Gérard,
j'ai fini d'étudier votre longue et intéressante contribution sur le baptême, concaténation de divers textes issus de Bibliquest. Toutes mes excuses, je m'étais focalisé sur mes propres recherches, et avait oublié de finir ce travail.
Le texte présente de nombreuses redites, je n'y répondrai donc pas point à point (ce serait inutile).
Avant d'entrer dans les détails, je tiens à dire que ce qui m'étonne, et qui probablement est cause de nos difficultés à nous comprendre, et l'utilisation qui est faite du mot "baptême" : les auteurs de ces textes ne l'emploient que pour désigner l'ablution d'eau. Ce n'est pas du tout l'usage catholique, qui dans le mot "baptême" comprend non seulement le signe, la figure de l'eau, mais aussi, et c'est essentiel, ce que ce signe signifie.
Une fois ceci bien compris, je constate que nous sommes en bon accord sur le sens du baptême (dans notre acception du mot), ou du baptême et de ce dont il est figure, dans l'acception qui est la vôtre.
Je suppose que cette difficulté est la même que celle qui existe pour tous les sacrements : j'ai le sentiment que vous vous arrêtez au signe visible, alors que pour nous ce qui est important est la réalité invisible qui est signifiée.
En écrivant ces lignes, je perçoit qu'il restera probablement une difficulté sur la notion d'efficacité du sacrement, mais si déjà nous arrivons à nous entendre sur le fait que le concept de sacrement recouvre autant la figure que ce dont elle est signe, je pense qu'il sera aisé de résoudre le problème de l'efficacité.
Maintenant, mes commentaires détaillés. Ils seront brefs, puisque généralement je suis d'accord avec ce qui est écrit. Dans certains cas, je pense que ce qui est écrit est trop restrictif, et alors je le dirai.
Le baptême dans Romains 6
Il semble y avoir, dans quelques milieux chrétiens, une certaine indifférence au sujet du baptême,
Je l'ignorais : c'est effectivement très grave ! On ne peut certainement pas faire ce reproche à l'Eglise catholique
Dans le baptême, nous sommes ensevelis avec Christ, comme l’établit le verset 4. Or, ne pas avoir été ensevelis avec lui est un désastre. De plus, si nous ne comptons pas parmi les « nous tous qui avons été baptisés », l’argument développé par l’apôtre dans les versets 4 et 5 perd sa force en ce qui nous concerne.
Tout à fait.
J'ajouterai simplement que nous sommes ensevelis
et ressuscités avec le Christ.
Que signifie donc le baptême ? Il est le signe de l’identification avec Christ dans sa mort. Il rappelle que nous sommes ensevelis avec Christ, et que nous sommes placés sous l’obligation de marcher en nouveauté de vie, comme aussi Christ a été ressuscité dans un nouvel ordre de choses.
La formule est ambiguë : par le baptême, nous sommes ensevelis et nous naissons à une vie nouvelle. Nous sommes associés à la mort et à la résurrection du Christ. Il est capital de ne pas oublier la résurrection.
Mais effectivement, le baptême est bien signe de l'identification avec le Christ, dans sa mort, et dans sa résurrection.
Nous craignons fort que les terribles controverses quant au genre de baptême, à la façon de l’administrer et à ceux qui doivent en faire l’objet aient conduit de nombreuses personnes à perdre complètement de vue sa signification.
Je suis d'accord.
Il n’en reste pas moins que le baptême est un rite, un signe extérieur. Il n’accomplit rien de vital et hélas !
Ce n'est pas ainsi que l'Eglise l'aborde : le signe extérieur n'accomplit effectivement rien de vital (ce n'est qu'un peu d'eau), mais ce qui compte, c'est la réalité invisible de la grâce, dont le rite n'est que signe.
