Comparaison sociétalisme/créditisme

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par Wistiti » lun. 19 févr. 2007, 10:16

Rapido presto, le Sociétalisme me semble être du Marxisme. Le Créditisme est un pont, en commençant par reprendre possession de notre crédit de la société (bien commun) et briser les monopoles politiques et économiques. Il ne faut pas brûler les étapes.

Le libre marché n’est pas une tare. D’ailleurs il n’existe pas. En économie de libre marché, le profit économique est de 0.

Il ne faut pas oublier que notre but est une société de loisirs, culture et savoir, avec plein de robots si possible!

par SETH » ven. 03 févr. 2006, 18:07

Bonjour
Désolé, je n'ai pas assez de temps pour suivre très rapidement et en détail cette discussion, néanmoins je réponds ici à quelques "arguments" de Christian
Christian a écrit : Nivelliste-tribaliste, puisqu’il s’agit dans les deux cas d’une distribution obligatoire et arbitraire de richesses. Le créditiste parle de ‘dividende universel’, le sociétaliste de ‘revenu sociétal’. Même si ce dernier n’est pas une confiscation d’argent au sens actuel de la fiscalité, il est bien une ponction forcée sur les richesses créées par les plus productifs en faveur de ceux qui le sont moins.
Au moment de partager le gâteau préparé par d’autres, on veut le moins possible de mangeurs. :eat: Il faut donc tracer une frontière impassable entre les bénéficiaires de la redistribution et les exclus. Ainsi nationalisme et socialisme sont frères siamois. J’émets là un simple constat.
Je comprends qu'il s'agisse d'un simple "constat" de votre part mais je revendique l'aspect chrétien de cette ponction que vous appelez "forcée" et qui pour moi est simplement de la simple justice sociale .. le raisonnement ci dessus mène hélas au "chacun pour soi, Dieu pour tous"

Christian a écrit :

Le système bancaire

Par exemple, les créditistes n’ont pas tort de dénoncer les banques à réserves fractionnaires. Mais ne voyant pas la cause du problème, ils ne trouvent pas la solution. :doh: Qui aurait l’inconscience de confier son épargne à un fidéicommis qui la gagerait 20, 40 ou 100 fois ? Nous le faisons tous pourtant, sans même consulter le bilan de la banque, assurés que nous sommes de la garantie de l’Etat.

Le système bancaire que dénoncent les créditistes est une fabrication des Etats. Il n’existe que grâce à eux. C’est la banque centrale d’Etat qui octroie des licences aux banques privées, dicte les ratios d’endettement, fixe les taux d’intérêt, régule, contrôle, et agit comme prêteur en dernier ressort, c’est-à-dire promet d’éponger les pertes de ses pupilles défaillantes.

Bien des libertariens, Murray Rothbard en tête, adressent au système bancaire actuel la même critique que les créditistes. Ils le qualifient d’escroquerie légalisée. Mais les libertariens sont humbles. :innocent: Ils n’ont pas la prétention créditiste de régenter l’économie, c’est-à-dire la vie des gens.
NON... régenter l'économie ce n'est pas régenter la vie des gens, c'est régenter la vie des gens dans une société.. c'est très, très, différent
Christian a écrit :
Le travail n’est pas en soi producteur de richesse

La revendication de pouvoir des sociétalistes ne s’arrête pas à la seule finance. Elle s’étend à toute l’économie. Or sa légitimation est fondamentalement viciée.
L'écosociétalisme considère que le travail créée la richesse, tandis que la consommation la détruit.
En parallèle, le travail induit la création de la monnaie, et la consommation en induit la destruction. […]
La monnaie écosociétale est créée […] à chaque fois qu'une richesse est créée par le travail.
[…]
La monnaie écosociétale est le "merci" (abrégé en Me).
1 merci correspond à 6 minutes de travail au salaire moyen
Ce nom provient du fait que la personne qui travaille est "remerciée" par la collectivité pour son action,tandis que le consommateur "remercie" la société au moment de ses achats.
Le travail ne crée pas automatiquement de la richesse. Les millions de soviétiques qui extrayaient du bon cuivre et du bon pétrole pour en faire des fils électriques et des plastiques inutilisables ne créaient aucune richesse, pas plus que les ingénieurs de Concorde et des millions d’employés de par le monde. ‘Richesse’ est un terme purement subjectif. Il n’y a de richesse que pour quelqu’un. L’insuline, la musique de variétés, les romans policiers, l’or, le chocolat, l’art islamique, ne sont pas des richesses pour moi. Je n’en use jamais. Seule mon empathie pour ceux qui jugent ces produits indispensables à leur vie (et le sentiment que je pourrais peut-être changer d’avis) me font souhaiter qu’ils ne disparaissent pas de la planète. En tous cas, je ne souhaite nullement payer de ma poche ceux et celles qui les produisent.
Je pense que vous n'avez vraiment pas compris. Qui a dit que les bénéficiaires des productions ( je reprends les votres : L’insuline, la musique de variétés, les romans policiers, l’or, le chocolat, l’art islamique ) ne devraient pas payer de leur poche ces biens ou services qu'ils souhaitent.?
Comme dans les actuelles définitions économiques, le sociétalisme fait une grande différence entre les biens et services marchands et les biens et services non marchands. Les premiers sont de l'ordre du choix privé ( et donc l'acheteur pourra se les procurer en les payants avec de la monnaie issue de sa propre activitée), les seconds sont de l'ordre de la sphère publique (l'armée, la justice, l'éducation obligatoire, etc) et donc les acteurs de cette production publique sont donc rémunérés par les impôts et taxes (et dans le cas du sociétalisme sur la seule "Contribution Eco Sociétale" qui est une "Taxe" sur la consommation, taxe plus ou moins élevée selon l'aspet écologique et sociétal de la production achetée au sein de la sphère marchande
Christian a écrit :
Toute économie au service de l’être humain assujettit le producteur au consommateur. Car sinon la production n’a pas d’autre finalité qu’elle-même. Elle est soit l’orgueil du technicien ou du planificateur ou du politicien manifestant sa toute puissance (« le plus grand barrage du monde ! »), soit elle est racket de gens incompétents obligeant autrui à leur payer ce qu’autrui ne veut pas acheter.
La encore vous n'avez pas compris ou vous déformez.... les sociétalistes veulent orienter la production et la consommation en payant mieux ceux qui produisent plus "utile" pour la collectivité (les besoins les plus sociétaux) et en taxant moins ces productions plus sociétales. Pas du tout en "interdisant" un type de production. Maintenant il est vrai que si dans un système sociétal une entreprise souhaitait produire des mines anti personnelles (par exemple), les "salaires" (on les nomme "Rémunération d'Activité" ) des participants à cette production seraient égausx à zéro .. ca vous gêne ?
Christian a écrit :
On ne paie pas les gens parce qu’ils travaillent

Et donc on ne paie pas les gens parce qu’ils travaillent. C’est une ineptie. :clown: Ce contresens a faussé le raisonnement de bien des économistes, de Smith à Ricardo à Marx. L’évidence, pourtant, est là. 10 heures de travail d’un comptable obtus ne valent pas 10 minutes de réflexion d’un fiscaliste qui peut m’éviter de payer des impôts pendant 10 ans. Je paie le premier, pas le second. Tirer à côté du but demande autant de travail que le marquer, mais le club et les spectateurs paient pour voir le footballeur qui marque. Nous payons le service rendu, pas le travail fourni.

