De la liturgie en langue vernaculaire

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Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Socrate d'Aquin » dim. 01 juil. 2018, 17:00

AdoramusTe a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 15:55
Socrate d'Aquin a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 15:28
Et en ce qui me concerne, votre accusation (car étant donné sa formulation, il y a tout lieu de penser que c'en était une) serait juste si je faisais du rite byzantin ma nourriture spirituelle ordinaire. Ce n'est pas le cas. Certes, j'y assiste assez souvent, mais pas de façon régulière.
N'oublions pas enfin que l'ordinaire de cette paroisse est... Mgr Aupetit.
Une chose est de découvrir un rite, une autre est d'en changer au gré des lieux où des envies, ce que je viens de comprendre.
J'ai du mal à en voir la cohérence, d'autant plus que je suis déjà personnellement mal à l'aise quand je dois passer de l'une à l'autre forme du rite romain, avec chacun sa cohérence, son calendrier.
C'est que toutes les villes ne disposent pas forcément de tous les rites possibles et imaginables. Et il se peut que l'on puisse découvrir un lieu dans lequel on arrive fort bien à nourrir sa propre foi, sans pour autant penser à changer de rite.
Changer de rite, ce n'est pas seulement changer de liturgie ; c'est changer la manière dont on conçoit la liturgie, c'est s'arracher à sa culture de naissance pour aller vers une autre. Cela veut dire chanter "Alléluia" même en Carême ; communier systématiquement sous les deux espèces ; s'incliner ou se prosterner au lieu de s'agenouiller ; apprendre une autre langue, une autre culture ; vénérer d'autres saints, ou du moins en mettre certains en lumière au détriment d'autres ; j'en passe et des meilleurs.
Sauf exception, je ne crois pas que ce soit souhaitable.
A partir de là, il me semble que mon cas est clair : je reste et demeure un latin. Mais il se trouve que la liturgie byzantine me plait, tant esthétiquement que liturgiquement, et que sa pratique peut avoir du sens, même pour un latin. Aussi, il m'arrive de m'y rendre, sans pour autant changer de rite (c'est-à-dire d'Eglise, ne l'oublions pas).
Je crois qu'une des façons importantes de croître dans la compréhension réciproque et dans l'unité consiste précisément à approfondir notre connaissance mutuelle. Les fils de l'Église catholique connaissent déjà les voies que le Saint-Siège a indiquées pour qu'ils puissent atteindre cet objectif : connaître la liturgie des Églises d'Orient (62) ; approfondir la connaissance des traditions spirituelles des Pères et des Docteurs de l'Orient chrétien (63) ; prendre exemple sur les Églises d'Orient en ce qui concerne l'inculturation du message de l'Évangile ; combattre les tensions entre Latins et Orientaux et stimuler le dialogue entre catholiques et orthodoxes ; former dans les institutions spécialisées dans l'Orient chrétien des théologiens, liturgistes, historiens et canonistes qui puissent diffuser à leur tour la connaissance des Églises d'Orient ; offrir dans les séminaires et dans les facultés de théologie un enseignement adapté de ces matières, qui soit surtout à l'intention des futurs prêtres (64). Ce sont toujours des indications d'une grande actualité, sur lesquelles j'entends insister.

Sa Sainteté Jean-Paul II, Orientale Lumen, 24
Au reste, je ne suis pas venu sur ce fil de discussion (qui traite du principe de la liturgie en langue vernaculaire et non de la liturgie byzantine) pour que l'on y fasse mon procès.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Carhaix » dim. 01 juil. 2018, 16:34

Socrate d'Aquin a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 14:40

Sauf que personne ici n'entend résoudre la crise liturgique en Occident par l'implantation de la liturgie byzantine partout en France, au détriment de la liturgie romaine. Absolument personne.
En revanche, ils ont choisi un chemin que nous ne devrions pas rejeter d'un revers de la main, à savoir l'inculturation de leur liturgie. Il me semble que nous gagnerions à faire de même. C'est-à-dire, non pas adopter des chants byzantins au sein de notre liturgie, ce qui n'aurait aucun sens (et à ce sujet, je suis un peu gêné par l'irruption de plus en plus fréquente du Chérubikon durant la Messe) ; mais faire pour les textes de la liturgie romaine ce que les émigrés russes ou grecs ont fait pour les textes de la liturgie byzantine.

