par cmoi » ven. 30 juin 2023, 4:47
JeremyTheBoos a écrit : ↑jeu. 29 juin 2023, 12:17
Je reviens vers vous avec une question, peut on recevoir la grâce de se savoir sauvé.
Je me sens en effet en disgrâce alors que je me confesse tous les 15 jours.
Je ne sais pas quoi faire, c'est assez invivable comme sentiment d'avoir perdu Dieu.
Sachant que j'ai vécu loin de Dieu pendant trois ans (de 2018 à 2020) après avoir rencontré le Christ en 2013.
Merci de votre aide.
La réponse est oui, toute grâce peut être reçue, du moment que c’est bien une grâce – pas un mal que nous voyons comme un bien.
Ceci dit, si une grâce est toujours bonne à recevoir, il en est de bien différentes.
Certaines sont d’illumination, sur le coup elles sont formidables, mais vivre avec leur souvenir peut être déstabilisant. C’est pourquoi les personnes un peu déséquilibrées qui prétendent en recevoir, c’est rarement vrai et soupçonné faux : car Dieu ne peut donner une grâce si elle déstabilise trop la personne, ce qui serait souvent vrai dans leur cas.
De plus une grâce peut diminuer le mérite, auquel cas elle soulage, certes, console aussi, mais … Là encore Dieu sait ce que nous pouvons endurer ou non !
Il y aurait bien d’autres généralités à dire, mais celles-là me paraissent « de circonstance » et valables avant d’effectuer la distinction qui suit.
Car pour revenir à votre question, il faut distinguer 2 cas :
- Est-ce de se savoir sauvé au jugement particulier ou dernier ?
Ou est-ce tout simplement de se savoir en état de grâce ?
Le premier cas fut réel pour certains voyants lors d’apparitions reconnues par l’Eglise. Il y a aussi eu des promesses liées à certaines pratiques, comme celle de la communion des premiers samedis du mois. Ce n’est pas et ne peut pas être en soi officialisé par l’Eglise, Dieu seul peut faire de telles promesses, mais si l’âme privilégiée qui les a transmises (à mettre au singulier en général) a été reconnue comme telle… !
Cependant cette grâce est évidemment « dangereuse », elle peut induire un certain relâchement préjudiciable, des « tricheries », et il arrive que Dieu « revienne » sur une promesse, il y a le cas dans les évangiles mais aussi dans l’AT. Dieu souvent empêche la réalisation à cause de cela, ou pour éprouver la personne, et cela peut entraîner des états comme celui que vous décrivez (ce n’est pas votre cas visiblement), mais la personne doit savoir le dépasser.
Cet état peut être une épreuve ou une tentation. Le second cas est le plus dangereux, pas toujours le plus pénible.
J’aurais tendance à penser que la grâce sur laquelle vous nous interrogez correspond au second cas : se savoir en état de grâce veut dire que si nous mourrions immédiatement, nous irions au ciel (même si en passant par le purgatoire).
J’y ai répondu, mais votre question appelle forcément à plus… et de différent de ce que j’ai déjà écrit, mais cela c’était pour vous ouvrir l’esprit et vous sortir un peu de votre solitude intérieure.
Pour le refermer et vous y renvoyer, je pourrais vous dire que cette grâce est mensongère car très volatile, et qu’elle s’oppose un peu à la foi mais surtout à l’espérance. Car nous ne devons jamais désespérer de notre salut, c’est là un péché contre l’Esprit. Même si vous péchez mortellement, le repentir et le désir de se confesser vous sauve, immédiatement. Mais un péché mortel, ce n’est pas si « facile » à faire, et le repentir souvent tarde à se produire -sinon, c’est qu’il y a des chances qu’il manquait une condition pour qu’il soit vraiment mortel - si cela peut vous rassurer.
Car ne pas être en état de grâce, c’est quand même avoir péché mortellement et ne pas s’en repentir ! Alors je pense qu’il faut renforcer votre espérance et s’en tenir à ce que l’Eglise enseigne. Comme l’aura dit Jeanne d’Arc à qui on lui posait la question : si je n’y suis pas (en état de grâce) que Dieu veuille m’y mettre ». Réponse admirable par son humilité.
Cultivez donc aussi cette humilité-là, faites confiance en Dieu et remettez-vous en à lui, lui qui sait et qui a tout pouvoir pour « vous y mettre », ce qui est bien mieux que de le savoir. Quand on ne le « sait pas », ce qui est votre cas, au lieu de s’en plaindre (mais vous pouvez toujours prier pour demander à le savoir, on est toujours exhaussé et en mieux si on demande mal !) il faut en profiter, car cela donne de la liberté, pour se sentant en état de dépendance vis-à-vis de Dieu, nourrir sa prière de cet état, se confier à lui, s’en remettre fort à lui - il ne refuse pas les démonstrations privées !
