par Hélène » sam. 07 janv. 2006, 15:07
Bonjour le pti Prince
Je vous rejoints entièrement dans ce que vous dites. Je me permets avec sa permission et sa bénédiction (paternelle !) de reproduire une analyse du père Joseph-Marie Verlinde concernant les carences de la paternité et les dégâts que cela a pu entraîner dans notre société moderne (en fait, depuis Genèse 3 ! :blink: ). J'invite d'ailleurs chacun de nous à non seulement lire ce qui suit mais à s'y reconnaître et à s'approprier l'analyse pour aller vers un chemin de guérison, car c'est bien à cela que cette analyse doit aboutir : une amorce de guérison pour chacun de nous :
Les carences de la paternité
Être père n’est pas une tâche facile ! Non pas au sens charnel de l’engendrement, mais au sens biblique de la responsabilité de la croissance de l’enfant – puis de l’adolescent – jusqu’à l’âge adulte.
C’est peut-être en raison de cette difficulté et des erreurs inévitables dans son exercice, que cette très belle mission a été aussi radicalement mise en cause durant la grande période de contestation des années 1960-70. Quoi qu’il en soit, la peur de tomber dans le travers du « paternalisme » qu’elle avait si violemment contesté, a culpabilisé et inhibé la génération ’68 confrontée à l’éducation de ses propres enfants, au point de démissionner de sa tâche, avec toutes les conséquences, souvent dramatiques, pour la progéniture. Privé de paternité – que le papa soit absent physiquement ou qu’il n’assume pas son rôle – l’enfant aura en effet beaucoup de mal à trouver son identité propre.
Avant d’esquisser les conséquences de l’absence d’une paternité structurante, nous envisagerons schématiquement les deux formes les plus typiques de cette carence : l’un par excès et l’autre par défaut :
• Le paternalisme étouffant; et
• l’absence de ministère de paternité.
Le paternalisme étouffant
Le refus de partager l’accès à la parole
Le père symbolise pour l’enfant l’altérité et l’extériorité objective, qui le « sauve » de la fusion narcissique avec sa mère. C’est en sollicitant l’enfant d’une façon qui éveille son intérêt pour la nouveauté, la différence, que le père lui donne le désir de découvrir son identité propre pour vivre sa vie.
Tout sentiment de peur face à une altérité menaçante, provoquera une attitude régressive, un retour à l’état de fusion narcissique avec la mère.
Nous avions vu que la parole du père constitue l’inter-dit fondateur de la personnalité de l’enfant, qui découvre sa liberté, sa responsabilité, et ainsi son identité, en réagissant à l’inter-pellation de son père. Mais si au lieu d’ouvrir l’espace du dialogue, l’inter-dit signifie au contraire que toute réponse est défendue; autrement dit si le père refuse de partager la parole, mais se l’approprie de façon exclusive, celle-ci devient répressive et étouffante. Là où le droit à l’expression est refusé, la paternité se pervertit en paternalisme, qui au lieu de favoriser, va tout au contraire inhiber la construction de la personnalité de l’enfant.
Dans la lettre qu’il écrivit à son père en 1919, Kafka a exprimé de façon poignante, le drame intérieur de cet étouffement progressif dans l’étau du paternalisme :
« De ton fauteuil tu gouvernais le monde. Ton opinion était juste. Toute autre était extravagante, folle, cinglée, anormale.
Et avec cela, ta confiance en toi-même était si grande que tu n’avais pas besoin de rester conséquent pour continuer à avoir raison.
Tu pris à mes yeux ce caractère énigmatique qu’ont les tyrans dont le droit ne se fonde pas sur la réflexion, mais sur leur propre personne.
Quand j’entreprenais quelque chose qui te déplaisait et que je te menaçais d’un échec, mon respect de ton opinion était si grand que l’échec était inéluctable.
Je perdis toute confiance dans mes actes personnels. Je devins instable, indécis. Plus je vieillissais, plus grossissait le matériel que tu pouvais m’opposer comme preuve de mon peu de valeur. Peu à peu, les faits te donnèrent raison à certains égards.
Le courage, la décision, la confiance, la joie que j’éprouvais au contact de telle ou telle chose ne résistaient pas quand tu y étais hostile ou que je supposais seulement ton hostilité, et je ne pouvais guère m’empêcher de la supposer toujours quoi que je pusse faire.
En ta présence, je me mettais à bégayer, mon élocution se troublait; cela même était encore de trop à tes yeux, finalement je me taisais, d’abord par défi, peut-être, puis parce que ta présence me rendait incapable de penser comme de parler.
Et parce que tu avais été mon véritable éducateur, je devais l’en ressentir en tout domaine, au cours de ma vie.
