New age et catholicisme

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Philon » lun. 07 sept. 2020, 18:03

Merci Apatride
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Suliko
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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Suliko » lun. 07 sept. 2020, 23:44

Mes tantes bretonnes, mes grands'mères, de ferventes mères de familles nombreuses catholiques, auraient eu devant "Cycloshow" les cheveux qui se dressent sur la tête. Ma première réaction quand on m'en a parlé a été de penser "mais le cycle ne peut pas être un show..." Et pour cause. Rien n'est naturellement plus secret que le cycle. Les mères le savent toutes et toutes savent expliquer depuis la nuit des temps aux filles ce que les filles doivent savoir. Rien que le fait de parler de cycle en groupe avec des gens que l'on ne connait pas force à une familiarité artificielle et met à mal nos barrières naturelles, la limite entre sphère privée/sphère sociale...donc la pudeur.
Bonjour Philon,

Il faut tout de même avouer que le simple fait que Cycloshow soit destiné uniquement à un public féminin est déjà très louable, sachant qu'en classe, les cours d'éducation sexuelle sont mixtes, ce qui peut être gênant.
Je ne suis pas non plus totalement convaincue que nos ancêtres savaient vraiment bien expliquer certaines réalités de la vie à leurs enfants, et surtout à leurs filles. Trop souvent, sous prétexte de pureté, on ne les informait pas du tout. Je ne sais pas si vous avez lu "Mon journal de sage-femme" de Lisbeth Burger ? L'auteur était une Autrichienne catholique qui a exercé son métier à la fin du XIXe et au début du XXe siècles. A la base couturière, c'est son curé qui lui a proposé, à 29 ans, de se former pour devenir sage-femme pour leur village. Et bien, lorsqu'elle a commencé à suivre ses cours, elle ne savait pas d'où venaient les enfants ! Restée célibataire, on ne lui avait jamais expliqué... (Je précise que c'est un livre écrit par une pieuse catholique et dans une perspective de foi.)
Je sais bien sûr que toutes les femmes n'étaient pas laissées dans une telle ignorance, voire se renseignaient avec les moyens du bord, mais il n'empêche qu'il y a pas mal d'anecdotes dans la littérature du XIX et même d'avant sur le manque d'informations que l'on donnait aux jeunes filles sous prétexte qu'elles devaient rester pures... Je pense notamment à "Une vie" de Maupassant. Et comme parallèlement, on laissait trop souvent nettement plus de "libertés" aux jeunes hommes (ce qui, à mon sens, n'était vraiment pas juste et pas chrétien !), cela donnait parfois des mariages qui étaient loin d'être l'idéal...
Bon, à présent, on se trouve dans une société où non seulement le niveau de moralité sexuelle des hommes ne s'est pas amélioré, loin de là, mais où le niveau des femmes a également vertigineusement baissé (on tombe de plus haut, il me semble) ! Nivellement par le bas, en quelque sorte. Qui plus est, la pornographie est malheureusement omniprésente, et même des enfants catholiques de milieux dits préservés en font les frais de plus en plus jeunes. Quant à l'opinion publique, son maître-mot sur la question est : consentement. Ce serait, paraît-il, la seule chose essentiel dans ce domaine...
Bref, face à une réalité aussi peu reluisante, les Cycloshow et compagnie me semblent assez bénins, d'autant plus qu'ils ne sont pas obligatoires (contrairement aux cours de l'éducation nationale).
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Philon » mar. 08 sept. 2020, 9:09

Chère Suliko,
ce sont des observations pertinentes et des objections qui viennent à l'esprit de bien des parents quand on voit de quoi est faite l'éducation sexuelle à l'école ( avec le gender...).
Mais je dirais alors qu'au pays des aveugles les borgnes sont rois.
Quand on fait faire trois pas en avant ( éducation sexuelle à l'école, mixte, genderiste, choquante)
et que Cycloshow fait un pas en arrière en modérant la chose ( éducation non mixte, moins choquante, adaptée en apparence aux milieux catholiques)
cela fait faire en réalité deux pas en avant quand même.