Bon dimanche à vous ! :cool:
Bien. Alors prolongeons les courbes.

Les communautés, par exemple celle de l'Emmanuel, où les trouve-t-on, de qui sont-elles composées, et de quelle origine ? Essentiellement dans les plus grandes villes, composées de jeunes pour l'essentiel. D'où viennent ces jeunes, où sont leurs parents ? Dans les paroisses. Où vont-ils ensuite, par exemple quand ils se marient ? Dans les paroisses. La communauté (négation même de la vie de paroisse) n'est en réalité qu'une parenthèse jeune entre deux vies de paroisse (enfance / vie de famille).
Quel est le socle de l'Église ? La paroisse.

Qu'arrivera-t-il d'ici quelques décennies ? La mort des paroisses. Le lieu même où se recrutent les jeunes des communautés. Mais une bonne part de ces jeunes proviennent aussi des tradis, et c'est pour cette raison, à mon avis, que leurs effectifs ne sombrent pas.

Seulement, le jour où le vivier des paroisses arrivera à l'extinction, je ne crois pas que les tradis continueront d'alimenter ces communautés nouvelles. Nécessairement, on arrivera à une clarification. D'un côté, les paroisses tradies, qui ont maintenu toute la liturgie et l'enseignement d'avant le concile. Et de l'autre le grand tralala avec des Chacha par ci, des byzantins par là. C'est à dire une grande variété de bizarreries qui apparaîtront de plus en plus farfelues et improbables face au sérieux des paroisses tradies.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par AdoramusTe » dim. 01 juil. 2018, 15:55

Socrate d'Aquin a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 15:28
Et en ce qui me concerne, votre accusation (car étant donné sa formulation, il y a tout lieu de penser que c'en était une) serait juste si je faisais du rite byzantin ma nourriture spirituelle ordinaire. Ce n'est pas le cas. Certes, j'y assiste assez souvent, mais pas de façon régulière.
N'oublions pas enfin que l'ordinaire de cette paroisse est... Mgr Aupetit.
Une chose est de découvrir un rite, une autre est d'en changer au gré des lieux où des envies, ce que je viens de comprendre.
J'ai du mal à en voir la cohérence, d'autant plus que je suis déjà personnellement mal à l'aise quand je dois passer de l'une à l'autre forme du rite romain, avec chacun sa cohérence, son calendrier.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Socrate d'Aquin » dim. 01 juil. 2018, 15:28

Quelle accusation ? D'une part, il ne s'agissait pas de participations occasionnelles, ni de nationalité. De toute façon, ces questions de nationalité n'ont pas de sens. C'est un héritage de l'orthodoxie. Un français qui voudrait vivre du rite byzantin est forcé de choisir entre toutes ces déclinaisons. La seule différence est l'ordinaire, qui de toute façon est rattaché à l'Eglise catholique.
C'est un héritage de l'Eglise catholique, qui contient en elle tout rite légitime.
Et en ce qui me concerne, votre accusation (car étant donné sa formulation, il y a tout lieu de penser que c'en était une) serait juste si je faisais du rite byzantin ma nourriture spirituelle ordinaire. Ce n'est pas le cas. Certes, j'y assiste assez souvent, mais pas de façon régulière.
N'oublions pas enfin que l'ordinaire de cette paroisse est... Mgr Aupetit.