Devant toi, j’avais perdu la confiance en moi-même et assumé en retour un sentiment de culpabilité sans borne. »
La surprotection
Toute forme d’excès dans le ministère de paternité peut devenir étouffante. Prenons le sentiment si important de sécurité; il est également assuré par le père à travers la protection qu’il offre à sa famille. Mais il est certain qu’une protection excessive – un « protectionnisme » - sera à nouveau nocive. Car le père doit également éveiller – particulièrement chez ses fils – le goût du risque. Une prudence exagérée, mettant sans cesse en garde contre des dangers invisibles, risque d’éroder – voire détruire – l’esprit d’initiative et d’audace de l’enfant, engendrant une certaine pusillanimité, une peur diffuse devant l’imprévu qui ne peut être que menaçant; attitude dont l’enfant souffrira plus tard.
L’autorité du père doit aider l’enfant d’une part à se connaître, de l’autre à évaluer objectivement les situations, afin de pouvoir affronter les obstacles de la vie sans présomption ni peur, mais de façon réaliste. C’est ainsi que l’enfant est progressivement initié à l’école de la liberté et de la responsabilité.
L’absence de ministère de paternité
Si le ministère d’autorité n’est pas assuré par son support normal, le père, c’est la mère qui devra l’assumer, alors que sa participation à cette fonction ne devrait être que secondaire. Cette confusion des rôles sera toujours dommageable pour l’évolution de l’enfant.
L’absence de paternité n’est pas forcément réelle – mort, abandon du foyer ou séparation des conjoints; elle peut également être « virtuelle », lorsque le ministère n’est que partiellement assuré ou par intermittence. Commençons par ces cas d’absence « virtuelle ».
Les pères absents par intermittence
Certains pères sont obligés de s’absenter régulièrement du foyer familial, par exemple pour des raisons professionnelles. L’enfant s’accommode mal de cette situation en dents de scie, où l’autorité est vécue ordinairement par la mère, qui cède son rôle au père lorsque celui-ci réapparaît.
D’autant plus que la mère aura tendance à confier à son mari la tâche de régler les conflits latents et de donner des directives fermes qui lui permettront de garder la maîtrise du foyer durant son absence. Dans ces conditions, le père apparaîtra inévitablement comme celui qui vient de temps en temps troubler un certain
modus vivendi sans l’assumer lui-même, puisqu’il est absent. De plus l’enfant peut se sentir trahi par sa mère qui se plaint auprès du père de ses écarts, et traité injustement par ce dernier, qui sévit sur simple parole de la mère.
Par ailleurs, si l’absence est suffisamment prolongée, le garçon, qui entre-temps aura pris la place du père comme (petit) « homme » du foyer, pourra considérer comme une trahison l’affection que la mère manifeste à son mari lors des « apparitions » de celui-ci. Aussi l’enfant risque-t-il de considérer son père comme un rival, voire un intrus.
On peut également parler d’une forme de paternité par intermittence dans le cas où les parents sont séparés. L’enfant est confronté séparément au ministère paternel et maternel, de sorte que chacun de ces ministères se trouve amputé de la complémentarité de l’autre qui équilibrait son exercice. En fait, chacun des parents aura à assumer les deux rôles durant le temps où l’enfant lui est confié, ce qui ne va pas sans difficulté, car la tentation est grande de critiquer la façon d’agir de l’autre devant l’enfant, augmentant ainsi sa confusion et son angoisse.
Le père virtuellement absent
Que de père sont virtuellement absents de leur foyer, ne rentrant que tard le soir, alors que les enfants dorment déjà, et quittant la maison avant leur lever !
D’autres, harassés par une journée stressante, bousculent et repoussent leurs enfants en quête de contact.
Et lorsque enfin ils parviennent à dégager quelques heures à leur consacrer, ils renoncent aux exigences de leur ministère de paternité, sous prétexte de ne pas gâcher ces rares moments de rencontre.
Le père indifférent
D’autres sont physiquement présents au foyer, mais pour des raisons relevant probablement de leurs propres blessures, se révèlent incapables d’assumer leur rôle de père. Ils sont certes les géniteurs et les nourriciers de leurs enfants, mais là semble s’arrêter leur mission. Ils se déchargent complètement sur la mère de l’éducation, n’intervenant en rien et cachant leur impuissance derrière une façade de parfaite indifférence à ce qui se passe dans la maisonnée. Ils sont certes présents, mais totalement investis dans leurs propres occupations, vivant une sorte de vie parallèle sous le toit familial.
Le père « copain »
Certains pères, enfin, n’ayant sans doute pas bénéficiés eux-mêmes d’une authentique paternité, et voulant à tout prix éviter que leurs enfants ne nourrissent envers eux les sentiments qu’ils ont voués à leur propre paternel, esquivent carrément le ministère qui est le leur, essayant d’entrer dans le rôle du « copain » plutôt que du père.
Mais l’enfant ne cherche pas un camarade adulte : il revendique le droit à la paternité sans laquelle il ne peut se construire; le mépris qu’il nourrit pour ce père falot risque de s’incarner dans un comportement de rejet, voire d’hostilité, qui s’intensifie à mesure que le « père » redouble ses tentatives de proximité amicale.
