14 août Saint Maximilien Kolbe

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14 août Saint Maximilien Kolbe

Message non lu par AnneG » mar. 25 avr. 2006, 22:07

J'aurais aimé savoir ce qu'était devenue la milice de l'Immaculée aujourd'hui. Car les seuls sites s'y référant que j'ai trouvé sont ceux de la FSSPX et je doute ou du moins j'espère, qu'ils ne sont pas les seuls à transmettre le fabuleux héritage de Saint Maximilien Kolbe.

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14 Août : Saint Maximilien-Marie Kolbe

Message non lu par ami de la Miséricorde » lun. 13 août 2007, 21:42

L'AMOUR SEULE FORCE DE LA CREATION

L'amour ne se repose jamais
Mais tend à se répandre
Comme un feu dévorant...
Qu'il nous pénètre
Qu'il nous calcine
Que par nous,
Missionnaires de l'Immaculée,
Les vives flammes d'amour
Consument toutes les âmes
Qui sont et qui seront
Dans le monde entier
Jusqu'à la fin des temps.

Saint Maximilien Kolbe

Source : users.skynet.be


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Dernière modification par ami de la Miséricorde le jeu. 14 août 2008, 10:21, modifié 1 fois.

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Re: 14 Août : Saint Maximilien-Marie Kolbe

Message non lu par ami de la Miséricorde » jeu. 14 août 2008, 10:20

Acte de consécration à l'Immaculée

Immaculée-Conception
Reine du ciel et de la terre,
Refuge des pécheurs et Mère très aimante,
A qui Dieu voulut confier tout l'ordre de la Miséricorde,
Me voici à tes pieds, moi N... pauvre pécheur.
Je t'en supplie, accepte mon être tout entier
Comme ton bien et ta propriété
Agis en moi selon ta volonté
En mon âme et mon corps,
En ma vie et ma mort et mon éternité.

Dispose avant tout de moi comme tu le désires
Pour que se réalise enfin ce qui est dit de toi :
"La Femme écrasera la tête du serpent"
Et aussi
"Toi seule vaincras les hérésies dans le monde entier".

Qu'en tes mains toutes pures, si riches de Miséricorde
Je devienne un instrument de ton amour
Capable de ranimer et d'épanouir pleinement
Tant d'âmes tièdes ou égarées.
Ainsi s'étendra sans fin le Règne du Cœur divin de Jésus.

Vraiment, ta seule présence attire les grâces
Qui convertissent et sanctifient les âmes
Puisque la Grâce jaillit du Cœur divin de Jésus
Sur nous tous,
En passant par tes mains maternelles.

Saint Maximilien Kolbe

Source : spiritualite-chretienne.com

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Boris
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Re: 14 Août : Saint Maximilien-Marie Kolbe

Message non lu par Boris » jeu. 14 août 2008, 11:09

J'aurais aimé savoir ce qu'était devenue la milice de l'Immaculée aujourd'hui. Car les seuls sites s'y référant que j'ai trouvé sont ceux de la FSSPX et je doute ou du moins j'espère, qu'ils ne sont pas les seuls à transmettre le fabuleux héritage de Saint Maximilien Kolbe.
La dévotion à l'Immaculée Conception de St Maximilien Kolbe est très fortement marquée liturgiquement.

Il n'existe pas de Vêpres pour St Maximilien car sa mémoire précède immédiatement l'Assomption. Le soir de la St Maximilien, nous chantons donc les 1ères Vêpres de l'Assomption.