Enfin, nous nous éloignons du sujet pour lequel vous aviez créé cette page de discussions.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par AdoramusTe » dim. 01 juil. 2018, 15:17

Socrate d'Aquin a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 14:57
Je n'ai jamais interdit aux latins d'assister à des liturgies orientales, même assez régulièrement. Au contraire. Et on peut y aller indépendamment de toute raison canonique. Je ne suis pas russe, et ne veut pas le devenir.
Un jeu de mots ? Mais le droit canonique est précisément du ressort... du droit. Et en droit, tous les mots ont un sens précis.
Votre accusation tombe donc à l'eau.
Quelle accusation ? D'une part, il ne s'agissait pas de participations occasionnelles, ni de nationalité. De toute façon, ces questions de nationalité n'ont pas de sens. C'est un héritage de l'orthodoxie. Un français qui voudrait vivre du rite byzantin est forcé de choisir entre toutes ces déclinaisons. La seule différence est l'ordinaire, qui de toute façon est rattaché à l'Eglise catholique.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Socrate d'Aquin » dim. 01 juil. 2018, 14:57

Est-ce que vous ne jouez pas sur les mots ? Il n'y a évidemment pas que des russes, mais quand on va habituellement quelque part, ça signifie quelque chose, peu importe la canonicité.
Ce que je promouvais par excès et que vous critiquiez, c'est exactement ce que vous faites en réalité.
Non, car ma participation à ce genre de liturgie demeure assez irrégulier. Ma liturgie habituelle est celle de l'Eglise romaine, en latin ou en français. Je n'ai pas toujours la possibilité d'aller à Paris ; et lorsque c'est le cas, je n'ai pas toujours la possibilité d'aller là-bas.
Au reste, je critiquais deux choses : la mise en place d'un "patriarcat byzantin français", et le rattachement canonique d'un occidental à une église orientale. C'est tout.
Je n'ai jamais interdit aux latins d'assister à des liturgies orientales, même assez régulièrement. Au contraire. Et on peut y aller indépendamment de toute raison canonique. Je ne suis pas russe, et ne veut pas le devenir.
Un jeu de mots ? Mais le droit canon est précisément du ressort... du droit. Et en droit, tous les mots ont un sens précis.
Votre accusation tombe donc à l'eau :p .

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par AdoramusTe » dim. 01 juil. 2018, 14:50

Socrate d'Aquin a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 14:45
C'est moi. Mais je n'ai pas changé de rite. Je vais certes à la liturgie russo-byzantine à Paris ; cela ne fait pas de moi un russe. Je reste culturellement et canoniquement un latin, et je ne désire pas quitter l'Eglise latine.
Au reste, n'étant pas toujours à Paris je vais habituellement à la Messe selon le rite romain.
Est-ce que vous ne jouez pas sur les mots ? Il n'y a évidemment pas que des russes, mais quand on va habituellement quelque part, ça signifie quelque chose, peu importe la canonicité.
Ce que je promouvais par excès et que vous critiquiez, c'est exactement ce que vous faites en réalité.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Socrate d'Aquin » dim. 01 juil. 2018, 14:45

AdoramusTe a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 14:33
Socrate d'Aquin a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 14:26
Vous avez raison : alors que la paroisse lyonnaise célèbre la liturgie presque exclusivement en français, le slavon est majoritaire dans la paroisse de Paris. J'en sais quelque chose, puisque je suis effectivement paroissien de cette dernière église.
Ce n'est pas vous qui m'aviez affirmé, dans le fil que j'avais ouvert sur le rit byzantin en français, qu'il ne fallait pas chercher à changer de rite, que lorsqu'on était de rite latin il fallait y rester ? A moins que j'aie mal compris.
C'est moi. Mais je n'ai pas changé de rite. Je vais certes à la liturgie russo-byzantine à Paris ; cela ne fait pas de moi un russe. Je reste culturellement et canoniquement un latin, et je ne désire pas quitter l'Eglise latine.
Au reste, n'étant pas toujours à Paris je vais habituellement à la Messe selon le rite romain.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Socrate d'Aquin » dim. 01 juil. 2018, 14:40

Cher Carhaix,
Retour à la question de départ, donc.

Plus haut, je vous disais que la mise au point du recueil des antiennes et autres chants liturgiques latins par les moines de Solesmes a pris des décennies de travail, par des moines bénédictins érudits et entièrement adonnés à ce travail colossal.

Vous proposez de refaire la même chose dans chaque langue. Donc reproduire le travail des bénédictins de Solesmes x le nombre de langues qui existent sur terre.

