par zelie » mar. 18 sept. 2018, 22:49
J'ouvre un nouveau fil suite à la fermeture du fil sur la pédophilie dans l'Eglise suite à l'atteinte d'un point plus ou moins Godwin. J'aimerais avoir quelques explications ou avis sur la lettre aux fidèles du 20 août dernier du Pape François, qui a soulevé des questionnements voire des rejets et des moqueries dans certains journaux (qui se fichaient par exemple de son appel au jeûne et du fait qu'il place l'Eglise sous la protection de l'Esprit Saint pour nous aider à avancer ensemble; ces deux points souffrant d'une image négative de fuite des vraies solutions aux yeux des journaux).
Donc : Notre Saint Père le Pape François, dans sa lettre du 20 août dernier, a trouvé les mots justes (selon moi) pour décrire la lèpre ecclésiale qui a eu cour dans l'Eglise. Des mots forts, mais dans un état d'esprit qui n'accable pas gratuitement tout en étant très lucide, qui m'a semblé tourné vers l'avenir et un changement à engager. De cela qu'il en soit largement remercié.
Je mets le lien sur la version intégrale de sa lettre pour que chacun puisse se faire son idée :
http://www.orleans.catholique.fr/images ... ancois.pdf
Je ne sais pas si le cléricalisme incriminé dedans est la seule cause à exciser, si la réflexion autour du problème de la pédophilie ne devrait pas engager une réflexion plus large encore...? Il me semble pour ma part que ce n'est pas
que le rapport hiérarchique et communautariste qui est en cause... mais bon, je me fie à son analyse, il est Pape et détenteur de rapports fournis que lui seul connait. Peut-être quelqu'un a-t-il un avis sur ce point?
Il y a cependant un point que je ne comprends pas, c'est le statut du prélat reconnu coupable: je prends un exemple; le cardinal Mac Carrick a présenté sa démission au Pape au vu de la gravité et de la durée des faits ; le Pape le démet donc de ses fonctions, mais au lieu de le soumettre à la juridiction américaine, l'assigne à résidence en attendant un "procès canonique". C'est là que je ne peux m'empêcher de coincer; je crois le Pape sincère et déterminé, mais alors, pourquoi le prélat en question, -comme tout prévenu, un prof, un Tarik Ramadan ou toute autre personne-, ne se retrouve pas en détention préventive au lieu de se retrouver simplement "assigné à résidence" ? (surtout quand on sait les scandales des salles de bains de luxe des prélats, ce qui donne une idée de leur train de vie et du luxe de la résidence en question!, mais bon, passons, c'est un aparté). Il se peut que sur ce point ce soit moi qui ne comprenne pas bien les choses, mais quand même, je ne peux m'empêcher de penser à l'image laxiste que l'Eglise va récolter encore une fois, et surtout après des propos fermes du Pape? Ca décrédibilise quand même un peu son discours, nan? Comment se fait-il qu'il ne soit pas simplement livré à la justice civile, mis en détention préventive, jugé civilement et point ?
Et : quels sont les pouvoirs décisionnels d'un procès canonique, puisque le prélat est déjà démis de ses fonctions?
Si quelqu'un avait le savoir et la patience de l'expliquer (de façon dépassionnée... ), ça profiterait à tous sur ce forum (et à moi aussi
).
Un autre point qui me chiffonne aussi, c'est que jusqu'à maintenant, on a l'impression que les commissions de réflexion autour des problèmes de moeurs dans l'Eglise se sont cantonnées à être des réunions non suivies d'effet, manquant singulièrement d'énergie pour faire changer profondément les choses, comme semblent l'exprimer les démissions des laïcs exaspérés de n'être pas entendus. Or le Pape ne peut agir seul, et quelles que soient ses ordonnances, s'il n'est pas suivi, ne va-t-on pas pour la énième fois assister à une démonstration d'impuissance par manque de prélats résolus à relayer la pensée du Pape? Benoît XVI, qu'on ne peut taxer de complice dans ces affaires, ne s'y est-il pas cassé les dents sur l'inertie de la masse de ses propres subordonnés? Donc, que va-t-il en être cette fois, car ce ne sont pas seulement les catholiques qui ont beaucoup d'attentes après la lettre papale, ce sont aussi des milliers de familles de victimes, les pouvoirs publics, et beaucoup d'observateurs sociaux et religieux. Car d'une détermination peut surgir une "jurisprudence" qui tire vers le haut d'autres religions ou groupes qui ont aussi du ménage à faire, et ce serait terrible de rater une telle occasion.
