17 septembre Sainte Hildegarde de Bingen

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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17 Septembre: Sainte Hildegarde de Bingen

Message non lu par ami de la Miséricorde » dim. 16 sept. 2007, 22:14

PRIÈRE AU SAINT-ESPRIT

Ô feu de l’Esprit Paraclet, vie de la vie de toute créature,
Tu es saint, Toi qui vivifies les formes.
Tu es saint, Toi qui couvres de baumes les plaies dangereuses;
Tu es saint, Toi qui soignes les blessures purulentes.
Ô Souffle de Sainteté, ô feu de charité, ô douce saveur
Dans les cœurs et pluie dans les âmes, odorante de vertus.
Ô très pure source où l’on voit réunir les étrangers et rechercher les égarés.
Ô armure de la vie, espérance de l’union de tous les hommes,
Asile de la beauté, sauve les êtres!
Protège ceux que l’ennemi a emprisonnés et délivre ceux qui sont enchaînés,
Ceux que la divine puissance veut sauver.
Ô voie de certitude, qui passe en tout lieu, sur les cimes
Et les plaines et les abîmes, pour rapprocher et réunir tous les êtres!
Pour Toi les nuages courent, l’air plane, les pierres se recouvrent d’humidité,
Les eaux deviennent des ruisseaux et la terre sécrète la verdoyante sève.
C’est Toi qui guides toujours ceux qui savent et les comblent de joie
En leur inspirant Ta sagesse.
Gloire à Toi, donc, à Toi qui fais retentir les louanges et rends la vie bienheureuse,
À Toi, espérance, honneur et force, à Toi, qui apportes la lumière.

Sainte Hildegarde de Bingen

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Message non lu par ami de la Miséricorde » mer. 17 sept. 2008, 12:26

Du livre de la Sagesse

Place ton trésor dans les commandements du Très-Haut, et ton aumône te profitera plus que ton or.
Qu’est-ce que cela signifie ? En faisant un calcul juste et droit, prend sur la masse de ton argent, qui est attaché à ton ventre et à ton cœur, et partage-le selon les préceptes de celui qui est au-dessus de tous, parce que Dieu à ordonné que tu t’écartes du mal et que tu fasses le bien. Et tu dois aussi, en tes entrailles, surabonder de bonne volonté, pour ne pas être au nombre des brebis perdues ; mais sanctifie-toi devant Dieu en distribuant tes propres bien pour le réconfort de ceux qui sont dans le besoin, parce qu’alors Dieu, dans tes misères, répandra sur toi la Miséricorde. Et si tu fais cela, la compassion que tu manifestes à celui qui ne possède aucun trésor te sera d’une plus grande utilité que si, montant sur une haute montagne, tu avais, dans ton orgueil, une grande masse d’or.
Comment ? Il vaut mieux pour toi donner un petit peu aux pauvres en toute humilité, plutôt que d’avoir la royauté du monde dans un superbe orgueil, car alors la Miséricorde te ferait défaut pour la récompense divine, puisque tu n’aurais pas eu pour les pauvres des entrailles de compassion. Dès lors, ô homme, abandonne la vanité de l’avarice qui fait faire naufrage, parce que ton juste héritage est en la vie éternelle : autrement dit, abandonne le mal et fais le bien, de façon à éloigner de toi la dureté malveillante et à pratiquer la Miséricorde, c’est à dire à donner de tes biens aux pauvres, imitant en cela Dieu qui est Miséricordieux.

Hildegarde de Bingen
Source : Scivias Sagesses Chrétiennes 1996

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Message non lu par ami de la Miséricorde » jeu. 17 sept. 2009, 12:08