Est-ce que vous réalisez la disproportion énorme de la tâche ? Qui va réaliser tout ce travail ?
La tâche est énorme. Gigantesque. Elle n'est pas irréalisable, d'autant que certains ont déjà commencé.
Mais elles sont très peu nombreuses, ces communautés. Leur effectif est très réduit. Je vous parle des paroisses, qui forme l'essentiel de la présence catholique dans la société. Une fois que les paroisses auront disparu (je prolonge les courbes actuelles), que restera-t-il ? Les quelques communautés dont vous parlez, et les communautés tradies.
Vous plaisantez ? L'Emmanuel pour ne citer que ceux-là dispose de 8 nouveaux prêtres cette année. Des prêtres diocésains, qui assureront la direction de paroisses. Plus exactement, plus d'une trentaine de paroisse en France. Ce n'est pas exactement rien.
Cela ne revient pas à dire que tout se passe bien dans cette communauté (ils pourraient faire un effort sur la liturgie par exemple), mais on ne peut pas dire qu'ils sont tout à fait minoritaires. Ce n'est pas vrai. Il en va de même pour nombre de communautés que j'ai cité.
Je ne parle même pas de Saint-Martin : premier séminaire de France.
Bien sûr, chacun fait ce qu'il veut. Moi-même, je suis allé à la rue François Gérard. Je connais. C'est très beau, très inspirant, cela porte à la prière, je ne conteste pas cela.
Sincèrement ravi de l'apprendre ;)
Mais il me semble que la discussion porte sur l'avenir, et la liturgie à envisager pour relancer la pratique religieuse en France, ou plus largement en Occident.

Concernant certes question, il me paraît saugrenu de miser sur la liturgie byzantine, qui n'est justement pas occidentale, alors que nous disposons de nos propres traditions latines. Recourir à des rites byzantins, ou autre, relève nécessairement de l'exotisme. Et donc, ce ne peut pas être une solution sérieuse et stable. Ce n'est d'ailleurs pas d'aujourd'hui que l'on fait de multiples expériences dans cette direction depuis le concile (église saint Gervais, Gouzes, etc.)
Sauf que personne ici n'entend résoudre la crise liturgique en Occident par l'implantation de la liturgie byzantine partout en France, au détriment de la liturgie romaine. Absolument personne.
En revanche, ils ont choisi un chemin que nous ne devrions pas rejeter d'un revers de la main, à savoir l'inculturation de leur liturgie. Il me semble que nous gagnerions à faire de même. C'est-à-dire, non pas adopter des chants byzantins au sein de notre liturgie, ce qui n'aurait aucun sens (et à ce sujet, je suis un peu gêné par l'irruption de plus en plus fréquente du Chérubikon durant la Messe) ; mais faire pour les textes de la liturgie romaine ce que les émigrés russes ou grecs ont fait pour les textes de la liturgie byzantine.

Bon dimanche à vous ! :cool:

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par AdoramusTe » dim. 01 juil. 2018, 14:33

Socrate d'Aquin a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 14:26
Vous avez raison : alors que la paroisse lyonnaise célèbre la liturgie presque exclusivement en français, le slavon est majoritaire dans la paroisse de Paris. J'en sais quelque chose, puisque je suis effectivement paroissien de cette dernière église.
Ce n'est pas vous qui m'aviez affirmé, dans le fil que j'avais ouvert sur le rit byzantin en français, qu'il ne fallait pas chercher à changer de rite, que lorsqu'on était de rite latin il fallait y rester ? A moins que j'aie mal compris.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Socrate d'Aquin » dim. 01 juil. 2018, 14:26

En complément : la paroisse catholique russe de Lyon célèbre habituellement des liturgies byzantines dans ses propres locaux, on peut retrouver quelques vidéos sur cette chaîne:
https://www.youtube.com/channel/UCkE43t ... 4O_JQgtDnw

J'ai l'impression (sans y avoir jamais été) que l'usage de la langue française est prédominant dans la paroisse lyonnaise, alors qu'à l'autre paroisse catholique russe en France, celle de Paris, c'est le slavon qui prédomine (là j'y ai été).