Ensuite, en filigrane de ce fil, mais surtout et carrément dans les articles de journaux, est abordée la sexualité des prêtres. Et ça, ça m'énerve tellement on sent le faux problème.
(
http://www.slate.fr/story/166160/religi ... ericalisme entre autres, mais aussi la lettre de Nancy Houston au pape)
On a droit à tout: l'abstinence cause de frustration qui cause les déviances, l'homosexualité, l'Eglise démoniaque avec les homosexuels, l'Eglise empire de la misogynie, c'est la foire d'Empogne...
C'est vrai qu'on entend souvent dire, et par des prélats eux-mêmes, que l'homosexualité est très présente parmi les prêtres, mais de grâces, faisons la part des choses; un homosexuel n'est pas un pédophile, du moins en règle générale... et notre sujet est la déviance pédophile, pas le reste.
Depuis un certain temps, tout sert à demander avec de plus en plus d'insistance l'abrogation du célibat des prêtres, journaux, écrivain, personnage politique, tout le monde s'y met... le défaut de ce type de raisonnement, c'est que dans la vie civile, aucun homme ou quasiment n'est vierge sur toute la durée de sa vie, et pourtant certains sont pédophiles, violeurs, exhibitionnistes, bref déviants, tout en étant mariés, et à la grande surprise de leur épouse ou famille quand la police découvre leurs faits cachés.
En outre, la souffrance ou le ratage dans la construction du Moi qui préside à l'apparition d'une déviance sexuelle grave s'inscrit dans la vie de l'individu bien avant qu'il fasse voeu de chasteté ou choisisse la voie ecclésiastique, même si cela se construit à son insu, et ne se déclare que plus tard. Enfin et pour finir, si les chiffres donnés dans le fil "pédophilie dans l'Eglise"sont objectifs et sincères, la vie religieuse aurait tendance à ne pas attirer les pédophiles, puisque il y a proportionnellement moins de pédophiles chez les religieux que chez les hommes de la vie civile jouissant de toute l'amplitude sexuelle offerte par notre société...
Cela me laisse une impression d'une grande confusion, entre d'une part la réalité d'une vie chaste et vierge -dans tous ses aspects, pas que sexuels- sans virer casaque, et d'autre part la crainte, par tous ceux qui n'imaginent pas cette vie vierge possible, que tous les tenants d'une vie virginale soit autant de givrés potentiels... Ce n'est pas tant comme si la société n'imaginait pas seulement impossible de vivre sans sexe, c'est comme si elle n'admettait plus la contradiction, plus possible de vivre à la recherche d'autre chose que les buts qu'elle propose. Vivre à la recherche de l'union avec Dieu lui serait-il devenu intolérable? Vivre de cette union qui permet, quand on remet sa vie entre Ses Mains, de courir sur un chemin d'ascèse avec une grande paix?
Car finalement, ce n'est plus tant le fait dénoncé, -trop dénoncé- qui finit par surprendre, c'est le sens unique, la manipulation et l'acharnement du discours dénonciateur qui saute aux yeux...
PS :
Toute mon intervention sans que la moindre violence faite aux enfants soit défendable bien entendu.
Je précise que j'ai beaucoup de respect et d'estime pour notre Saint Père le Pape François, et que je salue son courage au vu de l'enclume mondiale qui lui tombe dessus avec la panpédophilie à laquelle il fait face. Ce Pape qui s'est voulu un champion de la lutte contre la pauvreté et de la restauration de l'image de l'Eglise pour y re-attirer les "périphéries" de plus en plus présentes sur d'anciennes terres chrétiennes, se retrouve à gérer une déliquescence à une échelle inattendue, et certains journalistes lui promettent qu'il n'est pas encore sorti d'affaire.
Il gère tellement de choses qu'on en finit par se demander si ce n'était pas sa mission sur terre, celle de "nettoyer" ou rénover l'Eglise de l'intérieur...? (au moins sur le sujet des violences sexuelles).