La figure dégradée du père
Dans certains cas extrêmes – un père alcoolique par exemple – l’enfant peut évacuer de son horizon existentiel la réalité insoutenable de cette paternité dégradée. Mais il reste écartelé entre le mépris qu’il ressent pour cet homme en qui il refuse de reconnaître son père, et l’intense culpabilité que ce sentiment engendre dans sa conscience.
Conséquences de l’absence du père
Fondamentalement, ce qui a manqué à l’enfant privé d’une paternité structurante, c’est la reconnaissance et la confirmation du droit de disposer de sa propre vie; ou encore : de vivre en tant que personne, c’est-à-dire en tant que sujet libre et responsable.
Je ne peux recevoir ce droit que de celui qui est mon origine, et dans la mesure où il me signifie que la vie est un don gratuit dont je peux librement disposer; qu’elle est un bien; que l’a-venir m’est offert pour tenter de réaliser quelques-unes des possibilités que je pressens en moi.
De la conscience de ce droit, naît le désir de se « lancer », de s’affirmer dans son originalité, de courir le risque de l’engagement, des responsabilités partagées.
Bien sûr il y a des « lois » à respecter; non seulement celles des diverses sociétés dans lesquelles je risque mes premiers pas – la famille, l’école, plus tard la cité – mais surtout la loi intérieure, celle qui est inscrite dans mon cœur. C’est encore le père qui aide l’enfant à s’établir et à demeurer dans la vérité en lui faisant prendre conscience de ces structurations internes et externes, qui lui sont offertes comme des balises éclairant sa route.
Aussi les carences de la paternité vont-elles affecter la personne tant au niveau de sa liberté intérieure face aux défis de la vie, qu’au niveau de sa relation à la loi – morale, civile ou autres.
Nous pouvons résumer les symptômes de cette carence en trois traits caractéristiques.
Une personnalité mal rassemblée
Un enfant n’ayant pas joui du ministère de paternité, risque de développer une personnalité sans armature, ni structure, manquant de fermeté, de consistance, d’autonomie.
Ne sachant pas vraiment qui elle est, une telle personne souffre d’un profond manque de confiance en elle-même; aussi la conduite de sa vie est-elle marquée par l’indécision et par l’incertitude
(1). Ne se sentant jamais sûre de quoi que ce soit, elle ne parvient pas à faire de choix, à se fixer un but et à s’y engager résolument.
Arrivés à l’âge adulte, le jeune homme ou la jeune fille se trouvent incapables de décider d’une orientation professionnelle ou d’un état de vie. Choisir fait peur car l’appel profond qui structure la personnalité et qui permettrait de trancher dans un sens ou dans l’autre, n’a pas été entendu. S’installant dans l’éphémère, ils repoussent sans cesse à demain une décision qu’ils n’osent prendre, faute d’avoir découvert leur identité profonde.
Conscientes de cette impuissance qui les angoisse et les humilie, ces personnes tentent de faire bonne figure en adoptant les comportements qu’elles croient être ceux que leur entourage attend d’elles. Mais cette dépendance excessive du regard des autres, et cet effort ininterrompu d’adaptation aux circonstances sont épuisants et angoissants, au point de pouvoir conduire à la dépression.
L’adolescent puis l’adulte tentera de cacher son manque de maturité et sa profonde incertitude sous des affirmations sans nuances, catégoriques qui lui donnent l’apparence d’une forte personnalité; mais ses pieds sont d’argile : il éprouve de très grande difficultés à prendre des responsabilités, à respecter l’autorité tout comme à l’exercer. Son sens du devoir et des obligations envers les autres est peu développé; sa conscience morale est pauvre et les valeurs ne le mobilisent pas vraiment.
Affectivement isolée
Ceux qui ont manqué d’autorité paternelle cherchent inconsciemment à retrouver dans les relations adultes, le rapport fusionnel avec la mère auprès de laquelle ils se sentent sécurisés. Mais ces pseudo-relations ne débouchent pas sur un engagement profond et durable, car la tendance narcissique domine. Aussi ces personnes éprouvent-elles de grandes difficultés à fonder un foyer ou à y demeurer fidèle.
En quête de refuge
N’osant pas entrer dans le jeu de l’altérité, les personnes n’ayant pas joui d’une autorité paternelle structurante, chercheront toute leur vie un « sein substitutif » de celui de leur mère. L’imaginaire, les mystiques fusionnelles, l’alcool, la drogue sont autant de refuges dans lesquels l’adolescent puis l’adulte peut chercher à s’abriter pour échapper à l’exigence des relations interpersonnelles auxquelles il n’a pas été initié et qui sont pour lui source de tension, voire d’angoisse.