Votre dernière ligne semble indiquer que vous fréquentez habituellement cette Eglise, cher Socrate, est-ce correct?
Cher archi,

Vous avez raison : alors que la paroisse lyonnaise célèbre la liturgie presque exclusivement en français, le slavon est majoritaire dans la paroisse de Paris. J'en sais quelque chose, puisque je suis effectivement paroissien de cette dernière église.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Carhaix » dim. 01 juil. 2018, 11:41

archi a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 8:32
Bonjour,
Socrate d'Aquin a écrit :
sam. 30 juin 2018, 23:28
Je parle bien des paroissiens que l'on voit dans cette paroisse précise, qui est une paroisse latine. Je ne parle pas des autres.
Si vous lisez la description de la vidéo, vous pourrez lire le texte suivant :



Il s'agit donc d'une liturgie byzantine pour un public latin, et ce à titre purement et simplement exceptionnel.
N'oublions pas non plus que parmi les paroissiens lyonnais, il y a très certainement :
- Des descendants d'émigrés catholiques russes (qui ont donc baigné dans la culture russe).
- Des personnes ayant été baptisées au sein de cette église, et qui sont donc canoniquement membres de l'Eglise grecque-catholique russe.

Reste qu'il y a aussi des latins. C'est d'ailleurs mon cas.


Au reste, il n'est pas ici question de la légitimité de la liturgie byzantine en France, mais d'une chose seule : des essais de liturgie byzantine en langue française existent, et ne sont pas synonymes de désacralisation. Il devrait donc être possible de faire de même pour la liturgie romaine. Ce qui suppose que nous en prenions les moyens : traduire les textes du propre et de l'ordinaire, composer de nouvelles mélodies ou adapter celles qui existent (à voir), et mettre le tout en circulation.
En complément : la paroisse catholique russe de Lyon célèbre habituellement des liturgies byzantines dans ses propres locaux, on peut retrouver quelques vidéos sur cette chaîne:
https://www.youtube.com/channel/UCkE43t ... 4O_JQgtDnw

J'ai l'impression (sans y avoir jamais été) que l'usage de la langue française est prédominant dans la paroisse lyonnaise, alors qu'à l'autre paroisse catholique russe en France, celle de Paris, c'est le slavon qui prédomine (là j'y ai été).

Votre dernière ligne semble indiquer que vous fréquentez habituellement cette Eglise, cher Socrate, est-ce correct?

Sinon, pour répondre à Pierre, que des français préfèrent vivre selon le rite byzantin, du moment qu'ils vivent à proximité d'une paroisse de ce type, c'est tout à fait légitime. Déjà parce que ces rites catholiques ne méritent pas d'être enfermés dans un ghetto, et ensuite parce que... laissons chacun choisir sa paroisse, les usages qui vont avec et sa vie spirituelle dans la mesure de ses possibilités!

Après, bien sûr, avoir une vie chrétienne et donc liturgique signifie autant que possible s'implanter dans un lieu donné avec un rite donné. Ce qui n'empêche pas de découvrir d'autres usages et d'autres rites si l'occasion s'en présente, on ne peut en sortir qu'enrichi.

In Xto,
archi.
Bien sûr, chacun fait ce qu'il veut. Moi-même, je suis allé à la rue François Gérard. Je connais. C'est très beau, très inspirant, cela porte à la prière, je ne conteste pas cela.

Mais il me semble que la discussion porte sur l'avenir, et la liturgie à envisager pour relancer la pratique religieuse en France, ou plus largement en Occident.

Concernant certes question, il me paraît saugrenu de miser sur la liturgie byzantine, qui n'est justement pas occidentale, alors que nous disposons de nos propres traditions latines. Recourir à des rites byzantins, ou autre, relève nécessairement de l'exotisme. Et donc, ce ne peut pas être une solution sérieuse et stable. Ce n'est d'ailleurs pas d'aujourd'hui que l'on fait de multiples expériences dans cette direction depuis le concile (église saint Gervais, Gouzes, etc.)

