Je ne vous prends pas pour un imbécile mais que voulez-vous que je vous réponde ? Les propos du Christ sont clairs.Théodore a écrit :Vous savez, personne n'avancera en tenant la chose comme évidente. Vous semblez me prendre pour un imbécile, et vous balayez ce que je vous dit comme autant de balivernes sorties de la bouche d'un insensé.
Mais non ce verset ne pose pas problème. Ne vous est-il pas venu à l'esprit que c'était votre compréhension de ce verset qui posait problème ?Théodore a écrit :Nous devons examiner ce passage en toute neutralité, en ne tenant aucun sens pour évident, et argumenter notre position. Certes, vous le lisez littéralement, mais une telle interprétation, à cause du verset 53, (me) pose problème.
Et même si ce verset posait problème, vous ne pouvez pas réinterpréter tout le reste comme vous le faites.
Et surtout, il n'y a pas que ce passage de saint Jean : il y a la Cène, les propos de saint Paul, ceux des premiers auteurs chrétiens, la foi bi-millénaire de l'Église, etc. Tout, absolument tout, vous dit que vous êtes dans l'erreur, et vous persévérez.
Mais Jésus ne dit pas cela. Là, c'est vous qui interprétez, qui reformulez et puisque vous le faites de façon incorrecte, vous en arrivez à une absurdité. Et d'ailleurs, l'Église n'a jamais tenu qu'un baptisé qui n'aurait pas communié serait damné.Théodore a écrit :Vous demandez un critère objectif ? Le voici :
Je vais vous poser une question simple : ainsi que je l'ai relevé, si Jésus parle ici de son Vrai Corps et de son Vrai sang, alors tout croyant, ayant reçu l'Esprit, même baptisé, ne sera pas sauvé ; il faudra qu'il ait communié. Cela jette dans les flammes de l'Enfer une bonne moitié de ceux que l'on appelle communément chrétiens.
Celui qui ne communie pas au corps et au sang du Christ n'a pas la vie éternelle en lui. Mais il ne faut pas oublier que la vie éternelle commence maintenant ! Ce que veut dire le Christ, c'est que pour jouir dès ici-bas de la vie éternelle, il faut nous nourrir à la source. Mais jamais il ne dit que ceux qui ne mangent pas sa chair ni ne boivent son sang sont jetés dans la Géhenne.
La foi est bien entendu la condition du Salut. D'ailleurs, Jésus au verset 40 du même chapitre, parle bien de la foi en lui. Pourquoi ne pas avoir continué sur la foi et avoir pris une telle image, que personne n'a compris ni accepté, si c'était simplement pour dire d'avoir foi en lui ? Est-ce logique ? Car il ne suffit pas d'avoir la foi, il faut encore accueillir la vie du Christ en nous. Et c'est à cela que sert l'Eucharistie qui refait nos forces, nous unit plus étroitement au Seigneur, et nous remplit de son Esprit-Saint.
Je ne prétends pas l'expliquer clairement, je ne suis pas théologien (mais je pourrais chercher des explications chez des théologiens si ça vous intéresse). Mais une chose est sûre Théodore : Jésus ne parle pas en images dans ce chapitre de saint Jean. Et les chrétiens ne s'y tromperont pas.
Mais votre explication ne tient pas la route. Car lorsqu'une image n'est pas comprise, surtout si elle provoque le désarroi chez les disciples, le maître en change, ou explique les choses. Il n'enfonce pas le clou avec pour effet que des coeurs peut-être sincères se détournent de lui. Quelle vision de la pédagogie du Christ est-ce là ? Relisez donc le verset 66 : Dès ce moment, beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.Théodore a écrit :Moi, il me donne au contraire l'impression de parler en image. voici pour moi l'enchaînement des différentes réactions : jésus parle de l'esprit, de son Sacrifice, dont la signification pénétrera ceux qui croiront, par l'Esprit. Ceux qui s'étonnent de ce qu'il dit par des "comment" ne l'ont pas comprise. Jésus précise, enfonce le clou, répète son image de façon à être compris. Ceux qui comprennent l'image réagissent diversement ; certains en acceptent la signification, d'autre la rejettent. Dans tous les cas, ils l'ont compris, il n'est donc nul besoin de les rassurer. Leur foi a failli sur un point essentiel : la descente de l'Esprit de Dieu.
Alors qu'ailleurs dans les Évangiles, Jésus n'hésite pas expliquer à ses disciples quand ils ne comprennent pas (il leur fait même assez souvent des reproches pour leur lenteur à comprendre).
