par ti'hamo » mar. 11 sept. 2012, 2:01
@Salésienne
Puisqu'on demande un point de vue masculin :
. Il me semble que, justement, les fiançailles servent à prendre le temps de discerner entre désir passager et volonté réelle de s'engager.
. Personnellement, je vois très bien comment le désir peut prendre le pas sur la volonté, mais ça ne veut pas dire pour autant que l'on confond : c'est le principe de la passion amoureuse : si on prend le temps de réfléchir posément, on voit bien que l'engagement de toute une vie avec telle personne n'est pas raisonnable ni réalisable,... mais comme la passion et le désir l'emporte, on s'arrange juste pour ne pas écouter la voix de la raison.
Avec les filles avec qui j'ai été en couple avant de connaître mon épouse, j'ai connu des relations passionnelles, où le désir parasitait tout, soit ; mais, hors des moments passionnels, si je me posais la question, je sentais bien qu'il y avait trop d'incompatibilités pour qu'un réel engagement soit possible. Mais, le désir parasitant tout, je m'arrangeais juste pour ne même pas me poser la question.
Je ne pense donc pas que la passion et le désir mènent à un mariage précipité... si du moins on est accompagné, par quelqu'un qui, justement dans un moment de calme en tête-à-tête va poser des questions raisonnables auxquelles il faudra bien chercher des réponses.
C'est tout le sens de la préparation au mariage.
Si tout un chacun est laissé livré à lui-même, alors, oui, effectivement, dans ce cas, on risquerait de se dire "oui oui je me marie" poussé uniquement par la passion et le désir. Mais le chrétien n'est pas sensé se débrouiller tout seul dans son coin.
. La maladresse : heu, ma réponse sera : "ben, oui, et alors ?"
On est tous maladroits les premières fois, non ? Bon. Et bien, donc, ces premières fois, on sera maladroit à deux, on se déocuvrira à deux, on avancera pas à pas à deux.
Penser qu'il faudrait être d'emblée "performant" (outre qu'il faudrait m'expliquer pourquoi, déjà) impliquerait qu'il faille d'abord "s'entraîner" avec des personnes qui, du coup, n'auront qu'une fonction utilitaire sexuelle, pour pouvoir ensuite "faire bonne impression" à la femme de sa vie qui, elle, se sera entraînée de son côté.
Ai-je besoin d'insister sur tout le caractère glauque d'une telle vision des choses ?
Et on perd toute la richesse d'un apprentissage commun, ensemble, dans l'intimité (et, parfois, les rires).
. D'ailleurs, si je puis me permettre, ça peut être le fait d'avoir "essayé avant" et d'avoir été déçue, qui peut être à l'origine de votre désintérêt qui perdure encore. Ce qui ne plaiderait pas vraiment pour les relations sexuelles avant le mariage.
Cela dit, quand vous écrivez
"je trouve bien plus agréable un bon repas en amoureux les yeux dans les yeux qu'une longue étreinte sous la couette", on se dit surtout que, tout simplement, c'est sans doute que votre langage de l'amour à vous n'est pas la relation physique, mais les "moments de couple", c'est tout.
Et ma propre expérience, c'est effectivement que les "expériences avant" sont bien plus un frein et un obstacle à un amour conjugal vrai et entier : le fait d'avoir approché d'autres filles (ça n'a jamais été vraiment "jusqu'au bout", mais assez loin quand-même pour qu'on ne parle plus de simple flirt) a été, pour moi, plutôt un poids dont il a fallu me débarasser petit à petit avant de pouvoir entrer dans une relation saine et vraie avec mon épouse
(parce que l'apprentissage par la passion et non par l'amour patient, ça ne dispose pas vraiment à l'écoute, à la délicatesse et à la chasteté...)
. Malgré tout, quand vous écrivez "
je savais que ce n'était pas forcément aussi extraordinaire que cela (et beaucoup de femmes le pensent)", je trouve ça un peu triste, selon ce qu'on en comprend :
qu'attendaient-elles, ces femmes ? À quoi comparent-elles pour se dire que "ce n'est pas si formidable que cela" ?
Être ensembles et se donner l'un à l'autre, être l'un devant l'autre, sans obstacles et sans fards, ce n'est pas formidable ?
Je veux dire, même simplement être "ensemble sous la couette", comme vous dites, ou même quand ça ne marche pas tout à fait, c'est malgré tout formidable, non ?
Calmement formidable, certes, et il n'y a pas forcément tous les effets promis par les films et la publicité.
