The silver bullet (anglais)

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Re: The silver bullet (anglais)

par Gaudens » ven. 21 janv. 2022, 14:00

Je doute assez de ce supposé "yalta entre culture et politique" qu'auraient réalisé après-guerre et jusqu"aux années 1970, communistes et gaullistes.
D'abord parce que cela ne correspond pas à ce qu'on sait de la pensée ,des attaches intellectuelles et spirituelles, de la manière d('être, enfin, du Général de Gaulle qui se refusait aux "yaltas",justement.
Ensuite, parce que le développement de la "contre-culture" des "French philosophers" chers aux campus américains, s'est développé d'abord à l'lmbre et dans le confort des universités et autres temples de la culture, sanctuarisés par leur statut protecteur (et protégé des politiques gouvernementales): les épigones de Levi Strauss, Foucauld, Barthes et autres dans l'université, Althusser à l'Ecole des Hautes Etudes,idem pour un Bourdieu (un des rares vrais "marxistes culturels au sens strict),etc...
A partir de l'université, ce genre de pensée s'est en effet répandu ,sans doute dans la littérature(le "Nouveau Roman", déconstructeur par nature) et le cinéma dont l'influence sur les changements radicaux de paradigme à partir du débit des années 1960 devra être analysé et scruté un de ces jours....
Par contre, radios et télévisions restaient strictement contrôlées par l'Etat gaullien (Alain Peyrefitte) jusqu'à l'orée des années 1970 (l'ORTF, pas de radios indépendantes ,etc...).

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » jeu. 20 janv. 2022, 18:17

Pour la suite :
Quant à la vidéo que vous nous proposez, j’en retiens plusieurs aspects :
M.Plaquevent, l’interviewé, reconnait l’origine américaine du vocable « marxisme culturel »(ce que je pensais ) mais ajoute que « marxo-freudisme » serait plus adéquat. Du reste, il met en relief, non seulement l’influence du freudisme, que je n’avais pas mentionnée, mais aussi celle de l’école de Francfort(Adorno et aussi Marcuse, qu’il ne cite pas et qui influença beaucoup les révoltés de mai 68 , même quand ils n’en avaient pas lu une ligne). Il a tout à fait raison.
Michel Onfray rappelait de son côté (un des fils que je viens de créer) la vieille alliance, dans une France d'après guerre, entre communistes et gaullistes, et de quoi il aurait résulté qu'un grand domaine de la culture aurait été ni plus ni moins abandonné aux mains de ces thuriféraires de la déconstruction; dans une bonne mesure pourrait-on dire. Car sans doute serait-il faux de penser que des «déconstructeurs» auraient pu dire n'Importe quoi, en public, dans les années 1960. Mais il pouvait y avoir une relative tolérance et juste assez pour permettre aux idées de ces penseurs de se diffuser, puis s'en trouver valorisées, en dépit de la guerre froide. Le monde de la culture fut un vecteur de premier ordre pour répandre la «bonne parole». La littérature, le cinéma, la télévision, les programmes à la radio, la musique. La «déconstruction» correspond comme à un vaste rejet plus ou moins larvé (parfois aigu) d'un ordre social considéré trop répressif, mutilateur et constituant un frein au plein épanouissement individuel. Donc, c'est vrai que le rapprochement peut se faire aussi avec le freudisme.

Le rapprochement (non pas sans raison) ou même la confusion complète (à tort !) avec le marxisme/communisme pouvant s'effectuer mais tout simplement parce que les uns les autres peuvent se montrer assez copains ou relativement ouverts les uns vis à vis des autres, déconstructeurs contestataires et socialo-communistes.

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » jeu. 20 janv. 2022, 17:19

Bonjour Gaudens,

Vous disiez :
Gaudens a écrit :
A la recherche d’une terminologie satisfaisante pour le phénomène auquel vous nous conviez à réfléchir, je vous propose simplement « idéologie de la déconstruction ».Tout d’abord les tenants de celle-ci ne la récuseraient pas ,puisqu’ils s’en réclament .Et ensuite elle dit tout :déconstruire c’est finalement détruire (doucement peut-être , mais détruire) :détruire la civilisation occidentale d’origine chrétienne et nos sociétés.
C'est une très bonne idée. Idéologie de la déconstruction ? Oui, en l'espèce. Je vais la retenir.

Merci !

