Violences contre une procession à Paris...

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Re: Violences contre une procession à Paris...

par Kerygme » mar. 08 juin 2021, 9:04

S'il y a bien un point sur lequel Versaillais et Commune se rejoignaient c'était leur anticléricalisme.
Le slogan scandé par les antifas "à bas les Versaillais, à bas la calotte" reflète à la fois une ignorance historique et le prolongement de l'anticléricalisme.

Re: Violences contre une procession à Paris...

par Jean-Mic » mer. 02 juin 2021, 10:34

De quelques vérités historiques à rétablir :

  • 1/ Parmi les agresseurs de la procession, certains criaient "A bas les Versaillais !" C'est une absurdité historique : Thiers et les Versaillais étaient, eux aussi, ouvertement anticléricaux, et cela les arrangeait bien que les Communards (a) fassent la sale besogne à leur place, (b) tout en se déconsidèrant ainsi aux yeux d'une large part de la population. Jolie manœuvre politique, non ?
    1 bis/ Une fois vainqueurs, les Versaillais ont installé pour près 69 ans le régime le plus anticlérical que la France ait connu depuis Robespierre.
  • 2/ Parmi les Communards, tous ne "voulaient" pas "la peau" des curés. Beaucoup savaient les bienfaits de la charité des prêtres et des religieuses dans les quartiers ouvriers (on a peine à imaginer la misère ouvrière des métropoles comme le Paris de l'époque). Certes, ils en combattaient les idées et notamment reniaient Dieu ; ce n'est pas pour ça qu'ils voulaient systématiquement leur couper le cou.
  • 3/ Les exécutions interviennent alors que la cause de la Commune est perdue. Les ultras jouent alors la politique du pire : si nous devons mourir, les otages mourront avant nous.
    3 bis/ Thiers a refusé de sauver plusieurs dizaines d'otages aux mains des Versaillais (pas seulement les ecclésiastiques), alors qu'il en avait la possibilité en échange d'un seul de ses prisonniers, Auguste Blanqui, qui d'ailleurs n'aurait pas manqué d'être aussitôt repris vu la situation désespérée des Communards.
  • 4/ Tous les ecclésiastiques de l'époque n'étaient certes pas irréprochables. Les appels en chaire à "fusiller la racaille" ont aussi existé.
  • 5/ Les fusillés de la rue Haxo, et plus largement les victimes de la semaine sanglante, n'étaient pas tous des ecclésiastiques. On compte aussi des militaires et des fonctionnaires impériaux parmi eux.
  • 6/ Les victimes ecclésiastiques se sont certes comptées par dizaines ... Mais les victimes de la répression de la Commune par Thiers et les Versaillais se sont comptées par milliers (non compris les déportations).
Enfin, je conclus par une note plus juridique, sur laquelle notre République se montre bien oublieuse :

  • 7/ Les victimes ecclésiastiques ont bel et bien été exécutées, souvent après des simulacres de procès, pour ce qu'elles étaient et non pour ce qu'elles avaient fait. Or ceci est une des qualifications du crime contre l'humanité, et fonde l'imprescriptibilité de tels crimes.

Re: Violences contre une procession à Paris...

par Perlum Pimpum » mar. 01 juin 2021, 23:10

J’aurais bien une réponse extra-judiciaire à suggérer, mais mieux vaut que je me taise. :p

Re: Violences contre une procession à Paris...

par Gaudens » mar. 01 juin 2021, 23:06

Hélas ces "antifas" sont bel et bien français. Ils n'ont même pas la circonstance atténuante d'être des fils de quartiers difficiles. Une bonne part sont des rejetons de bourgeois des beaux quartiers qui se donnent l'illusion de revivre des temps héroiques, d'où la posture "antifasciste" comme s'il s'agissait de braver les chemises noires mussoliniennes ou les SA du NSDAP. Ils appellent fascisme tout ce qui n'est pas eux mêmes, en réalité. Ce sont des nervis agressifs ,prêts à s'en prendre physiquement à tout ce qui rappelle le monde ancien avant de repartir tranquillement chez leurs parents , il faut bien parfois réviser ses examens ,n'est-ce pas (Il y a sept ans, ils s'en prenaient aux pacifiques manifestants de la Manif pour Tous, par exemple).
A quand leur dissolution ?