Extrait de Scivias sixième vision

Ensuite je vis dans les hauteurs des mystères célestes deux armées d'esprits d'en-haut, resplendissant d'une clarté admirable et qui dans la première légion avaient comme des ailes sur leurs poitrines ; leurs faces étaient semblables à celles des hommes, et leur visage humain apparaissait comme à travers une eau pure. Et ceux qui étaient dans l'autre légion, avaient aussi comme des ailes sur leurs poitrines ; et leurs faces étaient comme celles des hommes, et dans elles l'image du Fils de l'homme resplendissait comme dans un miroir. Mais dans les uns comme dans les autres, je ne pus discerner une autre forme. Ces légions environnaient cinq autres légions, et formaient autour d'elles comme une couronne. Et ceux qui étaient dans la première de ces cinq légions, avaient comme des apparences d'hommes, resplendissantes de clarté, des épaules jusqu'en bas. Ceux qui étaient dans la seconde (légion) étaient si éblouissantes de lumière, que je ne pouvais les regarder. Ceux qui étaient dans la troisième apparurent comme de marbre blanc, et leurs têtes étaient semblables à celles des hommes, desquelles émanaient des rayons ardents ; et, des épaules en bas, ils étaient environnés comme d'une épaisse nuée. Ceux qui étaient dans la quatrième légion, avaient la face humaine et des pieds d'hommes ; ils portaient sur leurs têtes des casques, et étaient revêtus de tuniques de marbre. Ceux enfin qui étaient dans la cinquième légion, ne montraient en soi aucune forme humaine ; mais étaient empourprés comme l'aurore. Et je ne voyais en eux aucune-autre forme. Et ces légions formaient comme une couronne, autour des deux autres légions. Ceux qui étaient dans la première de ces deux légions apparaissaient tout remplis d'yeux et d'ailes, et dans chaque oeil était un miroir ; et dans chaque miroir une face d'homme ; et ils élevaient leurs ailes à une suprême hauteur. Et ceux qui étaient dans la seconde légion brùlaient comme le feu ; et ils avaient une multitude d'ailes, où, comme dans un miroir, on voyait tous les ordres illustres de l'institution ecclésiastique. Mais je ne vis, ni dans les uns, ni dans les autres, aucune autre forme. Et toutes ces légions faisaient retentir, de leurs voix merveilleuses en de multiples harmonies, les louanges de celui qui opère des merveilles dans les âmes bienheureuses ; et elles glorifiaient Dieu magnifiquement.

Et j'entendis une voix du ciel qui me disait : Le Dieu tout-puissant et ineffable, qui fut avant les siècles, qui n'eut pas de commencement et ne cesse d'exister après la fin des siècles, a établi et disposé par sa volonté toute créature, d'une manière admirable. Comment ? - Il a placé les unes sur la terre, les autres dans le ciel. Il a établi les bienheureux esprits pour le salut des hommes et l'honneur de son nom. Comment ? - En effet, il a placé les uns, pour subvenir aux nécessités des hommes ; les autres pour manifester, par eux, aux hommes, les jugements de ses décrets. C'est pourquoi, tu vois dans les hauteurs mystérieuses du ciel, deux légions d'esprits supérieurs resplendissant d'un merveilleux éclat ; parce que, comme il t'est montré, dans ces hauteurs mystérieuses que le regard charnel ne pénètre pas, mais que la vue de l'homme intérieur atteint, ces deux légions indiquent que le corps et l'âme de l'homme doivent se vouer au service de Dieu ; puisqu'eux-mêmes, avec les citoyens célestes, sont faits pour jouir de la vision béatifique.

Source : livres-mystiques.com

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Message non lu par ami de la Miséricorde » sam. 17 sept. 2011, 12:29

Scivias de Sainte Hildegarde de Bingen
Vision quatrième Tome I

[…] Lorsque la colère veut porter ses efforts vers mon tabernacle, je regarde vers la bonté de Dieu, que la colère n'émeut jamais ; et ainsi, par cet air qui fertilise de sa douce haleine l'aridité de la terre, je deviens plus douce, et je jouis d'une joie toute spirituelle ; lorsque les vertus commencent à montrer en moi leur vigueur. Et c'est ainsi que j'éprouve la bonté de Dieu. Mais lorsque la haine veut tenter de me dénigrer : Je considère la Miséricorde* et le martyre du Fils de Dieu et ainsi, je réprime ma chair, en respirant dans la fidélité du souvenir, le parfum suave des roses qui naissent du milieu des épines ; et de la sorte, je reconnais mon Rédempteur. Lorsque l'orgueil superbe s'efforce d'élever en moi, sans le fondement de la pierre (angulaire, le Christ), la tour de sa vanité, et d'ériger en moi ce sommet qui prétend que nul ne l'égale en hauteur, mais veut paraître plus élevé que les autres : Oh ! alors, qui voudra me secourir ? parce que l'antique serpent, qui voulant l'emporter sur tout, se précipita dans la mort, s'efforce de me renverser. Alors je dis, dans mon abattement : Où est mon roi et mon Dieu ? Que puis-je faire de bien sans Dieu ? Rien. Et ainsi, je regarde vers Dieu qui m'a donné la vie ; et je cours vers la bienheureuse vierge qui écrasa l'orgueil de l'antique serpent ; et de la sorte, devenue une pierre inébranlable de la maison de Dieu, le loup très rapace, qui a été pris au piège de la divinité, ne pourra plus désormais l'emporter sur moi. Et ainsi je connais le bien le plus doux, c'est-à-dire l'humilité, dans la contemplation de la grandeur de Dieu ; surtout, par le souvenir de l'humilité de la Vierge bienheureuse, toute embaumée de ses parfums suaves ; et, pénétrée de la douceur divine, jouissant de délices infinies, je repousse victorieusement les autres vices. […]

Source : livres-mystiques.com

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Isabelle47
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Hildegarde de Bingen