Il y a belle lurette que nous n'en sommes plus aux conditions du XIXème siècle, début XXème pour ce qui est des informations. Aujourd'hui tout le monde est informé, et depuis les années 50, voire même avant elles. Cela remonte à la création des Plannings par Margareth Sanger qui du reste professait dans les années 30 des convictions eugénistes.
Pour les ignorants il y a internet. Le fait d'aller dans un groupe va vous influencer par une idéologie, celle du responsable.

Je maintiens donc ma position critique : parler du cycle dans un groupe d'inconnues et informer sur le corps et son fonctionnement, cela relève d'une approche de la sexualité qui a commencé avec le mouvement général de "libération sexuelle" et le planning familial ainsi que le woman's lib américain ( l'idée de groupe vient de là), mouvement "libérateur"financé, rappelons-le, par les Rockefeller. Une approche désacralisante et qui enlève à la femme son vrai pouvoir pour le mettre sous le contrôle de la médecine et de l'état. C'est la mise en place générale en Occident du libéralisme sexuel.
la question du côté international reste ouverte et incite à la prudence.
Quid de la formation des animatrices ? Ils ne le disent pas
Enfin rappelons que toutes ces campagnes d'infos, obligatoires ou non, ont à l'origine pour but de banaliser une approche contraceptive de la sexualité : on doit apprendre comment cela fonctionne afin de pouvoir "choisir sa sexualité", "être le sujet" de sa sexualité. Même si on préconise une méthode de limitation des naissances autorisée par l'Eglise, celle du calendrier ou du thermomètre digital. On est dans une approche individualiste. La relation à l'autre y est subordonnée aux besoins du MOI. Il y a une volonté de détruire les liens traditionnels, dont la famille, évidente.
Ils ne le disent pas ouvertement dans Cycloshow, c'est ce qui fait son ambiguité . D'un côté Cycloshow semble adapté aux catholiques, de l'autre on remarque qu'il véhicule une idée de la femme et de la sexualité en conformité avec les changements modernes. Or ces changements, uniformément présentés comme des "progrès", libèrent la femme du lien familial pour la mettre au service du marché et éclipsent la fonction paternelle.
Je dirais que Cycloshow est catholique sans l'être, qu'il reprend la structure de pratiques incompatibles avec la foi catholique.
Lénine disait qu'en tenant la femme ( en la faisant changer) on tenait la société. C'est par de petites touches progressives que cela se fait avec efficacité. On avance l'éducation sexuelle à l'école ou le porno d'internet ...afin de conseiller Cycloshow qui est , en comparaison, moins "anticatholique" mais qui n'est pas pour autant conforme à la tradition catholique.
Pour informer ses filles, rien ne vaut une mère catholique dans l'intimité de la famille.
Son exemple, sa pudeur, le secret, sa modestie, tout ce qu'elle dira sur le mariage chrétien, la mère peut aussi faire lire à sa fille dès 15 ans "Casti Connubi" du pape Pie XI.

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Fleur de Lys » mar. 08 sept. 2020, 9:25

non seulement le niveau de moralité sexuelle des hommes ne s'est pas amélioré, loin de là, mais où le niveau des femmes a également vertigineusement baissé
J’espère seulement qu’une fois tombée bien bas la société écœurée se relèvera...
N’y a-t-il paradoxalement à ce trop plein de sexualité médiatique une vague de « no sex »?

Si je n’interprète pas de travers - connaissant très mal ce sujet - le New Âge me semble laisser beaucoup de liberté à son adepte (puisque la Nature est ‘Divin’ et donc que l´Homme est ´Divin’) alors que le Christianisme pose un cadre.
Mais on le constate, la jeunesse sans limite se perd dans des excès. L’Homme n’a-t-il pas naturellement besoin de limites pour s’obliger à modérer ses passions/pulsions?

