on dit au moment du Kyrie à la messe, on peut pécher en pensée, en parole, par action et par omission. Ce n'est pas forcément l'agir qui définit le péché.Je parle bien de situations où nous décidons de ne pas agir (est-ce que choisir de ne pas agir peut-il être considéré comme une action ?).
Je vous invite à découvrir l'enseignement officiel de l'Église sur le sujet.
La base étant le Catéchisme de l'Église Catholique (CEC) dans lequel vous trouverez probablement toutes les réponses que vous vous posez et sans risques d'erreurs : Le péché (articles 1846 à 1876).
Ainsi concernant votre question, voyons ce qu'ne dit le CEC en son article 1853 : On peut distinguer les péchés selon leur objet, comme pour tout acte humain, ou selon les vertus auxquelles ils s’opposent, par excès ou par défaut, ou selon les commandements qu’ils contrarient. On peut les ranger aussi selon qu’ils concernent Dieu, le prochain ou soi-même ; on peut les diviser en péchés spirituels et charnels, ou encore en péchés en pensée, en parole, par action ou par omission. La racine du péché est dans le cœur de l’homme, dans sa libre volonté, selon l’enseignement du Seigneur : " Du cœur en effet procèdent mauvais desseins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations. Voilà les choses qui rendent l’homme impur " (Mt 15, 19). Dans le cœur réside aussi la charité, principe des œuvres bonnes et pures, que blesse le péché.
C'est un péché contre la charité si je me détourne de son sort, on peut au moins donner l'alerte si la situation est dangereuse pour soi-même. Je vous invite à lire la parabole du «Bon Samaritain», elle devrait vous aiguiller.Un homme se fait agresser dans la rue, je le vois mais je ne vais pas l'aider, je continue mon chemin
Le repos en lui-même n'a rien de condamnable, mais on peut avoir affaire à de la paresse spirituelle s'il n'y a pas eu un réel empêchement.- Je décide de ne rien faire pendant une journée où j'avais prévu de lire la Bible
La paresse spirituelle peut mener à l'acédie. le véritable péché de paresse.
Le «décider de...» correspondant à un «s'engager à...», mais si j'avais prévu 1 heure et que je ne fais que 30mn parce que j'ai été dérangé n'a rien de peccamineux.
On peut témoigner du Christ sans atteindre l'autre dans sa dignité ou en étant véhément. Comme l'enseigne saint Pierre dans sa première épître au chapitre 3 : « Honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ. Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect.» (versets 15 et 16).Quelqu'un critique le Christ en face de moi et je me tais en ignorant sa critique
Très souvent les arguments "critiques" sont basés, non sur des convictions mais, sur des ignorances ou arguments d'autrui; et souvent les mêmes, il est rare d'être confronté à de l'originalité. On peut combler ces ignorances avec calme et douceur, et aboutir à la phrase habituelle du «ah je ne savais pas». Mais pour cela il faut avoir une connaissance éclairée et droite de sa propre foi, chacun selon ce qu'il possède.
Il ne s'agit pas d'avoir raison ou de rabrouer, mais de témoigner de ce qui est vrai. Une patience bienveillante accompagnée d'une parole simple et droite peut faire effet longtemps après. Par exemple, une attitude tolérante envers celui qui peut nous blesser - ou qui sait qu'il nous blesse - peut parfois avoir plus d'effets que n'importe quel extrait ou citation.
L'erreur serait de tomber dans le syndrome du sauveur et aller jusqu'à une opposition déraisonnable, voir à poser un contre témoignage. Seul le Christ sauve, occupons nous donc de notre Salut en témoignant avec justesse et en allant jusqu'à aimer (ou supporter) nos adversaires; le Christ saura se défendre Lui-même, je le crois de taille.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)
Re: L'inaction est-elle un péché ?
Merci Kerygme pour cette réponse éclairante!
Marie.
Marie.
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