par Xavi » ven. 10 juin 2011, 15:19
Dans l’évangile de St Matthieu (Ch. 19), lorsque Jésus est interrogé sur la pratique du divorce et la fidélité des époux, il situe immédiatement sa réponse à l’origine de l’homme et se réfère au récit de la création dans la Genèse. Il en confirme toute la valeur pour nous permettre de comprendre pourquoi l’union sexuelle est tellement importante au point qu’elle engage l’humain pour toute sa vie.
A notre époque où le choix mutuel des époux l’un par l’autre et leur liberté sont d’une valeur incontestable, Jésus vient nous dire que cela ne suffit pas pour bien comprendre ce qu’est l’union conjugale. Il nous dit qu’à l’origine, c’est Dieu qui unit. L’union sexuelle d’une femme et d’un homme est un acte de Dieu lui-même. Un acte de l’origine, un acte de la création que chaque union sexuelle reproduit dans le présent.
Cet acte est tellement important qu’une séparation de deux époux est une blessure contre ce qui est à l’origine de l’humanité, de sa création.
Cette blessure peut être de deux natures différentes. Il y a l’adultère par lequel une personne mariée s’unit à une autre personne que son conjoint et il y a l’union sexuelle de personnes sans lien conjugal.
Dans un cas, il y a une infidélité à une union existante. Dans l’autre, il y a une union sans fidélité.
Pourquoi un tel rejet de l’union sexuelle en dehors du lien conjugal, du mariage ?
Parce qu’à l’origine, il n’en était pas ainsi. C’est ce que nous dit le Christ. Et l’origine est ici un mot qui est plus fondamental qu’une simple référence au commencement historique de l’humanité.
L’origine nous indique un élément essentiel de l’humanité. Et Jésus situe immédiatement cet élément en Dieu lui-même.
En nous rappelant que c’est Dieu qui unit, c’est la marque même de Dieu dans l’humanité que Jésus nous montre.
Et la conclusion qu’il en tire est extraordinairement forte : que l’humain ne sépare pas ce que Dieu a uni. Cela rejette l’adultère qui sépare des époux par une union de l’un d’eux avec une autre personne. Cela rejette aussi toute union sexuelle en dehors du lien conjugal dans laquelle l’homme et la femme sont séparés parce qu’il n’y a pas de lien.
Il est contraire à la réalité essentielle de l’humain, inscrite en lui dès l’origine, de vivre une union sexuelle dans un état de séparation, soit sans mariage, soit en dehors du mariage.
Ce qui blesse l’humanité et est contraire à ce que Dieu a uni, c’est la séparation de l’homme et de la femme qui s’unissent sexuellement.
A l’origine, ils sont créés avec une sexualité qui leur permet de vivre l’un avec l’autre.
Et la Genèse nous en dit bien davantage. Ils sont créés à l’image de Dieu. C’est l’image même de Dieu, la vie même de Dieu, qui se retrouve dans leur sexualité. Leur union sexuelle est l’image de la communion et de l’amour qui sont en Dieu, qui unissent dans l’éternité les trois personnes de la Trinité, de manière indissoluble, inséparable.
Une union sexuelle en dehors d’un lien inséparable est une contradiction par rapport à la communion éternelle en Dieu dont elle est l’image et une blessure à la vie qui n’existe que dans une telle communion permanente d’amour.
L’auteur inspiré du récit de la création dans la Genèse nous en parle avec discrétion et délicatesse.
Après avoir raconté ce qu’est la création d’un « adame », qui n’est d’abord nommé ainsi que par référence au sol terrestre (l’adamah), et après avoir relevé qu’un adame « seul », ce n’est pas bon, le récit de la création nous fait découvrir celle qui va être nommée « la vivante » (Eve) et ce n’est que par sa présence que tout va devenir « très bon ». La Genèse va alors nous parler de l’isha (la femme) et de l’ish (l’homme masculin) et plus seulement de l’adame dont le mot désigne tant le mâle que la femelle comme le précise Gn 5, 2.
Quelle force amoureuse dans le récit ! Chacun connaît l’extase, l’enthousiasme du premier homme : os de mes os, chair de ma chair ! C’est si fort qu’il va s’attacher lui-même, librement, avec joie, à sa femme, la première femme. C’est si fort qu’il va quitter ceux qu’il aime naturellement le plus, son père et sa mère ! Mesurons-nous toute la puissance de l’amour qui a suscité une telle réaction ?
