Pourquoi je ne suis plus chrétien

« Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité. » (2Tm 2.25)
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Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par cmoi » mar. 01 nov. 2022, 20:19

ChristianK a écrit :
mar. 01 nov. 2022, 16:58
Oui, car c'est l'ignorance des conséquences de l'acte qui le rend accidentel. Classique chezAristote, l'ignorance cause l'involontaire.
Mais vous preniez l’exemple d’un accident que j’avais extrapolé en accident par exemple de voiture. Tandis que maintenant, vous semblez basculer dans un autre univers causal que celui du hasard, où ce dernier serait remplacé par le manque notamment de prévoyance mais ce peut-être d’autre chose qui en tout cas a un fond moral, ne serait-ce que par immaturité…
ChristianK a écrit :
mar. 01 nov. 2022, 16:58
Ok pour votre interprétation mais je ne vois pas en quoi il y eut avant le péché originel un quelconque châtiment, ce qui était votre affirmation de départ
Je ne vois pas et ne comprends pas où j'ai fait cette affirmation
Sauf erreur de ma part, si nous rembobinons, l’’origine de ce bout de fil était votre propos disant : « On peut donc voir la dureté de la condition humaine comme une expiation des péchés futurs, de la tendance inévitable au péché. » Je vous avais répondu que cela s’opposait à la miséricorde, et vous m’aviez répondu « Oui pour les péchés personnels, mais le péché originel peut être vu comme celui de l'humanité, une sorte de totalité des péchés personnels, enfants inclus, tous les temps inclus. C'est juste une interprétation possible. »
D’où ma dernière remarque…
ChristianK a écrit :
mar. 01 nov. 2022, 16:58
Je ne suis pas convaincu qu’il y ait besoin de foi pour comprendre que la mort à tout âge soit égale
Ce n'est pas absolument necessaire mais ca favorise grandement car la philo donne beaucoup moins de détails sur l'après mort, le salut etc
Vous avez raison. Ce qui me fait rebondir sur un point qui m’interpelle beaucoup : l’Eglise s’est beaucoup investie dans l’éducation en particulier des jeunes et donc leur formation. Malheureusement pour elle, cette « instruction donnée et reçue » s’est retourné contre elle à la longue et est une des causes actuelles de la perte de la foi. Même si l’Eglise agit par vertu et sans "donnant/donnant", cet investissement n’était pas qu’une « œuvre de miséricorde » (comme dans le domaine de la santé) , il contenait de façon directe de l’apostolat, et il y a quelque chose de contre-productif dans cette « ingratitude », mais surtout de pas très normal.
Vous avez une explication ? Un remède ?
L’école libre catholique, à force de se vouloir « ouverte », sans doute aussi de tiédeur et de compromissions, a échoué dans sa mission principale de servir de catéchèse, et sa mission secondaire s’est retournée contre elle. La « sagesse athée » s’est renforcée à son contact et en lui empruntant !
Alors qu’au contraire, la foi devrait se renforcer de tout ce qui contient une sagesse authentique…
ChristianK a écrit :
mar. 01 nov. 2022, 16:58
Les causes de tout changement ou mort dans la nature sont dues à des interactions (contacts) matérielles (y compris leur absence, comme mourir de faim). L'usure de nos corps vient essentiellement d'interactions-contacts
Certes, mais il me semble que ce n’est là qu’un point de départ pour dire autre chose, et je me demande encore quoi, ou je me trompe…. ?
ChristianK a écrit :
mar. 01 nov. 2022, 16:58
parce que Dieu ne peut pas se repentir
Exact, dit de cette facon, il ne peut changer d'idée. Mais je pense que ca ne s'applique pas en ce cas car si Dieu annihilait le monde ce ne serait pas un changement de volonté mais une manifestation de sa volonté inchangée de toute éternité, qui inclut d'un seul coup tous les changements crées par sa prescience. Donc il peut. Mais il ne peut faire de cercles carrés ou s'autoannihiler car il est un être existant nécessairement. Ce qui d'ailleurs rejoint votre point car un cercle carré ou une autoannihilation ne sont pas des perfections, au contraire, ils ne peuvent donc être voulus.
Je m’attendais à ce que vous me citiez le déluge, où l’écriture sainte dit bien qu’il "se repentit" – mais cela n’empêcha pas Dieu de préserver un « reste pour repartir », et se continua dans sa promesse de ne plus sévir ni donc vouloir céder à ce repentir, à plus forte raison plus radicalement. C’est donc manifester de sa part et clairement sa préférence pour le pardon, une façon de nous faire comprendre qu’on était allé trop loin et quelle était son attente.
Vous avez préféré aborder les choses sous l’angle philosophique, et votre thèse en théorie se tient, mais l’épisode du déluge la dément dans la pratique, comme s’il l’avait prévue : au cas où nous penserions comme vous, il s’est donné à lui-même nous comme témoin, pour nous rassurer par le contraire.

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par ChristianK » mer. 02 nov. 2022, 17:10

aintenant, vous semblez basculer dans un autre univers causal que celui du hasard, où ce dernier serait remplacé par le manque notamment de prévoyance mais ce peut-être d’a
Un accident n'est pas un manque de prévoyance car ce dernier est une ignorance vincible. La difference entre les 2 ignorances invincibles ne portent que pour leur objet: circonstances dans un cas, préceptes seconds ou éloignés de la loi naturelle dans l'autre.
D’où ma dernière remarque
Je viens de comprendre. J'ai été imprécis. Je voulais dire : le péché originel représente les péchés futurs, mais pas seulement, il a aussi sa réalité propre des origines.
Vous avez une explication ? Un remède ?
Oui très simple. Le mal vient soit de gaudium et spes soit d'une interprétation fautive de ce document, additionnée au biblisme catéchétique (dei verbum, l'écriture doit étre toute l'âme de la caté) ou à sa mauvaise interprétation (ambiguité).
Donc manque de fermeture (modérée) explicite sur le monde et manque de caté dogmatique. La superiorité catechetique fssp me semble très évidente (ils usent à peu prés du compendium de 2005). La conséquence: 20 fois plus de vocations (proportionnellement). La caté dogmatique est la solution, avec vigoureuse apologétique.
qu’un point de départ pour dire autre chose,
Oui. Pour suivre Leibniz, Dieu ne peut faire de montagnes sans vallées, et c'est pas contre sa toute puissance. Idem pour l'usure des vivants. Ici j'avais oublié une objection et je dois patiner un peu plus: dieu a la puissance, par les dons praeternaturels, de faire que Adam sans péché soit en quelque facon protégé de l'usure des contacts, alors je vais ajouter : Dieu est impuissant à ce que des péchés ne méritent pas punition, i.e. analogiquement à sauver des damnés. Et à sauver Adam des conséquence normales du péché.
Vous avez préféré aborder les choses sous l’angle philosophique, et votre thèse en théorie se tient, mais l’épisode du déluge la dément
C'est beaucoup plus de la théologie thomiste classique. L'histoire du déluge est largement imagée et utilise un symbolisme anthropomorphique, p.ex.Dieu ne se parle certainement pas, et encore moins en hébreux!