Il faudrait sans quoi qu’il vous réponde à tout instant, que cette grâce soit permanente, or c’est … un peu toujours le cas en ce que quand on commet un péché mortel, on le sait bien ! Par conséquent, le litige porte seulement sur le repentir, or vu ce que vous écrivez, il est clair qu’il n’y a pas de problème vous concernant ! Souvenez-vous que Dieu ne nous demande jamais une obligation de résultat au-delà de nos forces, mais l’acte de volonté de se relever et de repartir…
Si votre état est une épreuve, je vous ai donné le remède. Si c’est une tentation, elle partira par la prière. Il faut persévérer et ne pas vous laisser décourager pour « si peu », car ce qui compte, ce n’est pas tant votre salut mais que vous contribuiez à la gloire de Dieu : il faut vous décentrer de vous et vous centrer sur lui, cela aussi vous aidera.
Vous devez en arriver au paradoxe d’accepter de n’y être pas, en état de grâce, si c’est sa volonté ! Sans oublier que si votre cœur vous condamne, Dieu est plus grand que votre cœur…
Et si en réalité c’était simplement que vous manquiez d’amour, du sentiment de vous sentir aimé ?
Cela relève du psychologique, car vous le savez, Dieu vous aime. Et il peut en cela vous aider, mais cela demandera du temps, il comblera ce que les hommes/femmes ne vous auront pas donné.
Il faut vous mettre juste en état de disponibilité pour cela, y croire, l’imaginer. Au lieu de prier, faites alors cet exercice : faites silence en vous, détendez-vous puis concentrez-vous juste pour « sentir » qu’il vous aime, lui exprimer cette foi-là comme cela.
Il pourra y avoir ensuite un phénomène de décompression, où vous vous sentirez abandonné, mais là encore persévérez et sachez que ne pas le sentir, n’empêche en rien qu’il vous aime ! Question de foi…
Ne bannissez pas les pensées qui alors vous viennent, gardez les plus positives et suivez-les…
[quote=JeremyTheBoos post_id=459060 time=1688033826 user_id=17737]
Je reviens vers vous avec une question, peut on recevoir la grâce de se savoir sauvé.
Je me sens en effet en disgrâce alors que je me confesse tous les 15 jours.
Je ne sais pas quoi faire, c'est assez invivable comme sentiment d'avoir perdu Dieu.
Sachant que j'ai vécu loin de Dieu pendant trois ans (de 2018 à 2020) après avoir rencontré le Christ en 2013.
Merci de votre aide.
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La réponse est oui, toute grâce peut être reçue, du moment que c’est bien une grâce – pas un mal que nous voyons comme un bien.
Ceci dit, si une grâce est toujours bonne à recevoir, il en est de bien différentes.
Certaines sont d’illumination, sur le coup elles sont formidables, mais vivre avec leur souvenir peut être déstabilisant. C’est pourquoi les personnes un peu déséquilibrées qui prétendent en recevoir, c’est rarement vrai et soupçonné faux : car Dieu ne peut donner une grâce si elle déstabilise trop la personne, ce qui serait souvent vrai dans leur cas.
De plus une grâce peut diminuer le mérite, auquel cas elle soulage, certes, console aussi, mais … Là encore Dieu sait ce que nous pouvons endurer ou non !
Il y aurait bien d’autres généralités à dire, mais celles-là me paraissent « de circonstance » et valables avant d’effectuer la distinction qui suit.
Car pour revenir à votre question, il faut distinguer 2 cas :
[list]Est-ce de se savoir sauvé au jugement particulier ou dernier ?
Ou est-ce tout simplement de se savoir en état de grâce ? [/list]
Le premier cas fut réel pour certains voyants lors d’apparitions reconnues par l’Eglise. Il y a aussi eu des promesses liées à certaines pratiques, comme celle de la communion des premiers samedis du mois. Ce n’est pas et ne peut pas être en soi officialisé par l’Eglise, Dieu seul peut faire de telles promesses, mais si l’âme privilégiée qui les a transmises (à mettre au singulier en général) a été reconnue comme telle… !