Quand le premier homme quitte son père et sa mère, la séparation est bien davantage que physique. Après la séparation des cieux et de la matière, de la lumière et de la nuit, et toutes les autres séparations des jours de la création, cette ultime séparation marque le moment le plus décisif de l’histoire, celui où le Créateur a créé, à son image, des âmes immortelles dans des corps de ce monde matériel façonnés par une longue histoire, des âmes fondamentalement différentes de toute autre créature. La création du premier homme et de la première femme a créé des êtres radicalement différents de leurs pères et mères biologiques préhumains.
Percevons-nous, au milieu de tant d’incroyance à notre époque, que l’instant fut fabuleux, d’une importance cosmique incomparable ? Il n’y avait pas d’âmes immortelles appelées à partager la vie de Dieu du temps des dinosaures et des premiers primates, même s’il existait déjà parmi eux des êtres biologiques dont naîtraient un jour le corps des premiers humains créés à l’image de Dieu.
Et le moment décisif qui sépare le premier humain de ses père et mère radicalement différents, c’est lors de la rencontre de la première femme, dans l’éblouissement de cette rencontre.
L’être biologique existait déjà, mais le récit nous dit que la femme (isha) a été façonnée, créée, à ce moment. C’est à ce moment que l’adame masculin va pour la première fois être nommé ish, l’homme. La Genèse (Ch. 5, v. 2) nous a dit que tant le mâle que la femelle sont nommés « adame ». Ici, deux adames vont devenir isha et ish, femme et homme.
Ne faut-il pas être attentif à toute la portée du récit par rapport à la sexualité ? Oublions-nous que Jésus lui-même va s’y référer pour enseigner l’essentiel de ce que nous avons à respecter dans la sexualité ?
Croyons-nous qu’il n’est pas question ici d’union sexuelle, contrairement à ce que le Christ nous en dit expressément ?
Comme le Christ nous y invite lui-même, sachons lire dans le récit de la création le fondement même de nos convictions quant à la manière saine de vivre la sexualité.
Croyons-nous que l’extase du premier homme résulte d’un acte magique par lequel, en un instant, un os d’Adam aurait été retiré pour être transformé en une femme sans existence biologique antérieure, par un développement magique de matière ?
A notre époque où la parole sur la sexualité est si explicite et où nous comprenons que les étapes successives et les séparations des six jours de la création se sont étendus sur des milliards d’années, ne pouvons-nous découvrir que le récit de la création dans la Genèse peut nous donner une parole sur la sexualité particulièrement actualisée qui peut avoir un écho nouveau pour nos générations ?
Lorsque le premier homme rencontre la première femme et s’unit à elle, tous deux proviennent de l’évolution, mais le récit de la création nous donne des détails décisifs qui nous révèlent que, par la sexualité, le premier homme et le première femme vivent l’un par l’autre.
Il faudrait peut-être l’approche d’un psychanalyste pour comprendre la persistance de tant de chrétiens de notre époque à croire que l’auteur inspiré du récit de la création n’a pas fait allusion à un acte sexuel mais seulement à une intervention de type chirurgical lorsqu’il nous relate, pour introduire l’éblouissement amoureux du premier homme devant la première femme, qu’une côte de l’homme a été pris, puis que les chairs de la côte de l’homme ont été refermées à sa place, et qu’avec ce qui a été pris de cette côte, la femme a été façonnée.
A l’image de la communion d’amour qui unit les trois personnes divines et les font vivre, c’est dans la communion et l’amour que Dieu a façonné les premiers humains. Il n’y a pas de vie éternelle, semblable à la vie même de Dieu, sans communion et amour.
Aussi, il est essentiel de croire que dans leur création, le premier homme et la première femme vivent non seulement l’un avec l’autre, mais qu’ils reçoivent la vie l’un par l’autre.
C’est pour cela aussi que l’union sexuelle est tellement sacrée et importante. Elle porte dans son origine et dans son fondement même l’image de la communion et de l’amour qui font vivre. Une union sexuelle ne peut, sans un dommage essentiel, être vécue d’une manière étrangère à l’amour inséparable de Dieu qu’elle exprime uniquement dans un lien à l’image de l’union indissoluble du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.
C’est pourquoi une union sexuelle sans le lien indissoluble du mariage est si gravement contraire à la foi.