Humiliées par l’inadaptation sociale qu’elles éprouvent douloureusement, ces personnes sont aussi des proies de choix pour les mouvements sectaires dont elles reçoivent une identité d’emprunt et une structure de pensée toute faites.
Un chemin de guérison
Pour permettre aux personnes qui n’ont pas joui des bienfaits d’une paternité structurante, il n’est pas d’autre chemin que de les aider à découvrir leur personnalité et à se structurer intérieurement en acceptant d’être pour eux, à l’âge adulte, ce vis-à-vis qu’ils n’ont pas connu étant enfant.
Long cheminement de patience, où l’espérance sans cesse côtoie la peur. Espérance d’avoir enfin accès à cette identité profonde hors de laquelle il n’est pas de vraie vie personnelle, peur de devoir se confronter à la différence et de ne pas pouvoir l’assumer.
Chemin qui passe par la verbalisation des blessures, des rancoeurs cachées, des haines étouffées qui empêchent de vivre et enferment dans la culpabilité.
Mais pour que ce chemin ne s’enlise pas dans le ressentiment et débouche sur la vie, il est impératif qu’il soit parcouru dans la lumière de l’Esprit du Christ, qui seul peut nous combler dans le lieu même de nos manques, et bien au-delà de notre attente.
Car il est un droit plus originaire et dès lors plus fondamental encore que celui de pouvoir habiter sa vie de façon personnelle; un droit qui englobe et dépasse le droit de vivre que nous espérions recevoir de notre père selon la chair. Ce droit, que le Créateur seul peut me donner, est celui d’exister. En m’offrant à chaque instant «
la vie, le mouvement et l’être (Ac 17, 28) », Dieu me redit sans cesse ce droit radical qui contient tous les autres, y compris ceux qui n’ont pas été confirmés par mes parents au cours de ma croissance.
C’est donc vers cette paternité existentielle et absolue, d’où
toute paternité tire son nom, au ciel et sur la terre (Eph 3, 15) que nous nous tournons, pour trouver la guérison des blessures dues aux carences de la paternité psychique et charnelle.
S’il est vrai que lui seul est Père, alors la révélation de son visage de tendresse devrait pouvoir combler les attentes insatisfaites et libérer la personnalité enfouie : «
Que le Seigneur fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce ! Que le Seigneur te découvre sa face et t’apporte la paix ! » (Nb 6, 25 ss.).
Bien souvent hélas l’absence du père bloque l’accès à une authentique expérience de la paternité de Dieu, qui est vue à travers le prisme déformant de la paternité naturelle déficiente. Aussi le ministère de guérison auprès de ceux qui n’ont pas connu la médiation paternelle qui devait leur permettre d’être eux-mêmes, consiste-t-il essentiellement à ouvrir et à scruter avec eux les Écritures dans lesquelles se dévoile progressivement la paternité divine, plus digne de confiance et plus solide que la paternité humaine : «
Mon père et ma mère m’abandonnent, le Seigneur me reçoit » (Ps 26, 10). Mais cette découverte ne se fait qu’au prix d’un travail laborieux et persévérant, dans la foi et l’espérance, qui nécessite d’être accompagné et soutenu.
«
Mon cœur m’a redit ta parole : "cherchez ma face". C’est ta face, Seigneur, que je cherche » (Ps 26, 8). «
Rechercher le visage de Dieu, commente Jean-Paul II, est un chemin nécessaire, que l’on doit parcourir avec la sincérité du cœur et un effort constant. Seul le cœur du juste peut se réjouir dans sa recherche du visage du Seigneur (cf. Ps 104, 3 ss)
et, sur lui, peut alors resplendir le visage paternel de Dieu (cf. Ps 118, 135; cf. aussi Ps 30, 17; 66, 2; 79, 4.8.20)
(2) »
Ce cheminement culmine dans la rencontre personnelle avec le Christ – «
Qui m’a vu a vu le Père (Jn 14, 9) » - car seul Jésus peut, dans l’Esprit, nous révéler le vrai visage du Père en nous offrant de communier à sa vie filiale : «
Voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes (1 Jn 3, 1) ».
(1) Voir la lettre de Kafka à son père.
(2) Jean-Paul II, Audience générale du 13 janvier 1999, DC 2197 (1999) 105-106.
Père Joseph-Marie Verlinde,
Lettre de la Famille, no 84, décembre 2001, p. 4-18.
