par Cgs » ven. 21 août 2015, 15:28
cannelle a écrit :Étant divorcée, ex-mari m'ayant abandonnée avec 2 enfants en bas äge je souhaitais savoir si je pouvais annuler mon mariage religieux.
Caroline de Monaco a réussi donc quelle est la procédure à suivre?
En cas de remariage civil quelle est notre position vis à vis de l’Église? Merci pour vos réponses
Bonjour,
Pour une reconnaissance en nullité de votre mariage catholique, il faut vous adresser à l'évéché de votre résidence. Attendez-vous à ce que la procédure soit longue.
Si vous êtes remariée civilement, voici ce que l'Eglise dit à ce sujet :
- [+] Texte masqué
- Le Cardinal Ratzinger, et ensuite le Pape Benoît XVI se sont déjà exprimés à plusieurs reprises sur cette question [de la situation des divorcés-remariés].
Dans "Le sel de la terre", répondant à Peter Seewald, le cardinal Ratzinger s'exprimait en ces termes (pages 200 et suivantes):
Question: L'excommunication prononcée contre les gens mariés qui, divorcés, vivent dans une union civile non reconnue par l'Église n'est plus guère comprise aujourd'hui que par des catholiques extrêmement fidèles. Elle fait l'effet d'être injuste, humiliante et en fin de compte aussi non chrétienne. Vous-même, vous constatiez en 1972: « Le mariage est un sacrement... cela n'exclut pas que la communauté de l Église accueille aussi ces êtres humains qui reconnaissent cette doctrine et ces principes de vie, mais qui sont dans une situation de détresse particulière où ils ont spécialement besoin d'une pleine communauté avec le corps du Seigneur. »
Réponse: Je dois préciser, du point de vue du droit, que ces gens mariés ne sont pas excommuniés au sens formel du mot. L'excommunication est tout un faisceau de mesures punitives dont dispose l'Église, c'est la restriction de l'affiliation à l'Église. Ce châtiment administré par l'Église ne les frappe pas. Même si le signe qui saute tout de suite aux yeux, l'interdiction de communier, les concerne. Mais, comme je l'ai dit, ils ne sont pas excommuniés au sens juridique du mot. Ils sont toutefois des membres de l'Église, qui en raison de la situation particulière où ils vivent, ne peuvent pas participer à la communion. Qu'il s'agisse là d'un poids lourd à porter, précisément dans notre monde où le nombre de mariages rompus devient de plus en plus grand, cela ne fait aucun doute.
Je pense que l'on peut porter ce fardeau tout d'abord si l'on pense que bien d'autres gens n'ont pas non plus le droit de communier. Le problème n'est devenu si dramatique que parce que la communion est pour ainsi dire un rite social et que l'on est vraiment stigmatisé quand on n'y participe pas. Si l'on comprend que de nombreuses personnes doivent aussi se dire : j'ai commis une mauvaise action, je ne peux pas, tel que je suis, aller communier, et si, comme le dit saint Paul, on apprend ainsi à « discerner le corps du Christ », on verra aussitôt cela autrement. C'est une condition. Le second point, c'est qu'ils doivent sentir qu'ils sont quand même acceptés par l'Église, que l'Église souffre avec eux.
Q: Cela ressemble à un voeu pieux...
R: Naturellement, cela devrait pouvoir être rendu visible dans la vie de la communauté. Car, à l'inverse, il arrive qu'en assumant ce renoncement on puisse faire quelque chose pour l'Église et pour l'humanité, en donnant pour ainsi dire un témoignage de l'indissolubilité du mariage. Je crois que cela implique à son tour quelque chose de très important : la reconnaissance que la souffrance et le renoncement peuvent être quelque chose de positif, que nous devons trouver avec eux un nouveau rapport. Et enfin, que nous devons aussi avoir conscience que l'on peut participer utilement à la célébration de la messe, del'eucharistie, sans aller chaque fois communier. C'est donc toujours une chose difficile, mais je pense que si quelques autres facteurs connexes rentrent un peu mieux dans l'ordre, cela deviendra aussi plus facilement supportable.