Re: The silver bullet (anglais)

par Gaudens » sam. 15 janv. 2022, 17:56

Bonjour Cinci.
Je suis d’accord avec ce que vous écrivez ci-dessus.
A la recherche d’une terminologie satisfaisante pour le phénomène auquel vous nous conviez à réfléchir,je vous propose simplement « idéologie de la déconstruction ».Tout d’abord les tenants de celle-ci ne la récuseraient pas ,puisqu’ils s’en réclament .Et ensuite elle dit tout :déconstruire c’est finalement détruire (doucement peut-être , mais détruire) :détruire la civilisation occidentale d’origine chrétienne et nos sociétés.
Quant à la vidéo que vous nous proposez,j’en retiens plusieurs aspects :
M.Plaquevent, l’interviewé, reconnait l’origine américaine du vocable « marxisme culturel »(ce que je pensais ) mais ajoute que « marxo-freudisme » serait plus adéquat.Du reste,il met en relief ,non seulement l’influence du freudisme, que je n’avais pas mentionnée, mais aussi celle de l’école de Francfort(Adorno et aussi Marcuse,qu’il ne cite pas et qui influença beaucoup les révoltés de mai 68 , même quand ils n’en avaient pas lu une ligne).Il a tout à fait raison.
Il analyse le supposé « marxisme culturel » comme le développement d’une intention stratégique :constatant l’ « échec »(en quoi ? il ne le dit pas) de la révolution bolchévique russe, les penseurs en question se seraient réfugiés ailleurs ,tant géographiquement qu’intellectuellement , ce qui ne suffit pas pour prouver la moindre continuité avec le marxisme originel,naturellement. Géographiquement le nazisme (et pas le bolchévisme) les aurait conduit vers la terre promise américaine, Californie particulièrement .Intellectuellement, ils auraient vu la matrice de la future révolution mondiale dans la déconstruction des schémas mentaux et moraux à l’origine de la famille traditionnelle afin de révolutionner le monde ,dont opportunément pour eux, les USA étaient devenus le centre après 1945.
-Au passage,les auteurs de la vidéo plaquent une grande étoile de David au milieu du récit , en raison de l’origine juive de plusieurs de ces penseurs (Marcuse, Adorno à moitié). C’est toujours un peu suspect : certes les juifs sont par atavisme des penseurs nés (voire d’excellents coupeurs de cheveux en quatre dans la plus grande tradition rabbinique, même laicisée ) mais enfin en inférer subrepticement à un complot juif est toujours un danger intellectuel majeur, voir Alain Soral…)
-Enfin,on note que l’interview a eu lieu en 2019 à Moscou(-lieu de résidence de l’interviewé ?) et qu’une allusion négative aux supposées « révolutions orange » (sur lesquelles ont peut en effet nourrir quelques doutes) est faite.M.¨Plaquevent n’est donc sans doute pas sur ce point en accord avec les conservateurs américains (tiens,au passage, depuis quelques années on ne dit plus « nouveaux conservateurs » doute à cause du délicat « néo-cons » en français …),très amis d’Israel et protecteurs des intérêts US assez normalement.

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » ven. 14 janv. 2022, 14:12

Gaudens a écrit :
Merci de m'avoir compris, Cinci. Oui, c'est largement une question de terminologie, très inadéquate selon moi et où je perçois une sorte de malhonnêteté intellectuelle (dans l'emploi du terme"marxiste").
J'essaie de voir. Puisque qu'un élément apparemment important pour vous accroche négativement quant à l'utilisation du terme «marxisme». Quelque chose vous gêne.

Je ne sais pas si c'est la perspective qui serait de penser, par exemple (... et qui serait une erreur), qu'un fil conducteur direct devrait relier une sorte d'orthodoxie léniniste de 1920 avec les agitateurs d'aujourd'hui ou encore d'imaginer qu'un Karl Marx replacé dans son temps aurait pu lui-même sourire, souscrire tout à fait à cette idée d'une «révolution qui ne révolutionnerait rien en réalité», pas sur le plan économique (se bornant à déconstruire des repères culturels; de la pure dialectique), pour laisser en place et peut-être même accroître le phénomène d'exploitation des masses par une minorité de capitalistes. Là-dessus. je serais d'accord. Je pense bien qu'un Marx en personne aurait désavoué ces prétendus héritiers.