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par cmoi » jeu. 03 nov. 2022, 5:58

Merci pour vos réponses, intéressantes et qui clarifient je dirai pour ma part agréablement les choses.
Il ne reste plus que 2 points à poursuivre...

Je me disais bien que vous aviez en tête comme 2 "ignorances invincibles" différentes.
Pour l'une, je ne vois pas pourquoi vous la limitez aux préceptes seconds, enfin si, à cause de la loi naturelle, mais il arrive que des coutumes "locales" ou autre chose fassent qu'il faille l'étendre à tous...
Pour l'autre, j'aimerais que vous me définissiez un peu plus et mieux votre thèse, maintenant qu'elle est cernée, car elle me semble assez originale et je ne suis pas certain de bien l'avoir comprise, qu'elle soit bien une cause "d'impossibilité" de croire...

Pour ce qui concerne le déluge, votre argumentaire pourrait concerner bien d'autre passages et remettrait en question la valeur même de l'AT comme support de vérité et de connaissance de Dieu.
Je ne peux que rester sur ma position concernant le fait que Dieu nous a signifié à cette occasion que l'exception que vous faisiez (et j'ai toujours trouvé que St Thomas avait souvent des positions dites théologiques qui n'étaient en fait que philosophiques...) n'était pas pour lui une option depuis l'origine, même si l'occasion (le constat de la méchanceté des humains) lui fut donnée d'exprimer un dilemme (vite résolu !) que sa sagesse reconnut et qui se posa à elle lors de la création.


Heu, en fait, il y a quand même un troisième point. Je voudrais reformuler ce que vous dites sur le péché originel : pour vous, son "châtiment" serait comme celui de nos péchés personnels "anticipé" : est-ce bien cela ?
J'ai bien compris ce que vous disiez d'autre en ce qu'il avait de spécifique, mais c'est ce point que je trouve intéressant...
Parce qu'il pose la question des différences/ressemblances entre un châtiment et une "mesure conservatoire d'expiation" sans faire référence à purgatoire/enfer.

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par ChristianK » jeu. 03 nov. 2022, 15:11

cmoi a écrit :
jeu. 03 nov. 2022, 5:58

Je me disais bien que vous aviez en tête comme 2 "ignorances invincibles" différentes.
Pour l'une, je ne vois pas pourquoi vous la limitez aux préceptes seconds, enfin si, à cause de la loi naturelle, mais il arrive que des coutumes "locales" ou autre chose fassent qu'il faille l'étendre à tous...
Pour l'autre, j'aimerais que vous me définissiez un peu plus et mieux votre thèse, maintenant qu'elle est cernée, car elle me semble assez originale et je ne suis pas certain de bien l'avoir comprise, qu'elle soit bien une cause "d'impossibilité" de croire...
Il s'agissait de loi naturelle donc pas de croire au sens de la foi religieuse. Ensuite un precepte premier rèlève de l'évidence immédiate impossible à ignorer par la raison et absolument universel (équivalent de pas de cercle carré pour la raison theorique): il faut faire le bien et éviter le mal. Puis, pas loin, il faut conserver sa vie et chercher le bonheur (perfection) - les premiers éléments des constitutions reflètent vaguement des elements de la loi naturelle.
Tout ca est classique et n'a pas une once d'originalité. C'est dans tous les manuels de 1960... et à la fssp-fsspx...
Tout ca est dans l'excellent manuel
https://www.amazon.com/Right-Reason-Eth ... 0895556685
Pour ce qui concerne le déluge, votre argumentaire pourrait concerner bien d'autre passages et remettrait en question la valeur même de l'AT comme support de vérité et de connaissance de Dieu.
Je ne peux que rester sur ma position concernant le fait que Dieu nous a signifié à cette occasion que l'exception que vous faisiez (et j'ai toujours trouvé que St Thomas avait souvent des positions dites théologiques qui n'étaient en fait que philosophiques...) n'était pas pour lui une option depuis l'origine, même si l'occasion (le constat de la méchanceté des humains) lui fut donnée d'exprimer un dilemme (vite résolu !) que sa sagesse reconnut et qui se posa à elle lors de la création.
J'ai comme l'intuition que votre formation en ces domaines n'est pas catho. Je me trompe?
La position ci haut est hyperclassique sans originalité aucune. Et oui, st thomas est aussi philosophe, mais justement la théologie est la raison (donc largement la philo) comprenant la foi. Dieu est absolument immuable dans son jugement unique et compréhensif sur tout et le futur n'existe pas pour lui, il voit tout au présent , donc tout le langage biblique est analogique.

Heu, en fait, il y a quand même un troisième point. Je voudrais reformuler ce que vous dites sur le péché originel : pour vous, son "châtiment" serait comme celui de nos péchés personnels "anticipé" : est-ce bien cela ?
J'ai bien compris ce que vous disiez d'autre en ce qu'il avait de spécifique, mais c'est ce point que je trouve intéressant...
Parce qu'il pose la question des différences/ressemblances entre un châtiment et une "mesure conservatoire d'expiation" sans faire référence à purgatoire/enfer.
Oui, et le mal de peine n'est pas forcément dans tous les cas un châtiment: pour les justes, Job, c'est une épreuve, pour les pénitents c'est un chàtiment médicinal (pas une vengeance, ie.une dé-compense), pour les impénitent c'est un chàtiment vindicatif (une
vengeance au sens ancien et latin du terme, qui pour ainsi dire opère une "soustraction" de ce qui a été "volé" - cf le thème du rachat et de la dette dans la bible)

Pour plus de clarté je reviens sur la toute puissance et le supplice du dam. Comme pardonner un impénitent est comme un cercle carré et que la toute puissance n'a rien à voir avec les cercles carrés , Dieu est impuissant à éviter le supplice du dam au damné. En ce sens Dieu ne peut que condamner et là est sa toute puissance bien comprise.
On voit pourquoi un Dieu cucu liberateur qui libère librement des libertés à libérer est une terrible hérésie (des ans 70...)