C'est ainsi que la Liturgie Romaine transcrit en langage symbolique l'invitation de St Maximilien à la dévotion mariale.
UdP,
Boris

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Re: 14 Août : Saint Maximilien-Marie Kolbe

Message non lu par etienne lorant » jeu. 14 août 2008, 11:10

Saint Maximilien Kolbe (+ 1941)
Comme j'apprécie beaucoup Maximilien Kolbe, qui a rendu vraiment présent le Christ au milieu du camp de concentration d'Auschwitz, je suis allé chercher une petite biographie que je copie ici:

Il naît à Lodz en Pologne. Il entre à 16 ans chez les Franciscains conventuels de Lvov. En 1917, alors qu’il est encore étudiant, il fonde avec quelques frères "la Milice de l’Immaculée", mouvement marial au service de l’Eglise et du monde. Prêtre en 1918, il enseigne la philosophie et l’histoire. Dès 1922, il fonde un mensuel pour diffuser la pensée de la Milice et un peu plus tard, il crée un centre de vie religieuse et apostolique appelé "la Cité de l’Immaculée". Au début de la deuxième guerre mondiale, il se trouve au Japon où il fonde encore une autre "Cité". Maximilien est très soucieux de la diffusion de la pensée religieuse par les moyens modernes, les medias. A cause de la guerre, il est ramené comme prisonnier en Allemagne. Libéré, puis de nouveau arrêté en février 1941, il est déporté au camp d’Auschwitz en mai. A la suite d’une évasion, dix prisonniers sont condamnés à mourir de faim, de soif et de manque d’air, enfermés dans un bunker de 3 m sur 3 m. Parmi eux, un père de famille. Maximilien s’offre de mourir à sa place. On lui demande : "Qui es-tu ?" - "Prêtre catholique". Il meurt dans ce bunker, le dernier, après avoir aidé ses compagnons dans la patience, la paix et le réconfort. Le père de famille sera présent au jour de la canonisation du P. Kolbe à Rome.

Pour ma part, j'avais lu qu'en s'offrant de mourir à la place du père de famille, il aurait dit au SS: "Prenez-moi à sa place, je ne sers à rien, je suis prêtre catholique". Je prierai saint Maximilien-Marie Kolbe aujourd'hui, surtout en faveur des personnes détenues dans ce qu'on appelle chez nous des "centres fermés" et où, depuis quelques temps, les enfants sont retenus également, alors que c'est contraire à la Constitution belge - le tort de ces personnes c'est d'être en "séjour illégal". Ils sont réexpédiés le plus discrètement possible vers leurs pays d'origine, mais il y a parfois des "bavures". Il faut citer le cas de Sémira Adamu:

SEMIRA ADAMU est morte mardi 22 septembre 1998 vers 21 heures à la clinique St-Luc à Bruxelles. Elle était dans le coma depuis plusieurs heures suite à une tentative d'expulsion musclée réalisée par la gendarmerie belge sur l'ordre de l'Office des Etrangers. (Déjà dans l'avion, on lui avait maintenu la tête sur un coussin pour éviter que sa rébellion ne permette au commandant de bord de l'avion d'annuler le vol pour raison de sécurité - elle s'est étouffée). Semira Adamu avait vingt ans... Elle s'était enfuie du Nigéria parce que l'on tentait de lui faire épouser de force un sexagénaire dont elle aurait été la quatrième femme. Elle s'était réfugiée à diverses reprises au Togo, puis le 25 mars 1998, avec l'aide d'amis, elle arrive en Belgique. L'accès au territoire lui est aussitôt refusé. Tout ce qu'elle a connu de la Belgique se limite à l'aéroport et à un centre fermé pour "étrangers illégaux", le 127 bis de Steenokkerzeel. C'était la sixième fois que les autorités belges tentaient de l'expulser. La raison de ce refus d'accès au territoire... la Convention de Genève ne prévoit rien pour les cas de maltraitance des femmes !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Maximilien Kolbe

Message non lu par stephlorant » sam. 30 juil. 2011, 22:09

Maximilien Kolbe est extraordinaire. Récemment, j'ai fait des recherches sur le monastère qu'il a fondé à Nagasaki et qu'il a établi en un endroit qui a été épargné par la bombe atomique ! Mais je désirais trouver des photos, et je n'ai rien trouvé. Ce monastère existe-t-il toujours ?
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Re: Délires conspirationnistes