Quand je veux indiquer des WC publics, je colle sur la porte un panneau "Toilettes". Les toilettes ne sont pas le panneau, et effectivement il ne me viendrait pas à l'idée d'uriner sur le panneau parce qu'on m'aurait dit que les toilettes sont là. De même, le baptême n'est pas l'eau, mais ce que l'eau signifie. Ou, pour être exact, le baptême est
à la fois l'eau (le signe) et ce qu'elle signifie (et qui est invisible).
De même que Jésus est à la fois homme et Dieu, le baptême est à la fois signe visible et réalité invisible.
il dirige nos regards vers ce qui est vital dans le sens le plus complet, à savoir la croix, comme nous allons le voir.
Oui, le baptême est lié à la croix. Mais aussi au tombeau et à la résurrection.
Il est grave de s'arrêter à la croix : à elle seule, elle n'est pas le coeur de la foi chrétienne. L'important est que Jésus Christ soit ressuscité (et pour cela, il faut qu'il soit réellement mort), et non qu'il soit seulement mort.
Le mystère pascal est la traversée de la mort : décès et résurrection. De même, le baptême n'est pas plongée dans l'eau, mais traversée de l'eau (cf Noë, Moïse, etc.).
Le baptême est la reconnaissance que, par nature, nous sommes condamnés,
Formule ambiguë là encore : cette reconnaissance fait partie du baptême, qui ne saurait pourtant y être réduit.
ce que nous reconnaissons en appliquant à nous-mêmes la vérité que «nous sommes morts avec Christ, ensevelis avec Lui, par le baptême pour la mort, afin que, comme Christ a été ressuscité d'entre les morts ... nous marchions en nouveauté de vie... sachant que notre vieil homme a été crucifié avec Lui».
J'ai là un problème avec la traduction.
Darby écrit effectivement "le baptême
pour la mort", alors que la Bible de Jérusalem, la TOB et même Segond écrivent "baptême
dans la mort". Le texte grec dit : "baptisma eis thanatos", et je ne vois pas comment on peut traduire "eis" par "pour".
Je pense que ce petit détail est très significatif : quand on dit "baptême dans la mort", on indique clairement que l'on traverse effectivement la mort. Quand on traduit "pour la mort", on indique que le baptême est symbole de mort, ce qui n'est pas du tout la même chose. On le voit, la traduction est théologiquement orientée. Mais le texte grec dit bien "eis".
Vous comprendrez que je ne peux pas suivre Darby dans sa traduction, alors que toutes les autres traductions que j'ai pu consulter (y compris la Vulgate, King James, et même Chouraqui) disent "dans la mort".
C’est là la signification du baptême : la mort, non la vie, de Christ,
Nous ne sommes plus du tout d'accord : le baptême signifie mort et vie nouvelle, et non mort seule.
Tout cela était une figure. Dans le baptême, nous passons à travers l’eau, et ainsi, en figure, nous sommes séparés du monde placé sous le jugement, pour être introduits dans une sphère nouvelle au-delà du jugement.
Si nous passons à travers l'eau, c'est bien que nous ne restons pas dans la mort. Le baptême est effectivement traversée de l'eau.
Le baptême est pour la mort. L’eau du baptême est un symbole de la mort, de la mort comme châtiment des péchés commis. Celui qu’on baptise entre dans l’eau ; symboliquement il entre dans la mort.
Certes. Mais, tout aussi symboliquement, il en ressort aussi...
Le baptême est
dans la mort, et
pour la vie nouvelle.
En même temps, ils confessent qu’un autre, Christ, a été dans la mort pour eux.
Et ils confessent qu'Il a vaincu la mort. Sinon, où serait la victoire contre le péché ?
Dans le baptême, ils s’identifient [ou : s’unissent] avec Lui, un Christ mort.
Un Christ mort
et ressuscité.
Ainsi donc, le baptême chrétien parle de mort, et seulement de mort, jamais de vie.
Non : Rm 6, 4
Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort,
afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle.
St Paul explique très clairement que le but du baptême est bien la vie nouvelle. Comme je l'ai déjà écrit, nous sommes baptisés
dans la mort
pour la vie. Soutenir que le baptême ne parlerait pas de vie, c'est en oublier totalement la finalité...