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par cmoi » ven. 04 nov. 2022, 9:03

ChristianK a écrit :
jeu. 03 nov. 2022, 15:11
J'ai comme l'intuition que votre formation en ces domaines n'est pas catho. Je me trompe?
Grandement, oui. Pour employer une comparaison, le français qui devient polyglotte reste français pour autant, et c’est précisément sa maitrise du français qui l’aide à acquérir d’autre langue et surtout à relativiser les concepts d’une seule quelle qu’elle soit.
Je tiens à m’exprimer avec un langage simple ou de tous les jours accessible à tous et quand ce n’est pas possible, d’utiliser le vocabulaire « officiel » ou d’en présenter les limites et mon sens.

De votre côté, vous me semblez à l’opposé de cette démarche, bien que je ne sois pas parvenu à identifier votre « moule » (il n’est pas celui des tradis bien que vous sembliez de plus en plus en avoir l’appartenance) mais plus d’un autodidacte, en tout cas en théologie.
Vos citations de philosophes pourraient me faire penser que vous en êtes un, mais vos raisonnements et votre style elliptique, non, à moins que ce ne soit le fruit d’une certaine nonchalance par overdose ou d’un désir de sagesse plus que de philosophie.
De même, vous vous exprimez de façon fort elliptique, équivoque, sans assez de précision, ce qui oblige à ramer pour vous comprendre et ensuite seulement vous précisez ce qui n’avait rien d‘évident au départ. Vous semblez peu attentif à être vraiment compris et à éviter les équivoques.
C’est fatiguant de devoir vous obliger à être plus précis, et cela ne change rien à vos « patinages » de départ et qui se retrouvent à l’arrivée.

Ainsi, vous persistez à rattacher l’ignorance invincible à la loi et non à la foi. Et je ne suis en rien convaincu par vos dires ni votre renvoi à un livre qui n’ajoute rien à notre échange. Citer untel ou untel sans donner la pensée que vous voulez par-là exprimer n’est en effet ou en revanche pas d’un autodidacte (quoique...)mais peu pertinent et paresseux.
(Bref, j'ai autant de mal à vous cerner que vous la réciproque...)
Savez-vous d’ailleurs d’où provient l’expression « cercle carré » que vous employez je trouve trop et mal à propos ? (question de simple goût personnel, peut-être...)

Quand vous écrivez « justement la théologie est la raison (donc largement la philo) comprenant la foi » je ne suis pas d’accord. Cela s’appliquerait pourtant bien à St Thomas qui fait bien cet amalgame.
Par exemple, dans sa démonstration des preuves de l’existence de Dieu, il fait intervenir des postulats issus de la Bible donc de la Révélation. Par conséquent il sort de la raison, et ce n’est pas correct, ce n’est plus de la philo dont le but est de donner ces preuves par la seule raison, comme le dogme affirme que c’est possible, donc sans le secours de la bible. Il le fait bien ensuite me direz-vous, mais parce qu’il s’est inspiré d’Aristote qui le faisait déjà, et il n’aurait pas dû tout mélanger.
Aujourd’hui nous sommes plus rigoureux...
La foi donc la théologie doit prendre la Révélation telle qu’elle est, et chercher à la faire concorder avec la raison – (philo). Le débat concernant de savoir lequel doit primer sur l’autre est un faux débat puisque les 2 s’accordent par nécessité en Dieu. Mais il convient de rendre à chacune ce qui lui revient. Un résultat de philo qui ne concorderait pas avec la foi serait tout simplement erroné intrinsèquement. Mais comme nous sommes faibles il est plus sûr de partir de la théologie, je veux dire de la prendre pour référence car pris sous un autre angle, le naturel, le départ est plutôt à l'opposé, d'où la difficulté. Sauf qu’il y a théologie et théologie, et que si celle-ci est le fruit d’un amalgame vite arrivé, elle peut devenir erronée.

Ainsi ne pouvez-vous pas parler d’ignorance invincible quand il s‘agit de loi naturelle, c’est faire un amalgame et manquer de rigueur. Cela n’a rien de « classique » et si vous voulez patiner, encore faut-il ne pas le faire en plus sur/avec les mots.
Même en pensant par « orthodoxie » l’orthodoxie dans la doctrine catholique, comment peut-on écrire
ChristianK a écrit :
dim. 30 oct. 2022, 19:33
Une théorie assez répandue, certainement proche de l'orthodoxie,
sans le soupçon de générer une approximation préjudiciable à la vérité quand cette théorie est la doctrine même de l’Eglise et commune ?

Vous ne me répondez pas sur la question du déluge en disant que votre propos est hyperclassique, ce qu’il n’est pas. L’hypothèse concernant la faculté qu’aurait Dieu de nous renvoyer au néant est absurde en soi d’autant plus que ceux-là mêmes qui la formulent reconnaissent qu’elle est fausse et n’arrivera pas. Vous auriez pu me répondre que dans la bible, il s’agit seulement de la vie sur terre, cela pouvait s’argumenter, mais pas me parler de langage analogique – ce qui d’ailleurs sort des sens d’interprétation définis par l’exégèse.
En fait, vous bottez partout en touche… et pour « relancer » par une sorte de moule qui vous est propre (il semble que vous les aimiez, d’où votre question, pourtant le vôtre est rien moins qu’académique) issu d’un syncrétisme philosophico-théologique. Que Dieu ne se parle pas en Hébreux reste par exemple hors sujet.
Quand par exemple je relis, même après vos explications, ceci :
ChristianK a écrit :
dim. 30 oct. 2022, 1:46
Il faut pleine responsabilité pour le péché mortel, donc plein consentement et mûre délibération. L'état d'ignorance invincible excuse toujours.
Ma réponse à cela est encore et toujours : « non » !
  • Et non aussi à cela : « Excuser n'est pas dispenser, on doit toujours obéir à la loi naturelle. Mais l'ignorance de celle-ci excuse du péché » qui m’étonne grandement de la part d’un tradi que vous semblez être. Car il y a le péché d’ignorance, et c’est bien en son nom (ou en dépit) que ne seront ‘pas sauvés ceux sans baptême à moins de remplir certaines conditions rares et d’exception surtout pour un tradi (il suffirait de lire certains fils du forum pour en être convaincu). D’autant plus que par ailleurs, qui dit « loi naturelle » suppose et postule à la non-ignorance de cette loi par tous. Vous patinez sur tous les tableaux pour obtenir un résultat qui ne peut être juste rien que déjà par sa présentation.
    Et non encore à cela : « c'est l'ignorance des conséquences de l'acte qui le rend accidentel ». qui déjà est trop flou.
    Entendez-vous par conséquence le péché ? Alors toute faute en serait qu’accidentelle, déjà pour les ignorants, et pourquoi pas les croyants qui souvent connaissent mal le péché. Et cela nous mènera où ? Et que vouliez-vous dire par « excuse » : est-ce à dire qu’ils seront sauvés quand même ? Dans ce cas peu importe la « dispense » ou pas ! Vous parliez de patinage, mais plus on fait d’acrobaties plus elles doivent être rigoureuses dans l’exécution…
    Et si les conséquences ne sont pas le péché, la conclusion est la même : tout est accidentel, d’où la suspicion que ce terme ne soit qu’un moyen détourné de postuler à la miséricorde comme solution miraculeuse à tout – ce qui est la bête noire des tradis et l’objet de leur rancune à l’égard d ‘un certain progressisme-modernisme-etc. (heureusement vous n’employez pas ces termes ! Mais vous vous éloignez beaucoup de « leur » doctrine ou courant ! Et en cela je vous appelle un original…)
    Et donc enfin, « non » encore à « Un accident n'est pas un manque de prévoyance car ce dernier est une ignorance vincible » car vous avez alors complétement effacé et mis à l’envers le concept, le sens de ces 2 mots devient son opposé.
Je viens de »retraiter » un seul fil ou brin de ceux rassemblés dans la corde. Il y en avait trop...