C’est le service rendu qui devient notre richesse. Contrairement à ce que vous écrivez, Seth, c’est le travail qui est destructeur. Il est destructeur de l’énergie humaine, destructeur des matériaux utilisés, de l’environnement. La seule justification de cette destruction est qu’elle va entrer dans un objet ou un service assez désirable par autrui pour être acheté. C’est donc la consommation, librement choisie, qui manifeste la véritable création de richesses. Si personne ne désire le produit, alors la destruction aura été en pure perte.

Toute pensée économique qui ne subordonne pas la production à la consommation est génératrice de gaspillage (travail et ressources naturelles). Le gaspillage est implicite dans la théorie social/sociétaliste et démontré empiriquement par l’expérience soviétique.
Mais je suis d'accord :-), sauf que les sociétalistes, lorsqu'ils parlent de "travail" pensent évidemment travail utile aux besoins collectifs ou a la production d'une demande individuelle (tout en sachant que dans un système productif écosociétal, une demande individuelle de gros 4x4 de 300 cv par exemple pourrait être satisfaite, mais que la "taxe" , la C.E.S., serait probablement dissuasive pour la majorité des acquéreurs potentiels qui, pour satisfaire cette lubie devraient avoir de très gros revenus d'activité donc, par ailleur, participer à une production très sociétale (exemple: pompier, médecin urgentiste, chirurgien, etc..),
Christian a écrit :
Se mettre humblement au service d’autrui

Voilà la grande leçon de l’économie. D’une part, l’économie flatte notre orgueil. :taz: Avec la technologie, notre travail transforme la nature, il manifeste la puissance de l’homme. D’autre part, l’économie exige notre humilité, car cette puissance n’est payée que si elle est mise au service d’autrui, du quidam, du petit, du tout-venant, du public. Mais voilà, cette humilité est insupportable. Quoi, mon travail, dépendant de consommateurs !?! Mes années d’études et mon génie, jugés par une audience ?!?
La vraiment Christian, vous me décevez ... oser écrire " car cette puissance n’est payée que si elle est mise au service d’autrui, du quidam, du petit, du tout-venant, du public."
... bon, j'insiste pas, j'ai honte... la publicité vous connaissez? la production d'armes, vous connaissez ? la production de produits chimiques inutiles, vous connaissez ? etc ...
Christian a écrit :
Tout l’effort corporatiste consiste à affranchir son revenu du service que l'on rend. Dans un premier temps, pudiquement, à la sociétaliste, je réclame d’être payé pour la quantité de travail fourni, plutôt que pour l’utilité de celui-ci. 6 minutes et je reçois mon ‘merci’. :flowers: Mais dans la mesure où l’utilité de mes 6 minutes ne peut pas être démontrée, le paiement ne peut venir que de contributions forcées. Il faut que les usagers n’aient pas le choix. Evidemment. Mais, attends, puisque les gens sont forcés de payer mon travail, utile ou pas, bientôt la quantité même de travail ne compte plus. Une caste corporatiste décide elle-même de sa propre rémunération, en interne, sans référence à son utilité, sans évaluation extérieure du service qu’elle rend. Pour bien marquer le coup, elle se donne un nom : service public. :santa:
Mais qu'est ce que vous racontez... si personne ne veut de ma production je ne serai pas payé ... vous êtes parti sur une drôle d'idée du sociétalisme .. mais c'est sans doute de ma faute, je n'ai pas été assez clair . Pour voir comment est déterminée un Revenu, allez donc voir
http://tiki.societal.org/tiki-index.php ... ietalisme3
http://tiki.societal.org/tiki-index.php?page=Options1
Il semble qu'il y ait encore des débats (plusieurs options sont ouvertes, y compris l'offre et la demande) ....mais de toute façon, comment donc est déterminé un salaire aujourd'hui ?

... bon, pour la suite, je "laisse tomber" ... je vous laisse défendre le libertarianisme ... effectivement certains ont dit " croissez et multipliez" , ce qui signifie pour moi "consommez, épuisez votre planète et tant pis pour les générations futures... on trouvera bien une solution..." .
Les darwinistes ont dit " que les plus adaptables survivent" et tant pis pour les autres ...
Non Christian, ce n'est pas l'offre qui doit précéder la demande, mais le besoin qui doit précéder l'offre, et les sociétalistes bannissent toute forme de publicité ou de marketing commercial, mais ceci n'empêche pas les recherches, la création et le progrès . Non Christian, ce qui était "supportable " dans une société de 3milliards d'individus comme il y a 50 ans, ne l'est plus dans une société de bientot 8 milliards comme nous le serons dans 20 ans...

Cordialement
Seth

Comparaison entre Sociétalisme et Créditisme

par Christophe » dim. 29 janv. 2006, 1:43

[align=justify]Bonsoir SETH, Bonsoir Christian ! :)

Vos deux articles sont intéressants, chacun dans son style... :lol:

SETH, votre comparatif met bien en exergue les similitudes existantes entre la théorie créditiste et la théorie sociétaliste. Vous en concluez - à tord il me semble - que "l'écosociétalisme est très proche du créditisme". En effet, si l'écosociétalisme et le créditisme partagent certaines analyses (analyse monétaire) et certaines propositions (dividende universel / revenu sociétal) ils s'opposent néanmoins sur l'essentiel : l'économie sociétalisme est une économie collectiviste et dirigée quand l'économie créditiste est une économie capitaliste de marché.
Le jour et la nuit, en somme...