J'ouvre un nouveau fil suite à la fermeture du fil sur la pédophilie dans l'Eglise suite à l'atteinte d'un point plus ou moins Godwin. J'aimerais avoir quelques explications ou avis sur la lettre aux fidèles du 20 août dernier du Pape François, qui a soulevé des questionnements voire des rejets et des moqueries dans certains journaux (qui se fichaient par exemple de son appel au jeûne et du fait qu'il place l'Eglise sous la protection de l'Esprit Saint pour nous aider à avancer ensemble; ces deux points souffrant d'une image négative de fuite des vraies solutions aux yeux des journaux).
Donc : Notre Saint Père le Pape François, dans sa lettre du 20 août dernier, a trouvé les mots justes (selon moi) pour décrire la lèpre ecclésiale qui a eu cour dans l'Eglise. Des mots forts, mais dans un état d'esprit qui n'accable pas gratuitement tout en étant très lucide, qui m'a semblé tourné vers l'avenir et un changement à engager. De cela qu'il en soit largement remercié.
Je mets le lien sur la version intégrale de sa lettre pour que chacun puisse se faire son idée :
[url]http://www.orleans.catholique.fr/images/actualite/2018-08-20-pedophilie-lettre-pape-francois.pdf[/url]
Je ne sais pas si le cléricalisme incriminé dedans est la seule cause à exciser, si la réflexion autour du problème de la pédophilie ne devrait pas engager une réflexion plus large encore...? Il me semble pour ma part que ce n'est pas [i]que[/i] le rapport hiérarchique et communautariste qui est en cause... mais bon, je me fie à son analyse, il est Pape et détenteur de rapports fournis que lui seul connait. Peut-être quelqu'un a-t-il un avis sur ce point?
Il y a cependant un point que je ne comprends pas, c'est le statut du prélat reconnu coupable: je prends un exemple; le cardinal Mac Carrick a présenté sa démission au Pape au vu de la gravité et de la durée des faits ; le Pape le démet donc de ses fonctions, mais au lieu de le soumettre à la juridiction américaine, l'assigne à résidence en attendant un "procès canonique". C'est là que je ne peux m'empêcher de coincer; je crois le Pape sincère et déterminé, mais alors, pourquoi le prélat en question, -comme tout prévenu, un prof, un Tarik Ramadan ou toute autre personne-, ne se retrouve pas en détention préventive au lieu de se retrouver simplement "assigné à résidence" ? (surtout quand on sait les scandales des salles de bains de luxe des prélats, ce qui donne une idée de leur train de vie et du luxe de la résidence en question!, mais bon, passons, c'est un aparté). Il se peut que sur ce point ce soit moi qui ne comprenne pas bien les choses, mais quand même, je ne peux m'empêcher de penser à l'image laxiste que l'Eglise va récolter encore une fois, et surtout après des propos fermes du Pape? Ca décrédibilise quand même un peu son discours, nan? Comment se fait-il qu'il ne soit pas simplement livré à la justice civile, mis en détention préventive, jugé civilement et point ?
Et : quels sont les pouvoirs décisionnels d'un procès canonique, puisque le prélat est déjà démis de ses fonctions?
Si quelqu'un avait le savoir et la patience de l'expliquer (de façon dépassionnée... ), ça profiterait à tous sur ce forum (et à moi aussi ;) ).
Un autre point qui me chiffonne aussi, c'est que jusqu'à maintenant, on a l'impression que les commissions de réflexion autour des problèmes de moeurs dans l'Eglise se sont cantonnées à être des réunions non suivies d'effet, manquant singulièrement d'énergie pour faire changer profondément les choses, comme semblent l'exprimer les démissions des laïcs exaspérés de n'être pas entendus. Or le Pape ne peut agir seul, et quelles que soient ses ordonnances, s'il n'est pas suivi, ne va-t-on pas pour la énième fois assister à une démonstration d'impuissance par manque de prélats résolus à relayer la pensée du Pape? Benoît XVI, qu'on ne peut taxer de complice dans ces affaires, ne s'y est-il pas cassé les dents sur l'inertie de la masse de ses propres subordonnés? Donc, que va-t-il en être cette fois, car ce ne sont pas seulement les catholiques qui ont beaucoup d'attentes après la lettre papale, ce sont aussi des milliers de familles de victimes, les pouvoirs publics, et beaucoup d'observateurs sociaux et religieux. Car d'une détermination peut surgir une "jurisprudence" qui tire vers le haut d'autres religions ou groupes qui ont aussi du ménage à faire, et ce serait terrible de rater une telle occasion.