En Romains 6, l’apôtre Paul se sert de la doctrine du baptême chrétien pour renforcer son argumentation, selon laquelle il est impossible pour un croyant de vivre dans le péché.
Attention au sens de cette phrase.
Un croyant a été racheté de la servitude du péché. Il est en libéré, c'est à dire que le péché n'est plus son maître. De même que les Hébreux sont sortis d'Egypte, nous ne vivons plus
dans le péché. Mais cela n'implique pas que nous soyons dans l'incapacité de pécher : au contraire, St Paul exhorte ses lecteurs à ne plus le faire, ce qui indique bien qu'ils le font.
St Paul lui-même n'avait aucune assurance de réussir à ne plus pécher, et craignait pour son propre salut.
Certes, Christ n’est pas resté dans la mort, Il a été ressuscité. Le chrétien non plus ne reste pas dans l’eau de la mort ; il en ressort pour vivre désormais en « nouveauté de vie » (Rom. 6:4), une sorte de vie tout à fait nouvelle. Mais cela va déjà au-delà de l’enseignement du baptême. C’est plutôt une conclusion tirée de la doctrine du baptême, plus que ce que le baptême lui-même enseigne.
C'est directement tiré de ce qu'explique St Paul. Je ne sais pas faire plus scripturaire que ça...
Je ne comprend pas comment on peut dire que ce n'est pas ce qu'enseigne le baptême lui-même : je n'ai encore jamais vu aucun baptisé rester dans l'eau. Le signe est bien celui d'une traversée de l'eau, et non d'un ensevelissement définitif.
Quand nous nous identifions par la foi avec la mort de Christ — ce dont notre baptême est un symbole — alors la résurrection de Christ nous donne une bonne conscience. Nous comprenons alors que, par notre identification avec la mort de Christ, nous avons perdu notre ancien état (« le péché ») et nos anciennes relations (« le monde »), et que par notre identification avec Christ ressuscité, nous sommes introduits dans un nouvel état (la « nouveauté de vie », Rom. 6:4) et dans un nouveau domaine (« la maison de Dieu »).
Voilà : le baptême nous identifie au Christ mort et ressuscité, et non seulement au Christ mort.
A propos du baptême de Jean
Le baptême : une marque que l’on est disciple. Celui qui se fait baptiser pour quelqu’un devient son disciple ou celui qui le suit.
Je suis d'accord, mais il ne me semble pas qu'il y ait un fondement scripturaire à cela.
Le baptême de Jean était administré en vue de la rémission des péchés. Mais cela ne dit pas du tout que les baptisés possédaient cette rémission des péchés. Bien au contraire ! Ils ne pouvaient nullement encore la posséder, car l’œuvre de rédemption nécessaire n’était pas encore accomplie. « Le baptême en rémission des péchés » ne signifie aucunement la possession du pardon [= de la rémission] des péchés, mais la direction vers laquelle le baptême est administré : en vue de la rémission ou pour la rémission des péchés.
C'est tout à fait exact : pour que la rémission des péchés soit possible, il fallait que vienne la Croix et la Résurrection.
Le baptême de Jean n'était qu'une annonce de Jésus et du baptême chrétien.
Le baptême dans Matthieu 28 et Marc 16, 16
Le baptême est une profession [ou confession publique] du Père, du Fils et du Saint Esprit, et de la Seigneurie de Christ.
Formulation ambiguë : la profession fait partie du baptême, qui ne saurait y être réduit.
Le baptême selon Romains 6 est un témoignage public de réception par la mort et la résurrection.
Voilà !
Mais selon Rm 6, le baptême est plus qu'un simple témoignage. Le texte dit bien "c'est dans sa mort que nous avons été baptisés". Il y a identification réelle, et pas simplement témoignage.
Le baptême introduit dans la profession chrétienne, la maison de Dieu visible sur la terre, laquelle est devenue promptement la «grande maison».