Cependant cette grâce est évidemment « dangereuse », elle peut induire un certain relâchement préjudiciable, des « tricheries », et il arrive que Dieu « revienne » sur une promesse, il y a le cas dans les évangiles mais aussi dans l’AT. Dieu souvent empêche la réalisation à cause de cela, ou pour éprouver la personne, et cela peut entraîner des états comme celui que vous décrivez (ce n’est pas votre cas visiblement), mais la personne doit savoir le dépasser.
Cet état peut être une épreuve ou une tentation. Le second cas est le plus dangereux, pas toujours le plus pénible.
J’aurais tendance à penser que la grâce sur laquelle vous nous interrogez correspond au second cas : se savoir en état de grâce veut dire que si nous mourrions immédiatement, nous irions au ciel (même si en passant par le purgatoire).
J’y ai répondu, mais votre question appelle forcément à plus… et de différent de ce que j’ai déjà écrit, mais cela c’était pour vous ouvrir l’esprit et vous sortir un peu de votre solitude intérieure.
Pour le refermer et vous y renvoyer, je pourrais vous dire que cette grâce est mensongère car très volatile, et qu’elle s’oppose un peu à la foi mais surtout à l’espérance. Car nous ne devons jamais désespérer de notre salut, c’est là un péché contre l’Esprit. Même si vous péchez mortellement, le repentir et le désir de se confesser vous sauve, immédiatement. Mais un péché mortel, ce n’est pas si « facile » à faire, et le repentir souvent tarde à se produire -sinon, c’est qu’il y a des chances qu’il manquait une condition pour qu’il soit vraiment mortel - si cela peut vous rassurer.
Car ne pas être en état de grâce, c’est quand même avoir péché mortellement et ne pas s’en repentir ! Alors je pense qu’il faut renforcer votre espérance et s’en tenir à ce que l’Eglise enseigne. Comme l’aura dit Jeanne d’Arc à qui on lui posait la question : si je n’y suis pas (en état de grâce) que Dieu veuille m’y mettre ». Réponse admirable par son humilité.
Cultivez donc aussi cette humilité-là, faites confiance en Dieu et remettez-vous en à lui, lui qui sait et qui a tout pouvoir pour « vous y mettre », ce qui est bien mieux que de le savoir. Quand on ne le « sait pas », ce qui est votre cas, au lieu de s’en plaindre (mais vous pouvez toujours prier pour demander à le savoir, on est toujours exhaussé et en mieux si on demande mal !) il faut en profiter, car cela donne de la liberté, pour se sentant en état de dépendance vis-à-vis de Dieu, nourrir sa prière de cet état, se confier à lui, s’en remettre fort à lui - il ne refuse pas les démonstrations privées !
Il faudrait sans quoi qu’il vous réponde à tout instant, que cette grâce soit permanente, or c’est … un peu toujours le cas en ce que quand on commet un péché mortel, on le sait bien ! Par conséquent, le litige porte seulement sur le repentir, or vu ce que vous écrivez, il est clair qu’il n’y a pas de problème vous concernant ! Souvenez-vous que Dieu ne nous demande jamais une obligation de résultat au-delà de nos forces, mais l’acte de volonté de se relever et de repartir…
Si votre état est une épreuve, je vous ai donné le remède. Si c’est une tentation, elle partira par la prière. Il faut persévérer et ne pas vous laisser décourager pour « si peu », car ce qui compte, ce n’est pas tant votre salut mais que vous contribuiez à la gloire de Dieu : il faut vous décentrer de vous et vous centrer sur lui, cela aussi vous aidera.
Vous devez en arriver au paradoxe d’accepter de n’y être pas, en état de grâce, si c’est sa volonté ! Sans oublier que si votre cœur vous condamne, Dieu est plus grand que votre cœur…
Et si en réalité c’était simplement que vous manquiez d’amour, du sentiment de vous sentir aimé ?
Cela relève du psychologique, car vous le savez, Dieu vous aime. Et il peut en cela vous aider, mais cela demandera du temps, il comblera ce que les hommes/femmes ne vous auront pas donné.
Il faut vous mettre juste en état de disponibilité pour cela, y croire, l’imaginer. Au lieu de prier, faites alors cet exercice : faites silence en vous, détendez-vous puis concentrez-vous juste pour « sentir » qu’il vous aime, lui exprimer cette foi-là comme cela.
Il pourra y avoir ensuite un phénomène de décompression, où vous vous sentirez abandonné, mais là encore persévérez et sachez que ne pas le sentir, n’empêche en rien qu’il vous aime ! Question de foi…
Ne bannissez pas les pensées qui alors vous viennent, gardez les plus positives et suivez-les…