Également dans
Parcours de guérison intérieure; à l'écoute de la Parole, Presses de la Renaissance, Paris 2003, p. 117-132. Analyse plus complète.
http://www.lecatalogue.info/product_inf ... 5a5fb82b7b
Bonjour le pti Prince :welcome:
Je vous rejoints entièrement dans ce que vous dites. Je me permets avec sa permission et sa bénédiction (paternelle !) de reproduire une analyse du père Joseph-Marie Verlinde concernant les carences de la paternité et les dégâts que cela a pu entraîner dans notre société moderne (en fait, depuis Genèse 3 ! :blink: ). J'invite d'ailleurs chacun de nous à non seulement lire ce qui suit mais à s'y reconnaître et à s'approprier l'analyse pour aller vers un chemin de guérison, car c'est bien à cela que cette analyse doit aboutir : une amorce de guérison pour chacun de nous :
[size=150][b]Les carences de la paternité[/b][/size]
Être père n’est pas une tâche facile ! Non pas au sens charnel de l’engendrement, mais au sens biblique de la responsabilité de la croissance de l’enfant – puis de l’adolescent – jusqu’à l’âge adulte.
C’est peut-être en raison de cette difficulté et des erreurs inévitables dans son exercice, que cette très belle mission a été aussi radicalement mise en cause durant la grande période de contestation des années 1960-70. Quoi qu’il en soit, la peur de tomber dans le travers du « paternalisme » qu’elle avait si violemment contesté, a culpabilisé et inhibé la génération ’68 confrontée à l’éducation de ses propres enfants, au point de démissionner de sa tâche, avec toutes les conséquences, souvent dramatiques, pour la progéniture. Privé de paternité – que le papa soit absent physiquement ou qu’il n’assume pas son rôle – l’enfant aura en effet beaucoup de mal à trouver son identité propre.
Avant d’esquisser les conséquences de l’absence d’une paternité structurante, nous envisagerons schématiquement les deux formes les plus typiques de cette carence : l’un par excès et l’autre par défaut :
• Le paternalisme étouffant; et
• l’absence de ministère de paternité.
[size=117][b]Le paternalisme étouffant[/b][/size]
[b]Le refus de partager l’accès à la parole[/b]
Le père symbolise pour l’enfant l’altérité et l’extériorité objective, qui le « sauve » de la fusion narcissique avec sa mère. C’est en sollicitant l’enfant d’une façon qui éveille son intérêt pour la nouveauté, la différence, que le père lui donne le désir de découvrir son identité propre pour vivre sa vie.
Tout sentiment de peur face à une altérité menaçante, provoquera une attitude régressive, un retour à l’état de fusion narcissique avec la mère.
Nous avions vu que la parole du père constitue l’inter-dit fondateur de la personnalité de l’enfant, qui découvre sa liberté, sa responsabilité, et ainsi son identité, en réagissant à l’inter-pellation de son père. Mais si au lieu d’ouvrir l’espace du dialogue, l’inter-dit signifie au contraire que toute réponse est défendue; autrement dit si le père refuse de partager la parole, mais se l’approprie de façon exclusive, celle-ci devient répressive et étouffante. Là où le droit à l’expression est refusé, la paternité se pervertit en paternalisme, qui au lieu de favoriser, va tout au contraire inhiber la construction de la personnalité de l’enfant.
Dans la lettre qu’il écrivit à son père en 1919, Kafka a exprimé de façon poignante, le drame intérieur de cet étouffement progressif dans l’étau du paternalisme :
[color=olive]« De ton fauteuil tu gouvernais le monde. Ton opinion était juste. Toute autre était extravagante, folle, cinglée, anormale.
Et avec cela, ta confiance en toi-même était si grande que tu n’avais pas besoin de rester conséquent pour continuer à avoir raison.
Tu pris à mes yeux ce caractère énigmatique qu’ont les tyrans dont le droit ne se fonde pas sur la réflexion, mais sur leur propre personne.
Quand j’entreprenais quelque chose qui te déplaisait et que je te menaçais d’un échec, mon respect de ton opinion était si grand que l’échec était inéluctable.
Je perdis toute confiance dans mes actes personnels. Je devins instable, indécis. Plus je vieillissais, plus grossissait le matériel que tu pouvais m’opposer comme preuve de mon peu de valeur. Peu à peu, les faits te donnèrent raison à certains égards.
Le courage, la décision, la confiance, la joie que j’éprouvais au contact de telle ou telle chose ne résistaient pas quand tu y étais hostile ou que je supposais seulement ton hostilité, et je ne pouvais guère m’empêcher de la supposer toujours quoi que je pusse faire.
En ta présence, je me mettais à bégayer, mon élocution se troublait; cela même était encore de trop à tes yeux, finalement je me taisais, d’abord par défi, peut-être, puis parce que ta présence me rendait incapable de penser comme de parler.
Et parce que tu avais été mon véritable éducateur, je devais l’en ressentir en tout domaine, au cours de ma vie.
Devant toi, j’avais perdu la confiance en moi-même et assumé en retour un sentiment de culpabilité sans borne. » [/color]
[b]La surprotection[/b]
Toute forme d’excès dans le ministère de paternité peut devenir étouffante. Prenons le sentiment si important de sécurité; il est également assuré par le père à travers la protection qu’il offre à sa famille. Mais il est certain qu’une protection excessive – un « protectionnisme » - sera à nouveau nocive. Car le père doit également éveiller – particulièrement chez ses fils – le goût du risque. Une prudence exagérée, mettant sans cesse en garde contre des dangers invisibles, risque d’éroder – voire détruire – l’esprit d’initiative et d’audace de l’enfant, engendrant une certaine pusillanimité, une peur diffuse devant l’imprévu qui ne peut être que menaçant; attitude dont l’enfant souffrira plus tard.