Oui. Nous sommes attachés à la maison de Dieu en tant que serviteurs, mais aussi en tant que fils adoptifs de Dieu.
Le baptême est un signe de la mort de Christ qui délivre du péché et du monde et qui introduit, ici-bas, dans la maison de Dieu.
S'il introduit dans la maison de Dieu, c'est bien parce qu'il est signe de la mort et de la résurrection. Il n'y a pas de place pour les morts dans la maison de Dieu.
Ainsi la foi sauve,
La foi amène au baptême : vous-même reconnaissez que professer la foi en refusant le baptême serait preuve d'une erreur dans la foi. On ne saurait donc considérer la foi séparément du baptême.
celui qui est baptisé professe que la mort de Christ l’a tiré de l’état ancien dans lequel il se trouvait selon la nature,
Il me semblerait plus juste de dire "selon la nature corrompue par le péché". La nature originelle, avant le péché, était bien l'état voulu initialement par Dieu, état auquel Il nous donne de pouvoir revenir par l'économie du salut.
Le passage de la mer Rouge offre un exemple très clair de la signification du baptême. Les Israélites la traversaient, non pour que l’ange destructeur ne les atteigne pas (le sang de l’agneau les en avait préservés), mais pour être délivrés de l’Égypte et de son prince, figure du monde et de Satan, son chef, et introduits, non pas en Canaan, mais dans le désert où Dieu habiterait avec eux.
Oui. On voit bien que ce passage est traversée de l'eau pour une vie nouvelle. La finalité de la traversée est bien la vie avec Dieu sur l'autre rive, et non le passage de l'eau pour lui-même.
Il les voulait entièrement séparés du monde.
Si par là, vous voulez dire que Dieu voulait que son peuple soit au désert, et non en Canaan, alors je ne suis pas d'accord. La traversée du désert est un passage nécessaire pour pouvoir aller en Canaan (je parle au plan spirituel, et pas seulement géographique), mais là encore elle n'a de sens qu'en tant que traversée, et n'est pas le but en soi. Sinon, les Hébreux seraient toujours dans le désert, et Moïse ne les aurait pas conduits jusqu'à la Terre Promise.
C’est pourquoi Jésus ajoute : « Celui qui n’aura pas cru sera condamné », parce que c’est la foi en l’efficacité de son sang qui sauve.
Il faut certes avoir foi en l'efficacité de son sang, c'est bien une condition du salut. Mais cela ne suffit pas : il faut aussi faire la volonté de son Père (Mt 7, 21).
« Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé ; et celui qui n’aura pas cru sera condamné ».
Nous en avons déjà largement débattu, je ne vais pas revenir sur ce verset de Marc.
Il serait contraire à la vérité de déduire de ce passage que le baptême ait une puissance quelconque de sauver devant Dieu, car le point essentiel est de croire à l’évangile.
Le problème, c'est que le baptême reçu sans la foi n'est pas reçu "en esprit et en vérité", mais uniquement en apparence. C'est bien pour cela que les sacrements ne peuvent être pleinement efficaces que si celui qui les reçoit a les dispositions adéquates.
Le baptême est important en ce qu’il est le signe visible devant les hommes de la foi que Dieu seul voit.
Voilà ! Nous y sommes presque ! Ce qui importe, c'est précisément ce qui est invisible, et dont le baptême est signe visible.
Celui qui professe croire, et qui cependant refuse d’être baptisé, cherche pratiquement à cacher sa profession de foi pour rester en bons termes avec le monde. On peut à bon droit douter de la réalité de la foi d’un tel homme. Le vrai croyant confessera sa foi en se séparant du monde.
...Et en témoignant de son désir de renaître à une vie nouvelle, où il est racheté de l'esclavage du péché.
Ce qu'il fera en demandant le baptême, qui est mort et nouvelle naissance.
En étant baptisé, le croyant quitte le monde pour entrer, sur la terre, dans la sphère chrétienne parmi les enfants de Dieu.
