Fée Violine a écrit : ↑dim. 16 mai 2021, 14:46
En effet les saints sont des pécheurs, les péchés d'ordre sexuel n'étant pas les plus graves.
Mais le problème avec ces péchés, c’est qu’ils s’accompagnent ou provoquent, manifestent et masquent d’autres péchés qui eux sont graves.
L’avortement ou l’homosexualité, la prostitution, en sont des exemples.
L’exhibitionnisme qui consiste à s’attribuer le mérite et les avantages d’un cadeau reçu par la nature (avec Dieu derrière).
La pudibonderie qui consiste à refuser de porter ce cadeau et de lui faire honneur.
Le voyeurisme qui consiste à traiter en objet de satisfaction personnelle et de domination passive une beauté qui devrait nous servir à nous ouvrir extatiquement vers quelque chose de plus grand et mystérieux, qui est la vraie cause de ce plaisir qui n’est même plus pris en lui-même
(Il se devine aisément comment derrière la luxure ne serait-elle que promise ou attendue, peuvent se développer l’orgueil, la jalousie, la colère, la paresse, l’avarice... Et tout en se servant pour prétexte de belles vertus comme celles de fidélité, de générosité...)
Le sado-maso qui sous ses aspects ludiques nous fait oublier qu’il s’agit d’une forme douce (et parfois exutoire) de violence et de dénigrement, de non-respect du corps.
Violences et dénigrements qui sont souvent ouvertement présents même en dehors de ce concept ludique et pervers, et dont l’existence d’une relation sexuelle devient le prétexte en dehors car elle démasque nos manques.
Etc.
L’autre problème c’est la confusion faite entre les péchés sexuels et la sexualité, cette merveille.
Sans compter que le péché sexuel peut très bien être présent dans la relation d’un couple marié religieusement. Ce mariage n’est nullement la garantie ni un sauf conduit qui nous épargne de les commettre ou nous les évite.
Alors qu’il n’y a rien de nécessaire à en être l’époux pour contempler sans désir, avec amour et respect, le corps nu d’une femme et en louer le créateur, sans commettre pour autant aucun péché. Il faut juste que cette femme soit dans le même état d’esprit, ou que ce soit fortuit (sans quoi on l’induit en tentation). Cette « démarche » peut même être volontaire et avoir une valeur de réhabilitation.
Aiglon a écrit : ↑dim. 16 mai 2021, 12:40
Il faut prioriser leurs œuvres, ce qu'ils ont fait, le ressenti d'une majorité de personnes par rapport à eux, ce qu'ils dégagent, leur présence, leur charisme, leurs encouragements à faire le bien, leurs bonnes actions, etc ...
La compulsion masturbatoire ne vient pas d’elle-même, il y a une cause. La grâce ne supplée pas toujours et pour tous à nos manques. Cet aveu tardif et volontaire répond à un louable désir de transparence qui n’enlève rien au fait. D’ailleurs je n’exclus pas sa béatification, mais elle a eu de la chance !
Compenser un manque de tendresse par une relation sexuelle, c’est aussi le signe d’une déficience certaine qu’un statut social élevé comme député (ou ex député) peut cacher.
Un homme comme Coluche nous a bien montré qu’il est possible de conduire à bonne fin de très belles oeuvres, sans pour autant être un saint ! Qu’être un saint suppose donc autre chose de plus (et qu’être reconnu de son vivant pour l’être peut aider et contribuer à le devenir, ce qui fut vrai pour ces 2 personnes...)
Les "oeuvres" d'un saint sont surtout intérieures et les personnes dont il est ici question étaient parfaitement conscientes qu'au lieu que ce soit l'intérieur qui rayonnait et entraînait l'extérieur, elles avaient rusé pour faire que l'extérieur entraîne l'intérieur. Ce serait un "concept nouveau" mais il a ses limites et se montre subalterne, il va au rebours de l'évolution de nos moeurs qui privilégient la transparence.
la samaritaine a écrit : ↑dim. 16 mai 2021, 15:56
Leur procès en canonisation s'ouvrira peut-être mais plus tard, en un temps ou on sera plus détendus sur certains sujets.
Certes, mais vous avez bien montré ce en quoi cela s’avère problématique.
J’ai croisé la route de ces 2 personnes, or il n’était pas besoin de beaucoup les connaître pour s’apercevoir qu’elles avaient « un caractère de cochon », et que si avec le temps et vu leur statut, elles ont appris à l’adoucir et le polir, ce ne fut qu’en surface et avec des précautions.
La plupart des saints le sont devenus parce qu'ils ont su combattre leurs défauts au point de finir par présenter les défauts opposés (un colérique finira par se montrer d’une douceur presque trop exquise et imperturbable, etc.) or ces 2 personnes ont procédé autrement : à défaut de pouvoir vaincre leurs défauts, elles ont mis leurs défauts au service d’une cause juste et élevée, et cela avec une grande efficacité et un certain panache.
Ce « service » » (en soi, ce ne fut pas une mauvaise chose, mais qui ne les exonérait pas du reste à quoi leurs vœux les avaient fait s’engager) fut la face émergée de leur personnalité dans les médias et donnerait certes du retentissement à une canonisation, mais pour quel exemple ?
Rien à voir avec l’incroyable maîtrise de soi et sur soi qu’avaient acquise des personnes comme soeur Thérésa ou le pape Jean-Paul II, dont j’ai aussi croisé les chemins.
Par ailleurs, bien des familles catholiques « produisent » en leur sein des saints discrets qui ne sont pas toujours reconnus par leurs proches... Et maintes communauté religieuse en gardent d'autres "au chaud" et au secret.