Christian, sans doute l'analyse de SETH qui s'est focalisé sur les points de similitudes vous a-t-elle abusée. Les créditistes se distinguent certes de l'ultra-libéralisme économique et de l'anarcho-libertarisme que vous appellez de vos voeux. Cependant, votre jugement selon lequel "[le créditisme et le sociétalisme] portent dans leurs gènes la même philosophie nivelliste-tribaliste, à la fois étrangère à l’universalisme chrétien, incapable de gérer la complexité des interactions humaines, et larguée par l’évolution historique" me semble erroné - au moins en ce qui concerne le créditisme.

Universalisme

Les fondateurs du mouvement créditiste (CH Douglas) et des Pèlerins de Saint-Michel (Louis Even) ont effectivement proposés la mise en place du Dividende universel. Néanmoins, comme je l'ai rappellé dans mon article sur le Crédit social, une commission d'études composée de théologiens a conseillée aux créditistes de "ne pas trop appuyer sur le dividende, qui n'est pas essentiel au système". Et une discussion est en cours avec Renaud sur cette question : http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 0985#10985.

Ainsi, dans sa forme "classique", les créditistes préconisent effectivement, mais anecdotiquement, une redistribution de la richesse. Par contre le système de création de la richesse en économie créditiste est une économie capitaliste de marché.

Concernant la correlation que vous faîtes régulièrement entre socialisme et nationalisme, je la trouve très excessive. De droit naturel, les pouvoirs publics ont en charge le bien commun de leurs propres citoyens, en priorité. Comme les parents ont en charge de subvenir aux besoins de leurs propres enfants. Vous pouvez, et c'est - au moins partiellement - justifié, critiquer l'Etat-providence. Mais il est tout à fait légitime, si l'on admet ou que l'on se résigne au principe de l'Etat-providence, que seuls les citoyens (c'est-à-dire les ressortissants nationaux) bénéficient de ses prestations.

Gérer la complexité

Le système bancaire

"La banque centrale voulue par les créditistes", si elle est seule émettrice de la monnaie nationale n'est pas seule dispensatrice de crédit : les banques privés pouvant prêter l'argent que les épargnants leur auront déposés. Il est vrai que le système créditiste est moins "libre" que celui que vous proposez : il donne la préférence à la stabilité financière.

Le travail n’est pas en soi producteur de richesse

Le travail n'est pas en soi producteur de richesse, mais toute création de richesse nécessite du travail. C'est - il me semble - le sens de ce qu'a écrit SETH. La notion de richesse découle de l'analyse de la valeur et sur ce point nous sommes d'accord : un bien ou un service n'ont de valeur que parce qu'ils peuvent intéresser un consommateur, pour subvenir à un besoin. Dès lors qu'il y a un marché et un étalon monétaire, la valeur marchande des biens et services peut être comparée et quantifiée.

On ne paie pas les gens parce qu’ils travaillent
C’est le service rendu qui devient notre richesse. Contrairement à ce que vous écrivez, Seth, c’est le travail qui est destructeur. Il est destructeur de l’énergie humaine, destructeur des matériaux utilisés, de l’environnement. La seule justification de cette destruction est qu’elle va entrer dans un objet ou un service assez désirable par autrui pour être acheté. C’est donc la consommation, librement choisie, qui manifeste la véritable création de richesses. Si personne ne désire le produit, alors la destruction aura été en pure perte.
Vous jouez sur les mots... c'est bien le travail qui crée la richesse. Néanmoins il est vrai que ce n'est pas la quantité de travail qui détermine la valeur du fruit du travail, mais la capacité de ce fruit du travail à répondre à un besoin et sa rareté - les deux facteurs étant synthètisée par le prix qu'un consommateur est prêt à payer pour acheter le produit.

Pour le reste de votre article, il ne semble concerner que le sociétalisme.


Bien à vous
Christophe

[ PS : Une très large part de votre réponse concerne uniquement le sociétalisme pour lequel il existe un fil dédié. Ce fil est consacré à la comparaison, aux similitudes et aux divergences relatives du créditisme et du sociétalisme. Merci d'essayer de respecter le thème de ce fil. ][/align]

par Christian » sam. 28 janv. 2006, 16:32

Bravo et merci à Seth pour cette lumineuse présentation ! :clap: Effectivement, l’écosociétalisme et le créditisme sont cousins. Ils portent dans leurs gènes la même philosophie nivelliste-tribaliste, à la fois étrangère à l’universalisme chrétien, incapable de gérer la complexité des interactions humaines, et larguée par l’évolution historique.

Universalisme

Nivelliste-tribaliste, puisqu’il s’agit dans les deux cas d’une distribution obligatoire et arbitraire de richesses. Le créditiste parle de ‘dividende universel’, le sociétaliste de ‘revenu sociétal’. Même si ce dernier n’est pas une confiscation d’argent au sens actuel de la fiscalité, il est bien une ponction forcée sur les richesses créées par les plus productifs en faveur de ceux qui le sont moins.

Au moment de partager le gâteau préparé par d’autres, on veut le moins possible de mangeurs. :eat: Il faut donc tracer une frontière impassable entre les bénéficiaires de la redistribution et les exclus. Ainsi nationalisme et socialisme sont frères siamois. J’émets là un simple constat.

Gérer la complexité

Gérer la complexité passe par un exercice d’humilité. La vie a plus d’imagination que nous. Traduction en termes chrétiens : la Création est bonne, la Providence veille. Evitons de commettre le mal, mesurable et constatable objectivement, celui qui résulte de la tuerie, de la torture, du vol et de la tromperie. Et les êtres humains, avec réflexions, tâtonnements, essais et erreurs, découvriront des modes de faire et de vivre ensemble qu’aucun d’entre eux n’aurait pu anticiper.

Le système bancaire

Par exemple, les créditistes n’ont pas tort de dénoncer les banques à réserves fractionnaires. Mais ne voyant pas la cause du problème, ils ne trouvent pas la solution. :doh: Qui aurait l’inconscience de confier son épargne à un fidéicommis qui la gagerait 20, 40 ou 100 fois ? Nous le faisons tous pourtant, sans même consulter le bilan de la banque, assurés que nous sommes de la garantie de l’Etat.

Le système bancaire que dénoncent les créditistes est une fabrication des Etats. Il n’existe que grâce à eux. C’est la banque centrale d’Etat qui octroie des licences aux banques privées, dicte les ratios d’endettement, fixe les taux d’intérêt, régule, contrôle, et agit comme prêteur en dernier ressort, c’est-à-dire promet d’éponger les pertes de ses pupilles défaillantes.