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Milla » mar. 08 sept. 2020, 10:00

Bonjour Philon,

connaitre l'historique d'un mouvement, la philosophie qui l'a inspiré, les valeurs auxquelles il se réfère... c'est effectivement important. On peut avoir des surprises. Je ne sais pas ce qu'il en est pour les parcours CLER, Alpha et le CycloShow.
Je souscris totalement aux propos de Suliko... si bien que je n'ai rien à ajouter !
Dire que Dieu se détourne des méchants revient à dire que le soleil se cache des aveugles.
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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Fée Violine » mar. 08 sept. 2020, 14:06

le manque d'informations que l'on donnait aux jeunes filles sous prétexte qu'elles devaient rester pures.
Tout à fait. D'après ce que j'ai lu, jusqu'à une époque assez récente, la seule information donnée à une jeune fille, c'est que le jour de son mariage sa mère lui disait : Ton mari va faire des choses bizarres mais laisse-toi faire !
Franchement, traiter le CLER de new age, c'est n'importe quoi !!!

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Philon » mar. 08 sept. 2020, 17:54

Le Cler n'est pas du new age. Cependant il en est infiltré.
Il y a un excellent article sur ce sujet qui parle du Cler, dans le site "SOS discernement ( "le nouvel age a pénétré l'Eglise catholique" , Bertrand Chaudet) . Mentionnons également Etienne Couvert dans "La Gnose universelle"qui met en garde contre ces infiltrations new age dans les sphères catholiques.
Je le signale, avec pour argument principal que le New age ne peut pas être compatible avec la foi catholique étant donné qu'il est un héritier de la gnose, qu'il est panthéiste et qu'il rend un culte à l'Homme et à son potentiel (voire à la prospérité financière, étant utilisé en entreprise). Il infiltre bel et bien l'Eglise catholique et bien des prêtres et évêques se laissent convaincre et lui ouvrent leurs portes. L'enneagramme y a ainsi ses entrées [Merci d'éviter les accusations personnelles sans référence suffisante]
Ajoutons que nous ne sommes pas devant l'alternative "ignorance du XIXème siècle versus Cycloshow", ce serait réducteur et inexact. Comme je l'ai dit, avec les surinformations actuelles et X tonnes de publications à ce sujet, les mères sont bien informées et peuvent en parler à leur fille à l'âge qui convient bien sûr, sans l'emmener dans un groupe avec une animatrice dont on ignore le type de formation, l'idéologie qu'elle véhicule....Cycloshow n'est donc absolument pas indispensable comme ce qu'il essaie de nous le faire croire, en s'appuyant sur une rhétorique féministe...il n'est pas une vraie solution en face de ce qui se passe à l'école et de la vulgarité à laquelle sont confronté de nombreux jeunes.
J'ajoute que l'information sexuelle imposée aux jeunes, souvent avant même que leur curiosité soit éveillée, me met mal à l'aise et semble plus procéder d'un besoin des adultes d'informer, de se mêler , d'imposer des standards, que de questions venant des enfants.
Le pédiatre Aldo Naouri déconseille de faire de l'"éducation sexuelle". Il pense que cela se conquiert et que les jeunes la découvrent par eux-mêmes sans que les adultes se mêlent de leur imposer leurs désir de les voir "autonomes". Au chapitre sur l'éducation sexuelle dans "Eduquer ses enfants, une urgence aujourd'hui", il répond à la question sur l'info sexuelle : rien. "Il n'y en aura pas".
C'est une prise de position qui vaut la peine qu'on s'y arrête et qu'on se demande si au fond il n'a pas raison. Durant des siècles il n'y en avait effectivement pas...et nos ancêtres n' étaient sans doute pas plus malheureux que nous. C'est nous qui leur paraîtrions ignorants peut-être dans bien des domaines...l'engagement, le sens des responsabilités, le sens du devoir, l'humilité, la modestie, l'obéissance...je trouve que c'est là qu'il y aurait urgence éducative.