Ensuite, en filigrane de ce fil, mais surtout et carrément dans les articles de journaux, est abordée la sexualité des prêtres. Et ça, ça m'énerve tellement on sent le faux problème.
( [url]http://www.slate.fr/story/166160/religion-pape-francois-eglise-catholique-pedophilie-revelations-abus-sexuels-etats-unis-chili-australie-clericalisme[/url] entre autres, mais aussi la lettre de Nancy Houston au pape)
On a droit à tout: l'abstinence cause de frustration qui cause les déviances, l'homosexualité, l'Eglise démoniaque avec les homosexuels, l'Eglise empire de la misogynie, c'est la foire d'Empogne...
C'est vrai qu'on entend souvent dire, et par des prélats eux-mêmes, que l'homosexualité est très présente parmi les prêtres, mais de grâces, faisons la part des choses; un homosexuel n'est pas un pédophile, du moins en règle générale... et notre sujet est la déviance pédophile, pas le reste.
Depuis un certain temps, tout sert à demander avec de plus en plus d'insistance l'abrogation du célibat des prêtres, journaux, écrivain, personnage politique, tout le monde s'y met... le défaut de ce type de raisonnement, c'est que dans la vie civile, aucun homme ou quasiment n'est vierge sur toute la durée de sa vie, et pourtant certains sont pédophiles, violeurs, exhibitionnistes, bref déviants, tout en étant mariés, et à la grande surprise de leur épouse ou famille quand la police découvre leurs faits cachés.
En outre, la souffrance ou le ratage dans la construction du Moi qui préside à l'apparition d'une déviance sexuelle grave s'inscrit dans la vie de l'individu bien avant qu'il fasse voeu de chasteté ou choisisse la voie ecclésiastique, même si cela se construit à son insu, et ne se déclare que plus tard. Enfin et pour finir, si les chiffres donnés dans le fil "pédophilie dans l'Eglise"sont objectifs et sincères, la vie religieuse aurait tendance à ne pas attirer les pédophiles, puisque il y a proportionnellement moins de pédophiles chez les religieux que chez les hommes de la vie civile jouissant de toute l'amplitude sexuelle offerte par notre société...
Cela me laisse une impression d'une grande confusion, entre d'une part la réalité d'une vie chaste et vierge -dans tous ses aspects, pas que sexuels- sans virer casaque, et d'autre part la crainte, par tous ceux qui n'imaginent pas cette vie vierge possible, que tous les tenants d'une vie virginale soit autant de givrés potentiels... Ce n'est pas tant comme si la société n'imaginait pas seulement impossible de vivre sans sexe, c'est comme si elle n'admettait plus la contradiction, plus possible de vivre à la recherche d'autre chose que les buts qu'elle propose. Vivre à la recherche de l'union avec Dieu lui serait-il devenu intolérable? Vivre de cette union qui permet, quand on remet sa vie entre Ses Mains, de courir sur un chemin d'ascèse avec une grande paix?
Car finalement, ce n'est plus tant le fait dénoncé, -trop dénoncé- qui finit par surprendre, c'est le sens unique, la manipulation et l'acharnement du discours dénonciateur qui saute aux yeux...
PS :
Toute mon intervention sans que la moindre violence faite aux enfants soit défendable bien entendu.
Je précise que j'ai beaucoup de respect et d'estime pour notre Saint Père le Pape François, et que je salue son courage au vu de l'enclume mondiale qui lui tombe dessus avec la panpédophilie à laquelle il fait face. Ce Pape qui s'est voulu un champion de la lutte contre la pauvreté et de la restauration de l'image de l'Eglise pour y re-attirer les "périphéries" de plus en plus présentes sur d'anciennes terres chrétiennes, se retrouve à gérer une déliquescence à une échelle inattendue, et certains journalistes lui promettent qu'il n'est pas encore sorti d'affaire.
Il gère tellement de choses qu'on en finit par se demander si ce n'était pas sa mission sur terre, celle de "nettoyer" ou rénover l'Eglise de l'intérieur...? (au moins sur le sujet des violences sexuelles).