Bonjour,
Riou, je comprends votre explication mais il n'empêche que l'expression "être un bon samaritain" dans le langage courant est dénuée de conotation religieuse. Le mot charité de "caritatis" en latin est une vertu théologale mais aussi un mot sans forcément une connation spirituelle ( oeuvres caritatives ). Il n'est pas la propriété des catholiques :-).
Cinci,
"Mais au nom de quoi vos personnes athées se seront-elles senti le "devoir" d'agir en faveur de voisins catastrophés, victimes d'une inondation, d'un incendie ou je ne sais quoi ? Quel est le ressort ? Le savez-vous ?"
?? même les animaux ont un sens de la communauté et de la famille, cela parait cohérent que les humains possédent ce sens aussi ( pas aussi pure que la vertu théologale de la charité mais il existe ). Sans être très spirituel l'on peut être altruiste. A priori, vous Cinci, vous savez que derrière les actions de ces personnes athées ou autres, il y a forcément quelque chose de bizarre derrière.
"En passant, vous vous comporteriez ici comme nos objecteurs incroyants qui méprisent la foi."
Rien dans ce sujet de discussion n'est venu dire que les incroyants méprisent la foi ou les croyants, vous inventez. Vous voyez du mépris là où il n'y en a pas.
Par contre, quand vous évoquez le changement de nom de mission, je partage votre opinion. Rendons à dieu ce qui est à dieu.
Enfin, je vois sur ce forum que vous postez beaucoup. Je vous lis un peu et je trouve que vous manquez d'ouverture d'esprit, de dialogue.
Quand vous parlez de discutailler sur Galilée, c'est méprisant. Quand vous parlez d'incroyants qui méprise la foi alors que le sujet n'a pas été abordé. Tout cela alors que vous vous revendiquez "catholique perplexe", vous trouvez comme vous l'avez écrit que le pape et ses évêques auraient une foi pervertie par l'influence de diocèses américains. Le pape a ces dernières années rappelé le message de l'église, le lien a la création avec l'encyclique "Laudato Si", la condamnation de la gnose, du pélagianisme. Je n'y ai pas trop vu d'incohérences flagrantes.
Sur cette question du mal et de la justice de DIeu, question qui a énormément évolué au sein de l'église, je trouve votre position bancale. Vous lire en sachant qu'aujourd'hui vous vous tenez éloigné de la position de l'église vous discrédite un peu sur ce sujet à mes yeux. Rassurez-vous, je n'ai moi aussi aucune envie de discutailler avec vous sur vos positions spirituelles.
Je reprends une partie de la réponse de Raistlin ( première page du sujet, première réponse ) :
"Après ces quelques données de cadrage, répondons à votre question sur le cancer. NON, Dieu n'a jamais voulu que nous souffrions de cette horrible maladie et n'en est aucunement la cause. Cependant, et étant donné que nous sommes en état de chute (lié au péché originel), nous devons en subir les conséquences.
Bien sûr, Dieu pourrait soigner tous les cas de cancer de par le monde mais non, Il laisse faire. Pourquoi ? Là, plusieurs réponses sont possibles : pour notre propre salut (certains se convertissent au cours d'une grande souffrance), pour celui des autres (beaucoup de saints et mystiques sont d'accord sur le fait que des souffrances offertes librement à Dieu sauvent des âmes), pour que les autres puissent nous témoigner leur charité (oui, c'est souvent une grâce que de pouvoir s'occuper de personnes en grande souffrance et soulager leur peine), etc.
Mais il n'y a pas de réponse toute faite dans ce domaine, ça reste un Mystère. Cependant, gardons à l'esprit que cette vie n'est qu'une étape et que ce qui nous attend, c'est la béatitude éternelle auprès de Celui qui est tout amour."
Les réponses proposées ne me satisfont pas, à savoir :
- Sa propre rédemption à travers la souffrance ( position plus juive que catholique d'après mes connaissances ).
- L'offrande de ses souffrances pour sauver les autres, les âmes. Je trouve cela magnifique, quelle humilité il faut avoir pour faire cela.
- Etre un intermédiaire de la charité au travers l'aide des autres. A priori, la position de l'aidant est plus agréable que la postion de l'aidé ( le malade ).
Cependant, je partage totalement la fin du paragraphe ou le Mystère de la souffrance est réaffirmé.
Voici un article que j'ai survolé sur le sujet :
https://repositorio.ucp.pt/bitstream/10 ... ne%201.pdf
de Alexandre-Freire-Duarte
https://www.porto.ucp.pt/pt/docentes-Al ... ire-Duarte ( université catholique du Portugal ).
Extrait :
"Nous affirmons que la souffrance est un thème anthropologique et théologien relevant, et peut-être même très relevant, par trois raisons essentielles. D’abord, il s’agit d’une réalité universelle : tout être humain, à n’importe quel moment de sa vie, expérimente en soi-même, et contemple chez les autres, la souffrance. Ainsi les perspectives y divergent:
il y a ceux qui se révoltent contre elle, en arrivant même à invectiver Dieu et les autres: il y a ceux qui se résignent passivement, en se limitant à hausser les épaules ou l’âme; il y a, finalement, ceux qui essaient de la vivre dans un horizon plus vaste, en essayant de l’intégrer sous la clef de l’amour."
Je trouve sa présentation des personnes souffrantes péjorative par son classement en catégories. Pour beaucoup de malades, c'est un mélange des trois et ce à l'annonce de la maladie, jusqu'à son acceptation. C'est rarement vécu, je me trompe peut-être, directement en essayant de l'intégrer sous la clef de l'amour. Beaucoup de psychiatres ont évoqués à ce sujet qu'il y a souvent d'abord :
- la révolte
puis
- la négociation, la maladie entraine une passivité, forcément car l'on est moins acteur de sa vie et plus dépendant, maladie durant laquelle l'on peut "hausser les épaules ou l'âme"
et en parallèle l'on peut essayer de l'intégrer sous la clef de l'amour avec succès ou non. Le succès n'est jamais garanti.
Les trois choses sont imbriquées et non distinctes.
Pour continuer sur le sujet, j'ai regardé plusieurs fois cette émission et elle me rend perplexe :
https://www.youtube.com/watch?v=WyKogUPCFw4
C'est une émission de KTO, j'aime bien comment Régis Burnet se fait souvent l'avocat du diable. Les invités et le présentateur ont un bon bagage culturel, ce qui est intéréssant. Dans le lien, le philosophe Paul Clavier aborde la dignité humaine à la vingtième minute. C'est vraiment ambigü car il y évoque la résistance au mal. Or cette résistance au mal n'est pas toujours basé essentiellement sur le message christique. Par exemple, la résistance au nazisme, aux trafics de drogue, à la corruption ou encore le patriotisme. Le message du christ et des vertus morales comme le courage, l'engagement, "le patriotisme" se mélangent beaucoup.