Pas étonnant que vous ayez « perdu des fils », mais aussi cela vous permettait de cultiver un oxymore dont le paradoxe n’avait plus rien d’apparent et était bien réel et devenait sans justification.

Ainsi n’avez-vous toujours pas justifié votre affirmation selon laquelle « On peut donc voir la dureté de la condition humaine comme une expiation des péchés futurs, de la tendance inévitable au péché. » Vous auriez même presque fait le contraire par vos précisions.
Sur le fait que la mort était un mal, vous avez reconnu finalement que oui, que donc votre sens contraire était par trop restrictif et exceptionnel. Et quand vous rectifiez en écrivant que la mort est « un châtiment qui est un mélange de mal et de bien, c'est un mal de peine mais un bien moral. » , oui vous patinez. Car ce n’est un bien moral que si on prend en compte le péché, sans quoi il n’en serait pas un. Et il ne l’est que de façon restrictive et limitée, non prédominante. Votre objection « mais je le fais dans un contexte dialectique d'une objection qui supposait ou supposerait la vérité de la foi », ne « tient » pas, car la vérité cachée derrière cette supposition fait justement que la mort est le mal absolu de l’homme (relire encore Jean, chapitres 5 et 6, sur le sens à donner à ce mot de « mort »). Votre « dialectique » tombe dans l’erreur pure et simple, désolé.
Quand vous présentez vos affirmations comme le fruit de « juste une interprétation possible », vu que c’est une interprétation il faut la donner et d’entrée, sur quels critères, car sans quoi ce que vous dites serait en soi faux. Et ceux que vous avez donné ensuite, il m’a fallu vous les « arracher », mais loin de clarifier votre pensée ils l’ont éclatée.

Néanmoins tout cela n’est sans doute pas très important, une sorte de dilettantisme intellectuel. Que vous pensiez par exemple que Dieu puisse nous annihiler, après tout, si cela peut vous faire plaisir… Idem pour les conséquences du péché originel qui seraient (mais n’ajouteriez-vous pas vous-même ici « comme », prouvant ainsi que ce n’est qu’une vue ou exagération poétique : aussi pourquoi la justifier !) le châtiment de nos péchés futurs, mais cela me donne envie de reprendre alors (sans aucune méchanceté) votre propre propos et de dire que ce manque de prévoyance (quant aux conséquences logiques de vos affirmations) est en effet une forme d’ignorance invincible, sauf que je ne connais pas d’ignorant qui raisonne à ce point !
Vous continuerez je le devine à utiliser l’équivoque, à dire des choses fausses pour la part de vérité qu’elles contiennent et qui sera vraie. Peut-être est-ce une façon de faire réfléchir, mais j’en trouve le procédé bien trop de solitaire. Il est dommage que vous utilisiez l’ellipse aussi à cette fin, car elle a tant de charme et ce « massacre » littéraire me désole.
J’ai hésité à vous écrire « tout cela », ne voulant pas vous froisser, et j’ignore « ce que vous en ferez ». En dépit de cette analyse sur la forme, et un peu le fond, je trouve cela dommage car il y a dans le fond de votre pensée des choses intuitives intéressantes et qui, quoi que vous en disiez, me paraissent originales. Mais dans trop de confusion possible.

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par ChristianK » ven. 04 nov. 2022, 15:49

onchalance par overdose
Je tente de faire au plus court sur un forum
Quand vous écrivez « justement la théologie est la raison (donc largement la philo) comprenant la foi » je ne suis pas d’accord. Cela s’appliquerait pourtant bien à St Thomas qui fait bien cet amalgame.
Par exemple, dans sa démonstration des preuves de l’existence de Dieu, il fait intervenir des postulats issus de la Bible donc de la Révélation. Par conséquent il sort de la raison, et ce n’est pas correct, ce n’est plus de la philo dont le but est de donner ces preuves par la seule raison,
St thomas peut trouver une inspiration conceptuelle de la foi dans les 5 voies, mais elles sont philosophiques et aboutissent au Dieu des philosophes, c'est sans doute pourquoi il les appelle voies (vers les propriétés supplémentaires du Dieu biblique.
Il est évident que les théologies sont entremêlées de philo
L’hypothèse concernant la faculté qu’aurait Dieu de nous renvoyer au néant est absurde en soi
Ca ne contredirait pas sa toute puissance, s'il peut créer, il peut annihiler aprés un temps, ou suspendre son acte créateur.
D’autant plus que par ailleurs, qui dit « loi naturelle » suppose et postule à la non-ignorance de cette loi par tous.
Faux. On distingue les préceptes premiers et seconds , puis d'autres encore plus éloignés.
Entendez-vous par conséquence le péché
]