Bien des libertariens, Murray Rothbard en tête, adressent au système bancaire actuel la même critique que les créditistes. Ils le qualifient d’escroquerie légalisée. Mais les libertariens sont humbles. :innocent: Ils n’ont pas la prétention créditiste de régenter l’économie, c’est-à-dire la vie des gens. Car la banque centrale voulue par les créditistes, seule dispensatrice de crédit, monopoliste, impérialiste, est une solution aussi dangereuse que la situation actuelle.

Le monopole d’une banque centrale étouffe la recherche et l’apparition de formes bancaires alternatives (à quoi bon chercher lorsqu’il est interdit d’innover). Pourquoi les créditistes ne disent-ils pas : « Laissons les gens décider de la gestion de leur épargne ». :?: Si certains banquiers prêtent plus que leur encaisse, sans aucune garantie étatique, en offrant des taux d’intérêt élevés, corrélés au risque pris par les déposants, les épargnants les plus prudents se tourneront vers d’autres institutions. C’est tout. L’imagination des entrepreneurs inventera les formes de financement dont chacun de nous a besoin.

Le travail n’est pas en soi producteur de richesse

La revendication de pouvoir des sociétalistes ne s’arrête pas à la seule finance. Elle s’étend à toute l’économie. Or sa légitimation est fondamentalement viciée.
L'écosociétalisme considère que le travail créée la richesse, tandis que la consommation la détruit.
En parallèle, le travail induit la création de la monnaie, et la consommation en induit la destruction. […]
La monnaie écosociétale est créée […] à chaque fois qu'une richesse est créée par le travail.
[…]
La monnaie écosociétale est le "merci" (abrégé en Me).
1 merci correspond à 6 minutes de travail au salaire moyen
Ce nom provient du fait que la personne qui travaille est "remerciée" par la collectivité pour son action,tandis que le consommateur "remercie" la société au moment de ses achats.
Le travail ne crée pas automatiquement de la richesse. Les millions de soviétiques qui extrayaient du bon cuivre et du bon pétrole pour en faire des fils électriques et des plastiques inutilisables ne créaient aucune richesse, pas plus que les ingénieurs de Concorde et des millions d’employés de par le monde. ‘Richesse’ est un terme purement subjectif. Il n’y a de richesse que pour quelqu’un. L’insuline, la musique de variétés, les romans policiers, l’or, le chocolat, l’art islamique, ne sont pas des richesses pour moi. Je n’en use jamais. Seule mon empathie pour ceux qui jugent ces produits indispensables à leur vie (et le sentiment que je pourrais peut-être changer d’avis) me font souhaiter qu’ils ne disparaissent pas de la planète. En tous cas, je ne souhaite nullement payer de ma poche ceux et celles qui les produisent.

Toute économie au service de l’être humain assujettit le producteur au consommateur. Car sinon la production n’a pas d’autre finalité qu’elle-même. Elle est soit l’orgueil du technicien ou du planificateur ou du politicien manifestant sa toute puissance (« le plus grand barrage du monde ! »), soit elle est racket de gens incompétents obligeant autrui à leur payer ce qu’autrui ne veut pas acheter.

On ne paie pas les gens parce qu’ils travaillent

Et donc on ne paie pas les gens parce qu’ils travaillent. C’est une ineptie. :clown: Ce contresens a faussé le raisonnement de bien des économistes, de Smith à Ricardo à Marx. L’évidence, pourtant, est là. 10 heures de travail d’un comptable obtus ne valent pas 10 minutes de réflexion d’un fiscaliste qui peut m’éviter de payer des impôts pendant 10 ans. Je paie le premier, pas le second. Tirer à côté du but demande autant de travail que le marquer, mais le club et les spectateurs paient pour voir le footballeur qui marque. Nous payons le service rendu, pas le travail fourni.

C’est le service rendu qui devient notre richesse. Contrairement à ce que vous écrivez, Seth, c’est le travail qui est destructeur. Il est destructeur de l’énergie humaine, destructeur des matériaux utilisés, de l’environnement. La seule justification de cette destruction est qu’elle va entrer dans un objet ou un service assez désirable par autrui pour être acheté. C’est donc la consommation, librement choisie, qui manifeste la véritable création de richesses. Si personne ne désire le produit, alors la destruction aura été en pure perte.

Toute pensée économique qui ne subordonne pas la production à la consommation est génératrice de gaspillage (travail et ressources naturelles). Le gaspillage est implicite dans la théorie social/sociétaliste et démontré empiriquement par l’expérience soviétique.

Se mettre humblement au service d’autrui

Voilà la grande leçon de l’économie. D’une part, l’économie flatte notre orgueil. :taz: Avec la technologie, notre travail transforme la nature, il manifeste la puissance de l’homme. D’autre part, l’économie exige notre humilité, car cette puissance n’est payée que si elle est mise au service d’autrui, du quidam, du petit, du tout-venant, du public. Mais voilà, cette humilité est insupportable. Quoi, mon travail, dépendant de consommateurs !?! Mes années d’études et mon génie, jugés par une audience ?!?

Tout l’effort corporatiste consiste à affranchir son revenu du service que l'on rend. Dans un premier temps, pudiquement, à la sociétaliste, je réclame d’être payé pour la quantité de travail fourni, plutôt que pour l’utilité de celui-ci. 6 minutes et je reçois mon ‘merci’. :flowers: Mais dans la mesure où l’utilité de mes 6 minutes ne peut pas être démontrée, le paiement ne peut venir que de contributions forcées. Il faut que les usagers n’aient pas le choix. Evidemment. Mais, attends, puisque les gens sont forcés de payer mon travail, utile ou pas, bientôt la quantité même de travail ne compte plus. Une caste corporatiste décide elle-même de sa propre rémunération, en interne, sans référence à son utilité, sans évaluation extérieure du service qu’elle rend. Pour bien marquer le coup, elle se donne un nom : service public. :santa:

On ne paie pas les employés du service public en France parce qu’ils nous rendent service. Puisque nous ne savons pas mesurer l’utilité de ce service (douanes), puisque les ‘services publics’ sont institués en monopole (personne n’a le droit de faire mieux), puisque les personnels sont titularisés à vie quelle que soit la qualité de leur prestation, le découplage est total entre ‘travail’ et ‘utilité’, entre ‘rémunération’ et ‘service’. :!: Le travail devient une activité totalement narcissique, à seule fin d’être payé, sans considération pour l’usager qui n’ayant pas le choix, est censé avoir le meilleur choix.

