Thurar a écrit : ↑jeu. 30 juil. 2020, 10:31
L'Eglise a toujours enseigné que les enfants morts sans Baptême allaient dans les limbes, c'est une vérité de foi sur laquelle on ne peut pas revenir. Du moins, c'est ce que j'ai appris.
Bien sûr les petits enfants ne souffrent pas les peines de l'enfer car ils ne peuvent pas commettre de péché grave avant l'âge de raison. Dans les limbes ils jouissent d'un bonheur naturel et sont seulement privés de la vision béatifique.
L'Eglise ne dit pas que l'enfer n'est pas un lieu, elle dit "je ne sais pas", ce qu'elle sait c'est que c 'est un état.
Un ''état'' ? C'est-à-dire ? L'Eglise dit que nous serons ressuscités en chair et en os avant d'être jugés. D'après St Thomas (mais je ne suis pas expert du sujet donc corrigez-moi si je me trompe) le paradis est un lieu bien réel, probablement situé en Orient.
J’apprécie fort le ton d’humilité que vous avez adopté et qui mérite une réponse (vous êtes le champion des post « annulés, visibles ou non !)
Je vais essayer de me servir de mots pour expliquer cette idée d’état plutôt que de lieu.
En Dieu sont tous les espaces, y compris l’absence d’espace : il EST.
Nous avons été créés à son image et ressemblance, donc cela est aussi vrai pour nous mais nous en avons perdu conscience (à cause du péché mais peut-être pas que…) Vrai en cela que nous sommes aussi notre propre lieu par notre identité, et cela avant de rien percevoir ou quelque chose de l’extérieur. Un lieu où le reste, ce qui n’est pas nous, n’est pas !
L’idée bouddhiste du monde phénoménal, la philosophie quand elle chipote sur les notions de sensations/perception/différentiation du monde extérieur (nous ne connaissons jamais que nous-mêmes, et encore !) en complète l’idée,
Dès l’instant où il existe un petit quelque chose de physique/matériel, surgit l’idée d’un lieu, qui jusque là n’était pas nécessaire. Or (là, c’est mon interprétation, donc non exhaustif mais éclairant) cette apparition suppose l’idée d’épreuve.
Ainsi, l’épreuve des anges eut-elle « lieu »… ailleurs que dans le paradis, dans un autre « lieu ». Même s’il n’y en avait pas un, c’est devenu nécessaire d’en avoir le concept –aussi l’idée qu’une créature n’est pas unique, mais déjà il y avait Dieu et cela n’empêchait pas…
Sinon il n’y a d’autre lieu que ceux de l’existence, d’essences libres créées par Dieu…et qui n’obligent pas à ce qu’il y ait un lieu, donc commun, sinon un lien forcément de nature pour nous dite « télépathique ».
Vous allez m’objecter comme Suliko l’a fait observer que nous avons un corps physique, mais nos corps glorieux répondront à des conditions différentes d’existence et... il n’y aura plus d’épreuve.
D’une certaine façon très extrémiste et qui va vous embrouiller, si l’enfer est un lieu, cela pose la question de savoir s’il pourrait encore y avoir une rédemption pour ceux qui y sont.
Il n’est pas affirmé encore que ce ne soient pas des lieux (purgatoire/enfer) mais que cette idée et cette notion ne correspondent pas bien à ce que nous pourrions nous en représenter, moins bien que si nous considérons que ce sont des états, du fait de la façon dont les énergies de Dieu nous y traversent. Car parler de « colère » ou de « justice » de Dieu est encore abusif pour exprimer ce que ces énergies seront pour nous à leur contact, Je pense que ce sont les mêmes énergies qui sont au paradis, sauf que la réaction en quelque sorte « chimique » de la rencontre est différente du fait de ce que sera notre âme.
Car en Dieu, il ne peut y avoir là une énergie et là une autre : tout ce qu’ll est, Est en tout. Colère, joie, amour, justice, etc. Tout est en un ! C’est nous qui les filtrons différemment et qui ne pouvons pas tout en « retenir » ou capter, et qui le faisons selon ce que nous sommes et cela peut entraîner une atroce brûlure ou … nous rendre lumineux à en être aveuglant !.
Ceci étant écrit pour vous aider à « conceptualiser ».
Sinon, en toute bonhomie : l’église n’a pas « toujours » enseigné les limbes, ce sont des théologiens (je vous fais grâce du rappel érudit) qui en ont « conçu » l’existence à partir d’une réflexion portant sur des postulats de l’époque qui sont aujourd’hui quelque peu ébréchés et remis en cause par plus d’approfondissement. Leur idée n’est pas absolument rejetée, mais l’Eglise considère maintenant, après en avoir adopté cette conséquence comme étant la plus judicieuse, qu’il est possible et plus probable que cela soit plus compliqué à comprendre et « conceptualiser », bref différent.
Elle ne « revient » pas sur quelque chose (sur quoi les écritures ni la tradition jusqu’alors ne disaient rien), elle l’a approfondi et cela en change le résultat…
Si être traditionaliste (vous l’êtes je crois) c’est défendre la messe de St Pie V, refuser le laxisme liturgique ou le relâchement des moeurs, etc cela n’a rien à y voir. Mais si c’est se crisper sur ce qui avait été conceptualisé pour refuser ce qui a été depuis retenu et développé dans le temps à l’égard de et dans l’amour croissant du Christ pour son Eglise, quand cela remet un peu en question ce qu’on en avait pu conclure et déduire avant, alors cela devrait porter un autre nom !
Vous êtes jeune, alors… réfléchissez !