Dans l’évangile de St Matthieu (Ch. 19), lorsque Jésus est interrogé sur la pratique du divorce et la fidélité des époux, il situe immédiatement sa réponse à l’origine de l’homme et se réfère au récit de la création dans la Genèse. Il en confirme toute la valeur pour nous permettre de comprendre pourquoi l’union sexuelle est tellement importante au point qu’elle engage l’humain pour toute sa vie.
A notre époque où le choix mutuel des époux l’un par l’autre et leur liberté sont d’une valeur incontestable, Jésus vient nous dire que cela ne suffit pas pour bien comprendre ce qu’est l’union conjugale. Il nous dit qu’à l’origine, c’est Dieu qui unit. L’union sexuelle d’une femme et d’un homme est un acte de Dieu lui-même. Un acte de l’origine, un acte de la création que chaque union sexuelle reproduit dans le présent.
Cet acte est tellement important qu’une séparation de deux époux est une blessure contre ce qui est à l’origine de l’humanité, de sa création.
Cette blessure peut être de deux natures différentes. Il y a l’adultère par lequel une personne mariée s’unit à une autre personne que son conjoint et il y a l’union sexuelle de personnes sans lien conjugal.
Dans un cas, il y a une infidélité à une union existante. Dans l’autre, il y a une union sans fidélité.
Pourquoi un tel rejet de l’union sexuelle en dehors du lien conjugal, du mariage ?
Parce qu’à l’origine, il n’en était pas ainsi. C’est ce que nous dit le Christ. Et l’origine est ici un mot qui est plus fondamental qu’une simple référence au commencement historique de l’humanité.
L’origine nous indique un élément essentiel de l’humanité. Et Jésus situe immédiatement cet élément en Dieu lui-même.
En nous rappelant que c’est Dieu qui unit, c’est la marque même de Dieu dans l’humanité que Jésus nous montre.
Et la conclusion qu’il en tire est extraordinairement forte : que l’humain ne sépare pas ce que Dieu a uni. Cela rejette l’adultère qui sépare des époux par une union de l’un d’eux avec une autre personne. Cela rejette aussi toute union sexuelle en dehors du lien conjugal dans laquelle l’homme et la femme sont séparés parce qu’il n’y a pas de lien.
Il est contraire à la réalité essentielle de l’humain, inscrite en lui dès l’origine, de vivre une union sexuelle dans un état de séparation, soit sans mariage, soit en dehors du mariage.
Ce qui blesse l’humanité et est contraire à ce que Dieu a uni, c’est la séparation de l’homme et de la femme qui s’unissent sexuellement.
A l’origine, ils sont créés avec une sexualité qui leur permet de vivre l’un avec l’autre.
Et la Genèse nous en dit bien davantage. Ils sont créés à l’image de Dieu. C’est l’image même de Dieu, la vie même de Dieu, qui se retrouve dans leur sexualité. Leur union sexuelle est l’image de la communion et de l’amour qui sont en Dieu, qui unissent dans l’éternité les trois personnes de la Trinité, de manière indissoluble, inséparable.
Une union sexuelle en dehors d’un lien inséparable est une contradiction par rapport à la communion éternelle en Dieu dont elle est l’image et une blessure à la vie qui n’existe que dans une telle communion permanente d’amour.
L’auteur inspiré du récit de la création dans la Genèse nous en parle avec discrétion et délicatesse.
Après avoir raconté ce qu’est la création d’un « adame », qui n’est d’abord nommé ainsi que par référence au sol terrestre (l’adamah), et après avoir relevé qu’un adame « seul », ce n’est pas bon, le récit de la création nous fait découvrir celle qui va être nommée « la vivante » (Eve) et ce n’est que par sa présence que tout va devenir « très bon ». La Genèse va alors nous parler de l’isha (la femme) et de l’ish (l’homme masculin) et plus seulement de l’adame dont le mot désigne tant le mâle que la femelle comme le précise Gn 5, 2.
Quelle force amoureuse dans le récit ! Chacun connaît l’extase, l’enthousiasme du premier homme : os de mes os, chair de ma chair ! C’est si fort qu’il va s’attacher lui-même, librement, avec joie, à sa femme, la première femme. C’est si fort qu’il va quitter ceux qu’il aime naturellement le plus, son père et sa mère ! Mesurons-nous toute la puissance de l’amour qui a suscité une telle réaction ?