Serait-ce la même situation de blocage et de gaspillage sous le sociétalisme ? Sans doute, (1) puisqu’on déclare expressément qu’on va payer le travail plutôt que le service rendu ; (2) puisque les inspirateurs se déclarent en rupture avec le capitalisme, qui est le régime de la soumission au client ; et enfin, (3) puisque le sociétalisme (pas plus que le soviétisme) ne peut gérer l’innovation.

Innovation

La liberté est un processus de découverte. Artistes, scientifiques, entrepreneurs, vous et moi, allons découvrir, par hasard ou intentionnellement, de nouvelles façons de faire. :clap: Si nous en avons la liberté, nous appliquerons notre découverte ou nous l’enseignerons par pur plaisir ou par appât du gain. En économie, ce seront, par exemple, de nouveaux produits et services, ou bien de meilleures façons de fournir des produits et services existants (‘meilleur’ défini par ‘consommant moins de ressources naturelles, de travail et de capital’).

La concurrence est donc entièrement du côté de la culture. Il existe quelques hommes et femmes assoiffés de pouvoir qui aimeraient décider à la place des autres quels seraient leurs ‘besoins matériels authentiques’. Nous les connaissons, ces besoins : 1800 calories/jour, être à l’abri des intempéries, assurer sa reproduction. Au-delà, tous nos besoins sont culturels, influencés par le milieu, artificiels, revendiqués par chacun de nous pour constituer son identité. Baudelaire disait : ‘l’homme peut se passer de pain trois jours, de poésie jamais’. Qui dira qu’il a tort ? Et qui voudra imposer à tout le monde son jeûne et ses lectures ? :?:

Des slogans comme ‘la création de besoins dont on n’a pas besoin' sont nuls. Avant Wagner et Tolstoï, personne n’avait besoin de Wagner et Tolstoï. Avant que le produit n’existe, même l’inventeur ne peut imaginer l’utilisation qu’on en fera. Les Lumière croyaient que le cinéma ne serait qu’une attraction foraine. Les promoteurs du téléphone portable le réservaient aux hommes d’affaires. Il faut n’avoir rien compris à 5000 ans d’histoire pour croire qu’on peut anticiper les besoins des hommes. :dunce:

L’idée sociétaliste comme facteur de régression sociale

Et donc l’idée sociétaliste que des ‘comités’ décideront quelles inventions ou nouveaux services verront le jour, lesquels seront favorisés ou surtaxés, est une idée réactionnaire, peureuse, antihumaine et antichrétienne. Je le démontrerai si vous ne le comprenez pas.

Peu importe que le collectif qui autorise ou interdit l’innovation soit un gouvernement, une académie de savants ou une assemblée populaire (chère à la ‘démocratie participative’). Car il est humainement et radicalement impossible de dire quels sont les besoins de la collectivité avant que le produit n’ait suscité ce besoin (ou comme diraient les girardiens, avant qu’un premier utilisateur n’ait suscité l’envie chez d’autres de le posséder aussi). L’offre crée la demande. C’est une des premières lois de l’économie.

La société écosociétaliste est institutionnellement une société bloquée.

Mais elle n’est pas que cela ! Car si l’offre dans une société n’est pas celle de produits et de services offerts sur un marché libre, si l’objet le plus désirable est l’exercice du pouvoir politique, si les positions enviables ne sont pas celles d’entrepreneurs dépendants entièrement de clients pour vivre, mais celles de chefs d’administration et de fonctionnaires dont le travail n’est pas rémunéré par l’usager mais par le contribuable, si chacun doit son existence à sa capacité de taxer autrui, quelle société avons-nous ? :ill:

Je vous laisse méditer la réponse.

Cordialement

Christian

PS. Comme vous, Seth, j’ai été long. L’écosociétalisme et le créditisme ne méritent pas tant d’effort de réfutation, mais vous avez bien compris qu’à travers eux, ce sont toutes les idéologies antihumaines et antichrétiennes que je vise.

Comparaison sociétalisme/créditisme

par SETH » jeu. 26 janv. 2006, 3:31

Bonjour

Pour ouvrir ce sujet " Comparaison sociétalisme / créditisme " je me suis permis de "récupérer" certains écrits de Christophe et de Renaud en ce qui concerne le créditisme et certains du site http://tiki.societal.org en ce qui concerne l'écosociétalisme...

[align=center]===============[/align]

1. La finalité de l’économie est le service de l'homme
^^La finalité du système économique devrait être le service de l'homme par la satisfaction des besoins matériels authentiques de l'être humain. Pour cela, le système producteur produit les biens et services dont l'homme a besoin et le système financier assure que ceux-ci atteignent efficacement les hommes qui en ont besoin.^^
Les créditistes développent une théorie monétaire que son inventeur, le Major Douglas, disait pouvoir définir en deux mots : christianisme appliqué.
Le Major Douglas commence ainsi son premier livre, Economic Democraty (1920) : ''"Les systèmes sont faits pour l'homme, et non pas l'homme pour les systèmes, et l'intérêt de l'homme, qui est en son propre développement, est au-dessus de tous les systèmes"''.


Les sociétalistes ne font nulle référence au christianisme. Il s'agit pour eux d'une morale politique et économique ( à chacun selon son apport à la société, à tous le droit de vivre décemment sans condition). Néanmoins, ces deux théories économiques et sociales se rejoignent totalement sur de nombreux points
L'écosociétalisme considère que le travail créée la richesse, tandis que la consommation la détruit.
En parallèle, le travail induit la création de la monnaie, et la consommation en induit la destruction.
L'équilibre monétaire exprime le fait que l'état idéal de l'écosociétalisme est d'avoir au sein de la population toujours exactement autant de monnaie disponible que la valeur des biens et services consommables.
L'acteur principal de la régulation de cet équilibre est l'IEM (Institut de Création et Monétaire).


2.. L’argent, un simple signe
^^Dans un système économique coordonné, la finance doit être le reflet fidèle des réalités économiques. Assurant l'équilibre entre la production et la consommation, entre les prix et le pouvoir d'achat, la monnaie est mise en circulation au rythme de la production et retirée au rythme de la consommation. Mais le système d'argent est vicié, parce que ceux qui le conduisent ne tiennent pas cette comptabilité avec exactitude.

