Kerniou a écrit :La situation et le projet de l'Ecosse sont intéressants à suivre. Il paraitrait d'après certains sondages que le référendum ne passerait pas ...
Avez-vous des précisions ?
Vous est-il possible de nous dire comment réagissent les gens ?
Merci.
Je ne regarde pas les sondages au jour le jour mais il me semble que pour l'instant le « Yes » (donc l'indépendance) soit toujours perdant. Ceci dit, il a fait une progression assez fulgurante au cours des derniers mois, ce qui est en partie dû à la campagne lamentable et lamentante du No (ou « Better together ») qui était entièrement basée sur le fait que « nous ne sommes rien sans l'Angleterre » et « l’Écosse ne peut rien faire toute seule » ce qui vous vous en doutez a un effet complètement inverse de celui escompté sur les écossais.
J'habite à Édimbourg qui est une ville bourgeoise où tout va à peu près bien et donc où le Yes aurait le moins de raisons d'être fort, et pourtant je ne compte plus les panneaux bleus « Yes » posés aux fenêtres (ça se fait beaucoup ici) ou sur la vitre arrière des voitures. Les lieux alternatifs (la librairie politique, des bars participatifs, etc) vendent des badges et offrent de la documentation et tous les musiciens ont des autocollants Yes sur leurs instruments.
Le No n'est pas ridiculement répandu mais il est plutôt souterrain : être pour le Yes est carrément cool et festif, c'est une fierté que de l'afficher alors que les partisans du Non le disent mais pas très fort.
Évidemment les gens que je fréquente assez pour parler franchement politique sont plutôt de gauche voire militants. Certains souhaiteraient que le Yes passe mais doutent férocement de la capacité des écossais à faire bouger quoi que ce soit aujourd'hui. D'autres pensent que le Yes passera et y songent avec inquiétude. On voit que tout le monde y pense car il y a très fréquemment une blague d'humour noir qui est faite à ce sujet dans les conversations de tous les jours (par exemple si je dis « euros » au lieu de « pounds » et que je m'excuse on me dit « Oh, peut-être bientôt » avec un rire forcé).
Dans les campagnes par contre (donc sorti de Glasgow, d’Édimbourg et d'Aberdeen) c'est certain que le Yes est majoritaire. En fait tous ceux qui de près ou de loin défendent la culture traditionnelle écossaise (par la musique, l'apprentissage du gaélique, etc) sont pour le Yes, ainsi que tous ceux qui ont une véritable sensibilité de gauche (rien à voir avec le Labour qui est un peu leur PS).
Ce qui est sûr c'est que si cela ne passe pas cela posera des problèmes aux écossais par la suite : ils ont réussi à instaurer un Parlement, mais quel est le sens de celui-ci si lorsqu'ils ont une véritable opportunité d'indépendance ils la refusent ? Cela enterrerait sûrement pour de bon leur histoire contestataire. Evidemment acquérir l'indépendance pose d'autres questions.
A noter que tous ceux qui résident en Écosse ont le droit de participer si ils le souhaitent. En tant qu'immigrée, je pourrais tout à fait voter à ce référendum. Globalement je pense que les immigrés se sentent assez peu légitimes de voter mais qu'une partie (ceux qui font véritablement leur vie ici) voteront quand même (et il y en a pour le Yes et pour le No, pour des raisons différentes).
[quote="Kerniou"]La situation et le projet de l'Ecosse sont intéressants à suivre. Il paraitrait d'après certains sondages que le référendum ne passerait pas ...
Avez-vous des précisions ?
Vous est-il possible de nous dire comment réagissent les gens ?
Merci.[/quote]
Je ne regarde pas les sondages au jour le jour mais il me semble que pour l'instant le « Yes » (donc l'indépendance) soit toujours perdant. Ceci dit, il a fait une progression assez fulgurante au cours des derniers mois, ce qui est en partie dû à la campagne lamentable et lamentante du No (ou « Better together ») qui était entièrement basée sur le fait que « nous ne sommes rien sans l'Angleterre » et « l’Écosse ne peut rien faire toute seule » ce qui vous vous en doutez a un effet complètement inverse de celui escompté sur les écossais.
J'habite à Édimbourg qui est une ville bourgeoise où tout va à peu près bien et donc où le Yes aurait le moins de raisons d'être fort, et pourtant je ne compte plus les panneaux bleus « Yes » posés aux fenêtres (ça se fait beaucoup ici) ou sur la vitre arrière des voitures. Les lieux alternatifs (la librairie politique, des bars participatifs, etc) vendent des badges et offrent de la documentation et tous les musiciens ont des autocollants Yes sur leurs instruments.
Le No n'est pas ridiculement répandu mais il est plutôt souterrain : être pour le Yes est carrément cool et festif, c'est une fierté que de l'afficher alors que les partisans du Non le disent mais pas très fort.
Évidemment les gens que je fréquente assez pour parler franchement politique sont plutôt de gauche voire militants. Certains souhaiteraient que le Yes passe mais doutent férocement de la capacité des écossais à faire bouger quoi que ce soit aujourd'hui. D'autres pensent que le Yes passera et y songent avec inquiétude. On voit que tout le monde y pense car il y a très fréquemment une blague d'humour noir qui est faite à ce sujet dans les conversations de tous les jours (par exemple si je dis « euros » au lieu de « pounds » et que je m'excuse on me dit « Oh, peut-être bientôt » avec un rire forcé).
Dans les campagnes par contre (donc sorti de Glasgow, d’Édimbourg et d'Aberdeen) c'est certain que le Yes est majoritaire. En fait tous ceux qui de près ou de loin défendent la culture traditionnelle écossaise (par la musique, l'apprentissage du gaélique, etc) sont pour le Yes, ainsi que tous ceux qui ont une véritable sensibilité de gauche (rien à voir avec le Labour qui est un peu leur PS).
Ce qui est sûr c'est que si cela ne passe pas cela posera des problèmes aux écossais par la suite : ils ont réussi à instaurer un Parlement, mais quel est le sens de celui-ci si lorsqu'ils ont une véritable opportunité d'indépendance ils la refusent ? Cela enterrerait sûrement pour de bon leur histoire contestataire. Evidemment acquérir l'indépendance pose d'autres questions.
A noter que tous ceux qui résident en Écosse ont le droit de participer si ils le souhaitent. En tant qu'immigrée, je pourrais tout à fait voter à ce référendum. Globalement je pense que les immigrés se sentent assez peu légitimes de voter mais qu'une partie (ceux qui font véritablement leur vie ici) voteront quand même (et il y en a pour le Yes et pour le No, pour des raisons différentes).