Message non lu par Josef » sam. 30 juil. 2011, 22:25

stephlorant a écrit :Maximilien Kolbe est extraordinaire. Récemment, j'ai fait des recherches sur le monastère qu'il a fondé à Nagasaki et qu'il a établi en un endroit qui a été épargné par la bombe atomique ! Mais je désirais trouver des photos, et je n'ai rien trouvé. Ce monastère existe-t-il toujours ?
Hélas, je ne saurait vous le dire là tout de suite à brule pourpoing,
il faudrait faire des recherches de lieux, mais je suis convaincus que cet homme a laisser des traces.

Ce fut un homme admirable qui dès l'enfance vut la Sainte Vierge tenant deux couronnes, l'une blanche: la pureté, l'autre rouge: le martyr...
Il choisit les deux et offrit sa vie par amour pour Le Christ et par compassion totale envers ce père de famille il choisit de prendre sa place.

C'est là l'abnégation totale de sois-même qui fait qu'un homme deviens Saint...

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Message non lu par ami de la Miséricorde » mar. 14 août 2012, 8:51

Acte de consécration à l'Immaculée et biographie
http://www.immaculee.org/page.php?id=55

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Saints du 14 août

Message non lu par ami de la Miséricorde » mer. 13 août 2014, 23:47

Saints du 14 août
http://jubilatedeo.centerblog.net/65734 ... ur-14-Aout

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Message non lu par ami de la Miséricorde » mer. 13 août 2014, 23:59

Image

Litanies de Saint Maximilien Kolbe
http://imagessaintes.canalblog.com/arch ... 83027.html

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Hommage à un saint martyr

Message non lu par elenos » ven. 08 juil. 2016, 18:13


Cinci
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Re: 14 août Saint Maximilien Kolbe

Message non lu par Cinci » mar. 08 août 2017, 13:59

Bonjour,

Je suis tombé récemment sur un texte de Bernard Bro qui évoquait la figure de saint Maximilien Kolbe.

J'ai trouvé le récit qu'Il en faisait beaucoup plus "poignant" que l'article de Wikipédia par exemple. Moi-même, je me serai trouvé plus touché par sa figure après avoir lu ses quelques lignes que j'aurai jamais pu l'être auparavant, du fait d'avoir pu lire ou entendre d'autres détails sur le père. C'est assez curieux ce que l'écriture peut faire parfois, ou les mots et lorsqu'ils sont servis à travers la subjectivité chaleureuse ou sympathique d'un tiers.

Quoi qu'il en soit ...

Ici :

On croit connaître la vie du Père Kolbe. Et pourtant la chronologie exacte ne fut établie que récemment. Elle n'a pas fini de nous surprendre.

[...]

En 1936, le Père Maximilien Kolbe retourne définitivement en Pologne. La même année, son ordre religieux se consacre à l'Immaculée. Mai 1939, il se rend en Lettonie. Septembre 1939, il est arrêté par les troupes allemandes et remis en liberté quatre mois après.

Et voici le 17 février 1941, arrêté par la Gestapo, puis le 28 mai, il arrive avec un train chargé de prisonniers au camp de concentration d'Auschwitz, matricule 16670.

Crois-tu encore?

Le 17 mai 1941, une auto noire stoppe devant la porte du couvent. Alerté un des frères court avertir le père gardien qui était alors le Père Kolbe.
"C'est vrai?" Une ombre d'angoisse. Il se ressaisit.
-"C'est bien, j'y vais : Maria!" Et il va à leur rencontre. Les voici face à face : un religieux au corps ravagé par les privations, et cinq policiers.
-Loué soit Notre Seigneur Jésus-Christ! dit le Père Kolbe, selon la coutume polonaise. Ils ne répondent pas.
-C'est toi, Maximilien Kolbe?
-Oui, c'est moi.
- Alors, suis-nous.
Et il est arrêté avec quatre pères. Deux seulement ont survécu. Avant de monter dans l'auto, il bénit sa communauté et dit à la Vierge : "Puisque je m'en vais, c'est vous qui devrez prendre ma place."

