Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

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Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par Cinci » ven. 30 avr. 2021, 15:20

Pour terminer ici la chronique :

La réforme du Missel Romain.

On peut affirmer avec certitude que St Pie V s’est acquis la vénération des fidèles et est plus connu grâce au Missel Romain réformé, qu’il a promulgué. Le travail de réforme de la liturgie en effet ne pouvait être considéré comme terminé; de même que dans l’Eglise il y avait une seule façon de psalmodier, aussi devait-il y avoir désormais un seul rite pour célébrer la sainte Messe. Cette même commission qui avait travaillé à la réforme du Bréviaire, travailla à la réforme du Missel.

Le Missel devait être conforme au Bréviaire, et la commission finit son travail deux ans après l’entrée en vigueur de ce dernier; c’est donc en 1570 que Pie V fut en mesure de promulguer le Missel réformé, accompagné de la constitution “Quo primum tempore”. Voici certains des passages les plus importants de cette bulle de St Pie V qui a été l’un des “chevaux de bataille” de la littérature “traditionaliste” contre la “Nouvelle Messe” de Paul VI dans les années 60 et 70:
Pie V

« Pie, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu. Du moment que Nous avons été élevé au sommet de l’Apostolat, Nous avons appliqué de grand cœur toutes Nos forces et dirigé toutes Nos pensées aux choses qui concernent la pureté du culte ecclésiastique, travaillant avec toute notre application à préparer et obtenir ce but. (…) Ce Missel ayant donc été reconnu et corrigé avec un grand soin, Nous avons donné ordre… Nous défendons, pour l’avenir, et à perpétuité, que l’on chante ou récite la Messe autrement que suivant la forme du Missel par Nous publié, dans toutes les églises ou chapelles du monde chrétien... de quelque Ordre que ce soit… à moins qu’en vertu d’une première institution ou d’une coutume, antérieures, l’une et l’autre à deux cents ans. (…) Quant à toutes les autres églises susdites, nous ôtons et rejetons entièrement l’usage des missels dont elles se servent. (…) Statuons et ordonnons, sous la peine de Notre indignation, en vertu de cette constitution qui doit valoir à perpétuité, qu’on ne pourra rien ajouter, retrancher ou changer au Missel que Nous publions.

Si, cependant, quelqu’un se permettait une telle altération, qu’il sache qu’il encourrait l’indignation de Dieu tout-puissant et de ses bienheureux Apôtres Pierre et Paul ».

Le “Missel Romain selon les décrets du Concile de Trente, promulgué par St Pie V” fut quasi universellement accepté, avec grande joie dans toute l’Eglise. Rome la première, et peu à peu toutes les autres églises locales l’adoptèrent au cours des siècles suivant.

________

"... nous avons donné ordre ... Nous défendons, pour l'avenir, et à perpétuité, que l'on chante ou récite la 'Messe autrement que suivant la forme du Missel par Nous publié, dans toutes les églises ou chapelles du monde chrétien [...] Statuons et ordonnons, sous la peine de Notre indignation, en vertu de cette constitution qui doit valoir à perpétuité, qu'on ne pourra rien ajouter, retrancher ou changer au Missel que Nous publions." (Pie V)

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par Cinci » ven. 30 avr. 2021, 14:50

(deuxième partie)

Après environ vingt jours de navigation la flotte de la Sainte Ligue, le 7 octobre, rencontra la flotte turque devant le port de Lépante.
Les Ottomans sortirent du port favorisés par le vent; leur flotte bien plus nombreuse comptait 208 galères, 66 galiotes et navires légers,
trente mille soldats, treize mille marins et quarante mille rameurs. Le généralissime Don Juan d’Autriche manifesta sa joie à la vue des
infidèles, donna les ordres nécessaires, inspecta les vaisseaux et le crucifix en main rappela aux combattants l’indulgence plénière concédée par Pie V, et annonça le triomphe “de si bonne et généreuse grâce, qu’il n’y avait nul qui ne l’admirât”, enfin il hissa sur le vaisseau
amiral l’étendard de l’expédition. « Ce fut, à bord de tous les navires, un signal de prière. Soldats et marins, prosternés sous la main bénissante des religieux qui les absolvaient, demandèrent au Christ d’humilier ses propres ennemis. Ils ne doutaient pas du succès, tant
ils avaient foi au crédit surnaturel de Pie V, et lorsque le vent qui leur était contraire, changeant soudain de direction, rejeta la fumée de
l’artillerie vers les Turcs, ils y virent comme le prélude de l’assistance divine et l’accomplissement avant-coureur des prédictions du Saint Père.