Q: Quoi qu'il en soit, le prêtre prononce ces paroles « Heureux ceux qui sont invités à la table du Seigneur. » En conséquence, les autres devraient se sentir malheureux.
R: La traduction a malheureusement un peu obscurci le sens. Cela ne se rapporte pas directement à l'eucharistie. C'est tiré de l'Apocalypse et concerne l'invitation au repas de noce définitif, dont l'eucharistie est l'image. Donc, celui qui ne peut pas communier pour le moment ne doit pas pour autant être exclu de l'éternel repas de noce. Il s'agit d'inciter pour ainsi dire à un examen de conscience, afin que je pense à être digne un jour de ce repas éternel, et que je communie à présent en vue de me diriger vers l'autre table. Celui qui ne peut pas communier pour le moment est donc ainsi averti par ces paroles, en même temps que tous les autres, de penser au chemin qu'il doit faire, afin d'être un jour admis à l'éternel repas de noce. Et peut-être, parce qu'il a souffert, y sera-t-il d'autant mieux accepté.
Q: Cette question sera-t-elle encore discutée, ou est-elle déjà décidée et réglée une fois pour toutes ?
R: Fondamentalement, elle est décidée, mais bien sûr il peut toujours y avoir des problèmes factuels, des questions individuelles. Par exemple, on pourrait à l'avenir constater juridiquement que le premier mariage a été nul. Cela pourrait ensuite être établi par la paroisse locale, si elle est expérimentée. De tels développements juridiques, qui peuvent ôter la complexité du problème, sont concevables.
Mais le principe de l'indissolubilité du mariage, l'impossibilité de communier pour celui qui a abandonné le seul mariage valable de sa vie, le sacrement, et a contracté un autre mariage, ce principe-là en tant que tel est en fait définitivement maintenu.
Bien à vous,
[quote="cannelle"]Étant divorcée, ex-mari m'ayant abandonnée avec 2 enfants en bas äge je souhaitais savoir si je pouvais annuler mon mariage religieux.
Caroline de Monaco a réussi donc quelle est la procédure à suivre?
En cas de remariage civil quelle est notre position vis à vis de l’Église? Merci pour vos réponses[/quote]
Bonjour,
Pour une reconnaissance en nullité de votre mariage catholique, il faut vous adresser à l'évéché de votre résidence. Attendez-vous à ce que la procédure soit longue.
Si vous êtes remariée civilement, voici ce que l'Eglise dit à ce sujet :
[spoiler]Le Cardinal Ratzinger, et ensuite le Pape Benoît XVI se sont déjà exprimés à plusieurs reprises sur cette question [de la situation des divorcés-remariés].
Dans "Le sel de la terre", répondant à Peter Seewald, le cardinal Ratzinger s'exprimait en ces termes (pages 200 et suivantes):
Question: L'excommunication prononcée contre les gens mariés qui, divorcés, vivent dans une union civile non reconnue par l'Église n'est plus guère comprise aujourd'hui que par des catholiques extrêmement fidèles. Elle fait l'effet d'être injuste, humiliante et en fin de compte aussi non chrétienne. Vous-même, vous constatiez en 1972: « Le mariage est un sacrement... cela n'exclut pas que la communauté de l Église accueille aussi ces êtres humains qui reconnaissent cette doctrine et ces principes de vie, mais qui sont dans une situation de détresse particulière où ils ont spécialement besoin d'une pleine communauté avec le corps du Seigneur. »
Réponse: Je dois préciser, du point de vue du droit, que ces gens mariés ne sont pas excommuniés au sens formel du mot. L'excommunication est tout un faisceau de mesures punitives dont dispose l'Église, c'est la restriction de l'affiliation à l'Église. Ce châtiment administré par l'Église ne les frappe pas. Même si le signe qui saute tout de suite aux yeux, l'interdiction de communier, les concerne. Mais, comme je l'ai dit, ils ne sont pas excommuniés au sens juridique du mot. Ils sont toutefois des membres de l'Église, qui en raison de la situation particulière où ils vivent, ne peuvent pas participer à la communion. Qu'il s'agisse là d'un poids lourd à porter, précisément dans notre monde où le nombre de mariages rompus devient de plus en plus grand, cela ne fait aucun doute.