Il est vrai, aussi, que d'authentiques militants marxistes-léninistes du début des années 1970 se seraient distingué sur bien des plans des revendicateurs droits-de-l'hommistes de l'an 2000, nos adorateurs d'une sorte d'individualisme poussé à l'extrême et que des communistes pourraient pourfendre comme autant de travers bourgeois.

Observation ...

Il demeure quand même une sorte de mouvance révolutionnaire de fond à mon avis, un courant qui précède même Marx ou les marxistes, et que moi j'assimilerais au développement du libéralisme, entraînant au passage avec lui une pléthore de penseurs socialistes utopiques.


Il me semblerait en rétrospective que les masses de révolutionnaires socialisants du passé ne formaient pas un bloc monolithique. Si on pouvait s'entendre au moins sur quelque chose, dans ces milieux idéalistes : c'est qu'il fallait changer l'ordre social et politique existant. C'est comme les communards de 1871 en France - pas du tout des marxistes en réalité et même si les marxistes auront pu leur décerner un succès d'estime plus tard - or que le terme anarchiste aurait pu davantage convenir. Un socialisme utopique ...

Et donc ...

Un amalgame se fait, vu de l'extérieur, entre marxistes, communistes et socialistes utopiques (réformistes plus ou moins pressés) mais attendu qu'un compagnonnage aura pu déjà s'établir entre les une et les autres; qu'une certaine porosité ou sympathie peut se trouver présente dans un même individu pour des idées ou concepts appartenant à l'un ou l'autre groupe. Ex : pour la décolonisation, contre l'Algérie française, contre les curés, contre Franco, pour l'amour libre, pour le divorce, etc.

Pour la terminologie

S'il fallait rejeter le terme «marxisme culturel» pour définit le phénomène actuel, et qui laisse tout de même voir des réclamations assez agressives d'une aile militante animée d'une soif de subversion : on le remplace par quoi ? néolibéraux ?


Michael Vorris, - tout américain qu'il soit, de chez lui : il aurait pu nous parler de l'alliance actuelle entre des néolibéraux (société civile) et des modernistes (dans l'Église, au sens de Pie X). Biden est un néolibéral.

Les uns et les autres condamneraient et jugeraient mauvais/déficient/trop injuste l'ordre ancien, la société patriarcale hiérarchique, le creuset de l'État-nation attaché à promouvoir et défendre le Bien commun d'une collectivité nationale cf. la religion du royaume de France, la Pologne catholique, l'Église d'Angleterre, l'Espagne catholique, etc.


https://www.youtube.com/watch?v=4bsjASQj5Fg

Comprendre le marxisme culturel

Re: The silver bullet (anglais)

par Gaudens » mar. 11 janv. 2022, 10:57

Merci de m'avoir compris, Cinci. Oui, c'est largement une question de terminologie, très inadéquate selon moi et où je perçois une sorte de malhonnêteté intellectuelle (dans l'emploi du terme"marxiste").
Pour le reste, je suis d'accord avec votre opposition avec ce que vous appelez "marxisme culturel" et dont vous saisissez bien les contours, je pense.

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » mar. 11 janv. 2022, 3:00

Bon, il me faudra donc enregistrer votre opposition, Gaudens. Je ne m'y attendais pas. Et je réalise que vous ne seriez pas le seul à contester. Je devrais en conclure provisoirement : cela est signe qu'une bonne part de vérité pourrait donc se trouver des deux côtés de la fenêtre. C'est peut-être l'emploi du terme «marxiste» qui s'avère trop large ici pour être employé en guise d'étiquette, qui vient comme ouvrir une boîte de Pandore inutilement stimulante dans une mauvaise direction. Faudra songer à mieux cerner le phénomène.