Ils sont incarcérés dans la prison de Pawiak, dont le seul nom en Pologne glace le sang. C'est l'époque la plus dure. Les Allemands, avant l'invasion de la Russie, "nettoient l'arrière". Le Père Kolbe se trouve dans la cellule 103. Il écoute les confidences de ses compagnons, les confesse, prie avec eux. Un beau jour, il y a inspection. A la vue d'un habit religieux, le Schaarfûhrer empoigne le rosaire que le Père Maximilien porte à la ceinture.

- Dis-moi si tu crois en cela? Ei il lui montre le crucifix du rosaire.
- Oui, je crois, dit le Père Kolbe.

Une gifle magistrale. Puis une autre. Le Père Maximilien se plie en deux.

- Crois-tu encore?
- Oh oui, comment!

Grêle de coups. La figure du Père devient blanche. Il continue à faire face. La fureur du SS n'a plus de limites. Il frappe de toutes ses forces. Le Père s'écroule. Il a à peine reprise connaissance qu'il fait tout ce qu'il peut pour calmer ses compagnons. Les médecins prisonniers se prévalent de cet incident pour transférer le Père à l'infirmerie. Dans son couvent, la Niepokalanow, vingt frères s'offrent comme otages pour le remplacer. Les nazis refusent.

Auschwitz

Quelques jours après, il se trouve sur la liste du convoi destiné pour Oswiecim, nommé "Auschwitz" par les Allemands.

On a beaucoup écrit sur les camps de concentration. Restent les pages qui ne s'écriront pas sur cette terre. Il y a eu ceu qui mouraient dans la révolte et la haine. Il y a eu les martyrs involontaires, et puis il y a eu ceux qui, victimes conscientes, ont offert leur sang goutte à goutte comme une immense compensation au déchaînement du mal. On a tout dit. Il faut regarder aussi la bouleversante cohorte des saints. Des êtres qui, librement, ont continué la Passion du Christ.

Avant de tuer, il faut écraser la victime. Les prêtres forment l'avant-dernière catégorie, tout de suite avant les Juifs. On les traite de schweinerische Pfaffen, cochons de curés. Humilié, réduit en loques, le Père Maximilien témoigne. Il veut. Il sait. Il fait partie de la compagnie "Babice", la plus dure qui a pour chef "le Sanglant"; celui-ci voue au Père Kolbe une haine sans merci, et cherche toute occasion de le frapper. Avec ses camarades, le Père Kolbe doit transporter au pas de course de gros troncs d'arbres, et chaque fois qu'il tombe les coups pleuvent. Un jour, après que le chef du camp lui eut fait donner cinquante coups de fouet, on pousse le Père Kolbe dans une ornière, le couvre de branches sèches,et le laisse pour mort. Tous ces détails sont d'un témoin occulaire, l'abbé Szweda, un des rares survivants d'Oswiecim.

Malgré l'interdiction et la menace de représailles, il confesse à longueur de nuits. De temps en temps il risque le coup, et prononce de vraies conférences spirituelles. Les rescapés de son groupe se rappellent tel ou tel dimanche où il parla.

C'est la fin de juillet 1941. Dans le bloc du Père Kolbe il manque un homme. Une nouvelle évasion! On sait la menace du chef du camp : pour chaque évadé, vingt hommes de son bloc seraient condamnés à mourir de faim. Cette nuit-là, personne ne dort dans la baraque.

