par Cinci » ven. 24 déc. 2021, 18:59
Œcuménisme et liberté religieuse
Autre écrit de Guareschi en 1965
(…) “Le problème des pères conciliaires est uniquement celui de mettre l’Église Catholique en phase avec le progrès”. “D’accord papa”, répliqua Gypo. “Mais il me semble un peu imprudent d’essayer de mettre au goût du jour et de fortifier l’Eglise en commençant par en miner les fondements”. “Tu délires, mon garçon”! “Non, papa: les commandements disent: ‘je suis le Seigneur ton Dieu. Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi’. Je comprends que c’est une manière de s’exprimer un peu dictatoriale, mais dans le fond, Dieu est l’unique qui puisse se donner des airs de Père Eternel. Or si nous admettons, comme le veulent les Pères Conciliaires progressistes, la ‘liberté religieuse sans réserve’, on admet qu’un Dieu vaut l’autre et pour les fondements de l’Église catholique c’est la fin des haricots!”
Monsieur Bianchi s’excita: “Mon garçon!”, s’écria-t-il avec un féroce sarcasme; “je ne savais pas que tu étais un théologien! Pourquoi ne vas-tu pas expliquer ta thèse au Concile?”
“Ils ne me laisseraient pas entrer; je n’ai pas la carte du PCI”, expliqua Gypo» (La
Febbre dell’oro [La Fièvre de l’or], d’après Il Borghese).
_____
“Sédévacantisme” avant la lettre… et anticommunisme
Ce texte de 1965 est extraordinaire; il s’agit d’une autre lettre à don Camillo. Le Concile et sa dérive philo-communiste qui doit amener les éternels amis-ennemis don Camillo et Peppone à être dépassés par les transbordements idéologiques y sont encore critiqués, avec un brin d’amertume et l’ironie habituelle… Après avoir fait remarquer que le Christ crucifié n’est plus en phase avec l’époque, Guareschi critique la réforme liturgique avec ses excès “ad experimentum” de ces dernières années (la célèbre expression “tavola calda” [table à repasser] pour désigner l’autel moderniste tourné vers le peuple a été inventée par Guareschi dans ces lignes.
Après avoir rappelé le martyre du cardinal Mindszenty, Guareschi se lance pour ainsi dire dans une sorte de “sédévacantisme” précoce en émettant l’hypothèse que le “Vrai pape” s’appelle Joseph (c’est-à-dire le cardinal hongrois Mindszenty) et non Paul (VI)… Toujours est-il que l’attitude de Paul VI posait des problèmes aux consciences des catholiques les amenant presque à douter de sa légitimité.
On relève qu’en 1965 la communion dans la main (aujourd’hui chose ordinaire pour les modernistes) n’était absolument pas concevable et que Guareschi a dû imaginer la “petite machine à distribuer des hosties avec des pinces”…
Cher Don Camillo,
je sais que vous avez des ennuis avec votre nouvel évêque. J’ai eu connaissance que vous avez dû détruire l’autel de l’église paroissiale et le
remplacer par la fameuse “table à repasser” modèle Lercaro, reléguant votre cher Christ crucifié dans un angle, près de la porte, de façon à ce que l’Assemblée lui tourne le dos.
Et j’ai également su que le dimanche, après avoir célébré la “Messe du Peuple de Dieu”, vous alliez en célébrer une clandestine, en latin, pour les catholiques dans la vieille et intacte chapelle privée de votre ami Piletti.
Or, les chefs de la DC vous ont espionné et vous avez été fiché à la Curie parmi les prêtres “subversifs” après avoir reçu de l’évêque une dure admonition. Mon Révérend, cela signifie que vous n’avez rien compris. Il est juste, en effet, que le Christ ne soit plus sur l’autel. Le Christ crucifié est l’image de l’extrémisme. Le Christ était un factieux, un fasciste et son “Ou avec Dieu ou contre Dieu” n’est qu’une
copie du tristement célèbre “Ou avec nous ou contre nous” de mussolinienne mémoire.
Et ne se comportait-il pas en fasciste quand il chassait à coups de fouet les marchands du temple? Sectarisme, intransigeance, extrémisme
qui l’ont conduit sur la croix, alors que le Christ, s’il avait choisi la voie démocratique du compromis, aurait très bien pu se mettre d’accord avec ses adversaires.