Les femmes dont vous vous faite l'écho, ne sont-elles pas "déçues" à cause de ce que leur imagination leur a promis, travaillée par cette culture de la performance ? Si on prend la réalité telle qu'elle est, n'est-elle pas, dans un mariage vrai, toujours plus formidable qu'une performance totalement imaginaire ? Ces femmes n'ont-elles pas juste le petit problème de ne pas avoir encore réussi à dépasser leurs fantasmes ? (ou d'avoir été déçues par leurs fantasmes ?)
C'est un peu comme si je disais (et je suis certain que vous pourrez en trouver autant qui le disent) que "le mariage, ce n'est pas si formidable" : et bien, si, et bien plus que ce qu'on pouvait imaginer ; simplement, ce n'est pas ce qu'on imaginait... et je connais beaucoup de femmes qui, sur quelque point que ce soit, ont bien du mal à acceptere et apprécier ce qui ne correspond pas à ce qu'elles imaginaient.
Mais bon on va encore me dire que je suis misogyne. Surtout que les hommes aussi savent très bien s'enfermer dans leurs fantasmes et tout juger à partir de ça.
. "J'ai parfois l'impression à lire tout ce que l'Eglise écrit sur la sexualité, que c'est écrit pour les hommes"
Mais, justement, regardez, l'article de Nystagmus, décrit bien l'expérience d'une femme
(et René Poujol, qui lui est un homme, n'a visiblement, lui, même pas compris ce que disait l'Église...)
"et que l'on part donc du principe que l'acte sexuel est forcément agréable et qu'une fois qu'on le fait, on peut se croire amoureux.."
Il ne me semble pas avoir lu ça, ni compris ça. Au contraire, je vois nombre de mises en garde sur le fait que le désir ce n'est pas l'amour, que ce n'est pas parce qu'on se lance dans une relation sexuelle qu'on est réellement amoureux, que le sentiment amoureux ne suffit pas et n'est pas l'amour à lui tout seul, que le plaisir physique c'est beau et bon entre époux, mais que ce n'est pas l'alpha et l'oméga de la vie de couple...
Ce qui, d'ailleurs, réponds à votre question sur la préparation au mariage (mais, évidemment, il en va là comme de la liturige ou de la préparation au baptême ou du catéchisme, on trouvera forcément des paroisses qui font ça n'importe comment, ou qui ne font rien que de gentil, mignon et consensuel, de peur de froisser les gens et de les faire fuir...)
@Salésienne
Puisqu'on demande un point de vue masculin :
. Il me semble que, justement, les fiançailles servent à prendre le temps de discerner entre désir passager et volonté réelle de s'engager.
. Personnellement, je vois très bien comment le désir peut prendre le pas sur la volonté, mais ça ne veut pas dire pour autant que l'on confond : c'est le principe de la passion amoureuse : si on prend le temps de réfléchir posément, on voit bien que l'engagement de toute une vie avec telle personne n'est pas raisonnable ni réalisable,... mais comme la passion et le désir l'emporte, on s'arrange juste pour ne pas écouter la voix de la raison.
Avec les filles avec qui j'ai été en couple avant de connaître mon épouse, j'ai connu des relations passionnelles, où le désir parasitait tout, soit ; mais, hors des moments passionnels, si je me posais la question, je sentais bien qu'il y avait trop d'incompatibilités pour qu'un réel engagement soit possible. Mais, le désir parasitant tout, je m'arrangeais juste pour ne même pas me poser la question.
Je ne pense donc pas que la passion et le désir mènent à un mariage précipité... si du moins on est accompagné, par quelqu'un qui, justement dans un moment de calme en tête-à-tête va poser des questions raisonnables auxquelles il faudra bien chercher des réponses.
C'est tout le sens de la préparation au mariage.
Si tout un chacun est laissé livré à lui-même, alors, oui, effectivement, dans ce cas, on risquerait de se dire "oui oui je me marie" poussé uniquement par la passion et le désir. Mais le chrétien n'est pas sensé se débrouiller tout seul dans son coin.
. La maladresse : heu, ma réponse sera : "ben, oui, et alors ?"
On est tous maladroits les premières fois, non ? Bon. Et bien, donc, ces premières fois, on sera maladroit à deux, on se déocuvrira à deux, on avancera pas à pas à deux.
Penser qu'il faudrait être d'emblée "performant" (outre qu'il faudrait m'expliquer pourquoi, déjà) impliquerait qu'il faille d'abord "s'entraîner" avec des personnes qui, du coup, n'auront qu'une fonction utilitaire sexuelle, pour pouvoir ensuite "faire bonne impression" à la femme de sa vie qui, elle, se sera entraînée de son côté.
Ai-je besoin d'insister sur tout le caractère glauque d'une telle vision des choses ?