C'est donc bien que le baptême est passage, traversée de l'eau, et que sa finalité est précisément cette entrée.
Le Salut, dans le Nouveau Testament, a plusieurs significations (…).
Oui.
Le salut est un mot qui comprend beaucoup de choses et dont la portée inclut la délivrance pratique du croyant, qu’il soit juif ou gentil, par rapport à tout le système de ce monde dans lequel il était autrefois plongé. Ses liens avec le système de ce monde doivent être coupés, et le baptême montre le fait que ces liens sont coupés, qu’il y a, en un mot, « dissociation ».
C'est donc bien que le baptême est signe visible d'une réalité invisible : cette "dissociation".
Il est signe d'une autre réalité invisible, une association cette fois : l'identification au Christ, mort et ressuscité.
Même si quelqu’un est effectivement baptisé, mais ne croit pas, il sera condamné.
Tout à fait.
L’ordonnance extérieure est prescrite par le Seigneur de façon claire, mais elle ne peut être administrée que s’il est fait profession de foi
C'est bien pour cela que dans le rituel du baptême, nous commençons par la profession de foi avant les rites de l'eau et de l'onction.
et la profession, comme nous ne le savons que trop bien, n’est pas synonyme de possession. Le salut n’est pas effectif indépendamment de la foi.
Tout à fait.
Le baptême dans les Actes des apôtres
Il est évident que la vertu n’est pas dans le signe mais dans la chose signifiée.
Tout à fait. Le signe n'est là que pour manifester cette vertu invisible, car entièrement spirituelle.
le baptême, s’il s’agit de régénération, est inopérant sans la foi,
Oui.
alors que la foi est opérante sans le baptême.
Discutable.
En Actes 2:38-40, ceux qui avaient été transpercés à salut par la Parole entendue et crue, montraient cette foi par la repentance ; ensuite ils étaient baptisés, exprimant par là que c’est par le nom de Jésus Christ que leurs péchés étaient remis ; et enfin ils recevaient le don du Saint Esprit
Et on voit bien là une esquisse de l'initiation chrétienne : écoute de la Parole, conversion, baptême et confirmation. Ne manque que l'eucharistie, mais il ne fait aucun doute qu'ils l'ont aussi reçue (tout dans les Actes et les épîtres de Paul, ainsi que dans les sources historiques extra-bibliques, montrent que les chrétiens étaient assidus à la "Fraction du Pain").
Les personnes en question dans ce passage ne se sont pas arrêtées à la foi, en disant que ce serait suffisant. Au contraire, la foi les a menées à recevoir le baptême et la confirmation.
La plupart du temps quand on parle de « salut », on pense seulement à « aller au ciel » ou « être converti et avoir le pardon de ses péchés ». Mais les Saintes Écritures lient également au mot « salut » une autre pensée. Cela apparaît très clairement en Actes 2:40: « Sauvez-vous de cette génération perverse ». Il est ici impossible de donner comme signification : « aller au ciel » ou « recevoir le pardon des péchés ».
Il me semble précisément que cette génération est perverse en ce qu'elle préfère ce monde au ciel. Aller au ciel me semble devoir être compris dans un sens plus large que ce qui nous attend après la mort, mais aussi par la manière dont, dès à présent, nous choisissons de préférer le ciel au monde, ce qui nous est possible par la grâce de Dieu.
Les Juifs qui avaient cru à la parole annoncée par Pierre le jour de la Pentecôte se sont séparés extérieurement par le baptême du peuple juif lequel, à cause du rejet de Christ, restait sous le jugement de Dieu. Ceux qui croient et sont baptisés se dissocient de ce monde et de son jugement. Le baptême, en figure, nous sauve maintenant, comme nous le lisons en 1 Pierre 3:21.
On voit bien là la nécessité du baptême (ceux qui croient et sont baptisés), puisque le baptême est l'acte qui signifie la dissociation de ce monde. Et lui, le baptême sauve "en figure", puisque précisément c'est un signe. Mais il faut regarder au-delà du signe visible et discerner, par la foi, ce qui est invisible.