Re: Violences contre une procession à Paris...

par la samaritaine » mar. 01 juin 2021, 22:56

C 'est vraiment insupportable !!!
Ces soi-disant ant-fa d'extrême gauche sont des fascistes, traitres à l'esprit démocratique et républicain. Ils ont pollué toutes les manifs des gilets jaunes et les voir attaquer une procession catho n'est pas étonnant après toutes leurs attaques tout azimut depuis quelques années.

Ils sont la représentation "en présentiel" de la haine numérique qui se déchaine sur les réseaux sociaux et qui sonne la fin du débat démocratique, celui qui permet l'effort de compréhension mutuelle et l'acceptation d'une pensée différente de la sienne.

Ces gens sont violents au nom de l'anti-fascisme, ils me rappellent ces Musulmans intégristes qui tuent des innocents parce qu'on a dit (dessiné) que leur prophète était violent. Le plus étonnant n'est pas leur méchanceté mais leur bêtise crasse...Sans parler de leur lâcheté ! Deux personnes âgées à l'hôpital !

on en a honte pour eux.

Re: Violences contre une procession à Paris...

par Cinci » mar. 01 juin 2021, 22:51

Mais feuJean Ferrat aurait pensé quoi de ces miliciens anarchistes ? ceux agressant de braves catholiques ?

:-D

En tout cas, personnellement, je croirais que ces gauchistes prétendument "antifa" n'ont rien de véritables Français. S'ils en étaient, ils seraient capables de faire la part des choses. Ils seraient capables de voir que la bêtise pouvait se trouver dans les deux camps à l'époque, et que, par suite, chacun a bien droit à ses propres martyrs, le droit d'honorer leur mémoire.

P.S. 150 ans ... le temps file, dites donc !

Re: Violences contre une procession à Paris...

par Nanimo » mar. 01 juin 2021, 21:47

Lucerna Dei a écrit :
mar. 01 juin 2021, 18:53
Une procession a eu lieu dans le 20° Arrondissement, du côté de la Rue Haxo, pour commémorer la mort des prêtres martyrs et otages de la Commune qui ont été fusillés le 26 Mai 1871, il y a 150 ans; les historiens parlent du massacre de la Rue Haxo.

Cette procession du 29 Mai était organisée par l'archevêché de Paris et était autorisée par la Préfecture, mais elle a été prise à partie avec violence par de soi-disant antifascistes.

Il s'agissait notamment de commémorer la mort Mgr Darboy, archevêque de Paris, et de plusieurs Jésuites qu'on peut qualifier de catholiques de gauche avec une procession dans le 20° arrondissement, de la prison de la Roquette, où ils avaient été incarcérés, à la rue Haxo, où ils ont été exécutés, donc une procession sur les lieux mêmes de leur dernier cortège.

Les extrémistes en question ont parlé de fascistes et d'intégristes, mais ce n'était pas du tout le cas, à moins que l'on ne considère que
l'archevêché de Paris est une organisation fasciste !!!
Vous décrivez là l'ignorance crasse de l'époque que nous traversons. Par ignorance, je ne parle pas du cas du Père Olivaint en particulier, car je ne le connaissais moi-même. Je veux dire ce manque de réflexion qui fait que l'on préjuge de tout. Ici il est évident que l'on nourrit un préjugé contre les cathos dans leur ensemble. Or nous sommes très divers.

En tous cas, je ne manquerai pas de me rendre à la chapelle des Martyrs de l'église Saint Ignace la prochaine fois que je serai à Paris. (Quand?!!)

Violences contre une procession à Paris...

par Lucerna Dei » mar. 01 juin 2021, 18:53

Une procession a eu lieu dans le 20° Arrondissement, du côté de la Rue Haxo, pour commémorer la mort des prêtres martyrs et otages de la Commune qui ont été fusillés le 26 Mai 1871, il y a 150 ans; les historiens parlent du massacre de la Rue Haxo.

Cette procession du 29 Mai était organisée par l'archevêché de Paris et était autorisée par la Préfecture, mais elle a été prise à partie avec violence par de soi-disant antifascistes.