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Suliko » mar. 08 sept. 2020, 18:36

Bonjour Philon,
Il y a belle lurette que nous n'en sommes plus aux conditions du XIXème siècle, début XXème pour ce qui est des informations.
Je sais bien, mais je voulais juste un peu nuancer un certain idéalisme sur notre passé plus ou moins récent. Je ne fais pas non plus de mes propos une généralité, car je sais que mes grands-mères n'ont pas été tenues dans l'ignorance avant leur mariage. Cependant, lorsque je lis certaines anecdotes d'autrefois à ce sujet, je ne peux m'empêcher de penser à la Très Sainte Vierge, qui avait 14-15 ans lorsqu'elle rendit visite à sa tante Elisabeth pour l'aider à mettre au monde son enfant et à s'en occuper. Elle n'en était pas moins pure que ces jeunes filles de jadis que l'on tenait dans une stricte ignorance. Au contraire, elle était parfaitement pure ! D'ailleurs, c'était l'argument principal du curé pour convaincre la mère de Lisbeth Burger de permettre à sa fille de devenir sage-femme.
Pour les ignorants il y a internet.
Mais internet, ce n'est pas terrible ! C'est même ce qui peut être le plus douteux entre les mains d'enfants ou d'adolescents. C'est d'ailleurs ce qui m'effraie le plus à notre époque : en quelques clics, il est possible d'accéder à des images ou à des vidéos extrêmement impudiques. Et comment faire pour éviter que cela n'arrive à ses enfants ? Cela m'inquiéterait bien plus que Cycloshow ou d'autres formations de ce type...
Enfin rappelons que toutes ces campagnes d'infos, obligatoires ou non, ont à l'origine pour but de banaliser une approche contraceptive de la sexualité : on doit apprendre comment cela fonctionne afin de pouvoir "choisir sa sexualité", "être le sujet" de sa sexualité. Même si on préconise une méthode de limitation des naissances autorisée par l'Eglise, celle du calendrier ou du thermomètre digital. On est dans une approche individualiste.
Sur ce point, je peux difficilement vous donner tort. Néanmoins, quand on sait à quel point la contraception hormonale est généralisée chez les baptisés, son refus par le Cycloshow ou d'autres formations catholiques est déjà en soi une chose positive.
Mais je précise que je parle de manière relativement abstraite, n'ayant jamais assisté à des séances de ce type. Et il est vrai que le message de certains formateurs en milieux catholiques peut être finalement plus ambigu qu'espéré. Je pense notamment à Thérèse Hargot, dont le discours ne me semble dans le fond pas profondément catholique.
Son exemple, sa pudeur, le secret, sa modestie, tout ce qu'elle dira sur le mariage chrétien, la mère peut aussi faire lire à sa fille dès 15 ans "Casti Connubi" du pape Pie XI.
Oui, cette encyclique est très bonne, mais ce n'est pas elle qui informera une jeune fille sur tout ce qu'elle doit savoir, loin de là. Ce n'est d'ailleurs pas son but.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Philon » mer. 09 sept. 2020, 8:28

Merci de vos réponses approfondies chère Suliko. :)

Je ne pense pas que ce soit idéaliser notre passé récent que de s'interroger sur les changements récents. Nos sociétés subissent beaucoup de choses qui vont dans le sens de la déchristianisation, ce qui ne peut laisser indifférent en sachant que par le passé la France était profondément catholique. Ma question est donc de comprendre comment cela a pu se faire, sous quelles influences, de faire le lien avec l'aspect économique et la finance apatride , le mondialisme....
Le discours officiel, lui, ( enseigné à l'école) a tendance à diaboliser le passé :diable: et à en critiquer de nombreux aspects , que l'on continue de combattre comme si c'étaient des urgences( exemple la supposée "ignorance" sexuelle des jeunes et des parents). Notre attention est alors détournée de problèmes bien contemporains.

Bien sûr je ne recommande pas internet pour l'information des jeunes car il y a le danger du porno, c'est pas génial. Ce que je voulais dire c'est que l'information sexuelle pullule dans nos sociétés hypermédiatisées "libérées". Est-ce à dire que nous sommes en "progrès"?

