Altior,
Vous voulez dire qu'il y a des bonnes causes plus urgentes que d'autres ? Oui, c'est un peu ça. Il y a bien un élément de subjectivité que l'on se doit de prendre en compte.
Pour ceux qui n'éprouvent pas une très grande sympathie pour l'Église institutionnelle pour commencer, que ce soit le catholicisme ou la foi chrétienne, il leur sera plus facile sans doute d'accueillir l'oeuvre de ces artistes iconoclastes, exposition ou
happening soi-disant contestataire ou dénonciateur, et quitte même à devoir rouler dans la boue ou dans la m .... la figure sacrée du Christ.
Parce que ...
"On veut de la vérité ! de l'émotion, de la spontanéité, du ressenti ! Et l'important c'est de se libérer ! Il faut sortir les vidanges sur la place publique."
On sera capable alors de faire la distinction, non pas la confusion, entre un encouragement donné à des artistes pour s'exprimer (Serrano, etc.) et le fait que des chrétiens auraient pu être victimes de crimes et autres malversations. On ne croira pas qu'à saluer l'oeuvre de Serrano on voudrait applaudir le martyre des autres. Le ministre qui accepte ou tolère l'exposition de Serrano ne passe pas pour être un complice de l'assassinat des chrétiens dans le monde.
Hélas !
On trouve une telle confusion dans la mouvance de "chasse aux sorcières" actuelle. Ce mouvement de censure ou de lynchage médiatique visant à déboulonner des statues de leur socle, des personnages respectés ou grandes figures du monde.
La confusion c'est maintenant qu'il faille incendier tel artiste et son oeuvre, sans distinction. Tout boycotter pour indiquer clairement que l'on rejette soi-même l'artiste (sa déliquescence morale supposée) dans le fond d'une oubliette, et sous peine de n'être plus qu'un "salaud" (pour parler comme Sartre à l'époque). Le salaud est un complice de l'horreur. C'est le "politiquement correct" à son meilleur. Si l'évêque veut censurer Serrano c'est un vieux c .. !, mais il faut censurer le réalisateur polonais. Les films pornographiques sont acceptables socialement, mais pas le film de Polanski. Si j'insiste pour "braver le boycott" ("sans coeur ! salaud !") et aller voir le film c'est parce que je suis un rouage de l'oppression des femmes.
Et c'est juste oublier "un peu" que toutes ces dénonciations seront également le fait de coupables. C'est le fait de consciences coupables. Parce qu'il n'est pas un seul juste en vérité. Les femmes ne sont pas plus innocentes que les hommes dans toute cette histoire. Or le puritanisme cherche toujours à séparer les individus fréquentables des infréquentables. C'est comme nos entreprises de distribution de films qui voudront parler maintenant d'acceptabilité sociale on non de tel produit filmographique.
Enfin ...
On voit bien ici comment se pose le problème de ces dénonciations médiatiques et
via les propos d'une dame juriste du Barreau de Paris vêtue de rouge, Florence Rault.
https://www.youtube.com/watch?v=8ZCcwua ... mb_rel_end
[supprimé] [Redite un peu lourde pour un forum catholique, car nous avions compris que pour vous une victime est toujours une 'soi-disante' victime. La modération]