Bonjour Cmoi,
cmoi a écrit : ↑ven. 12 févr. 2021, 7:40
Je comprends la fatigue ou la lassitude, l’agacement de Kerygme...
Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, c'est l'expérience que j'en tire. Pourtant essayer de comprendre l'autre n'est pas forcément adhérer à ses positions.
Mais je fais le distinguo entre les "tradis" qui idéologisent la foi, séparatistes très minoritaires, et ceux qui vivent leur foi dans leur sensibilité mais avec le souci de le faire dans une seule et même Église; et non deux puisqu'une Église ne peut avoir deux religions.
Même s’il n’y avait pas ces cas qu’il évoque, il pourrait se dire que partout là où ces instructions n’ont pas été appliquées, il y a eu des raisons puisque les femmes étaient aussi admises « à l’essai » : cela aurait pu entraîner un écart injuste entre des hommes qui l’auraient été donc « à vie » et des femmes qui pouvaient l’être passagèrement mais non instituées, et aurait creusé le mécontentement pour ceux qui déjà voyaient opérer les femmes d’un mauvais oeil.
Et vice-versa. Si les institutions ne valaient que pour ces dames, cela ne manquerait pas de créer des tensions avec ces messieurs.
Je trouve que cette décision est fine et intelligente. Mais elle ne reste que la partie immergée de l'iceberg, laquelle se révèlera lorsque seul(e)s les ministres ordinaires pourront exercer le lectorat ou l'acolytat. Car (re)apparaîtra la notion d'engagement sur la durée - à vie - et non pour un temps choisi comme pour le bénévolat. En plus d'exercer ces missions d'Église, elle permettra une grande réflexion sur le sens de l'engagement, la mission et nécessitera un véritable discernement.
Mais je ne fais qu'exprimer à ma façon ce que vous avez très bien relevé avec la votre.
Le pape n’a pas osé défendre ce concept de « CDD » ...
En effet cette question m'a titillé. Dans le cadre de missions, la durée est limitée souvent à 3 ans : membre EAP, coopératrice pastorale ou de zone, mission d'un diacre ...
La réponse me semble se trouver dans l'appellation passée d'
ordre mineur. Tout comme un diacre lorsqu'il est ordonné entre dans l'ordre des diacres, on peut considérer qu'un laïque entrait dans un "ordre" (je ne sais comment le nommer) du lectorat et de l'acolytat. Ce n'est que mon approche car tout cela prendra forme dans les années à venir; tout comme cela aura nécessité une bonne vingtaine d'années pour que le rôle du diacre permanent se (re)structure et (re)trouve une place dans l'Église.
, soit, mais il était ouvert et possible et du coup aurait pénalisé ceux qui se seraient engagés à vie, car un engagement à vie est quelque chose de très sérieux – ce pour quoi j’aurais perso opté pour ce concept de CDD même s’il aurait davantage déplu aux tradis qui ne voient là qu’une raison de plus de polémiquer sans aborder le fond de la question...
Je me dis que nous prenons les mêmes sentiers dans la réflexion tout en l'exprimant différemment.
"A vie", c'est bien cela qui va changer ce ministère du lectorat et de l'acolytat. Il ne s'agira pas d'appeler au pied levé et pour un instant, ou que des personnes engagées de longue date s'accaparent ces missions mais bien d' "appeler" comme on le fait pour une vocation.
Je crains que cela aboutisse à ce que les institués soient tous très âgés et stabilisés (domicile fixe "à vie", rien en vu de nouveau à attendre de leur vie, etc.) et ce serait dommage.
Je suis d'accord mais que si on l'envisage sur la base du seul volontariat. Mais on peut aussi "appeler", ce qui relève du discernement communautaire et de chaque baptisé; pas du seul clergé (qui discernera ensuite avec l'aide d'une équipe de laïques). Je ne peux parler que de ce que je connais alors je vais revenir au diaconat permanent, il appartient à chaque baptisé d'appeler une personne qu'elle discernerait bien dans ce ministère, ou tout autre.
Ce n’était pas pour rien s’il s’agissait d’un ordre mineur ! Le lecteur n‘était pas seulement chargé de lire[...] et entretienne sa capacité à faire tout cela en méditant régulièrement les Saintes Écritures et il arrivait qu’il doive servir de secrétaire aux clercs.
C'est bien cet esprit qu'il faut redonner, en tous les cas c'est mon espérance pour ma paroisse.
L'engagement "à vie" va, je l'espère, dépasser le simple rôle honorifique qu'y voient certain(e)s. Je pense que le sacerdoce des baptisés n'a pas été vécu comme il aurait du être vécu, et que ce rétablissement est aussi un moyen de remettre cela en avant. De s'interroger : et pour moi quel est mon appel, qu'elle est ma mission dans l'Eglise, comment dans mon quotidien je peux servir le Christ dans Son Église, etc ?
D’ailleurs, les questions que pose la définition des tâches du lectorat tel qu’il vient d’être décrété restent posées. Est-ce vraiment seulement et uniquement de lire la première et/ou la seconde lecture, ou cela va-t-il plus loin et inclut-il le chant ? Y aura-t-il des qualités différentes de lectorat ?
Je pense que cela appartient à chaque communauté, à chaque curé avec son EAP, en attendant que cela se structure plus tard; il se peut que cela soit très disparate au début. Je pense surtout aux communautés de paroisses qui ont 7 ou 8 clochers et qui n'auront pas forcément de personnes instituées pour chacun d'entre eux, ou alors - tout comme les curés - des personnes qui devront aller de l'un à l'autre chaque dimanche. Les contextes locaux vont peut être nécessiter des ajustements, mais bon : le ministère extraordinaire n'est pas aboli pour autant il pourra toujours compléter le manque de ministres ordinaires.
Ce que je trouve dommage - puisque je pense n'avoir rien à ajouter au sujet et ne plus y revenir - c'est qu'on a fini par expurger le "féminin" pour ne se centrer que sur le ministère du lectorat et de l'acolytat, puis être ramenés une fois de plus au seul échange "tradis" vs "tous les autres qui se croient catholiques". Au lieu d'être édifiés mutuellement, j'ai parfois la sensation qu'on nous tire systématiquement vers l'amoindrissement et en effet cela est fatiguant, agaçant et lassant; je ne peux m'empêcher de penser à Matthieu 12:30 en ces occasions.