Je pense que le principal, le plus important, c'est d'abord d'être éduquée à être une épouse chrétienne. Pour ce qui concerne le corps, l'aspect biologique, la maman peut donner toutes les infos, je le répète. Pourquoi ne pas faire confiance à la mère? Pourquoi faudrait-il mettre tout cela au grand jour sous la tutelle d'une organisation internationale qui est loin d'être neutre ?

Et puis, la nature fait bien les choses, l'ignorance éventuelle se rattrape et se corrige. Dans une société chrétienne où l'on respecte la Volonté divine, une jeune fille relativement ignorante au mariage tombe enceinte mariée, elle ne pratique pas la sexualité "libre". Elle "sait" plus ou moins que , quand on est mariée, on a des enfants. Elle a déjà accepté, donc, d'accueillir la vie.

La maman de Sainte Thérèse de Lisieux etait dans une ignorance totale sur la façon dont on fait les enfants. Mariée, instruite par son époux à ce sujet, elle a eu au début très peur et a refusé tout rapport. Son époux Louis Martin aimait profondément Zélie et l'a respectée car il ne voulait pas la heurter. Le confesseur de Zélie Martin l'a peu à peu amenée à sortir de cette abstinence et à ne plus avoir peur, à se donner à son époux. Finalement le couple Martin a eu une descendance nombreuse, et illustre, cinq filles religieuses ! Cela montre que malgré une certaine naiveté, une ignorance féminine ( qui était le signe de la pureté)cela se surmontait avec la patience, au sein du couple. Il vaut mieux que ce soit avec l'homme que l'on aime, que l'on a librement choisi, avec qui l'on va vivre toute sa vie, on a donc le temps pour s'apprivoiser.

Quand on sait aujourd'hui comment font les jeunes ( encouragés par l'éducation nationale),et cela est implicitement acquiescé par ces campagnes d'information, on peut se demander si notre époque représente vraiment un progrès. La journaliste Gabrielle Cluzel dans "Adieu Simone" ( un essai critiquant le féminisme) évoque les "premières fois" des jeunes filles d'aujourd'hui, avec un petit ami provisoire dans une chambre de bonne, une "initiation" considérée comme une expérience et qui est totalement déritualisée, ce n'est pas forcément plus beau . Elle parle de sexualité féminine " bradée". En effet donner son corps, son intimité, ce n'est pas rien, ce n'est ni un jeu, ni un sport.

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Suliko » mer. 09 sept. 2020, 20:56

Merci de vos réponses approfondies chère Suliko. :)
De rien et merci à vous aussi.
Le discours officiel, lui, ( enseigné à l'école) a tendance à diaboliser le passé.
C'est vrai, et ce n'est pas mon cas. Je considère que d'un point de vue religieux et moral, il n'y a pas de quoi être fier de notre époque contemporaine. Je me permettais juste de pointer du doigt certains aspects de notre passé plus ou moins récent qui me semblaient problématiques, tout en reconnaissant que l'institution du mariage n'y était évidemment pas aussi malmenée qu'aujourd'hui, loin de là.
Je pense que le principal, le plus important, c'est d'abord d'être éduquée à être une épouse chrétienne. Pour ce qui concerne le corps, l'aspect biologique, la maman peut donner toutes les infos, je le répète. Pourquoi ne pas faire confiance à la mère? Pourquoi faudrait-il mettre tout cela au grand jour sous la tutelle d'une organisation internationale qui est loin d'être neutre ?
Sur le fond, je suis d'accord, et je pense que les mères d'aujourd'hui auront moins tendance à esquiver les sujets délicats qu'autrefois, ce qui n'est pas une mauvaise chose. Mais vous devriez aussi parler de l'éducation des garçons, parce que je ne vois pas au nom de quoi une jeune mariée devrait rester chaste et pas son époux... Je ne comprends pas pourquoi autrefois, on mettait tant l'accent sur le comportement des femmes et si peu sur celui des hommes. Comme le dit bien Lisbeth Burger dans son livre, à son époque, pour une jeune fille, un unique faux pas pouvait avoir des conséquences dramatiques pour toute la vie, tandis que pour un jeune homme, ce n'était pas si grave (on avait alors des expressions du type "Il faut que jeunesse passe...").
une ignorance féminine ( qui était le signe de la pureté)
Mon long message précédent avait justement pour but de réfuter un tel jugement ! Je ne connaissais pas cette anecdote sur Zélie Martin (d'où la tenez-vous ? J'avais toujours cru que les époux avaient d'abord commencé par vivre volontairement dans la continence, puis en avaient été dissuadés par leur curé.), mais il est clair qu'elle n'aurait pas été moins pure en étant moins ignorante. Et surtout, tous les époux n'étaient pas des Louis Martin ! Et ce que je voulais souligner, c'est qu'ils n'étaient pas autant incités à être des Louis Martin qu'on incitait les jeunes filles à être des Zélie Martin, ce qui donnait lieu à une asymétrie dommageable.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Trinité » mer. 09 sept. 2020, 23:54