La bataille fit rage férocement pendant plusieurs heures; la rencontre entre les deux vaisseaux amiraux fut décisive, celui de Don Juan d’Autriche et le navire d'Ali Mouezzin le capitan-pacha de la flotte ottomane. Quand le vaisseau turc tomba aux mains des chrétiens et que son capitaine fut tué, son drapeau fut arboré sur la capitane de Don Juan au-dessous de l’étendard de la Sainte Ligue, et fut comme le signe de la victoire. Tant Don Juan qu'Ali au plus fort de la mêlée donnèrent liberté à leurs forçats; mais ceci se retourna au détriment des Turcs puisque leurs prisonniers, en majorité chrétiens, se jetèrent sur eux en s’unissant aux alliés catholiques et en faisant payer à leurs oppresseurs les sévices de l’esclavage. Enfin Notre-Seigneur Jésus-Christ donna la victoire à son peuple. La lutte avait été ardente, implacable, “la victoire des chrétiens fut cependant complète. Des débris de navires et des cadavres couvraient au loin la mer. Près de 8000 Turcs avaient été tués, 10.000 furent emmenés en captivité; 117 de leurs galères tombèrent aux mains des chrétiens, 50 furent défoncées ou brûlées. Les vainqueurs perdirent 12 galères et eurent 7500 morts et autant de blessés. Le plus beau butin consistait en 12.000 esclaves chrétiens employés aux galères, dont 2000 Espagnols qui durent leur libération à la victoire.

Les Turcs perdirent à Lépante en plus de leurs bateaux leur réputation d’invincibles sur la mer et l’on peut affirmer qu’à partir de ce moment leur renommée et leur empire commencèrent à se diriger vers le déclin. Le poète espagnol Cervantes dit: “Cette journée, qui marqua le plus beau triomphe obtenu dans notre siècle, détrompa l’univers sur l’invincibilité des flottes ottomanes”.

Après Lépante


[...]


St Pie V apprit la nouvelle de la victoire de manière miraculeuse. Le 7 octobre 1571 à l’heure même où se terminait la bataille alors qu’il examinait des comptes en présence de quelques prélats et de son trésorier Bussotti, « tout à coup, comme mû par une impulsion invincible, il se lève, s’approche d’une fenêtre, l’ouvre, regarde l’Orient, demeure en contemplation, puis, se retournant vers ses visiteurs, les yeux brillants encore de l’extase: “Ne nous occupons plus d’affaires, dit-il, mais allons remercier Dieu. L’armée chrétienne vient de remporter la victoire”. Il congédie les prélats et se rend aussitôt dans son oratoire où un cardinal, accouru à la nouvelle, le trouve pleurant de joie.

Bussotti et ses collègues, surpris de cette brusque et solennelle révélation, en notent fidèlement le jour et l’heure. (…) Quinze jours s’écoulèrent sans qu’aucune confirmation rassurât les esprits qui s’énervaient.

Enfin la confirmation de la victoire arriva de Venise par une lettre de Mocenigo. St Pie V reçut la nouvelle après avoir manifesté sa reconnaissance à Dieu par ces paroles de l’Ecriture: “Le Seigneur a regardé la prière des humbles et n’a point dédaigné leur demande. Que ces choses soient écrites pour la postérité, et le peuple qui naîtra louera le Seigneur”. Puis il appliqua au généralissime Juan d’Autriche ce mot de l’Evangile: “Fuit homo missus a Deo, cui nomen erat Joannes”. Le lendemain Rome retentit des sonneries joyeuses de toutes les cloches et du chant du Te Deum, comme pour couronner les prières, les processions, les pénitences publiques, présidées par le Pontife qui avait précédé, préparé, et ainsi obtenu de Dieu la victoire. De grands signes d’estime et d’honneur furent rendus dans Rome et dans les autres capitales au retour des vainqueurs.


Malheureusement la victoire de Lépante ne fut pas pleinement exploitée par les forces chrétiennes; elles auraient dû profiter du bouleversement et de la ruine des Ottomans pour forcer le Bosphore et célébrer la victoire dans la ville de Constantinople.

Mais de nouveau les chefs ne se mirent pas d’accord, et le mauvais temps alors que l’hiver approchait, les avaries et les pertes subies firent le reste. Les escadres navales auraient dû se retrouver au printemps pour reprendre la campagne. Cette erreur fut irréparable puisque
durant l’hiver les Turcs purent armer cent cinquante galères et huit galéasses rétablissant les capacités de leur flotte. Pie V, peiné que les alliés eussent suspendu la lutte, prépara immédiatement une seconde expédition, qu’il ne réussit pas à mener à terme; il mourra en effet au cours de l’année 1572. L’ère des héroïsmes était passée…

Non la valeur, non les armes… mais la Très Sainte Vierge…

« Pie V ne cacha point qu’il attribuait à l’intercession de la Sainte Vierge le succès de Lépante. Il ajouta aux Litanies de Lorette l’invocation: “Secours des chrétiens, priez pour nous”, et fixa au 7 octobre une fête en l’honneur de Notre-Dame de la Victoire.

C’est cette commémoration que Grégoire XIII, son successeur, transféra au premier dimanche d’octobre sous le vocable de solennité du Rosaire, et que Clément VIII étendit à l’Eglise universelle. Il la fit insérer au Martyrologe romain en ces termes: “Commémoration de Sainte-Marie de la Victoire, instituée par Pie V, Souverain Pontife, pour l’insigne victoire remportée par les chrétiens sur les Turcs dans un combat naval, avec le secours de la Mère de Dieu” ».

