prodigal a écrit : ↑sam. 22 août 2020, 10:29
Voici donc pourquoi, sauf exceptions, je ne m'intéresse guère aux "vérifications scientifiques" des phénomènes surnaturels.
A mon tour de vous remercier pour cette précision pour moi éclairante. Je suis par ailleurs tout à fait d’accord avec ce que vous écrivez.
prodigal a écrit : ↑sam. 22 août 2020, 10:29
Toutefois je pense qu'il faudrait clarifier encore davantage ce dont vous parlez.
Je vais faire comme cela par rapport au point que vous soulevez, je suis conscient d’en avoir trop soulevés !
Partant du don que j’avais commencé à décrire (très imparfaitement, je le reconnais, mais je pense suffisamment pour donner une idée des possibilités qu’il offrait et qui incluaient celles de votre exemple et bien d’autres à lui tout seul, pouvant faire croire qu’il y en a plus qu’un) concernant son origine elle peut être de deux sorte :
- Divine et exclusive
Divine et transmissible
Le cas de l’abbé Donissan (et des saints que j’avais cité) ce que l‘Eglise appelle en général « discernement des esprits » relève du premier cas exclusivement, et je partage votre sentiment qu’il serait déplacé (mais pas nécessairement peccamineux si Dieu veut s’en servir pour débouter d’autres dons revendiquant au moins une égalité) de le soumettre à des tests.
Ils dépassent la science ? Peut-être pas celles liées au psychologique dans la mesure où le péché à un impact dessus, sur sa matière qui est la psyché et en fonction de la conscience (du coup, cela pourrait faire intervenir la philo). On peut craindre toutefois un risque de mauvaise foi (ou pire !) du scientifique car on se trouve dans l’expérience, et que certaines révélations sur soi peuvent être fort désagréables.
Le second cas n’exclut pas que la transmission puisse parvenir à « m’importe qui », c’est le problème du choix opéré par celui qui le possède (on peut imaginer que pour le recevoir quelqu’un menace sa vie ou celle de proches, trouve un chantage « efficace », ce qui suppose de ne choisir que des personnes – rares - qui seraient capables de résister à tout cela) ni qu’il puisse s’obtenir sans l’intervention de Dieu au départ ni à mon avis (j’en suis quasiment certain) celle du diable ou d’un ange.
Cela suppose juste une expérience spirituelle particulièrement rare issue d’une longue ascèse/recherche personnelle, de type « éveil » (bouddhisme) « océanique » (Romain Roland) « montée de la kundalini » (Hindouisme) « extase » (christianisme) peu importe les mots pour la qualifier. Mais la transmission peut se faire sans que le bénéficiaire ait fait cette expérience.
L’empathie y était nécessaire et présente, mais une dégradation dans le choix des bénéficiaires peut aboutir à sa disparition.
De fait, le même don, selon l’usage qu’on en fait et l’intérêt qu’on lui donne, devient et prend des formes tout à fait différentes.
Dans le meilleur des cas, la personne (qui voudrait s’en servir comme du charisme défini) va confronter ce qu’il lui permet de savoir avec les impressions/suppositions qui étaient les siennes auparavant, en analysera les écarts pour son propre perfectionnement et s’en servira pour aider les autres, les rendre meilleurs, les soulager, voire les guérir, etc. et aussi se protéger des menteurs et des gens mal intentionnés., anticiper ou déjouer leurs « attaques » et projets malfaisants. Par rapport au mal, elle pourra mieux en comprendre les ressorts chez l’autre et le libérer de certaines chaînes et tentations, illusions, erreurs, préjugés, sensations et sentiments néfastes ou destructeurs, jusqu’à cependant un certain point seulement et compte tenu de ses propres connaissances et compétences, de son degré d’empathie et d’imagination.
En appliquant la grille chrétienne définissant le péché notamment.
Elle aura une idée assez juste (mais pas aussi précise que celle donné par le charisme) de là où en est la « patiente » (ou pas patiente…), d’autant mieux si elle s’est elle-même dépouillée de son propre ego. Son propre progrès spirituel peut en être favorisé (autant que le favoriser) mais il lui demandera quand même un grand travail et n’a rien d’obligatoire ni de directement relié.
Par compte, elle bénéficiera d’un rayon d’action fort large, à sa discrétion, qui dans le cas du charisme peut très bien être plus limité car cela n’est pas nécessaire pour dénoncer et mettre à la lumière ce qui la fuit et la rejette.
En quelque sorte, ils sont complémentaires mais la puissance du second par ses applications peut leurrer sur la qualité de la personne qui le détient.
J’en arrive donc aux formes que cela peut prendre mis au service du mal (sans que le diable y soit pour rien !). Je ne serai pas exhaustif, tant cela peut être effrayant. Pensez à une organisation criminelle comme les yakusas ou des tirades. Il est vrai que le désir d’en conserver une relative exclusivité en limitera les bénéficiaires, mais quand même… Je me demande même s’il ne vaut pas mieux que je les taise (et c’est pourquoi je n’ai pas trop voulu détailler le don lui-même et évoqué une simple supposition)… Imaginez donc tout ce que cela peut permettre en guise de trafic d’influence, harcèlement subtil, mensonges, médisances, manipulations diverses, séductions perverses, détection des « mouchards », vols, etc.
Comme dirait Jésus : que ceux qui ont des oreilles… etc
Concernant les spectacles, là où il y a arnaque (et immoralité, au même titre que dans les jeux d’argent) c’est que l’on se sert d’un don (et souvent d‘un autre cumulé dont je ne parlerai pas ici) pour faire croire que l’on en possède un (voire des) autre(s) et qui relèverait du blasphème…