Suliko a écrit :
mer. 09 sept. 2020, 20:56
Je ne comprends pas pourquoi autrefois, on mettait tant l'accent sur le comportement des femmes et si peu sur celui des hommes. Comme le dit bien Lisbeth Burger dans son livre, à son époque, pour une jeune fille, un unique faux pas pouvait avoir des conséquences dramatiques pour toute la vie, tandis que pour un jeune homme, ce n'était pas si grave (on avait alors des expressions du type "Il faut que jeunesse passe...").

Bonsoir Suliko,

De ce côté là , cela n'a pas tellement changé...l'homme est toujours aussi libre de "'gambader" à droite ou à gauche, sans qu'il lui soit fait beaucoup de reproches...
On dit "c'est un cavaleur" point final...
C'est uniquement le comportement de la femme qui a (évolué...) noter que je le mets entre parenthèses...
Il faut avouer ,comme vous le dites, que pour la pauvre jeune fille , commettant un unique faux pas, les conséquences pouvaient êtres dramatiques. Lorsqu'il s'agissait notamment d'une grossesse , la régularisation n'était le plus souvent pas faite...et comme il n'y avait pas de moyens de contraception, cela arrivait fréquemment! ;)

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Philon » jeu. 10 sept. 2020, 9:15

Bonjour à tous
et merci de vos réponses.
( on dévie un peu du sujet mais cela ne me fait rien car ce sont des réflexions intéressantes et "mitoyennes" du sujet ).
Le livre sur la famille Martin est un vieux livre de Stéphane-Joseph Piat paru en 1945, "Histoire d'une famille, le foyer où s'épanouit Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus". Je l'ai trouvé sur un site de vente de vieux livres d'occasion il y a 4 ou 5 ans, il n'est pas réédité ( peut-être qu'il le sera ?)

Oui effectivement c'est parfois même bien vu qu'un homme soit "cavaleur" mais est-ce que l'Eglise encourageaient les jeunes gens à "jeter leur gourme?" Je ne crois pas...l'idéal de chasteté valait pour les deux, non ? Sociétalement si on permettait plus aux garçons qu'aux filles c'était que, en l'absence de contraceptifs autres que les calendriers ( dans "Germinal" de Zola, une jeune ouvrière mineuse répond à son amoureux qu'elle "viendra chez lui la semaine où les enfants ne poussent pas")la conséquence naturelle c'était....une grossesse, un enfant ! Autrement dit il ne fallait pas plaisanter avec ça. Pour l'homme, pas de conséquences, pas de preuves que c'est bien lui le père ( on n'avait pas de recherche médicale de la paternité). Une grosse différence mais qui est naturelle, en somme ce n'est pas une injustice au sens humain, c'est une dissymétrie naturelle.
Les contraceptifs ne sont pas naturels mais artificiels( et non sans risques).