Il s'agissait notamment de commémorer la mort Mgr Darboy, archevêque de Paris, et de plusieurs Jésuites qu'on peut qualifier de catholiques de gauche avec une procession dans le 20° arrondissement, de la prison de la Roquette, où ils avaient été incarcérés, à la rue Haxo, où ils ont été exécutés, donc une procession sur les lieux mêmes de leur dernier cortège.

Les extrémistes en question ont parlé de fascistes et d'intégristes, mais ce n'était pas du tout le cas, à moins que l'on ne considère que
l'archevêché de Paris est une organisation fasciste !!!

Et, par ailleurs, les prêtres en question étaient pour plusieurs d'entre eux ce qu'on appellerait aujourd'hui des catholiques de gauche.

Le cas du Père Olivaint, disciple de Lacordaire et de Frédéric Ozanam, ancien de Normale Sup Rue d'Ulm et major à l'agrégation d'histoire, est particulièrement intéressant.

Voici des extraits de sa biographie selon les Jésuites :
Né le 22 février 1816 à Paris, Pierre Olivaint grandit dans une famille dite “d’incroyants”, mais qui lui inculque une éducation d’une grande droiture. Le décès prématuré de son père plonge sa famille dans l’indigence. C’est à l’âge de 20 ans, alors qu’il vient de réussir le concours de l’Ecole Normale supérieure, qu’il se convertit au christianisme. En premier lieu, il est séduit par une branche socialiste évangéliste et suit les conférences de Lacordaire et du Père Xavier de Ravignan sj à Notre-Dame de Paris. Dès 1837, il anime un groupe d’étudiants dans le sillage de Frédéric Ozanam et de Sœur Rosalie.

D’abord enseignant dans le secteur public, il devient par la suite l’éducateur de la jeune La Rochefoucauld-Liancourt pour subvenir aux besoins de sa famille. En 1842, il est reçu premier de l’agrégation d’Histoire-Géographie. C’est en 1845, alors qu’Adolphe Thiers demande l’expulsion des jésuites de France, que sa vocation de jésuite débute et qu’il entre au noviciat de Laval où il suit une formation religieuse, spirituelle et intellectuelle. Il est ordonné prêtre en 1850.

L’apostolat auprès des jeunes est central pour le Père Olivaint et il enseigne au sein du collège jésuite rue de Vaugirard à Paris de 1852 à 1865. Le souhait du jésuite était de former les jeunes à la vie publique et à la vie politique. Il les exhortait ainsi : “Si vous êtes poussé vers la carrière politique, il importe que vous y teniez un des premiers rangs. Dans un temps de révolution, il faut, par le savoir, le caractère, l’indépendance, s’élever au-dessus de tous les partis, pour ne voir que les intérêts du pays et se dévouer à son salut”. Tour à tour professeur, préfet des études et recteur, son influence auprès des élèves est profonde et il les ouvre notamment à l’apostolat auprès des pauvres. Très zélé, il fonde et anime plusieurs œuvres dont l’œuvre de l’Enfant Jésus qui sauve des milliers de jeunes filles abandonnées “du ruisseau”. Il collabore également à l’apostolat ouvrier de l’abbé Henri Planchat par l’intermédiaire de la Société Saint François Xavier.
A noter que le Père Olivaint était supérieur d'une communauté de Jésuites et que début avril 1871, donc au tout début de la Commune de Paris, et avant les évènements sanglants qu'il pressentait, il avait incité les pères de sa communauté à sortir de Paris, ce qui leur avait sauvé la vie, tandis que lui-même est courageusement resté à Paris, acceptant d'avance le martyre.

Ses reliques se trouvent dans la Chapelle des Martyrs à l'église Saint Ignace à Paris, avec celles des autres jésuites fusillés en même temps que lui, avec des reliques de martyrs japonais, tandis que les reliques d'autres saints martyrs jésuites, dont Saint Ignace de Loyola, se trouvent aussi dans cette église.

Pas vraiment un profil ni de catholique intégriste, ni de précurseur du fascisme.

Il n'était pas non plus Versaillais, il s'était opposé, en 1845, à Thiers, devenu en 1871 le chef de file des Versaillais, qui voulait de nouveau expulser les Jésuites de France.

L'archevêché de Paris a porté plainte et on espère que cette plainte sera suivie d'effet, non pas par esprit de vengeance mais pour que la vérité se manifeste.

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