Et on perd toute la richesse d'un apprentissage commun, ensemble, dans l'intimité (et, parfois, les rires).
. D'ailleurs, si je puis me permettre, ça peut être le fait d'avoir "essayé avant" et d'avoir été déçue, qui peut être à l'origine de votre désintérêt qui perdure encore. Ce qui ne plaiderait pas vraiment pour les relations sexuelles avant le mariage.
Cela dit, quand vous écrivez [i]"je trouve bien plus agréable un bon repas en amoureux les yeux dans les yeux qu'une longue étreinte sous la couette"[/i], on se dit surtout que, tout simplement, c'est sans doute que votre langage de l'amour à vous n'est pas la relation physique, mais les "moments de couple", c'est tout.
Et ma propre expérience, c'est effectivement que les "expériences avant" sont bien plus un frein et un obstacle à un amour conjugal vrai et entier : le fait d'avoir approché d'autres filles (ça n'a jamais été vraiment "jusqu'au bout", mais assez loin quand-même pour qu'on ne parle plus de simple flirt) a été, pour moi, plutôt un poids dont il a fallu me débarasser petit à petit avant de pouvoir entrer dans une relation saine et vraie avec mon épouse
(parce que l'apprentissage par la passion et non par l'amour patient, ça ne dispose pas vraiment à l'écoute, à la délicatesse et à la chasteté...)
. Malgré tout, quand vous écrivez "[i]je savais que ce n'était pas forcément aussi extraordinaire que cela (et beaucoup de femmes le pensent)[/i]", je trouve ça un peu triste, selon ce qu'on en comprend :
qu'attendaient-elles, ces femmes ? À quoi comparent-elles pour se dire que "ce n'est pas si formidable que cela" ?
Être ensembles et se donner l'un à l'autre, être l'un devant l'autre, sans obstacles et sans fards, ce n'est pas formidable ?
Je veux dire, même simplement être "ensemble sous la couette", comme vous dites, ou même quand ça ne marche pas tout à fait, c'est malgré tout formidable, non ?
Calmement formidable, certes, et il n'y a pas forcément tous les effets promis par les films et la publicité.
Les femmes dont vous vous faite l'écho, ne sont-elles pas "déçues" à cause de ce que leur imagination leur a promis, travaillée par cette culture de la performance ? Si on prend la réalité telle qu'elle est, n'est-elle pas, dans un mariage vrai, toujours plus formidable qu'une performance totalement imaginaire ? Ces femmes n'ont-elles pas juste le petit problème de ne pas avoir encore réussi à dépasser leurs fantasmes ? (ou d'avoir été déçues par leurs fantasmes ?)
C'est un peu comme si je disais (et je suis certain que vous pourrez en trouver autant qui le disent) que "le mariage, ce n'est pas si formidable" : et bien, si, et bien plus que ce qu'on pouvait imaginer ; simplement, ce n'est pas ce qu'on imaginait... et je connais beaucoup de femmes qui, sur quelque point que ce soit, ont bien du mal à acceptere et apprécier ce qui ne correspond pas à ce qu'elles imaginaient. :siffle: [size=85] Mais bon on va encore me dire que je suis misogyne.[/size] [size=50]Surtout que les hommes aussi savent très bien s'enfermer dans leurs fantasmes et tout juger à partir de ça.[/size]
[i]. "J'ai parfois l'impression à lire tout ce que l'Eglise écrit sur la sexualité, que c'est écrit pour les hommes"[/i]
Mais, justement, regardez, l'article de Nystagmus, décrit bien l'expérience d'une femme [size=85](et René Poujol, qui lui est un homme, n'a visiblement, lui, même pas compris ce que disait l'Église...)[/size]
[i]"et que l'on part donc du principe que l'acte sexuel est forcément agréable et qu'une fois qu'on le fait, on peut se croire amoureux.."[/i]
Il ne me semble pas avoir lu ça, ni compris ça. Au contraire, je vois nombre de mises en garde sur le fait que le désir ce n'est pas l'amour, que ce n'est pas parce qu'on se lance dans une relation sexuelle qu'on est réellement amoureux, que le sentiment amoureux ne suffit pas et n'est pas l'amour à lui tout seul, que le plaisir physique c'est beau et bon entre époux, mais que ce n'est pas l'alpha et l'oméga de la vie de couple...
Ce qui, d'ailleurs, réponds à votre question sur la préparation au mariage (mais, évidemment, il en va là comme de la liturige ou de la préparation au baptême ou du catéchisme, on trouvera forcément des paroisses qui font ça n'importe comment, ou qui ne font rien que de gentil, mignon et consensuel, de peur de froisser les gens et de les faire fuir...)