Je pense que l'on peut porter ce fardeau tout d'abord si l'on pense que bien d'autres gens n'ont pas non plus le droit de communier. Le problème n'est devenu si dramatique que parce que la communion est pour ainsi dire un rite social et que l'on est vraiment stigmatisé quand on n'y participe pas. Si l'on comprend que de nombreuses personnes doivent aussi se dire : j'ai commis une mauvaise action, je ne peux pas, tel que je suis, aller communier, et si, comme le dit saint Paul, on apprend ainsi à « discerner le corps du Christ », on verra aussitôt cela autrement. C'est une condition. Le second point, c'est qu'ils doivent sentir qu'ils sont quand même acceptés par l'Église, que l'Église souffre avec eux.
Q: Cela ressemble à un voeu pieux...
R: Naturellement, cela devrait pouvoir être rendu visible dans la vie de la communauté. Car, à l'inverse, il arrive qu'en assumant ce renoncement on puisse faire quelque chose pour l'Église et pour l'humanité, en donnant pour ainsi dire un témoignage de l'indissolubilité du mariage. Je crois que cela implique à son tour quelque chose de très important : la reconnaissance que la souffrance et le renoncement peuvent être quelque chose de positif, que nous devons trouver avec eux un nouveau rapport. Et enfin, que nous devons aussi avoir conscience que l'on peut participer utilement à la célébration de la messe, del'eucharistie, sans aller chaque fois communier. C'est donc toujours une chose difficile, mais je pense que si quelques autres facteurs connexes rentrent un peu mieux dans l'ordre, cela deviendra aussi plus facilement supportable.
Q: Quoi qu'il en soit, le prêtre prononce ces paroles « Heureux ceux qui sont invités à la table du Seigneur. » En conséquence, les autres devraient se sentir malheureux.
R: La traduction a malheureusement un peu obscurci le sens. Cela ne se rapporte pas directement à l'eucharistie. C'est tiré de l'Apocalypse et concerne l'invitation au repas de noce définitif, dont l'eucharistie est l'image. Donc, celui qui ne peut pas communier pour le moment ne doit pas pour autant être exclu de l'éternel repas de noce. Il s'agit d'inciter pour ainsi dire à un examen de conscience, afin que je pense à être digne un jour de ce repas éternel, et que je communie à présent en vue de me diriger vers l'autre table. Celui qui ne peut pas communier pour le moment est donc ainsi averti par ces paroles, en même temps que tous les autres, de penser au chemin qu'il doit faire, afin d'être un jour admis à l'éternel repas de noce. Et peut-être, parce qu'il a souffert, y sera-t-il d'autant mieux accepté.
Q: Cette question sera-t-elle encore discutée, ou est-elle déjà décidée et réglée une fois pour toutes ?
R: Fondamentalement, elle est décidée, mais bien sûr il peut toujours y avoir des problèmes factuels, des questions individuelles. Par exemple, on pourrait à l'avenir constater juridiquement que le premier mariage a été nul. Cela pourrait ensuite être établi par la paroisse locale, si elle est expérimentée. De tels développements juridiques, qui peuvent ôter la complexité du problème, sont concevables.
Mais le principe de l'indissolubilité du mariage, l'impossibilité de communier pour celui qui a abandonné le seul mariage valable de sa vie, le sacrement, et a contracté un autre mariage, ce principe-là en tant que tel est en fait définitivement maintenu.[/spoiler]
Bien à vous,