Re: The silver bullet (anglais)

par Gaudens » lun. 10 janv. 2022, 22:04

Je ne comprends pas, Cinci, que vous ne sachiez pas voir à quel point la gauche française et même européenne(peut-être êtes vous trop loin pour cela ?) ont changé radicalement de nature en moins de vingt ans.
Alors qu'ils se prévalaient d'une doctrine "scientifique"(comme se prétendait le marxisme) qui prévoyait l'inexorable triomphe du socialisme par le jeu de l'évolution des forces productives et la mobilisation du prolétariat autochtone* par l'avant garde représentée par les partis communistes en vue de la révolution sociale, ils sont passé à une doctrine déconstructiviste vaguement fondée (sans qu'ils le disent) sur le structuralisme interprété à leur manière et en troquant leur "clientèle" initiale (les salariés de nos pays) pour les immigrés extra-européens, les féministes, les LGBTQI +++ ,les "racisés"etc...
Qu'ils se disent de gauche m 'est en soi indifférent. Certes, les "partis de gauche" tel le PS en France (sauf peut-être le PC, devenu presque invisible aujourd'hui) ont suivi cette étrange et radicale mue ,avec le peu de succès électoral que l'on voit mais ,de grâce, ne convoquez pas le marxisme là-dedans sauf en effet si le mot vous parait un utile chiffon rouge pour convaincre les indécis !
Au passage; pardon pour mon "cuir" plus haut:je voulais parler d'idéologie diversitaire, bien sûr et pas universitaire(bien que l'université en soit pas mal gangrenée !).
*un Georges Marchais, patron du PCF il y a quarante ans était très nettement anti-immigration: c'était pour lui (avec quelque raison) un outil du "grand patronat" pour réduire la force des syndicats ouvriers ...).

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » lun. 10 janv. 2022, 17:08

Bonjour Gaudens,

Vous écrivez :
[...] qu ils persistent à dire de gauche pour n avoir pas l air de s être reniés
Mais ils ne se sont pas reniés, ni n'auront répudié leur militantisme de naguère. Ils persistent à se dire de gauche parce qu'ils veulent le rester et le sont en effet. C'est à dire qu'ils sont des progressistes animés d'une soif de «justice sociale» diraient-ils; désireux de consolider le concept de plus grande égalité.

Il existe bien des anciens communistes ou anciens trotskistes ayant pu apostasier, pour se convertir qui en croyant catholique, qui en apôtre du bouddhisme ou bien qui simplement en chantre du réalisme, se contentant de reprendre les mots d'ordre généraux en vogue du marché libre, la liberté des entreprises, la nécessité pour les jeunes de s'adapter aux besoins de leurs employeurs, avec la nécessité des rigueurs budgétaire de l'État («... taillons dans les mesures sociales qui deviennent contre-productives, le "downsizing" c'est très bien, délocalisons, fi des utopies ! «) et blabla.

Mais un type comme celui que je viens de montrer - un Jean-Marc Piotte - il n'est devenu ni catholique ni bouddhiste et ni un franc suppôt affiché de la Chambre de commerce, tel un gars dont l'idéal serait de pousser tout le monde à mener une vie rangée de Blanc hétéro marié à l'église avec deux enfants, pour s'acheter une belle maison avec une piscine, tout en épargnant des sous pour investir à la bourse. Non, car il rêve encore réellement de transformation sociale, de reconstruction «autre» des institutions, d'éradication plus complète de foyers de résistance des droitards, extrême-droitistes, fachos et autres. Tout ce qui pourra subvertir l'ordre ancien sera bien accueilli.

Le fait que d'anciens militants aient pu vieillir, se montrer capables d'admettre à l'occasion de possibles erreurs tactiques commises dans les années passées, ou juger qu'un aspect de la théorie aurait pu être discutable, de la théorie ou de la pratique : il n'en fera pas qu'une influence du marxisme ne serait pas persistante à bien des égards. Tous ces militants n'étaient pas condamnés ou assignés à devoir demeurer parfaitement identiques à eux-mêmes.


J'en ai connu, vu et rencontré en personne. J'en ai vu encore il y a quelques années seulement : des «gauchistes» plus ou moins jeunes (des anciens à la chevelure blanche et des jeunes de 20 ans) et qui tous et toutes saluent et révèrent la mémoire des grandes figures révolutionnaires de gauche, lisent les classiques de cette littérature engagée autant que le dernier brûlot publié.

Re: The silver bullet (anglais)

par Altior » lun. 10 janv. 2022, 14:40

Gaudens3 a écrit :
lun. 10 janv. 2022, 13:02
Ex marxistes gagnés à l idéologie universitaire, obsédés d une émancipation sans limite, etc... Ils sont bien passés du marxisme à une autre idéologie, qu ils persistent à dire de gauche pour n avoir pas l air de s être reniés.
Donc, d'après vous, ceux-là ne sont pas de gauche ? Ai-je bien compris, c'est ce que vous affirmez ? Alors, veuillez énumérer, s'il vous plaît, 3 propriétés de la gauche, car j'ai l'impression qu'on n'utilise pas le même lexique.