Non, la mort dans le cas d'un homicide
pourquoi pas les croyants qui souvent connaissent mal le péché.
Exactement. Et là ca depend de leur bonne foi, ignorance volontaire ou non
Et donc enfin, « non » encore à « Un accident n'est pas un manque de prévoyance car ce dernier est une ignorance vincible » car vous avez alors complétement effacé et mis à l’envers le concept, le sens de ces 2 mots devient son opposé.
Je ne comprends pas l'objection. Ce qui est une ignorance vincible est le manque de prévoyance (supposé volontaire, un defaut de vertu)

insi n’avez-vous toujours pas justifié votre affirmation selon laquelle « On peut donc voir la dureté de la condition humaine comme une expiation des péchés futurs,
Ce n'est qu'une hypothèse, une supposition explorable
Car ce n’est un bien moral que si on prend en compte le péché, sans quoi il n’en serait pas un.
Tout à fait
Et te. Votre objection « mais je le fais dans un contexte dialectique d'une objection qui supposait ou supposerait la vérité de la foi », ne « tient » pas, car la vérité cachée derrière cette supposition fait justement que la mort est le mal absolu de l’homme (relire encore Jean, chapitres 5 et 6, sur le sens à donner à ce mot de « mort »). Votre « dialectique » tombe dans l’erreur pure et simple, désolé.
je parlait de la fin de vie terrestre, pas de la mort spirituelle. La peine terrestre de la mort physique est un juste chatiment (donc un bien moral) usant d'un mal de peine. C'est distinct de la damnation. Mais je suis pas sur de bien comprendre votre objection.
Mais dans trop de confusion possible.
L'utilité d'un forum est d'ajouter des precisions quand c'est necessaire.


Ps. Fagothey, s.j., right and reason, 133-134
"Remote conclusions derived by a complicated process of reasoning...moral question as suicide...polygamy......in accord with st thomas language, call them secondary [precepts]...these precepts of the natural law can be invincibly unknown even by intelligent people..."
Ce bouquin vaut le détour, je ne sais s'il y a une traduction.

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par cmoi » sam. 05 nov. 2022, 10:30

Je vois que vous assumez pleinement votre mode d’intervention, alors il me reste à vous donner raison : dans le premier chapitre de Jean, il y a déjà une contradiction absolue entre le verset 13 qui nous dit que des hommes peuvent être engendrés par Dieu, et le verset 18 où Jésus seul est l’unique engendré. Or il se trouve que la plupart des traductions l’occultent par une périphrase « devenir enfant de Dieu ». Et il y en aurait maints autres exemples qui nous obligent à « ramer » parfois.
"L’histoire" du carré sans angle (et de musique sans le son, de l’image sans forme….), cela vient du verset 41 du Tao Te King, chef- d’œuvre de théologie apophatique. L’apophatique est à la théologie ce que l’ellipse est à la littérature : un sommet. Tout ce qui n’est pas dit est d’une précision extrême et qui peut être retrouvée, jusque dans ses amphibologies éventuelles. Le must c’est quand il s ‘agit d’un « silence habité ». Le principe des contradictions apparentes peut entrer en concurrence parfois, mais en fait plus souvent un plagiat.
Ca ne contredirait pas sa toute puissance, s'il peut créer, il peut annihiler aprés un temps, ou suspendre son acte créateur.
En effet, mais c’est bien là une vision purement intellectuelle. Cela même ne contredirait pas sa miséricorde, si on la voit sous un certain angle. Mais cela la et Le contredit dans Son acte créateur et Sa Révélation, dans Sa sagesse.

Je maintiens que la loi naturelle est connue de tous, car il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle là encore, mais d’une appréhension directement vivante et mise en œuvre par la conscience, laquelle tâtonne et notre raison aussi pour l’appréhender, et à cause de cela et de la concupiscence, nous nous trompons parfois dans ce que nous tenons pour elle, pour sa vérité, mais elle quand même connue, c 'est nous qui la déformons en n'écoutant pas et ne vivant pas dans la vérité de notre être. ("Connais-toi toi-même" disaient les philosophes...)
Je ne comprends pas l'objection. Ce qui est une ignorance vincible est le manque de prévoyance (supposé volontaire, un defaut de vertu)
Vous dites : le manque de prévoyance est ignorance invincible. Or qu’est le manque de prévoyance ? Un manque de vertu. Ainsi justifiez-vous la non-adhésion à la Révélation, l’impossibilité d’acquérir la foi, par l’impossibilité d’acquérir ou une défaillance de vertu.
Etes-vous sûr de vouloir aller sur cette voie ?
Sur laquelle on pourra découvrir que le péché n’existe pas quand il n’est pas possible de l’éviter, sans quoi notre Créateur ne serait plus parfait et nous demanderait l’impossible.
Certes, qu’il soit impossible à l’homme d’être saint et d’atteindre à la perfection sans la grâce, est une vérité de foi. Mais prétendre que Dieu nous demanderait quelque chose d’impossible, n’est plus « raisonnable » et contraire à ce qu’il Est.
Comme je l’écrivais il y a peu sur le forum, je renie cette expression d’ignorance invincible car celui qui ignore n’a rien à vaincre de cet ordre.
Mais il y a d’autres embûches. Car vous le (le pékin) rendez responsable de son ignorance, donc coupable, alors que ce concept a pour but de l’excuser (dont j’attends toujours le sens que vous y donnez : celui d’un salut possible ?
.
je parlait de la fin de vie terrestre, pas de la mort spirituelle. La peine terrestre de la mort physique est un juste chatiment (donc un bien moral) usant d'un mal de peine. C'est distinct de la damnation. Mais je suis pas sur de bien comprendre votre objection.
C’est pourtant simple : je repars de la mort telle que Jésus en parle dans les chapitres 5 et 6 de l’évangile de Jean. Lui ne fait pas cette ou ces distinctions que vous faites : celui qui ne croira pas en lui connaîtra la mort et il ne le ressuscitera pas, les autres ne « connaîtront même pas la mort. » (bien qu’ils la connaitront, nous le savons maintenant que nous y sommes (sauf ceux qui vivront la parousie), mais ce n’est plus qu’une apparence, une coquille vide, elle a été vaincue.
La mort est un mystère, pour les contemporains de Jésus, ils ne savaient rien de l’après et, concrètement, nous n’en savons pas davantage. Donc son discours a toujours son sens. La damnation ce n’est qu’une extrapolation de la mort, le sens premier c’est un néant (vous devriez aimer !) et il est à la fois physique et spirituel, plus spirituel que physique puisque sa cause est spirituelle. Bref, vous ne subornez pas dans le bon sens… Nous sommes en théologie, pas en philo, là, puisque nous parlons/vous parlez de « châtiment divin » etc. valeurs qui n’existent pas en philo.
Eh oui, encore certes histoire d’amalgame !