Message non lu par Isabelle47 » lun. 09 avr. 2012, 18:10

Je suis en train de lire le livre de Régine Pernoud sur Hildegarde de Bingen.
Je connaissais ses compositions musicales; je découvre les textes de cette grande mystique.
Est-ce parce que ses visions ne correspondent plus à notre sensibilité moderne qu'Hildegarde de Bingen ne fait pas partie des saintes qui nous sont familières?
Ou sa théologie a-t-elle posé quelque problème à l'Eglise?
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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par Teano » lun. 09 avr. 2012, 18:16

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hildegarde_de_Bingen

Chère Isabelle,

Voici le lien de wikipedia sur Hildegarde, sous réserve car je me méfie de wiki, il semble que 4 tentatives de canonisation aient échoué. En revanche, l'article dit qu'elle serait en voie d'être proclamée Docteur de l'Eglise par Benoit XVI, ce qui n'est pas rien.

Si quelqu'un a de meilleur renseignement sur cette figure centrale du Moyen-Âge et unique, fascinante...qu'il éclaire notre chandelle !
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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par jeanbaptiste » lun. 09 avr. 2012, 22:58

En revanche, l'article dit qu'elle serait en voie d'être proclamée Docteur de l'Eglise par Benoit XVI, ce qui n'est pas rien.
Tiens ! Je ne savais pas !

Si cela est vrai ça ne m'étonne qu'à moitié, Ratzinger est particulièrement sensible à la dimension cosmique de la foi chrétienne, et c'est quelque chose de très présent chez Hildegarde.

Isabelle47
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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par Isabelle47 » mar. 10 avr. 2012, 20:32

Mais ce qui est étonnant, c'est qu'elle n'ait pas eu plus de "popularité"...
Un problème linguistique, peut-être? Ou culturel?
Ou le côté "visions cosmologiques"?
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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par Teano » mar. 10 avr. 2012, 20:38

Isabelle47 a écrit :Mais ce qui est étonnant, c'est qu'elle n'ait pas eu plus de "popularité"...
Un problème linguistique, peut-être? Ou culturel?
Ou le côté "visions cosmologiques"?
Peut-être une forme d'élitisme de la part d'Hildegarde elle-même ?
Ce n'est qu'une opinion mais c'était probablement une des femmes les plus cultivées de son temps, elle laisse une oeuvre riche et variée dont je ne suis pas certaine qu'elle soit accessible à tous.
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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par Isabelle47 » mer. 11 avr. 2012, 17:43

Merci Teano :)

Même sur ce forum, Hildegarde de Bingen ne semble pas susciter grand intérêt :(
Son oeuvre est cependant extraordinaire dans de nombreux domaines (cf. "Hildegarde de Bingen", Régine Pernoud)
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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par Véronique Belen » mer. 11 avr. 2012, 18:08

Moi je l'aime beaucoup !
En Allemagne elle est très populaire.
Je crois que si elle n'a pas été canonisée, c'est parce que pour d'obscures raisons, le clergé lui avait interdit l'eucharistie à la fin de sa vie.
Persécution habituelle des saintes par certains hommes d'Eglise...
www.histoiredunefoi.fr

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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par etienne lorant » mer. 11 avr. 2012, 18:27

Elle n'est pas si "vieillotte" que çà, la preuve : ce qu'en dit le Pape dans sa catéchèse du 1er septembre 2010:

http://www.zenit.org/article-25250?l=french

Chers frères et sœurs,

En 1988, à l'occasion de l'Année mariale, le vénérable Jean-Paul II a écrit une Lettre apostolique intitulée Mulieris dignitatem, traitant du rôle précieux que les femmes ont accompli et accomplissent dans la vie de l'Eglise. « L'Eglise - y lit-on - rend grâce pour toutes les manifestations du génie féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations ; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour : elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine » (n. 31).