Le Sénat vénitien fit écrire sur un tableau, qu’il fit peindre dans la salle de ses séances, ces mots qui sont un témoignage officiel de sa reconnaissance et de sa foi: “Non la valeur, non les armes, non les commandants, mais la Vierge du Rosaire nous a rendus vainqueurs. Non Virtus, non arma, non duces, sed Maria Rosarii victores nos fecit”.

Il ne faut pas oublier que si Pie V avait contribué à la préparation des armées avec des secours en argent pour les navires et les soldats, il avait surtout contribué par un “apport incalculable, qui est celui de l’esprit, il les avait cuirassés de prière. Des aumôniers, surtout jésuites et capucins, se trouvaient avec le gros de l’armée, pour l’accompagner. (…) Ce n’était pas une expédition d’aventuriers désireux d’infester “à la corsaire” les mers Ionienne et Méditerranée… Le but était noble, les moyens devaient être saints: sacrements donc, prière, et mortifications. Avant le grand jour de la grande bataille, le contingent des troupes se munit de l’absolution des péchés et de l’Eucharistie”. Là résidait donc la force des armées chrétiennes qui attirait sur elles la bénédiction de Dieu.


Cette bataille et ses conséquences qui purent sembler insignifiantes à un observateur peu attentif, puisqu'en peu de mois les turcs purent relever leur flotte, furent diversement jugées par les contemporains et par leurs descendants. Il me semble que l’on puisse tout à fait partager l’opinion du cardinal Grente qui se demande: « Que fut-il advenu, au cas où la victoire eût changé de camp? Ivres d’orgueil, les Musulmans ne se seraient-ils pas précipités, en une ruée irrésistible, sur toute la chrétienté? Or, durant la crise intérieure que traversait
l’Eglise, avec les assauts de la Réforme, l’antagonisme de l’Angleterre et de l’Espagne, la faiblesse de l’Empire et les guerres civiles de la
France, quels extrêmes malheurs ne devait-on pas craindre?

Si, même après leur succès, les chrétiens ne pouvaient replacer la croix au faîte de Sainte-Sophie, le triomphe des Turcs ne les eût-il pas amenés au seuil de Saint-Pierre? On comprend donc la joie de Rome, de Venise (…) et l’on conçoit surtout qu’après avoir, comme le demandait Pie V, remercié Dieu et Notre-Dame, et complimenté Don Juan d’Autriche et ses soldats de leur bravoure, le peuple chrétien, se souvenant des efforts du Pape, de ses négociations et de ses travaux, de ses sacrifices et de ses prières, ait salué en lui l’organisateur de la victoire.

Le Catéchisme Romain

Saint Pie V est certainement l’un des plus grands Papes “postconciliaires” [du Concile de Trente… naturellement!] qui se préoccupa de mettre en application les décrets de ce Concile. En 1543 à Trente on avait eu l’idée d’un catéchisme universel “pour l’instruction des enfants et des adultes non instruits”; cette idée avait été reprise dans un décret conciliaire de 1563. Déjà sous Pie IV une commission de théologiens travailla à la préparation de ce catéchisme, Pie V en suivit encore de plus près les travaux et après qu’une commission de cardinaux, parmi lesquels St Charles Borromée, eût examiné le volume, il le publia en 1566, sous le titre: “Catechismus ex decreto Concilii Tridentini, ad parochos, Pii Quinti Pont. Max. iussu editus”.

Il s’agissait d’un catéchisme destiné, comme le titre l’indique, aux prêtres des paroisses qui devaient s’en servir pour enseigner la doctrine et la morale catholique à leurs brebis. Un livre aussi donc de formation sacerdotale qui s’intégrait parfaitement dans la “Contre-réforme catholique”, voulue par le Concile de Trente, et réalisée dans la réforme du clergé par St Pie V. Aujourd’hui encore ce catéchisme est très utilisé et constitue un classique inégalé dans son genre: le catéchisme catholique par excellence. Les papes successifs, en ont toujours recommandé l’usage jusqu’à nos jours. Grégoire XIII en 1583, et Clément XIII en 1761, en renouvelèrent l’approbation pour les réimpressions, Léon XIII le recommanda chaudement au clergé français l’appelant “livre d’or”, enfin St Pie X rappela à tous les curés le devoir de s’en servir pour éviter en toute sécurité les erreurs du modernisme.

Pour nous faire une idée de l’importance et de la qualité de ce Catéchisme Romano-Tridentin il suffira de nous rappeler certaines invectives des ennemis de l’Eglise à son endroit: les Huguenots le définirent: “odieuse et exécrable cabale de Rome”; “depuis cent ans aucun livre aussi rempli de fourberies n’était sorti des imprimeries papistes” disait un protestant. Une particulière attention dans ce catéchisme fut en effet portée à réfuter les erreurs des luthériens et des protestants en général.

St Pie V lui-même, après s’être occupé de l’édition latine, voulut que ce livre fût traduit dans toutes les langues, afin que tous les pasteurs (évêques et prêtres) de tous les pays, puissent s’en servir facilement pour “évangéliser les pauvres”.

