par nelly emont » sam. 20 mai 2006, 16:43
Une pub a été faite ici-même pour l'émission de KTO sur le Da Vinci Code, mais je ne vois pas d'échos. Alors pour ceux qui n'ont pas vu l'émission, je me permets un rapide compte rendu.
- Je ne reviendrai pas sur toutes les stupidités contenues dans l'ouvrage. Elles ont été étudiées précisément dans quantité d'ouvrages, en particulier dans Familles Chrétiennes qui y consacre plusieurs numéros, et dans la Croix de jeudi dernier.
- Je relève ici et là quelques réflexions qui m'ont paru intéressantes et qui pourraient éventuellement faire l'objet de discussions.
- L'ampleur du phénomène est sans précédent. Le livre, excellent thriller, a été lu par des millions de gens. Le film a tout l'air d'être un navet, ce qui ne veut pas dire qu'il ne connaîtra pas de succès.
- Negativement : Le succès du livre est permis par une ignorance gigantesque que l'on n'avait jamais connu jusqu'alors. En effet, pour que passent les thèses du Da Vinci, il faut qu'une bonne partie de la culture soit enterrée. Ignorance de l'histoire de l'Eglise, ignorance totale des Evangiles, et ignorance de l'histoire tout court.
D'autre part et ce qui me semble plus grave, se dessine une méfiance généralisée contre toute forme de savoir qui appartienne à une institution. Il n'y a pas d'autorité en quelque matière que ce soit. Cela vaut pour l'Eglise, mais cela vaut pour l'Université et les chercheurs en tout genre. Ce qui revient à dire qu'il n'existe plus dans notre société de discours savant auquel on puisse faire confiance. Ce qui importe, c'est l'individu et son opinion. C'est dire que si cette courbe se poursuit, c 'est l'obscurantisme qui nous guette, la porte ouverte sur tous les révisionnismes, et le refus de toute culture.
Ala place de la culture et du savoir s'installent ce que l'on appelle les "théories du complot". L'Eglise a menti. Les intellectuels mentent. Seuls une poignée d'hommes possède le savoir et le garde pour eux. Et seule l'existence de ce complot permet que l'on puisse comprendre les disfonctionnements de nos sociétés.
Positivement : Pour se remonter le moral : on peut remarquer le grand calme avec laquelle l'Eglise en général, et l'Opus Dei en particulier font face au problème. Pas de bagarres devant les cinémas (à part quelques groupes de traditionnalistes ici et là), pas de colère, mais une politique générale que l'on pourrait résumer à partir de la parole du Christ : "Venez et voyez" . L'Opus Dei ouvre ses portes pour montrer qu'elle n'a rien d'une secte diabolique ainsi qu'elle apparaît dans le roman. De multiples prêtres ouvrent leurs églises pour organiser un dialogue, pour tenter d'expliquer ce qu'il en est des thèses du Da Vinci. Le Curé de saint Sulpice se donne beaucoup de mal pour montrer que son Eglise est Eglise du Christ et pour le Christ et non pas un centre d'enseignement secret. Ici et là naissent des groupes de réflexion. Bref ce pamphlet de roman risque d'avoir des conséquences exactement inverses à celles qui étaient craintes.
Et comme l'a remarqué le Père Verlinde, nous ne sommes qu'à deux mille dans d'histoire du christianisme. C'est dire que dans l'échelle du temps, ça nous fait un temps très court. Donc, considérons que nous sommes malgré l'histoire qui nous paraît bien longue, au début de l'évangélisation. Et saisissons cette chance que nous donne la parution de l'ouvrage et celle du film pour rappeler ce qu'est le christianisme.
Une pub a été faite ici-même pour l'émission de KTO sur le Da Vinci Code, mais je ne vois pas d'échos. Alors pour ceux qui n'ont pas vu l'émission, je me permets un rapide compte rendu.
- Je ne reviendrai pas sur toutes les stupidités contenues dans l'ouvrage. Elles ont été étudiées précisément dans quantité d'ouvrages, en particulier dans Familles Chrétiennes qui y consacre plusieurs numéros, et dans la Croix de jeudi dernier.
- Je relève ici et là quelques réflexions qui m'ont paru intéressantes et qui pourraient éventuellement faire l'objet de discussions.
- L'ampleur du phénomène est sans précédent. Le livre, excellent thriller, a été lu par des millions de gens. Le film a tout l'air d'être un navet, ce qui ne veut pas dire qu'il ne connaîtra pas de succès.
- Negativement : Le succès du livre est permis par une ignorance gigantesque que l'on n'avait jamais connu jusqu'alors. En effet, pour que passent les thèses du Da Vinci, il faut qu'une bonne partie de la culture soit enterrée. Ignorance de l'histoire de l'Eglise, ignorance totale des Evangiles, et ignorance de l'histoire tout court.
D'autre part et ce qui me semble plus grave, se dessine une méfiance généralisée contre toute forme de savoir qui appartienne à une institution. Il n'y a pas d'autorité en quelque matière que ce soit. Cela vaut pour l'Eglise, mais cela vaut pour l'Université et les chercheurs en tout genre. Ce qui revient à dire qu'il n'existe plus dans notre société de discours savant auquel on puisse faire confiance. Ce qui importe, c'est l'individu et son opinion. C'est dire que si cette courbe se poursuit, c 'est l'obscurantisme qui nous guette, la porte ouverte sur tous les révisionnismes, et le refus de toute culture.
Ala place de la culture et du savoir s'installent ce que l'on appelle les "théories du complot". L'Eglise a menti. Les intellectuels mentent. Seuls une poignée d'hommes possède le savoir et le garde pour eux. Et seule l'existence de ce complot permet que l'on puisse comprendre les disfonctionnements de nos sociétés.
Positivement : Pour se remonter le moral : on peut remarquer le grand calme avec laquelle l'Eglise en général, et l'Opus Dei en particulier font face au problème. Pas de bagarres devant les cinémas (à part quelques groupes de traditionnalistes ici et là), pas de colère, mais une politique générale que l'on pourrait résumer à partir de la parole du Christ : "Venez et voyez" . L'Opus Dei ouvre ses portes pour montrer qu'elle n'a rien d'une secte diabolique ainsi qu'elle apparaît dans le roman. De multiples prêtres ouvrent leurs églises pour organiser un dialogue, pour tenter d'expliquer ce qu'il en est des thèses du Da Vinci. Le Curé de saint Sulpice se donne beaucoup de mal pour montrer que son Eglise est Eglise du Christ et pour le Christ et non pas un centre d'enseignement secret. Ici et là naissent des groupes de réflexion. Bref ce pamphlet de roman risque d'avoir des conséquences exactement inverses à celles qui étaient craintes.
Et comme l'a remarqué le Père Verlinde, nous ne sommes qu'à deux mille dans d'histoire du christianisme. C'est dire que dans l'échelle du temps, ça nous fait un temps très court. Donc, considérons que nous sommes malgré l'histoire qui nous paraît bien longue, au début de l'évangélisation. Et saisissons cette chance que nous donne la parution de l'ouvrage et celle du film pour rappeler ce qu'est le christianisme.