Actes 2:40 : « Sauvez-vous de cette génération perverse ». Qu’est-ce qu’on trouve ensuite ? « Ceux donc qui reçurent sa parole, furent baptisés » (2:41). Le baptême n’accomplit rien de vital ni d’éternel, car c’est « une figure ». L’eau, qui représente la mort du monde, sauva Noé ; ce n’est pas le baptême qui sauve, mais ce dont il est la figure.
Nous constatons là notre différence profonde dans notre compréhension du baptême : vous en restez à la figure, au pannonceau collé sur la porte, alors que nous nous attachons, à travers la figure, à ce qu'elle signifie.
Cette dissociation du signifiant et du signifié est totalement artificielle, car si on retire le signifié, alors la figure n'est plus figure de rien : ne reste qu'un peu d'eau, qui ne pourra guère sustenter la vie que temporairement, si on la boit... Quand je lis vos messages, ce qui importe, ce ne sont pas les lettres qui s'affichent à l'écran, mais bien le message que vous cherchez à transmettre. Et pourtant, il me faut bien recourir à la médiation de ces lettres.
Je peux donc écrire "ce n'est pas l'eau qui sauve, mais ce dont elle est la figure". Et ce dont elle est la figure, c'est précisément le baptême. Et s'il m'arrive d'écrire que je suis sauvé par l'eau du baptême, ce n'est que par figure de style (métonymie), et non parce que je prêterait à l'eau une vertu qu'elle aurait en elle-même, sans que l'Esprit n'intervienne...
Bien que la rédemption soit complète, les personnes sorties hors de la mer Rouge sont désormais elles-mêmes responsables de persévérer jusqu’au but. Cela suppose qu’elles pourraient ne pas atteindre le but du voyage.
Tout à fait. St Paul en avait d'ailleurs peur pour lui-même.
C’est ce qui conduisit l’apôtre Pierre à lancer cet appel aux Juifs convaincus de péchés en Actes 2 : « Sauvez-vous de cette génération perverse » ! (2:40). Il ne dit pas « Sauvez-vous de l’enfer » ni « sauvez-vous de la colère de Dieu », mais « sauvez-vous de cette génération perverse », — de cette nation qui a rejeté Christ. Comment l’ont-ils fait ? Par la foi et par le baptême : « Ceux qui reçurent sa parole, furent baptisés » (2:41).
Voilà : par la foi et le baptême.
«Lève-toi et sois baptisé, et te lave de tes péchés, invoquant son nom» (Act. 22:16). Est-ce donc que Paul n’était pas alors lavé de ses péchés ? Pour ce qui en était de son salut éternel, pour Dieu, certainement. S’il était mort avant d’avoir été baptisé, il aurait sans aucun doute été au ciel.
Tel que je comprend ce verset des Actes, c'est bien le baptême qui lave. Si Paul était mort avant d'avoir reçu l'eau du baptême, on est précisément dans la situation que l'on appelle un baptême de désir (situation qui montre bien que le baptême n'est pas l'eau, mais bien ce que l'eau signifie).
Le baptême — une marque que l’on est disciple.
Je suis heureux de lire cela : le baptême effectivement nous marque du sceau divin, d'un caractère indélébile.
Simon n’avait jamais reçu la rémission des péchés, et pourtant, il avait été baptisé en rémission des péchés !
Je ne sais pas de quel Simon parle ici le texte (il y a beaucoup de Simon dans le NT !).
S'il s'agit de Simon Pierre, il me semble que nous ne savons pas s'il a ou non été baptisé par Jésus. Mais effectivement, le baptême de Jean n'était qu'en vue de la rémission des péchés, il n'était en lui-même que confession de son état de pécheur.