On n'a vu souvent que le côté "injuste", "moins de droits" pour la femme. Mais si la nature l'a faite avec un ventre fécond, c'est une logique assez naturelle de faire plus attention et c'est ce qui produit la pudeur.
Je ne sais plus qui a dit que le don de la femme en amour est supérieur à celui de l'homme. En amour elle donne son corps, elle engage tout son être, et la conséquence de l'acte sexuel, c'est à elle de la porter ( 9 mois de grossesse, accouchement douloureux souvent, vingt ans de soins et d'éducation). Son pouvoir naturel est plus grand, elle porte en amour une charge plus lourde. PLus de responsabilités, du fait de ce pouvoir naturel d'enfanter, donc plus de contraintes. L'homme portait par rééquilibrage plus de contraintes sociales et professionnelles, nourrir la famille, diriger, etc. C'est très contraignant aussi. Une éducation des garçons doit réapprendre à accepter contraintes et responsabilités. La "libération sexuelle" a beaucoup déresponsabilisé les hommes au plan des relations amoureuses, ce qui fait le malheur des femmes. Tous ne sont pas irresponsables , je parle de la tendance générale, bien sûr, à laquelle certains ont le grand courage de résister.

Je doute qu'on arrive à l'égalité dans ce domaine de l'amour ! Ce serait compliqué, fastidieux. Comment ferait-on ? Les contraceptifs permettraient de vivre une sexualité plus insouciante...mais la contrainte demeure pour les femmes de prendre ses pilules, d'aller chez le médecin. La nature féminine ne change pas "comme ça" avec des méthodes médicales. Elle vit la sexualité en mode féminin : elle s'attache plus, elle est amoureuse quand elle se donne.L'homme peut facilement "faire l'amour" sans attachement affectif ni désir de s'engager.

La femme s'adapte mal à la sexualité ludique et insouciante car au fond sa nature recherche la stabilité, la famille, le mariage et se plie mal à ces modernes contorsions. L'homme veut d'abord profiter de sa liberté étant jeune ( ou moins jeune). Dans les cabinets des psys il y a deux patients sur trois qui sont des patientes, ce n'est peut-être pas par hasard : la sexualité" libérée", le monde du travail obligatoire et impitoyable, l'indépendance ordonnée( ce qui est un paradoxe), la solitude, les rencontres passagères ne rendent pas les femmes heureuses. Et pourtant il est difficile d'aller à contre courant de nos jours où la jeune fille n'a plus de raisons de dire "non, pas avant le mariage"....puisqu'il y a la pilule !
Quand elle n'avait pas de contraceptif, elle était "bien obligée" de dire non et le garçon "bien obligé" de l'épouser ou de laisser tomber...la fermeté féminine suscitait le respect et obligeait à choisir, donc à se maitriser. La femme vertueuse provoquait l'admiration. Et cette vertu était dans sa nature, dans son intérêt. Aujourd'hui pour provoquer l'admiration, il faut se masculiniser ( au travail, dans le couple...et même physiquement avec le sport).

Sans doute les sociétés d'avant les années 60 ( environ) furent plus contraignantes et plus sévères avec les filles. Mais elles étaient plus respectueuses de leur nature et plus protectrices. On ne leur demandait pas de gagner leur vie, de se battre seule pour y arriver, à la seule force de leur combativité ( au mépris de la sensibilité) , d'avoir une série d'"expériences" sexuelles et de "mariages à l'essai" ( avec les drames des ruptures qui aboutissent aux TS et au cabinet du psy) pour ensuite mener une double journée en laissant les enfants à la crèche et en confiant son intérieur à une employée de maison en turn over...et finir répudiée passé la quarantaine pour une plus jeune qu'elle !
Gabrielle Cluzel avait dit dans cet essai ("Adieu Simone") qu'il valait mieux être à la place de Madame Chirac ( trompée mais jamais répudiée) qu'à celle de Madame Trierweiller ( éjectée pour les beaux yeux de Julie Gayet) : je suis entièrement d'accord avec elle! :oui: :oui: :oui:

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Trinité » jeu. 10 sept. 2020, 12:22

Bonjour Philion,

Très beau constat que je cautionne , dans l'ensemble !

Cependant , vous dites:

" Elle vit la sexualité en mode féminin : elle s'attache plus, elle est amoureuse quand elle se donne."

J'ai connu dans ma vie des femmes (modernes...)qui ne fonctionnaient pas du tout comme cela :) ...mais il est vrai que c'est représentatif de la nature féminine ...en général...