Il est en effet nécessaire de réinjecter continuellement de l'argent dans l'économie pour maintenir le niveau du pouvoir d'achat au niveau de la valeur de la production, car la somme des salaires distribués pour la production d'un bien est toujours inférieur au prix de vente de celui-ci. (Ce fait, mis en évidence par CH Douglas est connu sous le nom de "théorème A + B")
Dans le système financier actuel, les Etats ont abandonnés à des compagnies privées (banques à charte) le droit d'émettre la monnaie : la Grande-Bretagne en 1694, le Canada et les Etats-Unis en 1913. Les banques privées - qui n'ont aucune obligation vis-à-vis des États - émettent l'argent à intérêt, sous forme de dette : le crédit bancaire.
Ainsi, la Banque Centrale Européenne - qui émet la monnaie fiduciaire (pièces et billets) et contrôle donc la base monétaire - est une émanation des Banques Centrales des états membres, ces Banques Centrales étant elles mêmes des "réunions" des banques privées. Les banques de second rang jouent le rôle de multiplicateur de crédit avec un coefficient qui dépend essentiellement du pourcentage de réserve obligatoire.

Janpier Dutrieux précise: L'économie d'endettement est une économie dans laquelle les agents économiques se financent auprès des banques secondaires (commerciales) qui elles-mêmes se refinancent auprès de la Banque centrale, préteur en dernier ressort. L'économie de marchés financiers est une économie dans laquelle les agents se financent sur le marché monétaire. Nous fûmes en économie d'endettement jusqu'à la fin des années 1970, puis depuis 1980, nous sommes en économe de marchés financiers... ceci explique le nouveau statut de la Banque de France en 1993, celui de la BCE et sa relative indépendance. Parlons donc d'économie créditrice dans laquelle les agents sont crédités d'un pouvoir d'achat qui se substitue aux financements précédents.^

Pour les créditistes, l'argent n'a aucune valeur de par lui-même. Il est un simple symbole comptable dont la fonction est d'être un instrument de distribution en facilitant l'échange de marchandises ; il représente une valeur, du pouvoir d'achat. Tirant sa valeur de la richesse nationale réelle, la monnaie permet au pays de faire usage de sa propre capacité de production et d'user de ses propres richesses.

Les sociétalistes prônent un système économique totalement en rupture avec le capitalisme, sans pour autant tomber dans les travers d'un système collectiviste. La monnaie, comme pour les créditistes, n'est plus qu'un moyen d'échange (immédiat ou futur)
La monnaie écosociétale est créée par un organisme unique décentralisé (Institut d'Emission Monétaire: IEM) à chaque fois qu'une richesse est créée par le travail.
La création a lieu directement sur le compte du travailleur.
L'IEM crée aussi la monnaie des Revenus Sociétaux (RS) et des différentes allocations prévues par la législation sociétale de la zone concernée (allocation de retraite, allocation parentale d'éducation, allocation d'étude, etc).
La monnaie écosociétale est le "merci" (abrégé en Me).
Ce nom provient du fait que la personne qui travaille est "remerciée" par la collectivité pour son action,tandis que le consommateur "remercie" la société au moment de ses achats.
Le premier reçoit donc des mercis, tandis que le second doit en donner.
1 merci correspond à 6 minutes de travail au salaire moyen.
Cette valeur conventionnelle correspond à une base naturelle de gestion quotidienne des valeurs monétaires, soit 10 mercis par heure travaillée au salaire moyen.
La monnaie écosociétale ne circule pas réellement.
Dans le cas standard, après avoir été créée sur le compte d'un travailleur ou d'un allocataire, la monnaie n'en sort plus.
Elle sera détruite au moment d'un achat effectué par son propriétaire.
En effet, puisque le travail produit la richesse (dont la monnaie est la contrevaleur symbolique), l'écosociétalisme considère que la consommation, au contraire, détruit la richesse qui était disponible pour tous, au bénéfice d'un seul (le consommateur).
Afin de conserver les valeurs respectives de la monnaie et des biens disponibles à la consommation, une entreprise écosociétale ne doit pas détruire la monnaie correspondant à ses fournitures.
Elle doit par contre reporter la valeur du travail amont sur son prix de vente, et y ajouter la valeur de son propre travail.
Une entreprise écosociétale ne possède donc pas de compte en monnaie, et ne paye pas ses employés: ceuxci sont rémunérés directement par l'IEM, selon les principes de la création monétaire.
Une fois la richesse détruite, la contrevaleur symbolique doit disparaître elle aussi: la monnaie est donc purement effacée du compte de l'acheteur au moment même de l'achat.


3. L'intérêt sur le crédit bancaire, source de dettes impayables
^^ Outre qu'il est réclame des intérêts indus, le système du crédit bancaire est néfaste car il crée des dettes impayables. Supposons qu'une banque vous prête 100 €, au taux de 5% d'intérêt. La banque crée 100 € et vous demande de rembourser 105 € : 100 € de capital et 5 € d'intérêts. Or les 5 € d'intérêts que la banque vous réclame n'existent pas puisque la banque ne les a pas crée. Et le seul moyen de rembourser cet argent qui n'existe pas, c'est d'emprunter à nouveau. Et plus les années passent, plus les dettes s'accumulent, il n'y a aucun moyen de s'en sortir. Il est possible à certains emprunteurs, pris individuellement, de rembourser leur prêt en entier - capital et intérêt - mais c'est impossible pour tous les emprunteurs, pris collectivement.^^

Les créditistes considèrent que le prêt à intérêt est immoral. Et il faut bien reconnaître que l'immoralité de l'intérêt est tout-à-fait manifeste et évidente dans le cas du crédit bancaire : en effet, de quel droit les banques exigent-elles un intérêt sur de l'argent scriptural qu'elles ont crées en ajoutant simplement deux lignes d'écriture sur un bilan ?
Afin de restaurer le système monétaire dans ses justes fondements et de l'ordonner à sa fin naturelle - la satisfaction des besoins matériels authentiques de l'homme - les Etats doivent récupérer la prérogative qui leur appartient de droit (régalien) et qu'ils ont iniquement abandonnée au secteur bancaire privé : le droit de battre monnaie. En effet, comme le disait saint Louis, Roi de France : ''"le premier devoir d'un roi est de frapper l'argent lorsqu'il en manque pour la bonne vie économique de ses sujets"''.
Une Banque d'Etat pourrait remplir cette fonction d'émettre la monnaie nationale, tant fiduciaire (pièces et billets) que scripturale (argent de chiffre). Cela implique l'obligation pour les banques privées de n'accorder des crédits qu'en fonction de leurs dépôts.


Les sociétalistes considèrent que les banques n'auront plus raison d'être.
Néanmoins l'épargne privée, issue des revenus du travail ou sociaux, est une consommation reportée. Une épargne est propriété pleine et entière de celui qui l'a créée. A ce titre l'épargnant peut la donner, la prêter, la transmettre comme il l'entends, mais seulement de compte à compte (il est par exemple impossible de prêter une épargne à un étranger ne disposant pas de compte IEM). Le taux de l'intéret maximum est fixé par la loi.