S'il s'agit de Simon le Magicien, tout porte à croire que sa conversion n'était pas complète lorsqu'il a tenté d'acheter les pouvoirs apostoliques, mais rien ne permet de dire qu'il ne se sera pas converti plus tard, et rien ne permet non plus de dire que ses péchés n'aient pas été remis lors de son baptême : être baptisé n'empêche pas de pécher à nouveau.
Le baptême dans 1 Pierre 3, 19-22
Le baptême n’est pas une ablution à laquelle on demande de nettoyer les impuretés de la chair : il représente la mort de Christ. C'est un signe extérieur, non pas une régénération intérieure. C’est la mort expiatoire de Christ, typifiée par l’eau du baptême, qui nous purifie de nos péchés
Là encore, vous faites cette distinction artificielle entre le signe et ce qu'il signifie. Le signe extérieur représente la mort du Christ. Mais au niveau spirituel, nous sommes identifiés à la mort du Christ, et à sa résurrection, et c'est ainsi qu'il y a régénération intérieure.
il s’agit du « cœur purifié d’une mauvaise conscience » de Héb. 10:22, ou de l’état devant Dieu de « sans conscience de péché » (Héb. 10:2), qui est celui du croyant qui participe à la mort et à la résurrection de Christ dont le baptême est le signe.
Voilà ! Mais c'est l'eau du baptême qui est le signe : le baptême n'est pas l'eau.
En soi le baptême n’opère ni ne confère rien — ni salut ni bonne conscience, pas plus aux Juifs qu’aux Gentils — mais il exprime en figure une réalité spirituelle
C'est précisément le sens de la notion de sacrement : exprimer de manière sensible une réalité spirituelle.
Tout cela était une figure. Dans le baptême, nous passons à travers l’eau, et ainsi, en figure, nous sommes séparés du monde placé sous le jugement, pour être introduits dans une sphère nouvelle au-delà du jugement.
Oui !
Pour précieux et important qu’il soit, le baptême n’est toujours qu’un symbole (de la rémission et de la purification des péchés) qui, pour ce motif même, ne peut avoir en lui-même aucune puissance vivifiante, ni produire un renouvellement de l’entendement (une conversion) ou quoi que ce soit de semblable.
Non. Le baptême est à la fois le symbole et ce qui est symbolisé.
L'eau, le symbole, ne saurait produire ce renouvellement.
Mais l'Esprit qui agit dans le baptême, oui.
Dans la conversion et la demande de baptême, n'est-ce pas Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire ?
pour prévenir des erreurs telles que penser que la cérémonie extérieure a, en elle-même, une puissance de salut, Pierre ajoute ensuite « non le dépouillement de la saleté de la chair mais la demande à Dieu d’une bonne conscience par la résurrection de Jésus Christ ».
Le problème est que vous vous arrêtez à la cérémonie extérieure, en ne discernant pas ce qu'il y a à l'intérieur...
Je passe vite car on se répète beaucoup...
L’expression « être sauvé » ne veut pas dire simplement « aller au ciel » ou « ne pas être perdu », comme on l’a souvent compris à tort, mais c’est prendre une nouvelle position sur la terre — une position, il est vrai, qui entraîne des bénédictions éternelles et célestes.
Je n'aime pas du tout cette formulation, qui donne à penser que c'est en adoptant cette nouvelle position que je mériterais des bénédictions célestes. C'est très étonnant, car cela laisse entendre que l'on est sauvé par ses oeuvres, et non par la foi...
C'est en réalité l'inverse : les bénédictions célestes nous sont données par grâce, mais nous pouvons perdre cette grâce en adoptant une position qui revient à la refuser. Autrement dit, je n'ai aucun mérite à recevoir le salut, mais j'ai le devoir d'accepter de recevoir ce qui m'est donné.
Je passe sur la fin de votre texte, qui reprend pour l'essentiel des points auxquels j'ai déjà répondu. Il aborde aussi quelques considérations intéressantes sur le salut dans l'AT, mais dont j'ai peur qu'elles ne nous entraînent trop loin.