Message non lu
par Jean-Mic » jeu. 13 oct. 2022, 11:21
On ne peut pas parler de description au sens strict de ce mot. Isaïe ne peut pas décrire ce qui n'adviendra que huit siècles plus tard ! Mais Isaïe nous parle du messie qui vient et nous en parle longuement comme d'un serviteur souffrant. Il en parle également comme d'un agneau qu'on mène à l'abattoir (Is 53,7), une image qui sera reprise par Jérémie un peu plus tard (Jr 11,18). Cette image du messie tant espéré mais qui se révèlera le moment venu sous une forme totalement inattendue (un messie souffrant, quel paradoxe !) était (et est encore !) partagée par le peuple juif.
Pas étonnant qu'à la lumière de la Passion (souffrance suprême du messie), les Chrétiens ait vu dans cette prophétie l'annonce du Christ Jésus.
On peut donc parler d'annonce, de préfiguration du Christ-messie, celui que les Chrétiens reconnaissent en Jésus, mais pas à proprement parler de description. Notez d'ailleurs que la pré-science d'Isaïe ne va pas jusqu'à préciser les détails de la Passion telle que Jésus la subira, et qu'elle reste en termes généraux celle d'un rejet, suivis de sévices divers puis d'un mort violente et injuste. Il n'est pas fait mention de croix, pas même de flagellation, de couronne d'épines, encore moins de tombeau ...
On pourrait dire en quelque sorte qu'Isaïe écrit : si le Messie doit venir, alors ce sera un messie souffrant ! La plupart des Juifs partage cette attente, mais pour eux elle n'est pas encore advenue. Les Chrétiens, eux, y ont reconnu Jésus.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !