Bonjour Gerardh,
Merci pour votre réflexion qui est un condensé de vos convictions protestantes qui donne l’occasion de mettre de repréciser la foi catholique.
gerardh a écrit : ↑mar. 20 août 2019, 10:22
Quelques remarques, les moins "protestantes" possibles :
Personne ne vous demande dans ce forum de limiter vos opinions protestantes, mais seulement d’éviter les accusations gratuites contre l’Église.
gerardh a écrit : ↑mar. 20 août 2019, 10:22
L'Eglise catholique n'a vraiment commencé qu'avec le pape Grégoire le Grand. Auparavant la chrétienté était un ensemble plus ou moins innommé, même si le mot de catholique existait dans le sens d'universel.
Voilà le genre d’affirmation particulièrement incompatible avec la foi catholique autant qu’avec la réalité historique.
L’Église «
est » catholique (ce qui signifie «
universelle »). Elle n’a pas commencé avec le Pape Grégoire le Grand, ni un autre, mais avec le Christ et dès la Pentecôte.
Et cette Église, fondée par le Christ sur la foi de Pierre et la succession ininterrompue des apôtres, est une réalité, un corps visible, aussi incarné que le Christ lui-même. Sans cesse, le corps du Christ qu’est l’Église est préservé du Malin et gardé dans la communion avec le successeur de Pierre.
Il y demeure pleinement présent, de manière visible pour tous les hommes, et l’essentiel de la foi y est gardé infailliblement. Terrible perte que celle de penser qu'il n'y aurait pas "un" corps visible mais que des assemblées d'individus dans une Église visible par Dieu seul. Seulement une église invisible sans corps terrestre sauf d'innombrables membres dispersés. Quel serait ce corps du Christ avec une main en Afrique et un pied en Amérique ?
Le refus protestant de croire que le Christ a réellement institué une église visible, malgré tous les pécheurs qui la composent, a pour effet dramatique que, comme pour Ève dans le jardin d’Eden, chaque protestant doit chercher en lui-même, dans sa propre compréhension, ce que Dieu «
a réellement dit » (Gn 3, 1). N'oubliez jamais que c'est Satan qui invite à chercher par soi-même et en soi-même ce que la Parole de Dieu a "
réellement dit". Résultat : mille interprétations différentes et un profond relativisme qui a divisé les protestants eux-mêmes en d’innombrables confessions différentes et souvent contradictoires.
Depuis le jardin d’Eden, rien n’a changé sur ce point : celui qui veut s’emparer individuellement de la connaissance (manger son fruit et l’intérioriser en lui-même, comme l’ont fait Adam et Ève) oublie qu’il n’y a pas de vraie connaissance sans la communion. Ce n’est que dans une communion d’amour, comme celle du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, qu’une connaissance véritable est possible, que la vie de Dieu peut être partagée.
L’Église a été fondée pour que chacun de nous puisse communier au corps du Christ sans se retrouver seul. La succession apostolique nous protège de cette folie de croire que nous pouvons connaître la vérité en la cherchant en nous-mêmes. Nous avons besoin, comme du pain, de la trouver dans une communion d’amour avec le successeur de Pierre.
Cette succession et l’organisation de l’Église ont certes mûri tout au long de l’histoire. Comme pour beaucoup de dogmes, l’intelligence de la foi a augmenté au fil de l’histoire, mais la papauté n’a pas été davantage inventée que le Canon des Écritures ou la Trinité.
gerardh a écrit : ↑mar. 20 août 2019, 10:22
Il y a eu beaucoup plus de morts protestants que de morts catholiques. En tout cas il convient de réprouver sans ambiguïté les protestants qui ont fait mourir des catholiques ou autres.
Tout cela relève aussi en partie de considérations politiques, comme le cujus regno ejus religio, qu'il convient aussi de réprouver, la foi étant une affaire personnelle.
Non, la foi n’est pas qu’une affaire personnelle, bien au contraire. Dès l’origine, il n’est pas bon que l’homme soit seul.
Tout n’est que communion et amour. Non, le Christ n’a pas laissé une Bible dans laquelle chacun pourrait trouver «
la » vérité. La vérité ne se trouve que dans une communion d’amour avec d’autres dont chacun n’est pas le «
seul » juge. L’Église, rassemblée de manière visible autour du successeur de Pierre, est le corps du Christ qui nous rassemble dans l’amour et la communion. Elle n’est pas un simple rassemblement d’individus séparés cherchant chacun la vérité de manière individuelle en lisant sa Bible, prisonnier de ses propres interprétations.
gerardh a écrit : ↑mar. 20 août 2019, 10:22
On ne peut que reconnaître que l'Eglise catholique a longtemps interdit la lecture de la Bible, tout au moins pour les fidèles, et en a même éventuellement poursuivi les lecteurs. En plus les versions étaient en latin, inaccessible pour le peuple, voire même pour certains ecclésiastiques de base. Ce n'est pas une fausse information de dire que cela a cessé en 1907 à l'initiative du Vatican. Bien sur cette lecture resterait plus ou moins encadrée par des directeurs de conscience.
Ici encore, vous interprétez l’histoire de votre point de vue en considérant que chacun se sauve «
seul » par sa propre foi («
sola fide ») en sa propre compréhension de l’Écriture («
sola scriptura »).
L’Église veillera toujours à éviter que l’intelligence de la foi soit comprise comme une interprétation particulière individuelle. Il n’y a de connaissance de Dieu que dans et par l’amour. Par grâce et avec d’autres, et non seul. Comment pourrait-on pleinement comprendre sans communion au corps du Christ qu'est l'Église qu'il a fondée sur Pierre et les apôtres ?
gerardh a écrit : ↑mar. 20 août 2019, 10:22
L'autorité de l'Eglise catholique relève du Pape, selon une interprétation de Matthieu 16. L'autorité des protestants, malgré leurs faiblesses et leurs imperfections, relève de la Bible et du Saint Esprit.
Voilà, une fois encore, la même illusion. L’autorité des protestants ne relève pas réellement de la Bible car «
la » Bible, sans l'Église, n’est qu’un livre que chaque lecture individuelle (ou dans des petits groupes séparés) peut interpréter de mille manières. Suivre la Bible, sans la communion de l’Église instituée par le Christ, ce n’est hélas que suivre ses propres interprétations.
gerardh a écrit : ↑mar. 20 août 2019, 10:22
C'est chaque chrétien qui doit pouvoir pardonner 70 fois 7 fois, et ce directement, sans intermédiaires.
Certes. Mais, dans la communion de l’Église, le sacrement du pardon, institué par le Christ, permet de ne pas accueillir ce pardon uniquement en soi-même et par soi-même, mais d’un autre, dans la communion d’amour de l’Église.