L’autorité du père doit aider l’enfant d’une part à se connaître, de l’autre à évaluer objectivement les situations, afin de pouvoir affronter les obstacles de la vie sans présomption ni peur, mais de façon réaliste. C’est ainsi que l’enfant est progressivement initié à l’école de la liberté et de la responsabilité.
[size=117][b]L’absence de ministère de paternité[/b][/size]
Si le ministère d’autorité n’est pas assuré par son support normal, le père, c’est la mère qui devra l’assumer, alors que sa participation à cette fonction ne devrait être que secondaire. Cette confusion des rôles sera toujours dommageable pour l’évolution de l’enfant.
L’absence de paternité n’est pas forcément réelle – mort, abandon du foyer ou séparation des conjoints; elle peut également être « virtuelle », lorsque le ministère n’est que partiellement assuré ou par intermittence. Commençons par ces cas d’absence « virtuelle ».
[b]Les pères absents par intermittence[/b]
Certains pères sont obligés de s’absenter régulièrement du foyer familial, par exemple pour des raisons professionnelles. L’enfant s’accommode mal de cette situation en dents de scie, où l’autorité est vécue ordinairement par la mère, qui cède son rôle au père lorsque celui-ci réapparaît.
D’autant plus que la mère aura tendance à confier à son mari la tâche de régler les conflits latents et de donner des directives fermes qui lui permettront de garder la maîtrise du foyer durant son absence. Dans ces conditions, le père apparaîtra inévitablement comme celui qui vient de temps en temps troubler un certain [i]modus vivendi [/i]sans l’assumer lui-même, puisqu’il est absent. De plus l’enfant peut se sentir trahi par sa mère qui se plaint auprès du père de ses écarts, et traité injustement par ce dernier, qui sévit sur simple parole de la mère.
Par ailleurs, si l’absence est suffisamment prolongée, le garçon, qui entre-temps aura pris la place du père comme (petit) « homme » du foyer, pourra considérer comme une trahison l’affection que la mère manifeste à son mari lors des « apparitions » de celui-ci. Aussi l’enfant risque-t-il de considérer son père comme un rival, voire un intrus.
On peut également parler d’une forme de paternité par intermittence dans le cas où les parents sont séparés. L’enfant est confronté séparément au ministère paternel et maternel, de sorte que chacun de ces ministères se trouve amputé de la complémentarité de l’autre qui équilibrait son exercice. En fait, chacun des parents aura à assumer les deux rôles durant le temps où l’enfant lui est confié, ce qui ne va pas sans difficulté, car la tentation est grande de critiquer la façon d’agir de l’autre devant l’enfant, augmentant ainsi sa confusion et son angoisse.
[b]Le père virtuellement absent[/b]
Que de père sont virtuellement absents de leur foyer, ne rentrant que tard le soir, alors que les enfants dorment déjà, et quittant la maison avant leur lever !
D’autres, harassés par une journée stressante, bousculent et repoussent leurs enfants en quête de contact.
Et lorsque enfin ils parviennent à dégager quelques heures à leur consacrer, ils renoncent aux exigences de leur ministère de paternité, sous prétexte de ne pas gâcher ces rares moments de rencontre.
[b]Le père indifférent[/b]
D’autres sont physiquement présents au foyer, mais pour des raisons relevant probablement de leurs propres blessures, se révèlent incapables d’assumer leur rôle de père. Ils sont certes les géniteurs et les nourriciers de leurs enfants, mais là semble s’arrêter leur mission. Ils se déchargent complètement sur la mère de l’éducation, n’intervenant en rien et cachant leur impuissance derrière une façade de parfaite indifférence à ce qui se passe dans la maisonnée. Ils sont certes présents, mais totalement investis dans leurs propres occupations, vivant une sorte de vie parallèle sous le toit familial.
[b]Le père « copain »[/b]
Certains pères, enfin, n’ayant sans doute pas bénéficiés eux-mêmes d’une authentique paternité, et voulant à tout prix éviter que leurs enfants ne nourrissent envers eux les sentiments qu’ils ont voués à leur propre paternel, esquivent carrément le ministère qui est le leur, essayant d’entrer dans le rôle du « copain » plutôt que du père.
Mais l’enfant ne cherche pas un camarade adulte : il revendique le droit à la paternité sans laquelle il ne peut se construire; le mépris qu’il nourrit pour ce père falot risque de s’incarner dans un comportement de rejet, voire d’hostilité, qui s’intensifie à mesure que le « père » redouble ses tentatives de proximité amicale.