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par Bibracte » sam. 05 nov. 2022, 10:43

Bonjour feufollet,

Je me permets d'intervenir concernant votre remarque sur Mt 14 verset 28 :

"Vous avez entendu ce que je vous ai dit : je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi".

Saint Augustin donne l'explication suivante :

"C'est en tant qu'il n'était pas égal au Père, que le Fils devait aller à son Père, d'où il devait revenir juger les vivants et les morts. Mais en tant qu'il est égal à celui qui l'a engendré, il ne se sépare jamais de son Père, mais il est tout entier avec lui en tout lieu en vertu de cette divinité qu'aucun lieu ne peut limiter. Aussi le Fils de Dieu, égal à son Père dans la forme de Dieu (car il s'est anéanti lui-même sans perdre la forme de Dieu, mais en prenant la forme de serviteur Ph 2), est plus grand que lui-même, puisque la forme et la nature de Dieu qu'il n'a point perdues, sont plus grandes que la forme et la nature de serviteur qu'il a prises. A ne considérer que cette forme de serviteur, le Fils de Dieu est inférieur, non-seulement au Père, mais à l'Esprit saint; sous ce rapport Jésus-Christ enfant était inférieur à ses parents, puisqu'il leur était soumis dans son enfance, comme l'Évangile nous l'apprend ( Lc 2). Reconnaissons donc en Jésus-Christ deux natures, la nature divine, qui le fait égal au Père, et la nature humaine, qui le rend inférieur au Père. Or, ces deux natures ne font point deux Christs, mais un seul Christ; de sorte qu'il n'y a pas en Dieu quaternité, mais trinité. Or, Notre-Seigneur dit: «Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais à mon Père». Félicitons, en effet, la nature humaine, de ce que le Fils unique de Dieu a daigné la prendre pour la placer dans les cieux, au sein de l'immortalité, de ce que la terre a été élevée si haut, et de ce que la poussière, devenue incorruptible, s'est assise à la droite le Dieu le Père. Qui ne se réjouirait, s'il aime Jésus-Christ, qui n'applaudirait de voir sa nature revêtue de l'immortalité dans la personne du Christ, et d'espérer obtenir lui-même un jour cette immortalité par les mérites de Jésus-Christ ?"
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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par cmoi » sam. 05 nov. 2022, 13:51

ChristianK a écrit :
ven. 04 nov. 2022, 15:49
Je ne comprends pas l'objection. Ce qui est une ignorance vincible est le manque de prévoyance (supposé volontaire, un defaut de vertu)
L'intervention de Bibracte m'a fait revenir, nous relire et comprendre qu'ici, j'avais lu "invincible" et non vincible, du coup nous serions d'accord...
Je propose que nous rendions à ce fil son cours normal et fluide, car nous en sommes à des discussions tournant autour de l'harmonisation des définitions et des méthodes, ou qui sinon sont devenues "hors sujet".

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par ChristianK » sam. 05 nov. 2022, 16:19

Oui je m'en étais apercu. Avant de continuer, je reviens sur une question plus haut, qui n'avait aucune intention malicieuse et que je ne considérais pas du tout comme une objection: votre formation est elle de tradition réformée?

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par Fée Violine » sam. 05 nov. 2022, 23:02

Christian, cmoi vous a déjà dit que vous vous trompiez en supposant que sa formation n'était pas catholique. Comment donc serait-elle protestante ?

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par ChristianK » dim. 06 nov. 2022, 0:26

Oui mais des nuances suivaient qui semblaient impliquer quelque chose d'autre en supplément ou à coté.

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par cmoi » dim. 06 nov. 2022, 5:33

ChristianK a écrit :
dim. 06 nov. 2022, 0:26
Oui mais des nuances suivaient qui semblaient impliquer quelque chose d'autre en supplément ou à coté.
Pouvez-vous préciser, car il m‘intéresse de comprendre votre supposition. Pourquoi ne mentionnez-vous pas quelles nuances et ce qu’elles impliquent pour vous, cela ferait gagner du temps !
ChristianK a écrit :
sam. 05 nov. 2022, 16:19
Avant de continuer, je reviens sur une question plus haut, qui n'avait aucune intention malicieuse et que je ne considérais pas du tout comme une objection: votre formation est elle de tradition réformée?
Je comprends bien que vous n’êtes pas dans le jugement et je l’avais déjà pressenti, mais vous êtes un peu dans la dissimulation tandis que je suis toujours « cartes sur table », ce qui visiblement en gêne beaucoup.
Je ne suis pas davantage que vous dans le jugement et toujours dans l’empathie. Néanmoins franc.
Quand par exemple vous écrivez : «Ce n'est qu'une hypothèse, une supposition explorable », pourquoi ne l’explorez-vous pas quand je vous y invite depuis le début ? Vous n’avez pas retenu mon objection qui la rendait fausse (car cette hypothèse utilise l’éternité de Dieu, et le fait que tous nos temps lui soient au/un présent, pour offenser sa miséricorde : si je le dis ici « crûment », ce n’est pas pour vous offenser) et vous avez eu raison : mon but n’était pas de vous « claquer » et je me suis réjouis que vous l’ayez (je crois) compris, mais de vous inviter à préciser votre intuition qui contient selon moi quelque chose de juste mais mal placé – mais peut-être pas.
En tout cas vous sortez-là des enseignements habituels, et vouloir y chercher des références, pour moi ou vous, est inapproprié. SI je vous ai interrogé c’est que j’ai en effet des raisons ou capacités de pouvoir par mes travaux discuter avec vous de ce qui, à la base de votre propos, et si vous en effacez ce en quoi il n’est pas correct dans sa formulation, pourrait être pertinent et intéressant.
Au lieu de vous expliquer, et d’explorer, vous m’avez donné des explications qui sortaient du propos et que j’ai recadré, vous ne saviez plus où vous en étiez ! Avouez que pour moi c’est désespérant : pas de dialogue « vrai ».