4. Régulation de la masse monétaire en fonction de la richesse nationale
^^Usuellement, la création de richesse d'un territoire est évaluée grâce à l'agrégat du [http://www.insee.fr/fr/indicateur/cnat_ ... u%20marché| Produit Intérieur Brut (PIB)], qui mesure la valeur de tout ce qui a été produit en un an dans le pays et est calculé en additionnant les valeurs ajoutées réalisées par les entreprises sur ce territoire. Néanmoins, ce n'est pas le PIB que les créditistes proposent d'utiliser pour la régulation de la masse monétaire. En effet, si le PIB exprime assez bien la création de richesse (tout en demeurant contestable), il omet la perte de valeur qui a lieu dans le même temps par usure, cession, consommation... Par exemple, une guerre ou une catastrophe naturelle vont créer de l'activité par le besoin de reconstruction et le bilan sera interprété par le PIB comme un enrichissement national !^^
Les créditistes considèrent que la masse monétaire, c'est-à-dire le volume de monnaie en circulation dans le pays doit être continuellement ajustée à la richesse nationale afin de conserver l'équilibre entre les biens disponibles et la monnaie - représentant un pouvoir d'achat - qui permet de les acheter.

Les créditistes proposent donc d'évaluer l'accroissement de la richesse nationale par le différentiel entre la création de richesse et la destruction de richesse.
Pendant que le pays s'enrichit (en biens réels) il s'appauvrit (en usant, cédant, consommant) . La différence peut être un enrichissement. Pour rendre la production pleinement accessible aux consommateurs - auxquels elle est destiné - et afin d'éviter le phénomène de la surproduction, il est nécessaire de mettre en circulation une somme monétaire - symbolisant une valeur marchande - équivalente à cet enrichissement

Les sociétalistes n'ont pas encore formalisé un projet de comptabilité nationale, mais il sera de toute façon très proche de celui des créditistes dans ses grandes lignes.
- Les enrichissements représentent la production de biens comptabilisée en Revenus d'Activité de toute la chaîne de production + les importations,
- Les appauvrissements correspondent à la somme de toutes les consommations comptabilisées en dépenses + l'utilisation des matières premières non renouvellables + les exportations de biens.

Voici ce qu'ils écrivent (page http://tiki.societal.org/tiki-index.php ... etalisme10 )
2 - Bases d'un système de comptabilité nationale

Dans le système écosociétal que nous vous avons proposé, toute activité est valorisée suivant son effet sociétal, en plus ou en moins.

Nous proposons donc la mise en place progressive d'une autre comptabilité nationale en remplacement du PIB qui est actuellement le seul "indicateur" pris en compte par le politique dans lequel ce PIB est censé déterminer le "confort" et l'activité d'une population (et même le bonheur).

Tout d'abord, en quoi devrait consister la comptabilité nationale et quelle serait son utilité. Qu'est-ce qu'on veut mesurer? La richesse potentielle d'un pays? La richesse sous forme de produits et services utilisables ou utilisés sur une période donnée? Non, pas seulement!. Ce que nous voulons mesurer c'est l'importance de l'activité sociétale, c'est-à-dire celle qui s'avère globalement positive pour la société, l'individu et l'environnement. Un pays qui n'aurait aucun habitant et serait laissé totalement à l'état sauvage aurait un bilan de "Comptabilité Sociétale" égal à zéro, mais un pays qui produirait toute sorte de choses en quantité industrielle tout en devenant globalement de moins en moins habitable, que ce soit par la destruction de ses forêts, la pollution ou la violence, aurait aussi un bilan de "Comptabilité Sociétale" approchant de zéro.

Un pays qui produirait seulement le nécessaire pour sa population mais qui offrirait beaucoup de services bénéfiques aussi bien nationalement qu'internationalement, se soucierait réellement de l'environnement et participerait de façon importante à l'évolution des connaissances pour mieux comprendre le monde et tout ce qu'il contient, un tel pays devrait avoir un bilan de "Comptabilité Sociétale" par habitant maximum.
Un pays qui se détériore globalement aurait un bilan de "Comptabilité Sociétale" négatif alors qu'un pays qui s'améliore globalement (toujours dans le sens écosociétaliste) aurait un bilan de "Comptabilité Sociétale" positif proportionnel à cette amélioration.

Nous avions vu que l'important était d'abord de pouvoir "valoriser" l'activité globale d'un pays ou d'un groupe de pays (actif) et d'en déduire les "usures", les pollutions, les amortissements (passif).

En fonction de ce qui précède, nous pouvons déjà remarquer que la somme nationale des Rémunérations d'Activité (RA) est un bon indicateur de l'activité sociétale; en effet, les RA sont régulés par les variables et au plus les Rémunérations sont élevées au plus l'activité EST sociétale. Nous pouvons remarquer également que dans le système écosociétal ils représentent la somme des productions en "biens de capital" (machines, outils, réseaux de communication, hôpitaux, écoles, etc) et en "biens de consommation" (objets ou services). Il s'agit bien de l'enrichissement du pays auquel il faut ajouter les importations. Il nous semble également indispensable de rajouter une valorisation "fictive" de tous les services collectifs issus des actions de bénévolat.

A l'opposé, nous pouvons considérer l'appauvrissement du pays. Entrent dans cette catégorie les dépréciations annuelles des biens de capital, qui sont en fait les amortissements ou les destructions naturelles, et la consommation. A ceci (appauvrissement) il faut également ajouter les utilisations non renouvelables (extractions du sous-sol, utilisation d'énergies non renouvelables). Enfin, on doit y rajouter les exportations.

Voici, à titre d'exemple, quelques indicateurs de développement qu'il faudrait prendre en compte : le (+) est écosociétal, le (-) produit un effet inverse.