Le lendemain, à l'appel, le chef de camp annonce que le fugitif n'a pas été retrouvé. Il donne l'ordre de rompre les rangs à tous les blocs, sauf le 14. Les voici debout, sous le soleil de juillet. Les heures passent. Interdit de donner à boire. Des SS surveillent. On traîne hors des rangs les évanouis et on les jette en vrac. LePère Kolbe tient. Sa décision mûrit. Les heures passent. Vers 3 heures de l'après-midi, relâche d'une demi-heure et on leur permet de manger leur soupe. Ce sera le dernier repas. Puis ils continuent au garde à vous, jusqu'au soir, en attendant la sentence. Le Lagerfûhrer Fritsch attend l'heure propice. Voici l'appel du soir. Sur l'immense plaine, les différents blocs de retour du travail s'alignent. Fritsch circule lentement. Puis, tout d'un coup, devant le bloc 14, il s'arrête. Le silence. Soudain, ses paroles tombent une à une : "L'évadé n'a pas été repris. Dix d'entre vous mourront à sa place dans le bunker de la faim. La prochaine fois il y aura vingt condamnés". Et il s'approche du premier rang, regarde et semble réfléchir. Puis, en mauvais polonais : "Tire la langue, montre les dents."

Il lève la main, montre du doigt :"Celui-ci." Alors Palitsch, son adjoint, inscrit le numéro sur la liste des condamnés. Fritsch continue à choisir : "Celui-ci, celui-là encore". Ils sont dix. L'un d'eux en sortant s'écrie :"Ma femme, mes enfants!"

[...]

Palistch donne un nouvel ordre :"Schuhe weg!" Enlevez les chaussures. Les condamnés vont au lieu de l'exécution pieds nus. Nouvel ordre :"Tournez à gauche" Les spectateurs de cette scène frémissent : à gauche se trouvent le mur des exécutions, les gibets et les bunkers de la faim.

Tous à coup il se passe quelque chose d'absolument inattendu. Au milieu de ses camarades pétrifiés, un homme se fraie un chemin, il sort du rang ... Il ose : sa tête est légèrement penchée sur le côté. Il regarde en face Fritsch qui est stupéfait. Un murmure se répand, comme une vague. De rang en rang la nouvelle passe : C'est le Père Maximilien! C'est le Père Kolbe!

Le chef du camp saisit son revolver, recule : "Arrête!"
Le Père Kolbe est debout devant lui. Très calme.
"Je voudrais mourir à la place d'un de ces condamnés".

Le commandant qui ne revient jamais sur ses décisions, reste comme interdit sous ce regard. En ce moment c'est le Père Maximilien qui commande et le Lagerfüher demande : "Pourquoi? "
Le Père Maximilien répond : "Je suis vieux et bon à rien. Ma vie ne servira plus à grand chose ..." Le Père Kolbe a alors quarante-cinq ans.
- Pour qui veux-tu mourir?
- Pour celui-ci : il a une femme, des enfants ...
Et le Père désigne du doigt l'homme qui vient de se lamenter, François Gajowniczeck. C'est la première fois que les déportés voient Fritsch parler avec un prisonnier. Pour une fois, Fritsch veut comprendre.
-Qui es-tu?
-La réponse tombe, brève mais solennelle :
- Prêtre catholique.

Le Père Maximilien mourra, il veut mourir comme prêtre, parce que prêtre. Suit un moment de silence. Le fait est que Fritsch n'ose pas dire non. Le pape Jean-Paul II relèvera ce fait en disant : "Ce qui s'est produit restera à jamais une énigme, que Fritsch, commandant du camp, ait obéi à un prisonnier."

Le Père Maximilien attend. Enfin Fritsch dit : "Soit, Geh mit. Va avec eux." A partir de ce moment-là, Fritsch se tait. Les lèvres du Père remuent doucement. Il vient d'offrir sa vie.