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par Cinci » ven. 30 avr. 2021, 4:22

La Chronique

(Première partie)


Le Pape de Lépante

La question de l’union contre les Turcs aurait déjà dû être abordée dans les précédentes parties lorsqu’on a parlé des rapports avec les
différents souverains européens, mais pour éviter des répétitions inutiles et simplifier le développement, j’ai préféré en parler séparément ici. Il est certain que si St Pie V a un grand mérite dans la lutte contre l’hérésie, qu’il a soutenue contre les Ottomans, il a acquis au cours
des siècles une gloire encore plus grande, rendant immortel son nom. C’est à lui que revient le mérite d’avoir ardemment et péniblement
rassemblé les forces chrétiennes pour l’expédition de Lépante, et d’avoir obtenu miraculeusement de Dieu l’annonce de la victoire.
Dans la seconde moitié du XVIème siècle les Turcs étaient au faîte de leur splendeur, et leur faste et les succès de leurs entreprises,
grossis par l’imagination populaire, inspiraient de la crainte unie au respect.

A Constantinople régnait Soliman II le Magnifique, qui avait affirmé à l’occasion de l’expédition de l’Empereur Maximilien aux frontières de la Hongrie, en 1566: “qu’il craignait plus les prières de ce Pape [St Pie V], que toutes les troupes de l’Empereur”. Soliman, âgé de 72 ans, mourut justement en 66. Son fils Sélim II surnommé “l’ivrogne” (surnom justifié par sa vie et par sa mort) lui succéda. Il stipula la paix avec Maximilien et s’en retourna à Constantinople pour se divertir, causant l’écœurement de ses ministres et conseillers qui au contraire voulaient continuer la guerre. L’Empire turc, à cette période, se soutenait plus par l’œuvre des renégats ou des chrétiens apostats que par celle des turcs; les premiers généraux et ministres de Soliman et de Sélim, furent autant de renégats (huit sur dix, sous Sélim). Les femmes de leur harem étaient pour la plupart de jeunes chrétiennes faites prisonnières et puis esclaves.

Le plus funeste de ces renégats fut un juif relaps, Joseph Nassy. De juif devenu chrétien au Portugal, de chrétien redevenu juif à Constantinople, il s’était insinué dans les bonnes grâces de Sélim, encore prince héréditaire, en lui fournissant des ducats de Venise et des vins de Chypre. Dès lors il représentait au futur sultan que, par la conquête de Chypre, il aurait l’un et l’autre en abondance. Un jour, dans l’ivresse, Sélim l’embrassa et lui dit: “En vérité, si mes vœux s’accomplissent, tu seras roi de Chypre!” Et le juif fit peindre dans sa maison les armes de ce royaume avec cette inscription: Joseph, roi de Chypre. Sélim, devenu sultan, le nomma duc de Naxos et des Cyclades; mais le royaume de Chypre tenait encore plus au cœur du juif .

Chypre fut donc l’étincelle qui fit éclater les hostilités. L’île de Malte avait été attaquée plusieurs fois par les Turcs, mais l’héroïsme des chevaliers commandés par Jean de La Valette (Grand Maître de l’Ordre Souverain de Malte) empêcha qu’elle tombât aux mains des infidèles. Puis les Ottomans pillèrent l’île de Scio en massacrant, entre autres, deux jeunes princes de la famille Giustiniani (qui gouvernait l’île) de 10 et 12 ans qui avaient refusé d’apostasier. Chypre était sérieusement menacée, et allait tomber entre les mains du Sultan.

Elle appartenait à la république de Venise. Les Turcs firent notifier au gouvernement de la Sérénissime que s’il voulait continuer à être en paix avec le Sultan il devait lui céder le royaume de Chypre. Les villes de Nicosie et de Famagouste (sur l’île de Chypre) furent enlevées en 1570 après un siège de sept semaines pour la première, et de onze mois pour la seconde. Les habitants chrétiens furent tués sauvagement ou réduits en esclavage, parmi lesquels le gouverneur de Famagouste, le vénitien Bragadino qui fut littéralement écorché vif et qui mourut en martyr sans jamais se plaindre et en récitant le psaume Miserere. Les côtes italiennes étaient en danger et étaient effleurées par les bateaux turcs; Pie V se rendit en personne à Ancône pour surveiller les équipements des galères pontificales. Tout ceci n’était que des épisodes d’une plus grande bataille qui devait décider des destinées religieuses de l’Europe. Pie V estimait, justement, que seule une
union des différentes puissances chrétiennes aurait pu remporter un succès décisif contre les Turcs; et il travailla constamment, comme
divinement inspiré, malgré les difficultés et les insuccès, à cette organisation