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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Suliko » jeu. 10 sept. 2020, 13:03

Bonjour Trinité,
C'est uniquement le comportement de la femme qui a (évolué...)
Ce n'est pourtant pas ce que j'ai écrit. Le comportement des hommes aussi a bien changé, mais moins que celui des femmes, qui tombent de plus haut. Autrefois, en terre catholique, il n'était pas envisageable de vivre en concubinage, même pour un homme. Et quitter sa femme pour une plus jeune aurait fait scandale (d'ailleurs, dans pas mal d'endroits, le divorce n'était pas encore légalisé).

Philon,

Merci pour la référence sur le couple Martin. Il faudrait que je me renseigne, car je n'avais effectivement jamais entendu parler d'une telle version.
Concernant la possibilité pour les hommes de refuser les conséquences de leurs actes en cas de paternité hors mariage, il faut tout de même mentionner que la législation n'a pas partout été la même. Le code napoléonien était dur pour les femmes sur cette question, mais d'autres coutumes l'étaient moins et obligeaient l'homme marié à pourvoir aux besoins des enfants qu'il aurait eu hors mariage.
Néanmoins, je vous parlais moins des conséquences matérielles d'une grossesse hors mariage que de son aspect moral. Grossesse ou pas, un tel acte demeure un péché grave. Or, si la société fermait globalement les yeux lorsqu'il était commis par un homme, c'est qu'au fond, elle considérait que c'était un péché moins grave pour l'homme que pour la femme. Saint Augustin, dans un de ses écrits, sermonnait un homme marié qui considérait qu'il pouvait se permettre l'adultère en sa qualité d'homme, tandis que pour sa femme, un tel comportement était inenvisageable et aurait été durement réprimé. Le saint lui expliquait qu'au contraire, il se devrait d'être d'autant plus irréprochable qu'il était le chef de famille et donc un exemple pour son épouse. J'ai l'impression que le message de l'Eglise n'a que moyennement été écouté...(Il me semble que le monde paysan était plus préservé que le reste de la société, mais je me trompe peut-être. Lorsque l'on vit dans un village où plus ou moins tout le monde se connait, on peut sans doute moins se permettre de sortir des clous.)
Pour finir avec un peu d'optimisme, il faut savoir qu'une grossesse hors mariage ne signifiait pas forcément une vie misérable (rejet familial, prostitution, pauvreté, célibat forcé) ou un avortement clandestin. J'ai des exemples en tête où les choses ont fini par bien tourner pour les femmes concernées. (Mais aujourd'hui, on aime bien insister sur les cas dramatiques.)
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Philon
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Re: New age et catholicisme

Message non lu par Philon » ven. 11 sept. 2020, 8:55

Merci chère Suliko pour ces précisions.
Saint Augustin avait raison car au plan moral c'est un péché très grave pour un père de famille qui ne donne pas de bon exemple à ses enfants et qui offense Dieu et son épouse. Comme chef de famille il doit donner l'exemple.
Le péché d'Adam a été très grave car c'était lui le premier homme, le père de l'humanité et il se devait donc de donner l'exemple.
Si les humains n'ont pas beaucoup écouté ce qu'enseigne l'Eglise à ce sujet c'est peut-être que l'adultère masculin est "sans risque" concrets pour l'homme? L'adultère féminin comportait ( avant notre ère) un gros risque de grossesse...et le mari aurait donc à élever l'enfant d'un autre père. C'est peut-être pour cela que l'on considérait l'adultère comme plus grave chez la femme ? Ou encore parce que la nature féminine est différente de la nature masculine et que l'homme commet souvent des adultères par attraction physique sans engager son coeur ? Tandis que la femme se donne en entier ( corps et âme) ?
Le même pédiatre Aldo Naouri dans un essai "Adultères" parle des conséquences sur la génération à venir : il dit en substance que tout adultère, toute tentation même d'adultère ( platonique) a des conséquences désastreuses sur toute la famille et surtout les enfants.

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