Don Camillo: Vous ne vous rendez pas compte que nous sommes en 1965. Les vaisseaux spatiaux arpentent le cosmos à la découverte de l’Univers et la religion chrétienne n’est plus adaptée à la situation. Le Christ a voulu naître sur terre et si, quand l’ignorance et la superstition faisaient de la terre le centre ou même, l’essence de l’univers, la traditionnelle fonction du Christ pouvait passer, aujourd’hui avec les explorations spatiales et la découverte de nouveaux mondes, le Christ est devenu un phénomène provincial. Un phénomène qui, comme l’a déclaré solennellement le Concile, doit être redimensionné.
Vous êtes resté à l’autre siècle, Révérend. Aujourd’hui l’Église s’adapte aux temps, se mécanise. Et à Ferrare, dans l’église Saint Charles, sur la “table à repasser” fonctionne la petite machine distributrice d’hosties. A l’offertoire le fidèle qui souhaite communier dépose son offrande dans un plat à proximité de la machine, appuie sur un bouton et, annoncée par un joyeux tintement, une hostie tombe dans le calice.
Et, il n’est pas improbable, je crois, que dans les laboratoires d’expérimentation du Vatican, on étudie des machines plus complètes, desquelles, après que le communiant aurait introduit une pièce de monnaie et appuyé sur un bouton, sortirait une petite pince qui poserait l’hostie, consacrée électroniquement, sur les lèvres du fidèle.
Don Camillo: l’année dernière, vous m’avez réprimandé parce que dans une de mes saynètes de la maison Bianchi, j’ai raconté que le jeune prêtre de choc don Giacomo confessait par téléphone les fidèles, et, au lieu d’aller bénir les maisons, envoyait aux familles des flacons d’“eau bénite spray”. Vous m’avez dit que, sur ces choses, on ne plaisante pas!
Eh bien, nous y sommes arrivés par l’initiative de l’Autorité Ecclésiastique Supérieure. Et il n’est pas éloigné le temps où, après la
confession par téléphone, le communiant recevra dans une enveloppe recommandée l’hostie consacrée qu’il pourra consommer
confortablement chez lui en se servant, pour ne pas la toucher avec des doigts impurs, d’une pince spéciale consacrée fournie par
l’“atelier de mécanique” de la paroisse. Je n’exclus pas que, pour arrondir les maigres entrées de la paroisse, le curé puisse faire imprimer sur l’hostie une publicité.
Don Camillo: je sais que, maintenant, Peppone se moque de vous furieusement.
Cependant il a raison Je sais qu’il vous a ordonné d’enlever de la cure le provocateur portrait de Pie XII “Pape fasciste et ennemi du peuple”, menaçant de vous dénoncer à l’évêque. Peppone a raison: les positions se sont inversées et le jour n’est pas loin où la Section Communiste vous ordonnera de déplacer l’horaire des cérémonies sacrées pour ne pas déranger la “Fête de l’Unité” qui a lieu sur le parvis.
Don Camillo: si vous ne vous mettez pas au goût du jour et n’arrêtez pas d’appeler “sans Dieu” les communistes et de les décrire comme les ennemis de la Religion et de la liberté, la Fédération Communiste Provinciale vous suspendra a divinis. Vous que je suis exactement depuis vingt ans et à qui je suis attaché, je ne voudrais pas vous voir finir de manière aussi triste.
Je sais très bien que beaucoup de vos paroissiens, et non seulement les vieux, sont avec vous, mais je sais aussi que vous vous en irez en silence, en cachette, pour éviter tout incident ou discussion qui pourraient troubler votre troupeau. En effet, vous avez la sainte terreur d’une division entre les catholiques.
Mais, hélas, cette division existe déjà. Je sais que cela vous horrifie, mais je le dis quand même.
Pensez, mon Révérend, quelle chose merveilleuse cela aurait été et quelle force nouvelle l’Église en aurait retirée si, à la mort du “Curé du Monde” (qui par sa bonté et sa naïveté a donné de nombreux avantages aux sans-Dieu) le Conclave avait eu le courage d’élire, comme nouveau Pape le Cardinal Mindszenty!