Cinci
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Re: 14 août Saint Maximilien Kolbe

Message non lu par Cinci » mar. 08 août 2017, 14:28

Le bunker de la faim

Aux touristes curieux le guide à Auschwitz montre invariablement le bloc de la mort. Ce sont des cellules humides, sombres, la plupart sans lucarne. Au moment où les condamnés du bloc 14 arrivaient en ce soir de juillet 1941, plus de vingt malheureux étaient déjà en train d,agoniser dans les casemates voisines. Aux nouveaux arrivés ordre est donné de se dévêtir. "Ce sera pour le Père Kolbe note Jean-Paul II, une victoire de la pauvreté totale, de celui à qui n'ont même pas été laissés ses souliers troués, ses misérables vêtements. Il est mort nu."

La porte se referme. A partir de ce moment, les condamnés ne recevront plus rien à manger, rien à boire. L'un des geôliers se moque : Vous vous déssécherez comme des tulipes.

Mais les gardiens se rendent compte que, cette fois-ci, il y a quelque chose de changé. Jusqu'à ce jour les "bunkers de la faim" retentissaient de hurlements, les premiers jours les prisonniers étaient plongés dans une folie du désespoir. Cette fois-ci, les prisonniers ne hurlent pas, ils prient, ils chantent, et des casemates voisines des voix répondent.

Jean-Paul II remarquera : "Il ne s'agissait pas seulement pour le Père Kolbe de sauver le dixième condamné, mais d'aider à mourir les neuf autres." Le fait est qu'à partir du moment où le Père Kolbe fut au milieu d'eux, les malheureux se sentirent protégés et assistés. Les bourreaux en furent bouleversés :"So was haben wir nie gesehen!' On n'a jamais vu ça!

Mais on a parmi d'autres le témoignage précis d'un des détenus qui était chargé d'enlever les cadavres. Il entrait tous les matins et trouvait toujours le Père Kolbe soit à genoux, soit debout et priant à haute voix. Les SS près de la porte le surveillaient. Le Père Maximilien regardait ses bourreaux avec beaucoup de sérénité. Ceux-ci, nous dit Borgowiec, ne pouvaient pas supporter ce regard et criaient : "Détourne les yeux, ne nous regarde pas ainsi!"

Un déporté a dit :"Je les hais parce qu'ils m'ont appris à haïr." Tous les témoignages sur le Père Kolbe disent : ils ignorait la haine.

Dans son bunker, le Père Maximilien prie aussi pour ses bourreaux. Les jours passent. On est à la veille de l'Assomption. Il n'y a plus que quatre survivants. Le Père Kolbe est assis sur ses talons. Au moment où les gardiens entrent pour l'achever, le Père prie. Il tend lui-même son bras à la piqûre.

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Re: 14 août Saint Maximilien Kolbe

Message non lu par Cinci » mar. 08 août 2017, 16:51

Et quelle pensée d'André Comte-Sponville ("surprise!") de mieux appropriée que celle-là pour évoquer la dynamique du Père Kolbe?

La douceur

On naît femme, ou homme, et puis on devient ce que l'on est. La virilité n'est ni une vertu ni une faute. Mais c'est une force, comme la féminité est une richesse (y compris chez les hommes) , et une force aussi, mais différente. Tout est sexué en nous - à la vérité près, j'y insiste, et c'est tant mieux. Quelle différence plus riche et plus désirable?

Mais revenons à la douceur. Ce qu'elle a de féminin, ou qui paraît tel, c'est un courage sans violence, une force sans dureté, un amour sans colère. C'est ce qu'on entend si bien chez Schubert , c'est ce qu'on lit si bien chez Etty Hillesum. La douceur est d'abord une paix, réelle ou souhaitée : c'est le contraire de la guerre, de la cruauté, de la brutalité, de l'agressivité, de la violence ... Paix intérieure, et la seule qui soit vertu. Souvent trouée d'angoisse et de souffrance (Schubert), parfois illuminée de joie et de gratitude (Etty Hillesum), mais toujours dépourvue de haine, de dureté, d'insensibilité. "S'aguerrir et s'endurcir sont deux choses différentes", remarquait Etty Hillesum en 1942. La douceur est ce qui la distingue. C'est amour en état de paix, même à la guerre, d'autant plus fort quand il est plus aguerri, et d'autant plus doux. L'agressivité est une faiblesse, la colère est une faiblesse, la violence même, quand elle n'est pas maîtrisée, est une faiblesse. Et qu'est-ce qui peut maîtriser la violence, la colère, l'agressivité, si ce n'est la douceur?