Re: The silver bullet (anglais)

par Gaudens3 » lun. 10 janv. 2022, 13:02

Bonjour Cinci, vous apportez de l eau à mon moulin :
Ex marxistes gagnés à l idéologie universitaire, obsédés d une émancipation sans limite, etc... Ils sont bien passés du marxisme à une autre idéologie, qu ils persistent à dire de gauche pour n avoir pas l air de s être reniés. Exactement comme ils ont abandonné le prolétariat (évanescent) voire les salariés autochtones en général, pour se consacrer à des tas de minorités réelles ou supposées.
Mais les appeler "marxistes"(ce qu eux-mêmes ne font plus ), c est tout simplement du marketing politique de la part de la droite US et un peu aussi européenne par imitation car ce vocable a encore un gros poids affectif et répulsif chez beaucoup, dont les victimes du communisme en Europe de l Est.

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » lun. 10 janv. 2022, 3:27

Pour reprendre :
C'est ce qui faisait dire à Raymond Aron que la gauche défend surtout «une catégorie de victimes», celle sur laquelle on peut appuyer une critique globale de l'ordre social. C'est la fameuse catégorie de l'outsider, de l'exclu à qui on confie la mission de servir de base potentielle pour une prochaine révolution.
On pourrait voir le lien ici entre le catholique progressiste (de gauche ... bien entendu) et ... le moderniste ! Nos «modernistes» dans l'Église et de ceux dont on dit qu'ils aimeraient bien marier des homosexuels, sacrer des femmes évêques, normaliser eux aussi l'homosexualité, déconstruire l'Église catholique pour la reconstruire de meilleure façon.

Marxisme culturel et modernisme, comme dit Michael Vorris.

La bande de BLM (afro-américains prétendant voler au secours des minorités sexuelles bafouées) sponsorisée par Soros et saluée par des évêques américains désireux d'afficher leur vertu (de gauchistes) en mettant les genoux au sol, pour confesser leurs privilèges inacceptables et outrageants de Blancs, etc.

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » lun. 10 janv. 2022, 3:00

En fouillant dans mes tiroirs ...


«... s'il y a une première chose à rappeler, c'est que la gauche tient à être de gauche, et ne cesse de se questionner sur la signification de ce que veut dire être de gauche, dans une forme de séminaire à ciel ouvert qui mobilise l'essentiel de l'intelligentsia. La gauche existe, parce qu'elle se nomme comme telle. Elle se constitue comme une catégorie à part entière dans la mesure ou on s'en revendique explicitement et qu'on accorde une grande valeur au fait de porter cette étiquette. Elle ne doute pas de sa supériorité morale.

La droite, elle, l'est souvent malgré elle - elle assume plus ou moins sereinement une étiquette qui a d'abord été pensée à la manière d'une catégorie repoussoir à laquelle on est assigné sans s'en réclamer. La droite donne aisément l'image d'un rassemblement de proscrits. «Quoi de comme entre un libéral disciple d'Hayek, un monarchiste, un conservateur anticlérical, un intégriste catho, un fasciste ? Rien. C'est le regarde de la gauche qui définit les droites, et les sommes de se positionner sur son échelle des valeurs. La droite est d'abord et avant tout constituée par tous ceux que la gauche ne veut pas dans ses rangs ou ... ne veut plus. Car il ne suffit pas d'être à gauche; encore faut-il le demeurer.

La gauche est une catégorie politique autoproclamée - et mouvante, dans la mesure ou elle est intimement liée à la mystique du progrès, qui ne se laisse jamais fixer et qui se définit à travers l'imaginaire du mouvement. Sa caractéristique première est d'être indiscutable - elle se pose comme une évidence absolue. La gauche fixe le cap de l'histoire, elle détermine le sens du progrès, et jamais, elle ne saurait se stabiliser sans se trahir. ëtre de gauche c'est se positionner à l'avant-garde de la dynamique de la modernité. C'est le parti du mouvement, mais du mouvement orienté.