Après la revendication de Chypre de la part de Sélim, et le refus que lui opposa la Sérénissime, Venise était au bord de la guerre et toute la chrétienté avec elle. Venise demanda aide au Pontife. Pie V réunit le Sacré-Collège et dut affronter les opinions de ceux qui voulaient limiter la lutte aux deux puissances. Il fit remarquer comment la Sérénissime avait déjà aidé le Saint-Siège (et là St Pie V noblement et pour le bien commun laissait de côté tous les malentendus et les difficultés que Venise lui avait créés dans le passé dans la lutte contre l’hérésie en faisant obstacle à l’action de l’Inquisition romaine) et combien il aurait été peu prudent de permettre une défaite vénitienne qui aurait tourné au déshonneur des états italiens et aurait été extrêmement dangereuse pour toute la chrétienté. Pie V équipa douze galères, accorda à la Seigneurie l’autorisation d’imposer des dîmes sur le clergé vénitien, sollicita le roi de France, les princes italiens Emmanuel Philibert de Savoie, Cosme de Médicis, Alphonse d’Este, le Duc de Mantoue, les villes de Gênes et de Lucques et écrit au roi d’Espagne Philippe II en plaidant en faveur de la formation d’une ligue antiturque. « Les termes de la lettre [à Philippe II], et l’espérance de pouvoir une
fois de plus mériter pour les rois d’Espagne le titre de “Majesté Catholique” du fait que, comme dit le Pape, “ce bon fils écoute les prières de sa mère, même quand elle ne peut être entendue de personne”, induisirent Philippe II à aider l’Eglise. Et alors que l’ambassadeur de Venise, Soriano, dit au Pape que Philippe était bien disposé, “le Saint Père, comme dit le même ambassadeur, leva les bras au ciel et remercia Dieu à haute voix” ».


La question du choix de l’amirauté retarda le départ des bateaux espagnols et vénitiens qui s’étaient promptement armés. St Pie V réussit dans un premier temps à mettre d’accord l’Espagne et Venise en confiant le commandement au romain MarcAntoine Colonna; sous ses ordres l’inspecteur Zane commandait les vénitiens et Andrea Doria (gênois) commandait la flotte espagnole. Ce fut à cette époque que les Turcs envahirent Chypre s’emparant de Famagouste et de Nicosie. La flotte chrétienne ne partit que quand elle apprit l’invasion de
l’île; Pie V avait plusieurs fois déploré l’inertie de la Ligue. Mais les dissensions entre les commandants ne s’aplanirent pas. Andrea Doria en répondant de manière orgueilleuse à Colonna, qui lui intimait d’accomplir son devoir, dit qu’au roi d’Espagne revenait la compétence de commander et non pas d’obéir. Après quoi il changea de cap ses bateaux en retournant au port d’ancrage. Le reste de la flotte, ainsi partagée, n’eut plus qu’à se retirer puisqu'autrement elle aurait été la proie facile des musulmans.

Ainsi cette première expédition de 1570 fut un échec, comparable à une fugue, qui aurait découragé quiconque …mais pas St Pie V.

La force d’âme du Saint Père égalait sa foi; et ces deux vertus le soutenaient au milieu de si déprimantes épreuves. Il pensait que les soldats tombés au champ d’honneur pour la défense des intérêts chrétiens seraient des martyrs et devant Dieu des intercesseurs. La perte de tant de vies humaines, vue sous cet angle, devenait avantageuse et la déroute, acceptée comme un sacrifice, méritait à l’Eglise la grâce d’une glorieuse revanche. « Pie V s’établit sans effort dans cette sublimité. Désireux d’assurer à sa résolution la faveur de la Providence, il multiplia les prières, les processions et les jeûnes. “Durant plusieurs jours, dit le cardinal de Sainte Séverine, il s’abstint de toute affaire, pour
vaquer exclusivement à l’oraison”. C’est muni, au préalable, du secours céleste qu’il reprit, sur des bases plus amples et plus solides, l’organisation de la croisade.

Aux derniers jours de 1570, tout semblait compromis, presque ruiné; dès le mois de juillet 1571 la Sainte Ligue était conclue et l'aube de Lépante pointait déjà. Des nonces allèrent plaider la confédération auprès de toutes les cours.


Le roi du Portugal Sébastien, sans repousser les propositions, n’adhéra pas à la Ligue. En France, Charles IX, auprès de qui avait été envoyé le cardinal Alexandrin, « espérait alors se servir du sultan pour écraser Philippe II, et il avait envoyé à Constantinople un plénipotentiaire
huguenot, M. De Gran Campagnes. Aux avances du cardinal-neveu il allégua les traités d’alliance et de commerce [avec la Turquie] qu’il venait lui-même de renouveler; puis, il confirma au Pape son refus par une lettre si cavalière et futile, que Pie V ne put contenir son indignation. (…) Non contents (Charles IX et Catherine de Médicis) de refuser leur concours à la sainte Ligue, ils essayèrent d’en détacher les Vénitiens, et poussèrent à une levée d’armes contre Rome Elisabeth d’Angleterre et les princes luthériens d’Allemagne, en leur soufflant que e Pape s’occupait moins du refoulement des Turcs que de la destruction du protestantisme .

Cette croisade se fit donc sans la France, mais avec la participation de quelques chevaliers français. Bien différente fut la riposte de Philippe II même si Pie V eût à reprocher l’attitude ambiguë d’Andrea Doria lors de la première expédition. Le roi d’Espagne n’écouta pas les
suggestions de ses conseillers qui l’invitaient à la prudence, à penser surtout à la sécurité de ses états. “Avec une largeur de vues digne
d’un prince catholique, il écrivit au Pape que les intérêts de l’Eglise dépassaient les siens, et qu’il confiait à ses prières et à la protection
de Dieu les destinées de son royaume. Pie V en ressentit une joie immense”.