Entre autres, cela aurait été la seule manière correcte, courageuse et virile pour le libérer de sa prison: en effet, Mindszenty devenu chef de l’État indépendant du Vatican, “Mais jusqu’où irons-nous avec ce Concile…” les communistes hongrois auraient dû lui laisser la possibilité de rejoindre son Siège. Avec Mindszenty Pape, le Concile aurait fonctionné bien différemment, l’Église du Silence aurait acquis une voix tonnante. Et Gromiko n’aurait pas été reçu au Vatican et ainsi n’aurait pas pu alimenter et consolider l’équivoque qui, créée naïvement, pour
confondre les consciences des catholiques déjà rendues assez confuses par le Pape Jean, rapporta le gain d’un million et deux cent mille voix aux communistes et qui peut-être leur donnera la victoire aux prochaines élections politiques.
Don Camillo, peu importe si, horrifié, vous crierez, mais je dois vous dire que, non seulement pour moi, mais pour beaucoup d’autres catholiques “subversifs”, le Pape que nous regardons comme le phare lumineux de la Chrétienté ne s’appelle pas Paul, mais Joseph.
Joseph Mindszenty, le Pape des catholiques qui éprouvent du dégoût face aux machines distributrices d’hosties, à la “table à repasser” qui a détruit les autels et chassé le Christ, aux “Messes yé-yé” et aux négociations avec les excommuniés sans-Dieu.
Une autre des prophéties de Nostradamus s’est avérée. Les chevaux cosaques se sont abreuvés aux bénitiers de St Pierre. Même s’il s’agissait des Chevaux-vapeur (HP) de la Limousine de Gromiko. Et on ne peut pas exclure que Mgr Loris Capovilla, pour rendre hommage à l’hôte de marque, ait refait le plein du radiateur de la voiture de Gromiko avec l’eau bénite.
Don Camillo, si j’ai blasphémé, je m’en repens. Comme pénitence j’écouterai six fois le Pater Noster chanté par Claudio Villa.
Mais ne vous en faites pas: la diplomatie vaticane travaille et, en menaçant de le suspendre a divinis, elle réussira à éteindre la dernière flamme resplendissante de chrétienté, en obligeant Mindszenty à venir faire le bibliothécaire à Rome.
Oh! espérons que non. Si Dieu nous garde.
GUARESCHI
(Il Papa si chiama Giuseppe [Le Pape
s’appelle Joseph], d’après Il Borghese)
Verdict : pure graine de réactionnaire, Guareschi !
[b]Œcuménisme et liberté religieuse
[/b]
Autre écrit de Guareschi en 1965
(…) “Le problème des pères conciliaires est uniquement celui de mettre l’Église Catholique en phase avec le progrès”. “D’accord papa”, répliqua Gypo. “Mais il me semble un peu imprudent d’essayer de mettre au goût du jour et de fortifier l’Eglise en commençant par en miner les fondements”. “Tu délires, mon garçon”! “Non, papa: les commandements disent: ‘je suis le Seigneur ton Dieu. Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi’. Je comprends que c’est une manière de s’exprimer un peu dictatoriale, mais dans le fond, Dieu est l’unique qui puisse se donner des airs de Père Eternel. Or si nous admettons, comme le veulent les Pères Conciliaires progressistes, la ‘liberté religieuse sans réserve’, on admet qu’un Dieu vaut l’autre et pour les fondements de l’Église catholique c’est la fin des haricots!”
Monsieur Bianchi s’excita: “Mon garçon!”, s’écria-t-il avec un féroce sarcasme; “je ne savais pas que tu étais un théologien! Pourquoi ne vas-tu pas expliquer ta thèse au Concile?”
“Ils ne me laisseraient pas entrer; je n’ai pas la carte du PCI”, expliqua Gypo» ([i]La
Febbre dell’oro[/i] [La Fièvre de l’or], d’après[i] Il Borghese[/i]).
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[b] “Sédévacantisme” avant la lettre… et anticommunisme[/b]
Ce texte de 1965 est extraordinaire; il s’agit d’une autre lettre à don Camillo. Le Concile et sa dérive philo-communiste qui doit amener les éternels amis-ennemis don Camillo et Peppone à être dépassés par les transbordements idéologiques y sont encore critiqués, avec un brin d’amertume et l’ironie habituelle… Après avoir fait remarquer que le Christ crucifié n’est plus en phase avec l’époque, Guareschi critique la réforme liturgique avec ses excès “ad experimentum” de ces dernières années (la célèbre expression “tavola calda” [table à repasser] pour désigner l’autel moderniste tourné vers le peuple a été inventée par Guareschi dans ces lignes.