La gauche se constitue à partir d'un imaginaire radical de l'émancipation : l'individu, pour s'émanciper, doit se délivrer des appartenances assignées par la société, et ne jamais se définir à partir d'elles. Il doit s'y arracher, s'en extraire. Il ne doit pas d'habituer à son monde et s'installer dans ses appartenances au point de les essentialiser ou de les croire insurmontables. Les médiations sur lesquelles il s'appuie pour atteindre l'universel sont instrumentales : celles qu'il embrasse pourraient être autres. La civilisation doit être comprise comme une construction provisoire à déconstruire et reconstruire. La modernité, au fond d'elle-même, se pense comme quête émancipatrice censée accoucher d'une société absolument égalitaire et transparente à elle-même. Toutes les institutions qui structuraient la vie sociale au nom de la nature ou de l'histoire doivent être déconstruites, toutes les identités substantielles doivent se dissoudre. Un monde neuf doit en sortir [...]


En fait, quiconque n'adhère pas explicitement à chaque nouvelle étape du déploiement de la modernité diversitaire est susceptible de basculer à droite et, conséquemment, de rejoindre le camp des suspects et des proscrits. La moindre réserve ne sera pas tolérée : il faut être enthousiaste ou disparaître de la scène publique. Il faut applaudir ou consentir à la stigmatisation médiatique. Dans un monde qui se pense encore sous le signe du progrès, il n'y a pas plus mauvaise sort que d'être un retardataire, ou pire encore, un arriéré. Pour citer encore Emmanuel Berl, «qui se cramponne à quoi que ce soit tourne à droite, ou le risque». Et pour demeurer à gauche, il faut non seulement suivre le camp progressiste dans ses différentes innovations, mais envoyer régulièrement des signaux ostentatoires de vertu.

De même, la gauche républicaine attachée au principe de laïcité, est accusée de passer à droite, à cause de son attachement à un universalisme qui n'accepte pas de se laisser concasser par une logique diversitaire. C'est que la gauche ne se définit pas par un programme ou une série de mesures mais par une logique sans cesse relancée de désincarnation de l'existence sociale au nom de l'émancipation des catégories aliénées, qu'il faudrait toujours soutenir dans leur révolte, et qui se succéderaient les uns après les autres au fil de l'histoire. C'est ce qui faisait dire à Raymond Aron que la gauche défend surtout «une catégorie de victimes, celle sur laquelle on peut appuyer une critique globale de l'ordre social. C'est la fameuse catégorie de l'outsider, de l'exclu à qui on confie la mission de servir de base potentielle pour une prochaine révolution. »

(M. Bock-Côté, «Ce que la gauche appelle la droite», chapitre 3 dans L'empire du politiquement correct, p, 89)

Re: The silver bullet (anglais)

par Cinci » dim. 09 janv. 2022, 20:21

Gaudens a écrit :
Par ailleurs, Cinci ,la citation que vous donnez d’un M.Hedges, que je ne connais pas ,me parait témoigner d’une totale méconnaissance de ce qu’est la pensée marxiste.
Totale méconnaissance ? Ce serait là s'avancer un peu.

Sans être lui-même un spécialiste avancé du marxisme ni un grand érudit dans le domaine mondialement connu sans doute, mon auteur cité reste tout de même une personnalité que l'on pourrait soupçonner d'en connaître au moins suffisamment, pour être apte à circonscrire une sorte de mouvement de société, non ?

Sur Hedges (en anglais) :
[+] Texte masqué
Hedges has taught at Columbia University, New York University, the University of Toronto and Princeton University. He has taught college credit writing courses in New Jersey prisons as part of the B.A. program offered by Rutgers University, which served as an inspiration for his 2021 book Our Class: Trauma and Transformation in an American Prison.

https://en.wikipedia.org/wiki/Chris_Hedges
Hedges has described himself as a socialist and an anarchist, identifying with Dorothy Day in particular.
Hedges began working for The New York Times in 1990. During his fifteen year tenure, Hedges reported from more than fifty countries and served as the Times Middle East Bureau Chief and Balkan Bureau Chief during the wars in the former Yugoslavia.
Si un gars ayant pu travailler quinze ans au New York Times, dans 50 pays et avoir été chef de bureau pour la couverture des affaires du Moyen-Orient est un gars qui ne connaît strictement rien aux idées marxistes dans leur grande ligne ou à la base, en plus d'avoir pu produire un livre dédié spécialement à l'évolution de la gauche aux États-Unis : ce serait bien décourageant.

Non.