Mais d’autres différends concernant les intérêts particuliers d’une seule puissance et la question financière durent être aplanis par la
patience du saint Pontife; enfin, il était nécessaire de désigner le commandant suprême. Le souvenir de l’échec de la précédente expédition, convainquit les états participants d’abandonner la décision aux mains de Pie V, à condition que la personne choisie ne fût pas sujet de la Sérénissime ou de Philippe II. Après avoir proposé les candidatures du duc d’Anjou (qui déclina l’offre) d’abord et d’Emmanuel-Philibert de Savoie ensuite (ce qui ne plut pas aux espagnols et aux vénitiens, de crainte qu’il puisse se servir de la victoire en faveur de ses
états), St Pie V finit par désigner, pour mieux assurer l’union des puissances, Don Juan d’Autriche, fils naturel de Charles-Quint et donc
demi-frère de Philippe II.

« Ce prince de vingt-quatre ans venait de révéler son mérite dans une expédition contre les Barbaresques et les Maures, et son triomphe atténuait la défiance que pouvait éveiller sa jeunesse. (…) Il croyait le conseil et lui obéissait pour se faire grand. Sous ses ordres, Marc-Antoine Colonna commanderait les galères pontificales; Louis de Requesens et Andrea Doria, les marins et soldats espagnols, et le provéditeur Sébastien Veniero (…) les Vénitiens.

Le 25 mai 1571, Pie V eut enfin la satisfaction de faire signer, dans un consistoire extraordinaire, l’alliance offensive et défensive entre le Saint-Siège, l’Espagne et la République de Venise, contre les Turcs. D’autres princes et gouvernements renforcèrent la Ligue: les ducs de Savoie, de Mantoue, de Ferrare et d’Urbino, qui fournirent des cavaliers et des fantassins, les Républiques de Gênes et de Lucques et le grand duc Cosme de Médicis. Le traité d’alliance comptait vingt-quatre articles. C’est un instrument diplomatique de premier ordre, où les détails nécessaires s’enferment dans une concision rebelle aux échappatoires. (…) “Les différends qui surgiraient entre les contractants seront tranchés par le Pape. Aucune des parties ne pourra conclure de paix ou de trêve, par soi ou par intermédiaire, sans l’assentiment ou
la participation des autres”.

La persévérance de Pie V avait mené à terme une œuvre si malaisée. Est-ce à dire qu’il n’éprouva, chemin faisant, aucune lassitude de ses ennuis? Cette rigidité ne serait point humaine: les événements eurent leur contre-coup dans son âme. (…) Loin de se glorifier d’un résultat dont il pouvait humainement revendiquer l’honneur, il eut hâte d’en bénir le ciel. Les prières des Quarante Heures, et les processions auxquelles il présidait, prouvèrent, une fois de plus, sa grande foi. (…) Tant de foi allait obtenir sa récompense: les flottes alliées cinglaient vers la victoire »

Don Juan d’Autriche reçut dans la cathédrale de Naples le bâton de général en chef et l’étendard béni par le Pape portant l’inscription “Par ce signe tu vaincras”, sous la croix du Sauveur. Le 15 septembre 1571, après qu’en obéissant aux instructions du Pape les soldats furent exhortés à recevoir les sacrements, les navires alliés levèrent l'ancre. La flotte chrétienne était composée de plus de deux cent navires et embarcations divers.

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par Cinci » ven. 30 avr. 2021, 3:16

Saint Pie V (1566-1572)

«Antonio Ghislieri était un petit berger gardant les moutons dans la campagne lombarde. La générosité d'un voisin l'enverra à l'école chez les dominicains. A 14 ans, il entre dans l'Ordre des Prêcheurs sous le nom de Michele. Toute sa vie, il sera fidèle à ses vœux religieux et gardera la pauvreté jusque dans les fastes pontificaux.

En 1560, il est nommé Grand Inquisiteur dans un diocèse très exposé à la prédication protestante. Six ans plus tard, il sera pape, grâce à l'opiniâtreté de saint Charles Borromée, archevêque de Milan qui sera d'ailleurs l'un de ses plus fidèles collaborateurs. Pie V consacrera son pontificat à l'application de la Réforme Catholique définie au Concile de Trente, dans toute l'Église, avec une attention particulière pour les diocèses du Nouveau Monde. Les prêtres doivent donner l'exemple de la pureté des mœurs et du dévouement. Les laïcs doivent fréquenter les sacrements et s'instruire dans la foi.

Pour favoriser cette restauration de la piété, le pape fait refondre le missel, achever et traduire en plusieurs langues nationales le catéchisme officiel. Il lui faut aussi contrer la diffusion des thèses protestantes. Il encourage les théologiens, crée la Congrégation de l'Index pour protéger les fidèles contre les thèses hérétiques. Il n'hésite pas à excommunier la reine d'Angleterre Élisabeth 1ère. Il appelle les princes chrétiens à une croisade contre les Ottomans musulmans qui, un siècle plus tôt, avaient anéanti l'Empire chrétien d'Orient. La flotte turque, réputée invincible, sera écrasée à Lépante le 7 octobre 1571. Il est le pape dynamique de la réforme romaine qui marquera l'Église durant plusieurs siècles.