Vous avez tort. Je peux vous citer Clément de Rome, Ignace d'Antioche et la Diaché sur les pratiques et la foi de l'Église de la fin du Ier siècle. Ça ne va pas dans votre sens.Théodore a écrit :Vous ne pouvez me prouver définitivement, sans recourir à la foi que vous avez en votre Église, qu'elle est la plus proche des premiers chrétiens.
En apparence, sans doute, car l'Église primitive manquait d'organisation. Mais sur l'essentiel, les communautés protestantes sont très éloignées de l'Église primitive car elles n'ont plus la succession apostolique ni l'Eucharistie.Théodore a écrit :Personnellement, quand je lis les Actes et les Épîtres, je retrouve bien davantage la structure et l'organisation des églises dont je suis proche que celle de l'Église catholique. Si votre avis est contraire, grand bien vous en fasse !
Je n'ai jamais dit ça.Théodore a écrit :Le christianisme ne se résume pas à l'Église catholique.
Pas du tout. Vous n'êtes plus un enfant, pourtant êtes-vous devenu une autre personne ? L'Église a certes changé, dans sa structure, son organisation, sa liturgie, etc. mais son coeur est le même. Et surtout, le développement de l'Église s'est fait de façon harmonieuse, sans rupture (au contraire du protestantisme qui a prétendu tout changer).Théodore a écrit :Ainsi que vous l'avez relevé, l'organisation de l'Église primitive et de l'Église catholique actuelle étaient différentes.
Ce n'est pas qu'une question deux organisations ; il s'agit bien de deux Églises distinctes, ou du moins de deux phases différentes de l'Histoire de l'Église.
Vous n'écoutez pas quand je vous dis que les plus anciens témoignages de l'Église confirment l'Eucharistie et la succession apostolique. C'est pourtant la vérité historique.
Quels préjugés ! Vous êtes à côté de la plaque Théodore : les évêques étaient bien en place avant le IVème siècle. De même pour l'Eucharistie. Et même les images (on a retrouvé des fresques chrétiennes datant d'avant le IVème siècle).Théodore a écrit :L'Église catholique telle que nous la connaissons - et nous ne l'avons jamais connue autrement - est la conséquence directe de la conversion de l'empereur Constantin en 313, et de l'instauration du christianisme comme religion d'État par Théodose peu après. Déjà, à l'époque, la culture romaine bafouait le message christique sur pas mal de points, laissant une marque.
Sauf que ce qui est coeur de sa vie est attesté dès les débuts. Donc vous êtes obligé de dire qu'elle s'est trompé dès le début. Donc que le Seigneur ne l'a pas conduite. Et bizarrement, il faudrait croire qu'au bout de 1500 ans, avec la Réforme, tout d'un coup nous aurions devant nous des personnes qui savent la vérité en matière de foi ?Théodore a écrit :L'Église ne s'est en aucun cas trompée depuis le début. Elle s'est certainement trompée sur la durée.
Allons, un peu de sérieux Théodore : si l'Église n'est pas infaillible, il n'y aucune raison pour que le protestantisme le soit. Donc toutes les fins de non recevoir que vous donnez sur la doctrine de l'Église, je vous les retourne sur la doctrine protestante.
Doutez si vous voulez, mais doutez intelligemment : car lorsque nous croyons que l'Église est conduite, nous croyons que cela concerne la foi. Et de fait, elle a préservé la foi reçue des apôtres.Théodore a écrit :Je doute franchement que le Seigneur ait accompagné ceux qui, en elle, étaient censés le représenter, à de nombreux points de son histoire.
Théodore a écrit :Il était avec tous ceux qui croyaient sincèrement en lui, une Église nébuleuse, à jamais officieuse, et qui dure depuis la Résurrection.
Cette vision de l'Église n'est pas celle du Nouveau Testament ni des chrétiens des premiers temps. Après, vous pouvez croire ce que vous voulez, je n'ai aucun pouvoir là-dessus.
Ben oui, des croyants sincères qui ne croient même pas la même chose, c'est vrai que ça doit faire plaisir au Seigneur. Jésus est Dieu ? Bah, sans importance, ce qui compte c'est de croire sincèrement. Il est ressuscité ? Bah, c'est sans importance, ce qui compte c'est de croire sincèrement. Il se donne vraiment en nourriture ? Bah, c'est sans importance, ce qui compte c'est qu'on croie sincèrement.Théodore a écrit :C'est avec cette Église, les croyants sincères, qu'il était. Heureux somme-nous, car il ne nous abandonne pas, même quand nous sommes dans l'erreur !