Oui, je pourrais vous dire en quoi je trouve quelque chose de vrai dans cette intuition vôtre. Par le passé je le faisais sur ce forum.
Et je me suis aperçu que mes interlocuteurs, soit s’en servaient pour me reprocher de ne pas être « dans les clous » (parce qu’ils venaient de comprendre que c’était leur cas) ce qui m’obligeait à de longues démonstrations du contraire, pour simplement ne pas paraître les avoir selon eux « agressés », soit ils adoptaient ce que je disais et se l’appropriaient indûment, soit ils n’avaient rien à dire et leur « intuition » avait été simplement « fausse » sans autre idée de suite.
Alors maintenant, j’attends de voir avant de donner en partage… J’ai compris la parole sur les perles et les pourceaux (et je ne vous tiens pas pour tel, sinon je ne vous ferai pas cette confidence).

Concernant la mort, je vous ai donné la réponse théologique qui fait qu’elle est le contraire d’un bien. Maintenant d’un point de vue philosophique, elle ne saurait être un bien (ni « un mal de peine » !) puisque la vie ici-bas est le seul bien précieux qui soit, et la mort en signe la fin. Elle est un mal, point - ou alors, la tenant comme faisant partie du cycle naturel, elle est neutre, voire en cela un bien, mais ce n'est pas par stoïcisme, plutôt par une vision chamanique, "new âge" (avec la réincarnation derrière), initiatique et qui souvent reste floue mais à connotation religieuse, voire matérialiste (pour "faire concurrence" à une religion au hasard chrétienne !).
Ce n’est que par un mauvais amalgame qu’on peut parvenir à penser que la mort est un bien, en lui donnant une signification « mystique » détournée. Mais je conçois très bien que certains amalgames puissent avoir une valeur opportuniste pour signifier certaines choses qui sont vraies, je ne suis pas obtus.
Je cherche autant que vous me semble-t-il, à toujours comprendre « en bien » la pensée des autres, mais il y a une nécessité de cohérence à respecter qui oblige parfois à dire les choses d’une certaine manière et non d’une autre.
La manière est très importante, peu importe les mots choisis et de quelle « école » ils proviennent, je m’adapte.

Je me permets toutefois d’observer une certaine paranoïa dans les milieux tradis. Etant minoritaires, ce serait à eux de savoir adopter le langage des autres (je dis bien et seulement le langage) pour y exprimer leurs idées. Or ils font tout le contraire et s’enferment. A l’inverse, bien des « conciliaires » sont capables d’adopter le leur, pas tous car certains non ou y ont renoncé à cause de la connotation que les tradis y donnent, refusant d’y introduire des subtilités depuis acquises (car leur langage est « ancien ») par la théologie.
Tout cela est fort triste…

Concernant le sujet du péché et de l’ignorance invincible, il est possible qu’à un moment là aussi j’ai mal compris votre réponse – je suis tellement habitué à "recevoir" des propos agressifs ou "de mauvaise foi" ! Pardonnez-moi…
Je vais donc clarifier ce qui m’a troublé dans ce que vous me sembliez écrire dans vos explications/réponses ultérieures. Il m’a semblé que vous n’auriez pas été d’accord si j’avais écrit : "un péché est un péché indépendamment de ses conséquences, qui peuvent être bonnes, mauvaises, imprévues, et même mal envisagées, que cela n’y change rien. On ne pèche pas parce qu’on a mal estimé les conséquences de son acte. Ce qui est vrai, c’est qu’une erreur peut avoir des conséquence mauvaises et plus graves qu’un péché. Une mauvaise estimation de ces conséquences ne relève pas de l’ignorance invincible pour autant".

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par ChristianK » dim. 06 nov. 2022, 16:55

Pouvez-vous préciser, car il m‘intéresse de comprendre votre supposition. Pourquoi ne mentionnez-vous pas quelles nuances et ce qu’elles impliquent pour vous, cela ferait gagner du temps !
Je l 'ai fait, j'ai parlé de tradition reformee, mais c'est seulement une curiosité sans grande importance, j'accepte totalement votre réticence à y donner suite et retire ma question. Je vais simplement lire vos autres interventions sur le forum
pas de dialogue « vrai »

Pas du tout surprenant sur de pareils sujets. Les échanges servent à lever des malentendus et ca peut être long
t
Je vais donc clarifier
Je suis 100% d'accord. La mauvaise estimation circonstatielle à elle seule n'est pas l'ignorance invincible, mais elle peut l'être, si le caractère mauvais de l'estimation étAit vraiment involontaire et ne relevant pas d'un vice de négligence. Celui qui a pris toutes les précautions necessaires et a néanmoins tué un homme est en état d'ignorance invincible.
Concernant la mort, je vous ai donné la réponse théologique qui fait qu’elle est le contraire d’un bien. Maintenant d’un point de vue philosophique, elle ne saurait ê
Un mal de peine (la prison, privation de liberté) est un bien à un autre point de vue, il est mérité donc accomplit la justice (bien). Idem pour la mort vue comme châtiment juste du péché, dans le scénario
En effet, mais c’est bien là une vision purement intellectuelle. Cela même ne contredirait pas sa miséricorde, si on la voit sous un certain angle. Mais cela la et Le contredit dans Son acte créateur et Sa Révélation, dans Sa sagesse.
Exact. On peut certainement défendre que par révélation, de facto, il n'y aura pas d'annihilation de rien. Mais ce n'était pas mon point, qui parlait de toute puissance
Je maintiens que la loi naturelle est connue de tous, car il ne s’agit pas d’une connaissance intellectuelle là encore, mais d’une appréhension directement vivante et mise en œuvre par la conscience, laquelle tâtonne et notre raison aussi pour l’appréhender, et à cause de cela et de la concupiscence, nous nous trompons parfois dans ce que nous tenons pour elle, pour sa vérité, mais elle quand même connue, c 'est nous qui la déformons en n'écoutant pas et
Je ne comprends pas comment comment on tout à la fois connaitre et se tromper.
Merveille des merveilles : tout le monde peut télécharger LE p. Fagothey

https://www.pdfdrive.com/right-and-reas ... 65860.html

Et comme il dit mieux que moi je le cite
"
Levels in the Knowledge of Natural Law.—A more precise discrimination of these
principles is called for. The more general the principles are the more impossible it is for them to
be unknown, whereas the more particular and determinate they become the more possibility there
is for ignorance and deception. We may distinguish:
(1)The first moral principle
(2)Common general principles or moral axioms
(3)Reasoned conclusions
(4)Particular applications .....

...