La douceur est une force, c'est pourquoi elle est une vertu : c'est force en état de paix, force paisible et douce, pleine de patience et de mansuétude.

Extrait tiré de :
André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus, p. 246

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Re: 14 août Saint Maximilien Kolbe

Message non lu par Cinci » jeu. 10 août 2017, 19:12

Douceur du Tout-Puissant

Les bourreaux capitulent

On peut évoquer la figure du Père Maximilien Kolbe, saint et martyr parce que les événements de sa vie jusque dans le camp d'Auschwitz sont fermement établis par des témoins directs. Ils sont vu. Chose inouïe dans l'histoire de la sainteté : le 10 octobre 1982, celui qui, sur la place Saint-Pierre de Rome, apportait à l'autel les offrandes pour la canonisation du Père Kolbe était celui-là même , le Polonais père de famille François Gajownicek, de qui, quarante ans auparavant, le Père Kolbe avait volontairement pris la place en se proposant pour le bunker de la faim à Auschwitz. Symbole fantastique.

La première raison qui amène à évoquer la "passion" du Père Kolbe, comme celle de Jeanne d'Arc, est qu'elle nous rappelle que sans l'Esprit Saint, sans l'Esprit de la force et de la tendresse de Dieu, tout le monde est capable de compromission et de mensonge.

Lorsque le Fils de Dieu fut élevé sur son trône de supplice, il y eut un "Souffle" pour plaider en avocat de sa gloire. Et il plaide encore aujourd'hui et tout au long des temps, cette indéfinie révision du procès du Christ à l'oreille de tous ceux qui l'ont transpercé et qui le contemple avec stupeur.

Parmi les quelques moments de la passion du Père Kolbe, dont les témoins nous ont gardé le souvenir direct, il en est un, simple mais incroyable, que j'évoquerai à la suite de Jean-Paul II : c'est ce moment où les bourreaux nazis hurlaient au Père Kolbe enfermé dans le bunker avec son groupe. Certains des condamnés suppliaient les bourreaux de leur donner un peu d'eau. Le Père Kolbe ne demandait rien, il priait. Pour la première fois, on ne criait pas, le groupe chantait des cantiques au lieu de s'entre-dévorer. Et devant le silence et le regard du Père Kolbe, les bourreaux vociféraient :"Arrête de nous regarder ainsi!" Ils capitulaient devant un regard. Non pas parce que c'était un regard de haine, de mépris ou d'Indifférence, mais parce que c'était un regard de tendresse, brûlure pour la détresse où le mal maintenait ces hommes.

Le regard des saints est plus qu'une leçon de morale, plus qu'un témoignage héroïque, beaucoup plus qu'un exemple de sainteté, il introduit à l'un des secrets les plus hauts de la Bienheureuse Trinité et en même temps à l'une des réalités les plus concrètes, les plus immédiates que le Christ a vécues pour que nous comprenions le mystère du Dieu chrétien, celui de l'Esprit Saint.

Ce fut, avec l'obéissance du Christ, ce qui en sa vie comme en celle des saints, est la révélation incarnée, réelle, efficace de Dieu. Les hommes l'ont vu, les hommes l'ont touché, les hommes en ont été en même temps les acteurs et les témoins, et ils en ont été tellement frappés que nous préférerions parfois nous en détourner : c'est le mystère de la douceur du Tout-Puissant. C'est la béatitude des doux chez le Père Kolbe, comme en Jeanne d'Arc, comme en la Passion du Christ.

p. 142

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