Après avoir rappelé le martyre du cardinal Mindszenty, Guareschi se lance pour ainsi dire dans une sorte de “sédévacantisme” précoce en émettant l’hypothèse que le “Vrai pape” s’appelle Joseph (c’est-à-dire le cardinal hongrois Mindszenty) et non Paul (VI)… Toujours est-il que l’attitude de Paul VI posait des problèmes aux consciences des catholiques les amenant presque à douter de sa légitimité.
On relève qu’en 1965 la communion dans la main (aujourd’hui chose ordinaire pour les modernistes) n’était absolument pas concevable et que Guareschi a dû imaginer la “petite machine à distribuer des hosties avec des pinces”…
Cher Don Camillo,
je sais que vous avez des ennuis avec votre nouvel évêque. J’ai eu connaissance que vous avez dû détruire l’autel de l’église paroissiale et le
remplacer par la fameuse “table à repasser” modèle Lercaro, reléguant votre cher Christ crucifié dans un angle, près de la porte, de façon à ce que l’Assemblée lui tourne le dos.
Et j’ai également su que le dimanche, après avoir célébré la “Messe du Peuple de Dieu”, vous alliez en célébrer une clandestine, en latin, pour les catholiques dans la vieille et intacte chapelle privée de votre ami Piletti.
Or, les chefs de la DC vous ont espionné et vous avez été fiché à la Curie parmi les prêtres “subversifs” après avoir reçu de l’évêque une dure admonition. Mon Révérend, cela signifie que vous n’avez rien compris. Il est juste, en effet, que le Christ ne soit plus sur l’autel. Le Christ crucifié est l’image de l’extrémisme. Le Christ était un factieux, un fasciste et son “Ou avec Dieu ou contre Dieu” n’est qu’une
copie du tristement célèbre “Ou avec nous ou contre nous” de mussolinienne mémoire.
Et ne se comportait-il pas en fasciste quand il chassait à coups de fouet les marchands du temple? Sectarisme, intransigeance, extrémisme
qui l’ont conduit sur la croix, alors que le Christ, s’il avait choisi la voie démocratique du compromis, aurait très bien pu se mettre d’accord avec ses adversaires.
Don Camillo: Vous ne vous rendez pas compte que nous sommes en 1965. Les vaisseaux spatiaux arpentent le cosmos à la découverte de l’Univers et la religion chrétienne n’est plus adaptée à la situation. Le Christ a voulu naître sur terre et si, quand l’ignorance et la superstition faisaient de la terre le centre ou même, l’essence de l’univers, la traditionnelle fonction du Christ pouvait passer, aujourd’hui avec les explorations spatiales et la découverte de nouveaux mondes, le Christ est devenu un phénomène provincial. Un phénomène qui, comme l’a déclaré solennellement le Concile, doit être redimensionné.
Vous êtes resté à l’autre siècle, Révérend. Aujourd’hui l’Église s’adapte aux temps, se mécanise. Et à Ferrare, dans l’église Saint Charles, sur la “table à repasser” fonctionne la petite machine distributrice d’hosties. A l’offertoire le fidèle qui souhaite communier dépose son offrande dans un plat à proximité de la machine, appuie sur un bouton et, annoncée par un joyeux tintement, une hostie tombe dans le calice.
Et, il n’est pas improbable, je crois, que dans les laboratoires d’expérimentation du Vatican, on étudie des machines plus complètes, desquelles, après que le communiant aurait introduit une pièce de monnaie et appuyé sur un bouton, sortirait une petite pince qui poserait l’hostie, consacrée électroniquement, sur les lèvres du fidèle.
Don Camillo: l’année dernière, vous m’avez réprimandé parce que dans une de mes saynètes de la maison Bianchi, j’ai raconté que le jeune prêtre de choc don Giacomo confessait par téléphone les fidèles, et, au lieu d’aller bénir les maisons, envoyait aux familles des flacons d’“eau bénite spray”. Vous m’avez dit que, sur ces choses, on ne plaisante pas!
Eh bien, nous y sommes arrivés par l’initiative de l’Autorité Ecclésiastique Supérieure. Et il n’est pas éloigné le temps où, après la
confession par téléphone, le communiant recevra dans une enveloppe recommandée l’hostie consacrée qu’il pourra consommer
confortablement chez lui en se servant, pour ne pas la toucher avec des doigts impurs, d’une pince spéciale consacrée fournie par
l’“atelier de mécanique” de la paroisse. Je n’exclus pas que, pour arrondir les maigres entrées de la paroisse, le curé puisse faire imprimer sur l’hostie une publicité.