- espérance de vie à la naissance (+)
- taux d'alphabétisation des adultes (+)
- taux brut de scolarisation (+)
- PIB par habitant et croissance annuelle (+)
- mortalité infantile (-)
- dépenses publiques consacrées à l'éducation et à l'enseignement en % PIB (+)
- nombre de médecins et d'infirmiers en % de population (+)
- consommation de cigarettes par adulte (-)
- taux de scolarisation (primaire, secondaire, supérieur) (+)
- inégalité en terme de revenus ou de consommation (10% les plus riches, 10% les plus pauvres) (-)
- dépenses militaires (-)
- service de la dette (-)
- chômage (jeunes, femmes et longue durée) (-)
- consommation de combustibles par habitant (-)
- consommation d'électricité par habitant (-)
- pourcentage d'équivalent pétrole produit par les énergies renouvelables sur la totalité de la consommation d'énergie (+)
- émission de dioxyde de carbone par habitant (-)
- quantité de déchets par habitant (-)
- ratification des traités sur l'environnement (+)
- production d'armes (importation, exportation) (-)
- effectif des forces armées (-)
- pourcentage de la population totale victime de crimes et délits (-)
- taux de participation des femmes à la vie publique (+)
- taux de satisfaction des travailleurs (+)
- abstentions moyennes aux élections (-)
5. Attribution des productions et des surplus
^^Ceux qui persistent à dire qu'il faut être embauché pour avoir droit aux produits mis sur le marché sont obligés de chercher à embaucher, alors que le progrès, lui, désembauche (ndlr: n'est-ce pas Messieurs de Villepin, Sarkozy et Cie, etc, etc... et tous les rouges, bleus, roses, verts, etc). Comme ils ne peuvent pas arrêter le progrès, ils cherchent à créer de nouveaux besoins matériels pour créer de nouveaux emplois. Il conduisent ainsi vers le matérialisme. Ou bien encore, ils orientent vers des travaux de guerre, vers la guerre elle-même, qui est la manière la plus efficace de détruire la production et d'occuper les gens^^

Les créditistes proposent d'écluser le surplus monétaire en versant un dividende à tous les citoyens, de la naissance à la mort. On retrouve donc là l'idée de Dividende Universel (DU). Je n'insiste pas, conformément aux recommandations de la Commission d'Etudes qui conseille aux créditistes de "ne pas trop appuyer sur le dividende, qui n'est pas essentiel au système".
Mais à qui revient de droit cet argent, représentant un pouvoir d'achat équivalent à la richesse crée ? Cette augmentation de la richesse collective qui n'appartient à personne en particulier appartient donc à tous, c'est-à-dire à la communauté - dont l'Etat est l'émanation institutionnelle. Il est donc parfaitement légitime que l'Etat conserve l'usage - pour le bien commun - de cet argent qu'il a crée et diminue d'autant les prélèvements obligatoires qui pèsent sur la nation.

Une autre proposition créditiste pour égaliser la production et le pouvoir d'achat est d'instaurer un escompte national sur les prix, c'est-à-dire que chaque achat (ou vente) facturé donnerait lieu l'année suivante - lorsque les comptes de la Nation auront été réalisés - a un remboursement au consommateur ou au vendeur. Au-delà de la difficulté technique de la mise en oeuvre de cette proposition et de la question de la légitimité de sa philosophie (distribuer le nouveau pouvoir d'achat au prorata du pouvoir d'achat acquis), il faut s'interroger sur son opportunité même. Cette proposition postule un décalage entre la masse monétaire en circulation et la production disponible sur le marché, décalage qui ne pourrait être résorbé que l'année suivante, une fois les comptes réalisés. Or les statistiques économiques sont aujourd'hui disponibles en temps réel, c'est-à-dire que l'Etat est capable en permanence d'ajuster le volume monétaire disponible et un "escompte" serait parfaitement inutile.

Les sociétalistes considèrent fondamental l'extirpation totale de la pauvreté et ont fait leur la phrase de Victor Hugo " vous voulez les pauvres secourus, moi je veux la misère supprimée" par l'attibution à chacun, de la naissance à la mort, du Revenu Sociétal, aussi appelé "viatique"c'est à dire au moins l'accès à la nourriture saine et abondante, au logement et au vêtement.
Il devra aussi permettre, dans un second temps, l'accès à certaines formes de confort qui ne sont pas vitales, mais dont l'absence pourrait faire que l'individu se sente diminué dans la société où il vit (pensons par exemple au cas des maisons avec salle d'eau, autrefois luxe inestimable, aujourd'hui exigence minimum des règlements sanitaires et sociaux dans les pays occidentaux).

Ils refusent le principe capitaliste de "création de besoins dont on n'a pas besoin" soi disant pour créer de l'emploi....

Le RS est une redistribution du pouvoir d'achat depuis la collectivité vers elle même.
La monnaie des RS n'est pas perçue sous la forme d'une taxe, puis redistribuée, mais bien au contraire créée ex-nihilo.
En contrepartie, la monnaie du RS est détruite par la perception de la C.E.S., selon les règles de l'équilibre monétaire. La conséquence est que ce qui fait la valeur de la monnaie créée pour le RS, c'est la capacité de la société dans son ensemble à la détruire par la suite.
Hors, la C.E.S. destructrice de monnaie est perçue uniquement sur les échanges commerciaux. La conséquence ultime est donc qu'une société qui ne travaille pas, et donc ne produit rien, sera incapable de donner de la valeur à la monnaie de ses RS. Le RS ne peut donc en aucun cas être la source d'une société oisive: il est un droit au sein d'une société de production.

La Contribution Eco Sociétale (C.E.S) est le seul impôt nécessaire au fonctionnement du système économique sociétal.
La CES est une taxe à l'envers, puisqu'elle n'est pas perçue en vue de permettre la redistribution de la richesse captée. Au contraire, elle sert à absorber après coup la monnaie qui a été créée sans contrepartie de production de bien ou de service pour le consommateur.
Ce type de monnaie correspond à la création monétaire pour les Revenus Sociétaux (RS) et les Revenus d'Activités des acteurs du services publics.
C'est L'IEM (Institut d'Emission Monétaire) qui gère la C.E.S., en fonction des nécessités de l'équilibre monétaire.
La C.E.S. s'applique sur toutes les transactions commerciales entre un particulier et une entreprise écosociétale. Elle est plus élevée pour les productions les moins écologiques ou les moins sociétales.

Les outils principaux de l'équilibre monétaire sont le taux moyen de C.E.S. (Contribution Eco Sociétale) et le montant du Revenu Sociétal (RS).
D'autres voies sont possibles pour réguler la masse monétaire, en plus ou en moins, comme par exemple l'application et la modulation d'un droit d'usage pour les sols bâtis (loyer) ou certaines infrastructures et services publiques (péages, ticket modérateur dans le système de santé).

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Désolé d'avoir été aussi long, mais en définitive il m'apparait bien que, au moins sur les points qui précèdent, l'écosociétalisme est très proche du créditisme. J'essayerai, si vous avez d'autres souhaits de comparaisons, de les faire .

Cordialement

Seth

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