par Théo d'Or » mar. 27 sept. 2011, 17:41
Oui, elle magnifique cette chanson, j'adore!
Sinon, le drame dans la banalisation de l'avortement, c'est la pression sociale qui pousse à penser que l'avortement est synonyme de responsabilisation ("il faut être conscient de ce que ça implique", "ne pas faire d'enfant dans le dos", ...) Dur de résister à ça! Surtout quand on est ado...
Dans le même style: le viol. Allez dire au toubib que vous ne voulez pas prendre la pilule du lendemain. C'est qu'on est sensées vomir tout ce qui touche au viol, et si ce n'est pas le cas, c'est suspect. La seule façon de s'en sortir, c'est de dire que la religion l'interdit, comme si ça ne pouvait pas être simplement humain...
Sinon, c'est très difficile d'accompagner quelqu'un qui décide d'avorter, vraiment. Mon meilleur ami et moi, nous avons essayé de soutenir une copine pour qu'elle n'avorte pas. Mais nous avons fait face à nos propres limites: ni lui ni moi n'aurions pu l'aider à s'occuper de cet enfant et la situation était déjà très précaire avec ses autres enfants (qu'elle n'arrivait pas à gérer, mettant la famille proche en état d'atteindre leurs limites eux aussi. Finalement, ils ont plus ou moins été placés).
Ce qui était douloureux, c'est que la situation sociale et familiale ne pouvait que l'amener à avorter (tout autre option aurait été très mal reçue, notamment par la présence d'une obscure notion de propriété de l'enfant, même avorté, et tous ses corollaires: il ne faut pas qu'il soit malheureux, etc...). Elle a donc avorté plus tard et je me suis dit avec épouvante que le système nerveux du bébé avait peut-être eu le temps de se développer pendant nos palabres et que, mal pour mal, il aurait peut-être été mieux que ça se fasse plus tôt! Ça m'a traumatisée.
Du coup, quand le "moment d'égarement" s'est reproduit, je lui ai... conseillé la pilule du lendemain
, en lui expliquant ce que je vais de vous dire plus haut ainsi que mon ressenti. Mais ma suggestion était faite à contre-cœur et par impuissance...
Mais le plus terrible dans tout ça, c'est que je me dis que j'y participe assez directement par ma façon de vivre, enfin, c'est la conclusion à laquelle je tends à arriver... C'est très dur, vraiment!
Cordialement,
Théo d'Or
[quote="Souricette"]Connaissez-vous cette chanson ?
http://youtu.be/AC_a98Yd_9Q[/quote]
Oui, elle magnifique cette chanson, j'adore!
Sinon, le drame dans la banalisation de l'avortement, c'est la pression sociale qui pousse à penser que l'avortement est synonyme de responsabilisation ("il faut être conscient de ce que ça implique", "ne pas faire d'enfant dans le dos", ...) Dur de résister à ça! Surtout quand on est ado...
Dans le même style: le viol. Allez dire au toubib que vous ne voulez pas prendre la pilule du lendemain. C'est qu'on est sensées vomir tout ce qui touche au viol, et si ce n'est pas le cas, c'est suspect. La seule façon de s'en sortir, c'est de dire que la religion l'interdit, comme si ça ne pouvait pas être simplement humain...
Sinon, c'est très difficile d'accompagner quelqu'un qui décide d'avorter, vraiment. Mon meilleur ami et moi, nous avons essayé de soutenir une copine pour qu'elle n'avorte pas. Mais nous avons fait face à nos propres limites: ni lui ni moi n'aurions pu l'aider à s'occuper de cet enfant et la situation était déjà très précaire avec ses autres enfants (qu'elle n'arrivait pas à gérer, mettant la famille proche en état d'atteindre leurs limites eux aussi. Finalement, ils ont plus ou moins été placés).
Ce qui était douloureux, c'est que la situation sociale et familiale ne pouvait que l'amener à avorter (tout autre option aurait été très mal reçue, notamment par la présence d'une obscure notion de propriété de l'enfant, même avorté, et tous ses corollaires: il ne faut pas qu'il soit malheureux, etc...). Elle a donc avorté plus tard et je me suis dit avec épouvante que le système nerveux du bébé avait peut-être eu le temps de se développer pendant nos palabres et que, mal pour mal, il aurait peut-être été mieux que ça se fasse plus tôt! Ça m'a traumatisée.
Du coup, quand le "moment d'égarement" s'est reproduit, je lui ai... conseillé la pilule du lendemain :( , en lui expliquant ce que je vais de vous dire plus haut ainsi que mon ressenti. Mais ma suggestion était faite à contre-cœur et par impuissance...
Mais le plus terrible dans tout ça, c'est que je me dis que j'y participe assez directement par ma façon de vivre, enfin, c'est la conclusion à laquelle je tends à arriver... C'est très dur, vraiment!
Cordialement,
Théo d'Or