Don Camillo: je sais que, maintenant, Peppone se moque de vous furieusement.
Cependant il a raison Je sais qu’il vous a ordonné d’enlever de la cure le provocateur portrait de Pie XII “Pape [i]fasciste[/i] et ennemi du peuple”, menaçant de vous dénoncer à l’évêque. Peppone a raison: les positions se sont inversées et le jour n’est pas loin où la Section Communiste vous ordonnera de déplacer l’horaire des cérémonies sacrées pour ne pas déranger la “Fête de l’Unité” qui a lieu sur le parvis.
Don Camillo: si vous ne vous mettez pas au goût du jour et n’arrêtez pas d’appeler “sans Dieu” les communistes et de les décrire comme les ennemis de la Religion et de la liberté, la Fédération Communiste Provinciale vous suspendra [i]a divinis[/i]. Vous que je suis exactement depuis vingt ans et à qui je suis attaché, je ne voudrais pas vous voir finir de manière aussi triste.
Je sais très bien que beaucoup de vos paroissiens, et non seulement les vieux, sont avec vous, mais je sais aussi que vous vous en irez en silence, en cachette, pour éviter tout incident ou discussion qui pourraient troubler votre troupeau. En effet, vous avez la sainte terreur d’une division entre les catholiques.
Mais, hélas, cette division existe déjà. Je sais que cela vous horrifie, mais je le dis quand même.
Pensez, mon Révérend, quelle chose merveilleuse cela aurait été et quelle force nouvelle l’Église en aurait retirée si, à la mort du “Curé du Monde” (qui par sa bonté et sa naïveté a donné de nombreux avantages aux sans-Dieu) le Conclave avait eu le courage d’élire, comme nouveau Pape le Cardinal Mindszenty!
Entre autres, cela aurait été la seule manière correcte, courageuse et virile pour le libérer de sa prison: en effet, Mindszenty devenu chef de l’État indépendant du Vatican, “Mais jusqu’où irons-nous avec ce Concile…” les communistes hongrois auraient dû lui laisser la possibilité de rejoindre son Siège. Avec Mindszenty Pape, le Concile aurait fonctionné bien différemment, l’Église du Silence aurait acquis une voix tonnante. Et Gromiko n’aurait pas été reçu au Vatican et ainsi n’aurait pas pu alimenter et consolider l’équivoque qui, créée naïvement, pour
confondre les consciences des catholiques déjà rendues assez confuses par le Pape Jean, rapporta le gain d’un million et deux cent mille voix aux communistes et qui peut-être leur donnera la victoire aux prochaines élections politiques.
Don Camillo, peu importe si, horrifié, vous crierez, mais je dois vous dire que, non seulement pour moi, mais pour beaucoup d’autres catholiques “subversifs”, le Pape que nous regardons comme le phare lumineux de la Chrétienté ne s’appelle pas Paul, mais Joseph.
Joseph Mindszenty, le Pape des catholiques qui éprouvent du dégoût face aux machines distributrices d’hosties, à la “table à repasser” qui a détruit les autels et chassé le Christ, aux “Messes yé-yé” et aux négociations avec les excommuniés sans-Dieu.
Une autre des prophéties de Nostradamus s’est avérée. Les chevaux cosaques se sont abreuvés aux bénitiers de St Pierre. Même s’il s’agissait des Chevaux-vapeur (HP) de la Limousine de Gromiko. Et on ne peut pas exclure que Mgr Loris Capovilla, pour rendre hommage à l’hôte de marque, ait refait le plein du radiateur de la voiture de Gromiko avec l’eau bénite.
Don Camillo, si j’ai blasphémé, je m’en repens. Comme pénitence j’écouterai six fois le [i]Pater Noster[/i] chanté par Claudio Villa.
Mais ne vous en faites pas: la diplomatie vaticane travaille et, en menaçant de le suspendre [i]a divinis[/i], elle réussira à éteindre la dernière flamme resplendissante de chrétienté, en obligeant Mindszenty à venir faire le bibliothécaire à Rome.
Oh! espérons que non. Si Dieu nous garde.
[b]GUARESCHI[/b]
([i]Il Papa si chiama Giuseppe[/i] [Le Pape
s’appelle Joseph], d’après[i] Il Borghese[/i])
Verdict : pure graine de réactionnaire, Guareschi !