Mais cela a déjà été dit dès milliards de fois ici.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Carhaix » dim. 01 juil. 2018, 11:31

Socrate d'Aquin a écrit :
sam. 30 juin 2018, 23:54
Si vous pouvez me permettre cette réflexion peut-être désagréable mais réaliste, la langue vernaculaire est surtout répandue dans un groupe dont la moyenne d'âge tourne autour de 60 ans, et dont les enfants ont très largement abandonné la religion. Et au train où vont les choses, si on se contente de poursuivre les courbes actuelles, donc dans le cas où aucune réaction ne se produirait, dans cinquante ans, il n'y aura que des tradis qui formeront une mini église, plus ou moins cachée. La plupart des paroisses auront fermé, et de vastes zones n'auront plus d'habitants catholiques.
Ce n'est pas exact : il existe de nombreuses communautés très jeunes qui n'usent pas du latin dans leur liturgie : l'Emmanuel, les dominicains de Toulouse, certains monastères, etc.
Cela ne veut pas dire que je cautionne ces manières de prier, ni qu'il n'y aurait rien à y redire ; ni même que je me retrouve dans leur manière de prier (car je suis plutôt "latiniste"). Mais on ne peut nier que certaines communautés arrivent à se rendre attirantes, même sans latin.
Mais elles sont très peu nombreuses, ces communautés. Leur effectif est très réduit. Je vous parle des paroisses, qui forme l'essentiel de la présence catholique dans la société. Une fois que les paroisses auront disparu (je prolonge les courbes actuelles), que restera-t-il ? Les quelques communautés dont vous parlez, et les communautés tradies.

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par Carhaix » dim. 01 juil. 2018, 11:28

Socrate d'Aquin a écrit :
sam. 30 juin 2018, 23:28
Carhaix a écrit :
sam. 30 juin 2018, 23:13

Et quel sens y a-t-il à ce que des latins non russes mettent en place une liturgie russe (dont ils sont les principaux acteurs) ? Ça n'a strictement aucun sens. C'est purement de l'exotisme. Encore une fois, mais ça a été dit dès milliards de fois ici, les latins ont une tradition qui leur est propre : la tradition latine.

Et je dis ça sans aucune animosité vis à vis de la culture russe. J'adore la langue russe (que j'apprends depuis quelques années), j'ai quelques attaches personnelles avec le monde russe, et j'ai même participé à ce type de liturgie russe catholique, et effectivement, je sais bien qu'aussi bien les célébrants que les chanteurs et les fidèles, tout le monde quasiment est français : et donc au bout d'un moment, ça pose un petit problème. C'est un peu comme si on était costumé et masqué, comme au carnaval. C'est sympathique, on se cherche une autre identité, plus authentique, d'accord. Seulement voilà : si on n'est pas russe, on n'a strictement aucune raison objective de s'investir là dedans.

Pourquoi pas le rite malabar tant qu'on y est.
Je parle bien des paroissiens que l'on voit dans cette paroisse précise, qui est une paroisse latine. Je ne parle pas des autres.
Si vous lisez la description de la vidéo, vous pourrez lire le texte suivant :
Suite à l'invitation du Père Jean-Claude Brunetti, prêtre chambérien délégué diocésain pour les Eglises orientales, les paroissiens de St Pierre de Maché ont vécu une liturgie eucharistique extraordinaire le dimanche 26 juin 2011 jour de la fête du Corps et du Sang du Christ.
Le clergé et la chorale de la paroisse St Irénée de Lyon, catholique de rite byzantin, a célébré ce que l'on appelle la Divine liturgie (Eucharistie catholique).
Il s'agit donc d'une liturgie byzantine pour un public latin, et ce à titre purement et simplement exceptionnel.
N'oublions pas non plus que parmi les paroissiens lyonnais, il y a très certainement :
- Des descendants d'émigrés catholiques russes (qui ont donc baigné dans la culture russe).
- Des personnes ayant été baptisées au sein de cette église, et qui sont donc canoniquement membres de l'Eglise grecque-catholique russe.

Reste qu'il y a aussi des latins. C'est d'ailleurs mon cas.