Mémoire de saint Pie V, pape, de l'Ordre des Prêcheurs. Placé sur la chaire de Pierre, il apporta une grande piété et une vigueur apostolique pour appliquer les décrets du Concile de Trente, restaurer le culte divin, la doctrine chrétienne et la discipline de l'Église, et veiller à la propagation de la foi. Il s'endormit dans le Seigneur le 1er mai 1572.»

(repris sur la notice d'un site catholique - le saint du jour, 30 avril)

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » jeu. 26 nov. 2020, 18:12

Dieu passe par tous les canaux pourvu que nous acceptions de participer librement par amour dans la joie

Carlo Acutis " Geek de Jésus " modèle de sainteté pour tous les jeunes et même les plus âgés :)


https://youtu.be/0kgkAWaOaq0

https://youtu.be/w9qUeS6ur0M




Merci Seigneur pour nos frères qui nous montrent le chemin !

udp

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » jeu. 26 nov. 2020, 17:46

Merci chère soeur Agathe !

Oui reste avec nous Seigneur !

https://youtu.be/OQXY2I6YyTI

Chanter c'est prier deux fois ! chantons en toutes circonstances Reste avec nous Seigneur !

Et louons le mal ne supporte pas la joie !

udp

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » jeu. 26 nov. 2020, 17:44

A tous les enfants malades ou pas :
Soyez dans la joie, soyez toujours dans la Joie !!!!

C'est le premier traitement que vous devez avoir pour vous aider et aider les médecins et vos familles ! Courage !

https://youtu.be/d-N2ANbj-K0

Confiance !

https://youtu.be/rIjW99MJf7w

udp
nad

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » jeu. 26 nov. 2020, 17:38

Un moment de prière apaisant Merci à la communauté des Béatitudes pour ces pauses cadeaux :

https://youtu.be/XRzG6fqUaA4

A tous les malades, prenez quelques minutes de répit

En union de prière

que Notre Seigneur vous envoie sa force, sa patience, sa douceur qu'Il vous fasse renaitre d'en Haut

udp
nad

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » jeu. 26 nov. 2020, 17:16

Bonjour à tous

En ces jours pariculiers de belles naissances se font discrèement, les adorations fleurissent ou refleurissent dans les égises pourvu que cela perdurent et s'installent durablement pour le coeur de chaque adorateur puisse battre de façon permanente au rythme d'amour de Notre Seigneur !

Parmi les belles initiatives les soirées Veado retransmises ausi sur youtube pour que tout le monde puisse se laisser toucher même physiquement élogné d'un lieu d'adoration . Il y a plusieurs video, libre à chacun de puiser autant qu il aura soif

https://youtu.be/I3gpI8R3dls

https://youtu.be/PjPpd4M_IDw

...

Que Marie veille sur chacun de vous et que le Seigneur vous bénisse !

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » dim. 02 avr. 2017, 22:39

C'est dur de prier ? ...; famille Saint Joseph


https://youtu.be/odQ49SDLGxk?list=PLLh0 ... frsDsmC9fC


Udp

nad

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par Cinci » ven. 03 févr. 2017, 1:29

Bonjour,

Oui, j'aime bien ces homélies du père Boulad. Bonne idée de nous placer la chaîne ici. De mémoire, il me semble que j'avais placé une de ses capsules dans mon fil pour les pénitents. Mais je reconnais que s'abonner à la chaîne serait encore mieux!

:)

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » mer. 01 févr. 2017, 11:59

Homélie du père Henri Boulad

"Tout peut recommencer, retenez cette phrase dans votre vie !"

"Espérer contre toute Espérance"


"Seigneur, donne-nous, malgré nos reniements, malgré nos trahisons de croire en ton amour indéfectible. Je crois que l'amour est plus fort que la haine, je crois que le Jour est plus fort que les ténèbres. Amen"

https://youtu.be/7GgG9Bgm4s4


udp
nad

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » jeu. 15 déc. 2016, 11:46

« Un sourire qui vaut de l’or »

Conte de Noël

Il était une fois un vieux berger qui aimait la nuit, son silence, son ciel parsemé d’étoiles. Ces étoiles, il les connaissait par leur nom. En les regardant, il disait souvent à son petit fils :

“Il va venir.”

- Quand viendra-t-il ? demandait l’enfant.

- Bientôt!

Les autres bergers riaient.

“Bientôt! … Tu répètes cela depuis des années !”

Mais le vieux berger ne les écoutait pas. Une seule chose l’inquiétait, son petit-fils aussi commençait à douter.

Et quand lui ne serait plus là, qui donc redirait aux plus jeunes ce que les prophètes avaient annoncé depuis toujours ? Ah ! S’il pouvait venir bientôt ! Son cœur était tout rempli de cette attente.

“Portera-t-il une couronne en or? Demanda soudain le petit-fils.

- Oui! Certainement.

- Et une épée d’argent?