[b]La figure dégradée du père[/b]
Dans certains cas extrêmes – un père alcoolique par exemple – l’enfant peut évacuer de son horizon existentiel la réalité insoutenable de cette paternité dégradée. Mais il reste écartelé entre le mépris qu’il ressent pour cet homme en qui il refuse de reconnaître son père, et l’intense culpabilité que ce sentiment engendre dans sa conscience.
[size=117][b]Conséquences de l’absence du père[/b][/size]
Fondamentalement, ce qui a manqué à l’enfant privé d’une paternité structurante, c’est la reconnaissance et la confirmation du droit de disposer de sa propre vie; ou encore : de vivre en tant que personne, c’est-à-dire en tant que sujet libre et responsable.
Je ne peux recevoir ce droit que de celui qui est mon origine, et dans la mesure où il me signifie que la vie est un don gratuit dont je peux librement disposer; qu’elle est un bien; que l’a-venir m’est offert pour tenter de réaliser quelques-unes des possibilités que je pressens en moi.
De la conscience de ce droit, naît le désir de se « lancer », de s’affirmer dans son originalité, de courir le risque de l’engagement, des responsabilités partagées.
Bien sûr il y a des « lois » à respecter; non seulement celles des diverses sociétés dans lesquelles je risque mes premiers pas – la famille, l’école, plus tard la cité – mais surtout la loi intérieure, celle qui est inscrite dans mon cœur. C’est encore le père qui aide l’enfant à s’établir et à demeurer dans la vérité en lui faisant prendre conscience de ces structurations internes et externes, qui lui sont offertes comme des balises éclairant sa route.
Aussi les carences de la paternité vont-elles affecter la personne tant au niveau de sa liberté intérieure face aux défis de la vie, qu’au niveau de sa relation à la loi – morale, civile ou autres.
Nous pouvons résumer les symptômes de cette carence en trois traits caractéristiques.
[b]Une personnalité mal rassemblée[/b]
Un enfant n’ayant pas joui du ministère de paternité, risque de développer une personnalité sans armature, ni structure, manquant de fermeté, de consistance, d’autonomie.
Ne sachant pas vraiment qui elle est, une telle personne souffre d’un profond manque de confiance en elle-même; aussi la conduite de sa vie est-elle marquée par l’indécision et par l’incertitude [size=75](1)[/size]. Ne se sentant jamais sûre de quoi que ce soit, elle ne parvient pas à faire de choix, à se fixer un but et à s’y engager résolument.
Arrivés à l’âge adulte, le jeune homme ou la jeune fille se trouvent incapables de décider d’une orientation professionnelle ou d’un état de vie. Choisir fait peur car l’appel profond qui structure la personnalité et qui permettrait de trancher dans un sens ou dans l’autre, n’a pas été entendu. S’installant dans l’éphémère, ils repoussent sans cesse à demain une décision qu’ils n’osent prendre, faute d’avoir découvert leur identité profonde.
Conscientes de cette impuissance qui les angoisse et les humilie, ces personnes tentent de faire bonne figure en adoptant les comportements qu’elles croient être ceux que leur entourage attend d’elles. Mais cette dépendance excessive du regard des autres, et cet effort ininterrompu d’adaptation aux circonstances sont épuisants et angoissants, au point de pouvoir conduire à la dépression.
L’adolescent puis l’adulte tentera de cacher son manque de maturité et sa profonde incertitude sous des affirmations sans nuances, catégoriques qui lui donnent l’apparence d’une forte personnalité; mais ses pieds sont d’argile : il éprouve de très grande difficultés à prendre des responsabilités, à respecter l’autorité tout comme à l’exercer. Son sens du devoir et des obligations envers les autres est peu développé; sa conscience morale est pauvre et les valeurs ne le mobilisent pas vraiment.
[b]Affectivement isolée[/b]
Ceux qui ont manqué d’autorité paternelle cherchent inconsciemment à retrouver dans les relations adultes, le rapport fusionnel avec la mère auprès de laquelle ils se sentent sécurisés. Mais ces pseudo-relations ne débouchent pas sur un engagement profond et durable, car la tendance narcissique domine. Aussi ces personnes éprouvent-elles de grandes difficultés à fonder un foyer ou à y demeurer fidèle.
[b]En quête de refuge[/b]
N’osant pas entrer dans le jeu de l’altérité, les personnes n’ayant pas joui d’une autorité paternelle structurante, chercheront toute leur vie un « sein substitutif » de celui de leur mère. L’imaginaire, les mystiques fusionnelles, l’alcool, la drogue sont autant de refuges dans lesquels l’adolescent puis l’adulte peut chercher à s’abriter pour échapper à l’exigence des relations interpersonnelles auxquelles il n’a pas été initié et qui sont pour lui source de tension, voire d’angoisse.