Quand le premier homme quitte son père et sa mère, la séparation est bien davantage que physique. Après la séparation des cieux et de la matière, de la lumière et de la nuit, et toutes les autres séparations des jours de la création, cette ultime séparation marque le moment le plus décisif de l’histoire, celui où le Créateur a créé, à son image, des âmes immortelles dans des corps de ce monde matériel façonnés par une longue histoire, des âmes fondamentalement différentes de toute autre créature. La création du premier homme et de la première femme a créé des êtres radicalement différents de leurs pères et mères biologiques préhumains.
Percevons-nous, au milieu de tant d’incroyance à notre époque, que l’instant fut fabuleux, d’une importance cosmique incomparable ? Il n’y avait pas d’âmes immortelles appelées à partager la vie de Dieu du temps des dinosaures et des premiers primates, même s’il existait déjà parmi eux des êtres biologiques dont naîtraient un jour le corps des premiers humains créés à l’image de Dieu.
Et le moment décisif qui sépare le premier humain de ses père et mère radicalement différents, c’est lors de la rencontre de la première femme, dans l’éblouissement de cette rencontre.
L’être biologique existait déjà, mais le récit nous dit que la femme (isha) a été façonnée, créée, à ce moment. C’est à ce moment que l’adame masculin va pour la première fois être nommé ish, l’homme. La Genèse (Ch. 5, v. 2) nous a dit que tant le mâle que la femelle sont nommés « adame ». Ici, deux adames vont devenir isha et ish, femme et homme.
Ne faut-il pas être attentif à toute la portée du récit par rapport à la sexualité ? Oublions-nous que Jésus lui-même va s’y référer pour enseigner l’essentiel de ce que nous avons à respecter dans la sexualité ?
Croyons-nous qu’il n’est pas question ici d’union sexuelle, contrairement à ce que le Christ nous en dit expressément ?
Comme le Christ nous y invite lui-même, sachons lire dans le récit de la création le fondement même de nos convictions quant à la manière saine de vivre la sexualité.
Croyons-nous que l’extase du premier homme résulte d’un acte magique par lequel, en un instant, un os d’Adam aurait été retiré pour être transformé en une femme sans existence biologique antérieure, par un développement magique de matière ?
A notre époque où la parole sur la sexualité est si explicite et où nous comprenons que les étapes successives et les séparations des six jours de la création se sont étendus sur des milliards d’années, ne pouvons-nous découvrir que le récit de la création dans la Genèse peut nous donner une parole sur la sexualité particulièrement actualisée qui peut avoir un écho nouveau pour nos générations ?
Lorsque le premier homme rencontre la première femme et s’unit à elle, tous deux proviennent de l’évolution, mais le récit de la création nous donne des détails décisifs qui nous révèlent que, par la sexualité, le premier homme et le première femme vivent l’un par l’autre.
Il faudrait peut-être l’approche d’un psychanalyste pour comprendre la persistance de tant de chrétiens de notre époque à croire que l’auteur inspiré du récit de la création n’a pas fait allusion à un acte sexuel mais seulement à une intervention de type chirurgical lorsqu’il nous relate, pour introduire l’éblouissement amoureux du premier homme devant la première femme, qu’une côte de l’homme a été pris, puis que les chairs de la côte de l’homme ont été refermées à sa place, et qu’avec ce qui a été pris de cette côte, la femme a été façonnée.
A l’image de la communion d’amour qui unit les trois personnes divines et les font vivre, c’est dans la communion et l’amour que Dieu a façonné les premiers humains. Il n’y a pas de vie éternelle, semblable à la vie même de Dieu, sans communion et amour.
Aussi, il est essentiel de croire que dans leur création, le premier homme et la première femme vivent non seulement l’un avec l’autre, mais qu’ils reçoivent la vie l’un par l’autre.
C’est pour cela aussi que l’union sexuelle est tellement sacrée et importante. Elle porte dans son origine et dans son fondement même l’image de la communion et de l’amour qui font vivre. Une union sexuelle ne peut, sans un dommage essentiel, être vécue d’une manière étrangère à l’amour inséparable de Dieu qu’elle exprime uniquement dans un lien à l’image de l’union indissoluble du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.
C’est pourquoi une union sexuelle sans le lien indissoluble du mariage est si gravement contraire à la foi.