Egalement, au cours des siècles de l'histoire que nous appelons habituellement Moyen-Age, diverses figures de femmes se distinguent par la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement. Aujourd'hui, je voudrais commencer à vous présenter l'une d'entre elles : sainte Hildegarde de Bingen, qui a vécu en Allemagne au XIIe siècle. Elle naquit en 1098 en Rhénanie, à Bermersheim, près d'Alzey, et mourut en 1179, à l'âge de 81 ans, en dépit de ses conditions de santé depuis toujours fragiles. Hildegarde appartenait à une famille noble et nombreuse, et dès sa naissance, elle fut vouée par ses parents au service à Dieu. A l'âge de huit ans, afin de recevoir une formation humaine et chrétienne appropriée, elle fut confiée aux soins de la maîtresse Judith de Spanheim, qui s'était retirée en clôture dans le monastère bénédictin Saint-Disibode. C'est ainsi que se forma un petit monastère féminin de clôture, qui suivait la Règle de saint Benoît. Hildegarde reçut le voile des mains de l'évêque Othon de Bamberg et en 1136, à la mort de mère Judith, devenue supérieure de la communauté, ses consœurs l'appelèrent à lui succéder. Elle accomplit cette charge en mettant à profit ses dons de femme cultivée, spirituellement élevée et capable d'affronter avec compétence les aspects liés à l'organisation de la vie de clôture. Quelques années plus tard, notamment en raison du nombre croissant de jeunes femmes qui frappaient à la porte du monastère, Hildegarde fonda une autre communauté à Bingen, intitulée à saint Rupert, où elle passa le reste de sa vie. Le style avec lequel elle exerçait le ministère de l'autorité est exemplaire pour toute communauté religieuse : celui-ci suscitait une sainte émulation dans la pratique du bien, au point que, comme il ressort des témoignages de l'époque, la mère et les filles rivalisaient de zèle dans l'estime et le service réciproque.

Déjà au cours des années où elle était supérieure du monastère Saint-Disibode, Hildegarde avait commencé à dicter ses visions mystiques, qu'elle avait depuis un certain temps, à son conseiller spirituel, le moine Volmar, et à sa secrétaire, une consœur à laquelle elle était très affectionnée Richardis de Strade. Comme cela est toujours le cas dans la vie des véritables mystiques, Hildegarde voulut se soumettre aussi à l'autorité de personnes sages pour discerner l'origine de ses visions, craignant qu'elles soient le fruit d'illusions et qu'elles ne viennent pas de Dieu. Elle s'adressa donc à la personne qui, à l'époque, bénéficiait de la plus haute estime dans l'Eglise : saint Bernard de Clairvaux, dont j'ai déjà parlé dans certaines catéchèses. Celui-ci rassura et encouragea Hildegarde. Mais en 1147, elle reçut une autre approbation très importante. Le pape Eugène III, qui présidait un synode à Trêves, lut un texte dicté par Hildegarde, qui lui avait été présenté par l'archevêque Henri de Mayence. Le pape autorisa la mystique à écrire ses visions et à parler en public. A partir de ce moment, le prestige spirituel d'Hildegarde grandit toujours davantage, d'autant plus que ses contemporains lui attribuèrent le titre de « prophétesse teutonique ». Tel est, chers amis, le sceau d'une expérience authentique de l'Esprit Saint, source de tout charisme : la personne dépositaire de dons surnaturels ne s'en vante jamais, ne les affiche pas, et surtout, fait preuve d'une obéissance totale à l'autorité ecclésiale. En effet, chaque don accordé par l'Esprit Saint est destiné à l'édification de l'Eglise, et l'Eglise, à travers ses pasteurs, en reconnaît l'authenticité.

Je parlerai encore une fois mercredi prochain de cette grande femme « prophétesse », qui nous parle avec une grande actualité aujourd'hui aussi, à travers sa capacité courageuse à discerner les signes des temps, son amour pour la création, sa médecine, sa poésie, sa musique, qui est aujourd'hui reconstruite, son amour pour le Christ et pour son Eglise, qui souffrait aussi à cette époque, qui était blessée également à cette époque par les péchés des prêtres et des laïcs, et d'autant plus aimée comme corps du Christ. Ainsi sainte Hilegarde nous parle-t-elle ; nous en parlerons encore mercredi prochain. Merci pour votre attention.

Je crois avoir lu quelques visions qu'elle a rapportées. Il faudrait que je fasse quelques recherches !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par Fée Violine » mer. 11 avr. 2012, 18:51

Elle est très connue en France, mais plutôt dans les milieux new age.

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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par salésienne05 » mer. 11 avr. 2012, 19:26

Elle est également très connue chez les habitués ou les amateurs de monachisme médiéval. Elle est la moniale que je connaissais le mieux avant ma conversion :p.

Fraternellement

Cécile

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Re: Hildegarde de Bingen

Message non lu par Isabelle47 » jeu. 12 avr. 2012, 13:17

merci Etienne Lorant. La reconnaissance du "génie féminin" est effectivement assez discrète dans l'Eglise pour qu'on l'apprécie quant elle se manifeste :fleur:
Il faut reconnaitre qu'Hildegarde a un côté flamboyant! (ce qui lui a peut-être aussi causé quelques problèmes avec les autorités?)

New âge? je ne savais pas. Je l'ai découverte par sa musique (par un ami, prof de musique, qui donne des cours de musicologie passionnants) puis par Régine Pernoud qui n'est pas spécialement new âge. :)
Et relire Régine Pernoud permet aussi de revoir les idées reçues que nous pouvons avoir sur le Moyen âge, notamment la place des femmes dans la société et l'histoire.
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