3. There are remote conclusions derived by a complicated process of reasoning. This does
not mean that there is anything doubtful about these conclusions; the conclusion is certain and
the logic perfect, but the reasoning is long and involved as in a difficult theorem in geometry.
Untrained minds cannot follow it and even trained minds can become sidetracked through
confusion or prejudice. Such moral questions as suicide, mercy-killing, duelling, divorce,
polygamy, contraception are examples in point. Some modern writers call these the tertiary
precepts of the natural law; others, more in accord with St. Thomas' language, call them
secondary; to avoid confusion we shall simply call them remote conclusions.
These precepts of the natural law can be invincibly unknown even by intelligent people
living in a cultivated moral atmosphere. Error on these remote conclusions is due to the same
sources as error in general. Moral education is obtained by the same faculties as other kinds of
education. Since even educated people can be mistaken in other fields, in science, history, and
politics, they can likewise be mistaken in moral matters when the argumentation becomes
difficult and contradictory conclusions seem equally plausible. This possibilty is what makes a
scientific study of ethics so important for a fully educated man.
"
celui qui ne croira pas en lui connaîtra la mort et il ne le ressuscitera pas, les autres ne « connaîtront même pas la mort. »
Mais ca n'empêche pas que tous les hommes meurent, eg. Ceux nés en 1800.

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Re: Pourquoi je ne suis plus chrétien

Message non lu par cmoi » lun. 07 nov. 2022, 6:52

ChristianK a écrit :
dim. 06 nov. 2022, 16:55
Pas du tout surprenant sur de pareils sujets. Les échanges servent à lever des malentendus et ca peut être long
Je vais donc clarifier
Vous avez raison, et merci…
Je suis 100% d'accord. La mauvaise estimation circonstatielle à elle seule n'est pas l'ignorance invincible, mais elle peut l'être, si le caractère mauvais de l'estimation étAit vraiment involontaire et ne relevant pas d'un vice de négligence. Celui qui a pris toutes les précautions necessaires et a néanmoins tué un homme est en état d'ignorance invincible.
A mon tour alors d’être d’accord, même si je dirai plutôt qu’il était en légitime défense (car la condition d'ignorance invincible n'est pas égale à celle de pécheur impénitent ou excusé, vu vos écrits antérieurs je pense que vous serez au moins à moitié d'accord).
En suivant un de vos liens, je suis tombé sur un propos sur la « pleine conscience ». Or c’était précisément ce que j’avais en tête pour poursuivre selon ce que j’imaginais de votre réponse. Je vais donc "rebondir" ainsi...
De fait, le péché est péché au regard de l’instant présent seulement. Considérer ses conséquences c’est entrer dans une volonté d’acquisition (et de mise en pratique) de sagesse qui suppose des instants sans nécessité d’action au cours desquels on se sera forgé cette vertu par l’expérience acquise et notre réflexion. Mais elle est toujours incomplète et peut nous tromper dans l’estimation du présent. Vivre pleinement l’instant présent c’est la pleine conscience, et je dirai en langage chrétien un « état de foi », la foi s’opposant au péché. Cet état suffit à nous éviter le péché, et si on compte sur notre sagesse on s‘affaiblit. Beaucoup ont une foi intellectuelle et qui fait fi de cet « état de foi » dont on parle peu, on préfère parler d’actes de foi, mais qui sont volatils et erratiques. Or un bouddhiste qui vit cette pleine conscience (caractéristique de cette religion) est à mon sens plus proche de la vraie foi, et je peux mieux « entrer en communion » avec lui (qui ignore le nom de Jésus, mais pratique "à sa mesure" son enseignement) qu’avec un chrétien qui dit des « mon Seigneur à moi » mais ne pratique pas son enseignement. Du moins vit d’une façon qui le met en danger de pécher à tout instant – parce qu’il compte sur « sa »sagesse pour l’éviter.

Un mal de peine (la prison, privation de liberté) est un bien à un autre point de vue, il est mérité donc accomplit la justice (bien). Idem pour la mort vue comme châtiment juste du péché, dans le scénario
Oui, bien sûr. Mais notre litige vient juste par rapport au risque d’amalgame. Certes, la morale donc la justice fait partie aussi de la philo, mais sans Dieu qui fixera ce qu’est la loi naturelle pour déterminer ce qui est bien et ce qui est mal ? Et sans lui, qui tranchera avec vérité et sans abus entre la sanction et l’indulgence ? Il faut donc essayer soit de prendre un point de vue neutre et extérieur (philo) soit repartir de la Révélation.

Si on part de la philo, alors il faut tenir la vérité du point de vue de la vie de chacun et de son libre arbitre. La mort alors (la prison c'est pareil), même si c'est par une juste condamnation, reste un mal. Car c'est une privation de vie (ou de liberté), et si on ajoute le point de vue chrétien cela le prive de la possibilité d'un repentir choisi.
Que vaut une condamnation si elle n'est pas reconnue juste (le serait-elle) par celui qui la reçoit et subit ? Elle satisfait une justice arbitraire et théorique, mais satisfait-elle Dieu ?
Exact. On peut certainement défendre que par révélation, de facto, il n'y aura pas d'annihilation de rien. Mais ce n'était pas mon point, qui parlait de toute puissance
Du point de vu strict de la Toute-Puissance je vous accorde raison. Mais pourquoi adopter un point de vue qui ne peut qu’être intellectuel ! quel intérêt y trouvez-vous ?
Je ne comprends pas comment comment on peut tout à la fois connaitre et se tromper.
Parce que ce n’est pas une connaissance intellectuelle, et même si cela l’était, il y aurait la réflexion de St Paul sur ce qu’il fait et qui n’est pas ce qu’il veut faire et ce qu’il ne fait pas etc. qui vous répondrait…
the conclusion is certain and the logic perfect, but the reasoning is long and involved as in a difficult theorem in geometry.
Je comprends que ce livre vous apporte aujourd’hui des lumières et c’est fort bien et ainsi progressons-nous tous. Mais n’oubliez pas que ni St Thomas ni personne n’est la vérité sinon Jésus, qu’il y a toujours encore d’autres lumières et d’autres progressions (méthodes, classifications, etc.)
celui qui ne croira pas en lui connaîtra la mort et il ne le ressuscitera pas, les autres ne « connaîtront même pas la mort. »
Mais ca n'empêche pas que tous les hommes meurent, eg. Ceux nés en 1800.
En effet, mais c’est la parole (certes réajustée pour les besoins de notre conversation, mais pas trahie) du Christ et il le savait. Pour provocante qu’elle soit peut-être, elle prend et tient la mort dans sa réalité spirituelle et refuse d’en voir la conséquence physique telle que nous la voyons venir. Il nous oblige à entrer dans Sa vision de La réalité : n’est-ce pas cela aussi la foi ?

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