Au reste, il n'est pas ici question de la légitimité de la liturgie byzantine en France, mais d'une chose seule : des essais de liturgie byzantine en langue française existent, et ne sont pas synonymes de désacralisation. Il devrait donc être possible de faire de même pour la liturgie romaine. Ce qui suppose que nous en prenions les moyens : traduire les textes du propre et de l'ordinaire, composer de nouvelles mélodies ou adapter celles qui existent (à voir), et mettre le tout en circulation.
Retour à la question de départ, donc.

Plus haut, je vous disais que la mise au point du recueil des antiennes et autres chants liturgiques latins par les moines de Solesmes a pris des décennies de travail, par des moines bénédictins érudits et entièrement adonnés à ce travail colossal.

Vous proposez de refaire la même chose dans chaque langue. Donc reproduire le travail des bénédictins de Solesmes x le nombre de langues qui existent sur terre.

Est-ce que vous réalisez la disproportion énorme de la tâche ? Qui va réaliser tout ce travail ?

Re: De la liturgie en langue vernaculaire

par archi » dim. 01 juil. 2018, 8:32

Bonjour,
Socrate d'Aquin a écrit :
sam. 30 juin 2018, 23:28
Je parle bien des paroissiens que l'on voit dans cette paroisse précise, qui est une paroisse latine. Je ne parle pas des autres.
Si vous lisez la description de la vidéo, vous pourrez lire le texte suivant :
Suite à l'invitation du Père Jean-Claude Brunetti, prêtre chambérien délégué diocésain pour les Eglises orientales, les paroissiens de St Pierre de Maché ont vécu une liturgie eucharistique extraordinaire le dimanche 26 juin 2011 jour de la fête du Corps et du Sang du Christ.
Le clergé et la chorale de la paroisse St Irénée de Lyon, catholique de rite byzantin, a célébré ce que l'on appelle la Divine liturgie (Eucharistie catholique).
Il s'agit donc d'une liturgie byzantine pour un public latin, et ce à titre purement et simplement exceptionnel.
N'oublions pas non plus que parmi les paroissiens lyonnais, il y a très certainement :
- Des descendants d'émigrés catholiques russes (qui ont donc baigné dans la culture russe).
- Des personnes ayant été baptisées au sein de cette église, et qui sont donc canoniquement membres de l'Eglise grecque-catholique russe.

Reste qu'il y a aussi des latins. C'est d'ailleurs mon cas.


Au reste, il n'est pas ici question de la légitimité de la liturgie byzantine en France, mais d'une chose seule : des essais de liturgie byzantine en langue française existent, et ne sont pas synonymes de désacralisation. Il devrait donc être possible de faire de même pour la liturgie romaine. Ce qui suppose que nous en prenions les moyens : traduire les textes du propre et de l'ordinaire, composer de nouvelles mélodies ou adapter celles qui existent (à voir), et mettre le tout en circulation.
En complément : la paroisse catholique russe de Lyon célèbre habituellement des liturgies byzantines dans ses propres locaux, on peut retrouver quelques vidéos sur cette chaîne:
https://www.youtube.com/channel/UCkE43t ... 4O_JQgtDnw

J'ai l'impression (sans y avoir jamais été) que l'usage de la langue française est prédominant dans la paroisse lyonnaise, alors qu'à l'autre paroisse catholique russe en France, celle de Paris, c'est le slavon qui prédomine (là j'y ai été).

Votre dernière ligne semble indiquer que vous fréquentez habituellement cette Eglise, cher Socrate, est-ce correct?

Sinon, pour répondre à Pierre, que des français préfèrent vivre selon le rite byzantin, du moment qu'ils vivent à proximité d'une paroisse de ce type, c'est tout à fait légitime. Déjà parce que ces rites catholiques ne méritent pas d'être enfermés dans un ghetto, et ensuite parce que... laissons chacun choisir sa paroisse, les usages qui vont avec et sa vie spirituelle dans la mesure de ses possibilités!

Après, bien sûr, avoir une vie chrétienne et donc liturgique signifie autant que possible s'implanter dans un lieu donné avec un rite donné. Ce qui n'empêche pas de découvrir d'autres usages et d'autres rites si l'occasion s'en présente, on ne peut en sortir qu'enrichi.

In Xto,
archi.

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