Je vois mal ce qui devrait pouvoir faire se marrer comme des baleines, les quelques sommités qui retiendraient votre attention. Bon, si ce n'est que vous vous arrêtiez ici sur quelque point de détail pour chipoter.

Je sais bien que la matière à désaccord et polémique serait plutôt fournie dans le milieu universitaire touchant les différentes théories, concepts et interprétations. Mais enfin ... quand on parle de l'évolution de gauchistes, la «nouvelle gauche», de sortes de tenants d'un marxisme revisité, des militants de la nébuleuse socialiste pouvant s'être recyclés en fer de lance de l'idéologie diversitaire, je ne vois pas ce qui devrait faire problème pour vous. Il me semble que la totalité des observateurs feront la même constatation.

Qu'on veuille nous présenter un Cohn-Bendit en France ou un Jean-Marc Piotte chez nous : l'évolution sera pas mal semblable.

Piotte, son évolution ...

Louis Cornellier, «Ce que croit Jean-Marc Piotte.»
12 ocotobre 2013

[...]

L’aveu, venant d’un ex-marxiste révolutionnaire, qui fut notamment l’un des fondateurs de la revue Parti pris il y a 50 ans cette année, a son importance. Piotte veut être clair : la gauche, aujourd’hui, ne peut plus espérer renverser radicalement le capitalisme au profit du communisme. « À moins de se réfugier dans un refus de principe, écrit-il, la voie à suivre est réformiste. »

Qu’on ne s’y trompe pas, cependant : cette évolution idéologique ne fait pas du septuagénaire un retraité du militantisme, quoique son style dénote parfois une certaine fatigue. Piotte a conservé son désir de changement social, mais il se définit désormais, assumant ainsi un terme honni à l’époque du gauchisme triomphant, comme un marxiste « révisionniste ».

[...]

Partisan de l’interculturalisme, Piotte critique les nationalistes conservateurs qui prônent l’assimilation des immigrants (ses attaques contre les intellectuels qu’il assimile à cette tendance sont souvent injustes et teintées de mauvaise foi) et insiste surtout sur le fait que l’intégration de ces derniers passe d’abord par l’intégration économique.

https://www.ledevoir.com/opinion/chroni ... arc-piotte

Commentaire personnel :

Piotte, un ex-militant marxiste pur et dur des années 1960 donne désormais dans le «réformisme», c'est à dire qu'il appui et soutien le «parti solidaire» chez nous : ceux qui prônent un féminisme exacerbé de 4e génération, pro «théorie du genre», trans machin, «libérons les queers !», anticatholique naturellement, pour l'avortement sur demande, contre l'assimilation des immigrants mais pour l'importation de millions d'illégaux forçant la frontière, etc., etc ...

Ne pouvant vaincre le grand Capital finalement (aveu d'impuissance), sa solution réaliste est de se faire le «compagnon de route» des Soros de ce monde, de la famille Bush, des Clinton, Biden, Bill Gates, Zuckerberg, des grands propriétaires de studios hollywoodiens ne produisant plus qu'un affreux brouet de propagande débile absolument vide de contenu et pour n'être que simple support à marketing pour vendre de la camelote.

Le discours actuel de Piotte, l'ex-marxiste naguère en figure de proue parmi ce qui se qualifiait comme la marginalité (contre-culture) et parmi ceux sur lesquels les flics adoraient taper, mais c'est un discours récupéré par le pouvoir, promut activement et prioritairement par le grand patronat et ses mandatés comme Macron en France; par nos autorités, nos institutions, par Trudeau à Ottawa, par la société Radio-Canada (diffuseur national public au pays), par tous les médias grand public.

C'est ce que l'on pourrait nommer le «marxisme culturel», il me semble.

Re: The silver bullet (anglais)

par Gaudens » ven. 07 janv. 2022, 12:23

Bonjour Altior,
Voyons plusieurs de vos remarques ;
« J'ai du mal a vous suivre. Vous avez dit, et encore répété, que Trump (ou le "trumpisme") est associé à l'ultralibéralisme. J'avais, alors, compris que Biden en est moins associé. Vous avez manifesté votre apréhension pour l'un, d'où j'ai déduit votre propension pour l'autre. Puis, vous dites que ça vous est égal ou bien que tout cela ne vous interesse pas. »
Je suis d’accord avec votre première phrase :Biden est certainement moins libéral( au sens européen du terme) que Trump(voir son programme massif d’investissement pour faire repartir l’économie et soigner quelques plaies sociales,par exemple).Mais déduire que je serais(si j’étais citoyen américain) un partisan de Biden n’est pas exact :je n’apprécie pas ,tout particulièrement, qu’un homme faisant profession de catholicisme n’essaie apparemment pas du tout d’infléchir la position démocrate en matière d’avortement. Pour ne rien dire de sa connivence au moins passive aves le wokisme et le « Black lives matter ».Américain,je serais assez orphelin politiquement.