- Pour sûr!

- Et un manteau de pourpre?

- Peut-être.”

Et le petit-fils semblait heureux.

Assis sur un rocher, le garçon jouait de la flûte. Le vieux berger écoutait attentivement la mélodie simple et pure; l’enfant s’exerçait jour après jour, matin et soir pour être prêt quand le roi viendrait.

“Serais-tu prêt à jouer pour un roi sans couronne, sans épée et sans manteau de pourpre ?” demanda un jour le berger.

« Ah non ! » répondit son petit-fils.

“Un roi sans couronne, sans épée et sans manteau, est-ce un roi? Pourrait-il me récompenser pour mon chant? C’est de l’or et de l’argent que je veux!”

Il voulait que les autres ouvrent de grands yeux et le regardent avec envie.

Le vieux berger était triste. Il se demandait qui donc aurait le cœur assez pur pour accueillir un roi sans couronne et sans richesse.

Cette nuit-là apparurent alors les signes qu’il attendait. Le ciel était plus lumineux que d’habitude et au-dessus de Bethléem brillait une belle étoile. Des anges vêtus de lumière proclamaient une joyeuse nouvelle: “N’ayez pas peur ! Aujourd’hui vous est né un Sauveur !”

Le jeune berger se mit à courir au-devant de la lumière. Sous son manteau, tout contre sa poitrine, il sentait sa flûte. Il arriva le premier et regarda l’enfant nouveau-né. Celui-ci, enveloppé de langes reposait dans une mangeoire. Un homme et une femme le contemplaient, tout heureux. Le grand-père et les autres bergers arrivèrent bientôt et tombèrent à genoux devant l’enfant.

Etait-ce là le roi qu’on lui avait promis ?

Non ! Ce n’était pas possible, ils se trompaient. Jamais il ne jouerait son chant ici! Et très déçu, il repartit et plongea dans la nuit. Il ne vit même pas la lumière qui grandissait autour de la grotte. Soudain, il tendit l’oreille. Quels sont ces pleurs dans la nuit ?

Mais il ne voulait rien entendre et pressa les pas pour s’éloigner. Les pleurs continuaient. “Et si c’était l’enfant qui m’appelle”, se dit-il?

N’y tenant plus, il rebroussa chemin. Il vit alors Marie, Joseph et les bergers qui s’efforçaient de consoler l’enfant. Il ne pouvait plus résister!

Tout doucement, il tira sa flûte de sous son manteau et se mit à jouer pour l’enfant. Et tandis que la mélodie s’élevait, toute pure, l’enfant se calma et le dernier sanglot s’arrêta dans sa gorge. Il regarda le jeune berger et se mit à sourire.

Et alors celui-ci comprit dans son cœur que ce sourire valait tout l’or et tout l’argent du monde.


Auteur inconnu

:) Que le Seigneur fasse briller sur chacun d'entre vous son sourire, et votre coeur sera comblé de Sa Joie et de Sa Paix
udp

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » jeu. 15 déc. 2016, 11:27

Père Guy GILBERT
extrait de « AVEC MON AUBE ET MES SANTIAGUES »

" NOËL APPROCHE ! "Si tu ne penses d’abord qu’à lorgner les vitrines pour savoir ce que tu vas acheter pour tes gosses. Noël, c’est râpé !
Si tu succombes au désir de tes mômes qui veulent une voiture de police, une mitraillette en plastique et la panoplie complète du para. Noël, c’est râpé !
Si tu commences à dresser la liste des gens à inviter en prenant soin d’exclure les chiants, les emmerdeurs, ceux et celles qui vont troubler la fête tranquille. Noël, c’est râpé !
Si tu ne prends pas le temps de méditer, durant cet Avent, le merveilleux mystère de la nuit de Noël, la pauvreté de l’Enfant Jésus, le dénuement absolu des immigrés qui sont ses parents. Noël, c’est râpé !
Mais si tu lorgnes déjà le jeune couple de chômeur de ton immeuble qui, sans toi “ fêterait “cette nuit-là dans un peu plus de détresse et de solitude. Alors, Noël c’est gagné !
Si tu n’attends pas pour dire à l’ancienne qui vit seule, un mois à l’avance, qu’elle sera ton invitée, pour qu’elle savoure d’avance durant un mois ces quelques heures où elle sera reine. Alors, Noël c’est gagné !
Si tu prends la peine de réfléchir à ce mystère d’amour et de pauvreté qui, au cours des âges, a été défloré, foulé aux pieds et travesti en fête égoïste, faite de beuveries et de gueuletons, Alors, Noël c’est gagné !
Si tu continues, dans l’année qui vient, à vivre ce mystère en pensant que le partage, c’est pas seulement l’affaire d’une nuit. Alors Noël illuminera toute ton année !"


Merci Seigneur de nous faire vivre de ton mystère !
Saint Noël à tous !
udp

Re: Les beaux et bons visages de l'Eglise catholique

par nad » ven. 16 sept. 2016, 14:07

Hommage à Jacques Hamel : prêtre - Amis du Jardinier de Dieu : http://amis-du-jardinierdedieu.over-blo ... retre.html

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