par Jean-Mic » ven. 13 déc. 2013, 23:31
Pour connaître un peu la géographie suisse, ma réponse est que c'est parfaitement justifié. Imaginez un peu que les alpes françaises (routes et hiver compris) soient divisés en deux diocèses : Lyon et Marseille, ... où Grenoble dépendrait de Marseille... C'est en caricaturant un peu la géographie des six diocèses suisses.
Sans compter que les réalités linguistiques ne sont pas vraiment prises en compte. La ville de Coire (Chur), par exemple, se trouve dans les Grisons (Graubunden), où la langue officielle est le romanche, dialecte italophone. Mais le diocèse de Coire s'étend sur sept cantons dont six où la langue officielle est l'alémanique, c'est à dire l'allemand. Autre exemple, l'évêque de Bâle (Basel) réside à Soleure (Solothurn) depuis l'époque napoléonienne. Or Bâle est germanophone tandis que Soleure (est francophone ... Sans oublier que le diocèse en question couvre aussi les cantons de Schaffouse (Schaffausen) et Thurgovie (Thürgau) séparés du reste du diocèse par les cantons de Zürich et Shwytz (Shwyz).
Le diocèse de Saint-Gall (Sankt-Gallen), couvrant trois cantons germanophones, et le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui, avec son triple nom, couvre quatre cantons francophones, sont linguistiquement homogènes.
Plus simplement le diocèse de Lugano correspond au canton du Tessin (Ticino), le seul de langue italienne, tandis que le diocèse de Sion (Sitten) correspond au canton du Valais (Wallis), l'un des plus étendus, mais aussi l'un des plus morcelés en vallées de haute-montagne (comptez deux bonnes heures, voire trois, pour descendre de l'une et remonter au bout de l'autre - je parle d'expérience), et lui-même partagé en Bas-Valais francophone et Haut-Valais germanophone.
Ah, j'oubliais (sinon, ce serait trop simple), il y a aussi deux abbayes dites "territoriales" ayant une juridiction extra-diocésaine : Saint-Maurice (en Valais), Einsilden (au canton de Schwyz), dont les abbayes ont rang d'évêques ...
Avec ça, trois villes aussi importantes à l'échelle européenne (et pas seulement helvétique) que Genève, Bâle et Zürich n'ont pas d'évêque à demeure. En regard de cette absence, les noms de Coire, Saint-Gall, Soleure ou Sion évoque-il quelque chose pour nos contemporains ... Un peu comme si Paris ou Bordeaux n'avaient jamais été érigées en évêché et qu'elles fassent partie de diocèses à l'échelle l'une de l'Ile-de-France, avec un évêque résidant à Meaux, l'autre à l'échelle de l'Aquitaine, avec un évêque à Aire-sur-l'Adour ... La visibilité de l'Eglise et le poids de sa parole passe aussi par là, non ?
En conclusion, une réforme de l'organisation diocésaine de la Suisse ne me semble pas superflue, loin de là !
Fraternellement
Jean-Mic
Pour connaître un peu la géographie suisse, ma réponse est que c'est parfaitement justifié. Imaginez un peu que les alpes françaises (routes et hiver compris) soient divisés en deux diocèses : Lyon et Marseille, ... où Grenoble dépendrait de Marseille... C'est en caricaturant un peu la géographie des six diocèses suisses.
Sans compter que les réalités linguistiques ne sont pas vraiment prises en compte. La ville de Coire (Chur), par exemple, se trouve dans les Grisons (Graubunden), où la langue officielle est le romanche, dialecte italophone. Mais le diocèse de Coire s'étend sur sept cantons dont six où la langue officielle est l'alémanique, c'est à dire l'allemand. Autre exemple, l'évêque de Bâle (Basel) réside à Soleure (Solothurn) depuis l'époque napoléonienne. Or Bâle est germanophone tandis que Soleure (est francophone ... Sans oublier que le diocèse en question couvre aussi les cantons de Schaffouse (Schaffausen) et Thurgovie (Thürgau) séparés du reste du diocèse par les cantons de Zürich et Shwytz (Shwyz).
Le diocèse de Saint-Gall (Sankt-Gallen), couvrant trois cantons germanophones, et le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui, avec son triple nom, couvre quatre cantons francophones, sont linguistiquement homogènes.
Plus simplement le diocèse de Lugano correspond au canton du Tessin (Ticino), le seul de langue italienne, tandis que le diocèse de Sion (Sitten) correspond au canton du Valais (Wallis), l'un des plus étendus, mais aussi l'un des plus morcelés en vallées de haute-montagne (comptez deux bonnes heures, voire trois, pour descendre de l'une et remonter au bout de l'autre - je parle d'expérience), et lui-même partagé en Bas-Valais francophone et Haut-Valais germanophone.
Ah, j'oubliais (sinon, ce serait trop simple), il y a aussi deux abbayes dites "territoriales" ayant une juridiction extra-diocésaine : Saint-Maurice (en Valais), Einsilden (au canton de Schwyz), dont les abbayes ont rang d'évêques ...
Avec ça, trois villes aussi importantes à l'échelle européenne (et pas seulement helvétique) que Genève, Bâle et Zürich n'ont pas d'évêque à demeure. En regard de cette absence, les noms de Coire, Saint-Gall, Soleure ou Sion évoque-il quelque chose pour nos contemporains ... Un peu comme si Paris ou Bordeaux n'avaient jamais été érigées en évêché et qu'elles fassent partie de diocèses à l'échelle l'une de l'Ile-de-France, avec un évêque résidant à Meaux, l'autre à l'échelle de l'Aquitaine, avec un évêque à Aire-sur-l'Adour ... La visibilité de l'Eglise et le poids de sa parole passe aussi par là, non ?
[b]En conclusion, une réforme de l'organisation diocésaine de la Suisse ne me semble pas superflue, loin de là ![/b]
Fraternellement
Jean-Mic