Désolé Théodore, la foi a de l'importance. Et la foi, ce n'est pas croire à n'importe quoi, seule la sincérité comptant vraiment. Saint Paul et saint Pierre ont fustigé ceux qui enseignaient des doctrines contraires à leur prédication. Ils ne se sont pas dits que tant qu'ils étaient sincères, le Seigneur était content.
L'unité si chère au Seigneur ne peut être faite que dans une foi commune. La foi n'est pas à géométrie variable, Théodore.
Excusez-moi mais quand est-ce que j'ai dit que la Tradition était supérieure au Christ ? Parce que là, je commence à avoir du mal à vous suivre.Théodore a écrit :La Tradition peut être l'alliée comme l'ennemie du Christ. Elle ne peut en aucun cas s'y substituer. Elle lui est soumise, à lui et à Sa Parole. C'est cette dernière qu'il convient d'étudier en premier, et non la Tradition.
Ce que vous dites est inintelligible. La foi toujours la même ? Allez demander aux ariens si leur foi est la même que la nôtre. Quant à l'Esprit de Dieu, puisque chaque dénomination chrétienne prétend le posséder, et que toutes ne disent pas la même chose, soit il se contredit, soit ça ne se passe pasz comme vous l'imaginez. Ajoutons que la Bible - la parole de Dieu - est justement un pur produit de la Tradition.Théodore a écrit :La Vérité ne se révèle pas à travers le Tradition. La Tradition n'a pas d'importance majeure. La foi, car elle est issue de Dieu, a toujours été la même, à tous les points de la Tradition, même quand elle n'existait pas ; et c'est la preuve que cette dernière n'est pas indispensable. Les seules choses qui comptent sont l'Esprit de Dieu et Sa Parole, vraiment intemporels et infaillibles. La Tradition est humaine, elle l'a hélas souvent montré. Ecclesia semper reformans !
Ce que vous dites est contradictoire car la Bible a été écrite par des hommes. Et la Bible n'est pas Dieu fait Verbe.Théodore a écrit :La Vérité se révèle aux hommes par Dieu, et non par d'autres hommes, tout aussi inspirés qu'ils soient. La Bible, c'est la Parole de Dieu, c'est Dieu fait Verbe.
En outre, si la vérité ne se révèle jamais par d'autres hommes, que dire des prophètes de l'Ancien Testament ? Tous des imposteurs ?
La vérité Théodore, c'est que Dieu se révèle par d'autres hommes. Dieu est la source de toute vérité mais il ne dédaigne pas associer l'homme à son oeuvre.
Sauf que j'ai un scoop pour vous : Jésus n'est pas venu lui-même écrire la Bible, et s'occuper de chaque copie. Encore une fois, il est passé... par l'Église, colonne et base de la vérité (1Co 3, 15).Théodore a écrit :Concernant la conservation de la Bible, on ne peut que faire confiance au Seigneur. C'est suffisant.
Premièrement, le péché des chrétiens ne signifie pas que la grâce n'agit pas. Ainsi, nous croyons que Dieu guide son Église infailliblement, malgré nos fautes personnelles. Ce n'est pas contradictoire.Théodore a écrit :Pourquoi ne pas lui faire confiance concernant la Tradition ? Parce que celle-ci, et surtout ceux qui la portent, ont montré leur faillibilité. Parce que les deux sont parfois contradictoires. Et que, l'une étant subordonnée à l'autre, on choisira celle qui est la plus haute autorité : la Parole de Dieu.
Ensuite, la Bible vient de la Tradition : celle du peuple hébreu pour commencer puis celle de l'Église. Les premiers chrétiens n'avaient pas de Nouveau Testament sous la main et ils ne s'en portaient pas plus mal ! La vérité, c'est que Tradition et Bible fonctionnent ensemble. la sola scriptura est une vase supercherie et la meilleur preuve, la voici : vous ne trouverez rien dans la Bible qui affirme qu'elle soit la seule autorité.
Mais la vie chrétienne, ce n'est pas moi et mon Dieu : c'est moi en Église. Dieu veut passer par des intermédiaires, comme il l'a montré par ses prophètes. A vous entendre, il aurait fallu rejeter les prophètes de l'AT en partant du principe que Dieu va nous guider personnellement. Mais ce n'est pas ainsi que Dieu agit. Cela ne veut pas dire que Dieu ne conduit pas notre vie, mais se croire infaillible en matière de foi (car c'est de cela qu'il est question et de rien d'autre) parce que je prie dans mon coin et que je lis la Bible, c'est de l'orgueil qui va à l'encontre de la volonté du Seigneur, lui qui n'a pas mis une Bible dans les mains de tout un chacun en leur disant de se débrouiller, mais qui a donné pour mission à quelque disciples (les apôtres) de guider et d'enseigner.Théodore a écrit :Pourquoi ne pas faire confiance au Dieu vivant pour qu'Il nous guide Lui-Même ? Pourquoi vouloir des intermédiaires ? Il va lui-même vers nous, comme il l'a fait en Judée, en Samarie, en Galilée, où il allait vers les pécheurs ! Il nous est fidèle, et il nous dévoile la Vérité restée cachée pendant des millénaires !