Vous ajoutez « Vous avez rejeté la théorie selon laquelle ultralibéralisme et marxisme sont les deux faces de la même monnaie. Alors, Biden devrait être plus proche du marxisme, non ? ».
Votre première assertion n’est pas exacte :je reconnais que les deux idéologies convergent dans le rejet de la conception chrétienne de la vie humaine et de la nécessaire alliance entre liberté et solidarité dans nos sociétés (sans compter leur échec commun en matière d’écologie environnementale).Et je ne vois pas ce qui relie votre première phrase à la seconde ;du reste Biden n’a strictement rien d’un marxiste,tout au plus d’un « libéral » au sens américain du terme.

Enfin, vous terminez en disant : »Selon moi (et, parait-il, selon la plupart de ceux qui essayent de comprendre la chose politique) Trump est plutôt conservateur (c'est à dire le contraire du libéralisme, et encore dans sa variante "ultra"), tandis que Biden est plus proche du libéralisme. Des deux, Biden est visiblement plus à gauche que Trump. Même l'argument que vous utilisiez, celui de l'Obamacare, le montre ».
Il me semble que notre perception du conservatisme diffère grandement :pour moi,un conservateur est quelqu’un qui respecte les institutions (que Trump a méprisé et bouleversé),qui veille à ne pas laisser des plans entiers de la société au bord de la route et qui tient le libéralisme économique en bride courte.Et qui évite de donner un scandale public dans sa vie privée,quelle qu’elle puisse être dans le fond . Tout ceci est le contraire du portrait robot de Trump. Pour ne rien dire de sa personnalité égocentrique,capricieuse et narcissique où je ne reconnais pas le style moral du conservateur typique ! Cela dit,il a bien le droit en effet de briguer à nouveau le pouvoir .
Et Biden , en libéral américain,est en effet plus à gauche que Trump, ce qui,vous l’avouerez,n’est pas une grande découverte.

Par ailleurs, Cinci ,la citation que vous donnez d’un M.Hedges, que je ne connais pas ,me parait témoigner d’une totale méconnaissance de ce qu’est la pensée marxiste. Il est vrai que les « French philosophers » que vous citez, appréciés dans les campus de l’ « ivy league » et ailleurs en Amérique,baignaient depuis leur apprentissage dans un marxisme (qu’on pourrait dire,en effet, culturel mais pas au sens où vous l’entendez) que personne autour d’eux n’osait discuter , sauf Raymond Aron et Hannah Arendt sans doute et quelques philosophes chrétiens comme Jean Guitton ou Jacques Ellul . Mais leur pensée déconstructiviste s’est développée bien plus en référence au structuralisme d ‘un Levi-Strauss qu’à la pensée marxiste.M.Hedges aurait,je crois bien, fait s’écrouler de rire tant les vrais penseurs marxistes que mon maitre Jacques Ellul,le meilleur sans doute des marxologues français voire européens en écrivant ce que vous citez :
« L'analyse marxiste est ainsi passée des départements d'économie (dont la plupart avaient de toute façon été accaparés par les idéologues du marché-libre) aux départements de littérature et de philosophie, ou elles ne menaceraient jamais les structures du pouvoir. »
L’analyse marxiste est en effet fondée sur le primat absolu des réalités économiques telles qu’elle les percevait :les forces de travail , leur évolution au gré de celle des techniques induisent des systèmes économique et des conflits de classe, au niveau de l’infrastructure.Tout le reste ,la superstructure, n’est qu’induit,sans autonomie, totalement secondaire, voire un simple « opium du peuple ».Le féminisme idéologique,les communautarismes divers et variés,le wokisme,auraient mérité un haussement d’épaule de Marx et Engels (peut-être pas de Lénine qui se serait demandé,plus finement,comment les utiliser en tacticien qu’il était

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