Bonjour à tous,
Merci à vous, Carhaix, de soulever ce thème qui m'interpelle; et je partage l'avis de Suliko en bien des points!
Je ne pense pas qu'il y ait une volonté de "suicide". Je pense plutôt à un obscurcissement sidérant (limite sidéral) qui conduit aujourd'hui à un aveuglement, voire déni, de la réalité.
Pour ma part, née après le Concile, j'en ai eu les fruits immédiats : pas de catéchisme! Comme ça c'était plus simple, hein?
On se réunissait toutes les semaines pour faire de jolis coloriages d'un Jésus zéffirellien (sans critique négative pour ce film que j'apprécie, mais c'est pour montrer le côté "hipi" de ce Jésus-là).
Et, dans pas mal de diocèse, on n'a pas décollé de ce Jésus en mode horizontal, où, par exemple, la Première Communion des enfants est aussi la dernière… parce que les parents eux-mêmes ne sont plus catéchisés.
Je parlais il y a encore quelques jours avec une personne qui me relatait également ses propres cours de catéchisme lorsqu'elle était enfant. ça l'avait beaucoup touché, ce "Jésus social". Mais, le résultat est évidemment que n'ayant jamais entendu parler de la "grâce" par exemple, n'ayant pas été initiée à la prière, à l'Adoration, à la lectio, aux Décalogue comme aux Commandements de l'Eglise, elle apprécie tout autant le bouddhisme, le new age. Et pour elles, toutes les religions ne sont qu'une et se valent.
Des exemples comme ceux-ci, j'en ai, hélas, 13 à la douzaine ...
A partir de là, il me semble plus qu'évidant qu'on ne peut que finir par être attiré par tout un tas d'autres croyances plus ou moins archaïques, dans la mesure où les fondements de notre foi ont été laminés à la base!
Pour ma part, j'aurais plutôt tendance à voir la chose ainsi : suite aux 2 grands guerres mondiales qui ont frappé l'occident au XX°, on a voulu petit à petit abattre tout ce qui pourrait faire les "différences". Celles-ci étant vues comme étant implicitement les raisons de la guerre.
Aussi, aujourd'hui, on est dans le mouvement de balancier inverse : il faut écraser tout ce qui est "identité", car il n'y a plus de différences : on est tous égaux, tous frères, et c'est merveilleux car on s'aime!
En résumé : "Oublie d'où tu viens, oublie qui tu es. Car alors, il n'y aura plus de discrimination et on pourra se parler… de la pluie et du beau temps, évidemment! On fera l'amour librement, pas la guerre"
Bref... je pense que l'intuition de Jean XXIII était bonne : compte tenu de l'évolution du monde, il fallait, oui, que l'Eglise ait un dialogue avec le monde sur toutes les questions que celui-ci pouvait se poser, notamment au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Jusque là, et pour avoir lu bon nombre de bulles précédant le CVII, les papes avaient tendance à être dans la négative pour condamner les erreurs. Ce qui avait aussi le mérite d'être clair et sans ambiguïté possible.
L'intuition, néanmoins, était alors, je le crois, de garder la continuité du Magistère, mais de changer de ton : avoir un regard plus "optimiste" et "moins sombre"; plus "encourageant" et moins "cassant".
Sauf que depuis, c'est hélas devenu la fête du slip : on ira tous au Paradis!
Et cette fameuse herméneutique de la continuité du Magistère, c'est une dissonance cognitive et beaucoup de blabla pour essayer de faire croire que rien n'a changé quant à la liturgie
, quant à l'oeucuménisme
, quant à la morale
, etc.
Pour ma part, j'aurais tendance à revenir à tout ce qui s'est passé depuis plus d'un siècle pour m'expliquer l'état de délabrement actuel (sans oublier tous les scandales qui éclatent et ça n'est pas fini) dans laquelle notre sainte Mère l'Eglise se trouve :
- la vision du pape léon XIII en 1884
- les messages de Fatima
- les messages de la Salette
- les messages d'Akita
Ni plus ni moins, le Ciel ne nous ment pas : nous vivons un temps de grand troubles, et il y a une apostasie déjà installée par gouttes homéopatiques (si le mal prenait toujours l'apparence du mal, on ne le suivrait pas) ou à marche accélérée depuis 5 ans,
[Nous n'acceptons pas la critique des pasteurs de l'Église, qui plus est le Pape, lorsque celle-ci n'est pas solidement argumentée.]
Aussi, nous ne devons pas perdre espoir et au contraire, continuer plus que jamais à prier et à aimer l'Eglise
[...], et en restant accrochés à cette parole, cette Promesse du Seigneur : "les portes de l'Adès ne prévaudront pas sur Elle".
Il permet tout cela. C'est un mystère, mais il nous est demandé la fidélité quoiqu'il en coûte.
A Fatima, Notre Dame du Rosaire invitait les enfants à faire des sacrifices et des pénitences pour les pécheurs. A Lourdes aussi, du reste... Hé bien, cela reste toujours d'actualité!
Personnellement, je prie fort pour eux, pour le salut de leur âme et de tant de personnes qui ont quitté la barque de Pierre par faute d'enseignements solides; pour nous regarder le nombril au lieu de nous tourner vers le Seigneur, et donc par lâcheté aussi!
(mais je n'oublie pas qu'à l'heure où j'écris ces lignes, dans d'autres parties du monde, nos frères meurent martyrs pour leur foi…)
Donc, portons notre Croix, humblement devant le Seigneur, puisqu'Il nous invite à Le suivre dans cette obscurité de plus en plus ténébreuse.
Il y a un combat spirituel évident. Et je ne comprends pas non plus comment certains ne peuvent /veulent le voir... Cela dit, comme avec cette fête du slip on a fini par dénaturer le sens profond des mots (péché, miséricorde, amour, paix, justice, vérité, sacrifice, croix) ceci explique peut-être cela?
Il n'en demeure pas moins que notre Seigneur est le Maître de l'Histoire et nous sommes, tous, dans sa main; en chemin vers la Vie Eternelle... (ou pas!)