Enfin, la meilleure preuve que vous vous trompez est dans le protestantisme : chacun prétend lire et comprendre la Bible à sa sauce et voyez les beaux fruits que ça a donné : l'explosion de l'unité et la multiplication des points de vue divergents dans la foi. C'est ça la vérité pour vous ?
Bref, le don de conduire le peuple et de préserver la foi n'est pas donné à tout croyant. Nous sommes un corps : le pied n'est pas la main. L'erreur protestante est de croire que chacun est le même.
Vous m'en voyez ravi. Hé bien alors croyez qu'il guide son Église depuis les débuts, et non pas depuis 500 ans seulement. Croyez que le Christ dit vrai lorsqu'il annonce que son Esprit conduira ses disciples à la vérité tout entière (Jean 16, 13).Théodore a écrit :Je crois aussi en la fidélité de Dieu.
Dieu n'est pas rationnel ? Qui a créé l'intelligence et la raison alors ? Le diable ?Théodore a écrit :L'attitude la plus rationnelle ? Je ne sais, sans trop m'avancer, si la rationalité doit être un critère. Dieu n'est pas rationnel. "Il détruit la sagesse des intelligents et prend les sages à leur propre jeu".
Bien sûr que si Dieu est rationnel. Mais ses pensées ne sont pas nos pensées, Il est rationnel à un degré qu'on ne peut imaginer. Et la raison est un don de Dieu, voyez les merveilles qu'elle nous permet d'accomplir.
Préjugé protestant classique et erroné. L'Église n'a pas attendu les protestants pour goûter la parole. Par contre, le fruit du protestantisme fut que la parole fut mise entre n'importe quelles mains et que chacun s'est senti en droit de l'ausculter, de l'interpréter comme il voulait, etc. Ça a donné les critiques extrêmes de la Bible qui ont fait tant de mal, ainsi que le morcellement de la foi. Beaux fruits en vérité : l'erreur et la désunion.Théodore a écrit :Autant tout balancer à la poubelle ? Il y a une chose que l'on ne pourra jamais jeter ni occulter : c'est la Parole. Ce qu'il fallait jeter, ou du moins trier sévèrement, c'était toute la paperasse qui avait fini par la recouvrir. Les protestants l'ont fait.
Et je redis que le texte biblique n'a JAMAIS été premier. Ce qui est premier, c'est la foi et l'expérience des croyants. Après vient le texte. C'est l'Église qui a écrit le Nouveau Testament, et qui a écarté les textes qui n'étaient pas fidèles à la foi reçue des apôtres. Vous refusez l'infaillibilité de l'Église ? Le doute se reporte immanquablement sur la Bible.
Vous avez dit : "discerner le corps du Seigneur" = voir que ce que l'on mange et bois figure le corps du Seigneur, s'en rendre compte, et, en conséquence, avoir l'état d'esprit qui s'impose quand on pend part à la cérémonie.Théodore a écrit :Concernant Saint-Paul, voir plus haut ce que j'ai écrit concernant le sens que je donne à "discerner".
Sauf que le mot "figurer" n'est pas employé par saint Paul. Vous lui prêtez des intentions, pour mieux ne pas entendre ce qu'il dit littéralement. Saint Paul dit bien que celui qui ne perçoit pas le corps et le sang du Seigneur mange et boit sa propre condamnation. Et non celui ne perçoit pas la figure du corps et du sang du Seigneur. Rajouter des mots pour faire dire à texte ce qu'il ne dit pas n'est pas un procédé qui me semble très correct, surtout envers la parole de Dieu.
Enfin, bref, j'ai l'impression que cette conversation sera sans issue : puisque vous faites ce que vous voulez de la parole de Dieu, que voulez-vous que je vous dise ? C'est insoluble. Et on en revient au problème de la vérité : puisque selon vous, il n'existe pas d'autorité normative en matière de foi, tout le monde peut interpréter la Bible comme il veut, et plus personne ne sait où est la vérité. Super !
Cordialement,