Humiliées par l’inadaptation sociale qu’elles éprouvent douloureusement, ces personnes sont aussi des proies de choix pour les mouvements sectaires dont elles reçoivent une identité d’emprunt et une structure de pensée toute faites.
[size=117][b]Un chemin de guérison[/b][/size]
Pour permettre aux personnes qui n’ont pas joui des bienfaits d’une paternité structurante, il n’est pas d’autre chemin que de les aider à découvrir leur personnalité et à se structurer intérieurement en acceptant d’être pour eux, à l’âge adulte, ce vis-à-vis qu’ils n’ont pas connu étant enfant.
Long cheminement de patience, où l’espérance sans cesse côtoie la peur. Espérance d’avoir enfin accès à cette identité profonde hors de laquelle il n’est pas de vraie vie personnelle, peur de devoir se confronter à la différence et de ne pas pouvoir l’assumer.
Chemin qui passe par la verbalisation des blessures, des rancoeurs cachées, des haines étouffées qui empêchent de vivre et enferment dans la culpabilité.
Mais pour que ce chemin ne s’enlise pas dans le ressentiment et débouche sur la vie, il est impératif qu’il soit parcouru dans la lumière de l’Esprit du Christ, qui seul peut nous combler dans le lieu même de nos manques, et bien au-delà de notre attente.
Car il est un droit plus originaire et dès lors plus fondamental encore que celui de pouvoir habiter sa vie de façon personnelle; un droit qui englobe et dépasse le droit de vivre que nous espérions recevoir de notre père selon la chair. Ce droit, que le Créateur seul peut me donner, est celui d’exister. En m’offrant à chaque instant « [i]la vie, le mouvement et l’être [/i](Ac 17, 28) », Dieu me redit sans cesse ce droit radical qui contient tous les autres, y compris ceux qui n’ont pas été confirmés par mes parents au cours de ma croissance.
C’est donc vers cette paternité existentielle et absolue, d’où [i]toute paternité tire son nom, au ciel et sur la terre[/i] (Eph 3, 15) que nous nous tournons, pour trouver la guérison des blessures dues aux carences de la paternité psychique et charnelle.
S’il est vrai que lui seul est Père, alors la révélation de son visage de tendresse devrait pouvoir combler les attentes insatisfaites et libérer la personnalité enfouie : « [i]Que le Seigneur fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce ! Que le Seigneur te découvre sa face et t’apporte la paix ! [/i]» (Nb 6, 25 ss.).
Bien souvent hélas l’absence du père bloque l’accès à une authentique expérience de la paternité de Dieu, qui est vue à travers le prisme déformant de la paternité naturelle déficiente. Aussi le ministère de guérison auprès de ceux qui n’ont pas connu la médiation paternelle qui devait leur permettre d’être eux-mêmes, consiste-t-il essentiellement à ouvrir et à scruter avec eux les Écritures dans lesquelles se dévoile progressivement la paternité divine, plus digne de confiance et plus solide que la paternité humaine : « [i]Mon père et ma mère m’abandonnent, le Seigneur me reçoit[/i] » (Ps 26, 10). Mais cette découverte ne se fait qu’au prix d’un travail laborieux et persévérant, dans la foi et l’espérance, qui nécessite d’être accompagné et soutenu.
« [i]Mon cœur m’a redit ta parole : "cherchez ma face". C’est ta face, Seigneur, que je cherche [/i]» (Ps 26, 8). « [color=olive]Rechercher le visage de Dieu, commente Jean-Paul II, est un chemin nécessaire, que l’on doit parcourir avec la sincérité du cœur et un effort constant. Seul le cœur du juste peut se réjouir dans sa recherche du visage du Seigneur [/color](cf. Ps 104, 3 ss) [color=olive]et, sur lui, peut alors resplendir le visage paternel de Dieu[/color] (cf. Ps 118, 135; cf. aussi Ps 30, 17; 66, 2; 79, 4.8.20) [size=75](2)[/size] »
Ce cheminement culmine dans la rencontre personnelle avec le Christ – « [i]Qui m’a vu a vu le Père[/i] (Jn 14, 9) » - car seul Jésus peut, dans l’Esprit, nous révéler le vrai visage du Père en nous offrant de communier à sa vie filiale : « [i]Voyez comme il est grand, l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes [/i](1 Jn 3, 1) ».
[size=75](1) Voir la lettre de Kafka à son père.
(2) Jean-Paul II, Audience générale du 13 janvier 1999, DC 2197 (1999) 105-106.[/size]
Père Joseph-Marie Verlinde, [i]Lettre de la Famille[/i], no 84, décembre 2001, p. 4-18.
Également dans [b]Parcours de guérison intérieure; à l'écoute de la Parole[/b], Presses de la Renaissance, Paris 2003, p. 117-132. Analyse plus complète. http://www.lecatalogue.info/product_info.php?products_id=200&osCsid=db95c59f42ae174416a6685a5fb82b7b