par Kerygme » sam. 20 août 2022, 12:33
Bonjour Saint Romain,
Tout d'abord écartons les passions pour mettre la question du discernement à la lumière de la Parole de Dieu :
Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai. (Jean 5, 30-32)
La question que vous vous posez est une vraie question, et comme pour toute supposée vocation elle nécessiterait donc un temps de discernement. Hors dans l'Église celui-ci passe par un ou des autres, nos passions pouvant nous induire facilement en erreur, et cela prend un certain temps. Par exemple, un séminariste peut renoncer jusqu'à la veille de son ordination, toutes ces années d'études et de formations sont encore du discernement.
La façon dont vous présentez votre choix nous inviterait à vous dire «non», pour vous protéger mais aussi pour protéger l'Église qui a été très secouée par des choix similaires dans son actualité. Bien que je comprenne la réaction tranchée qui a été donnée plus haut, je ne serai pas aussi catégorique.
Car le discernement ne se résume pas à dire «oui» ou «non» - les Ignatiens le comprendront bien - mais à faire travailler le discernant sur ses mouvements intérieurs afin qu'il/elle trouve la réponse à son questionnement sous la lumière de Dieu.
Et la vocation, quelle qu'elle soit, n'est pas comme une inscription à Parcoursup qui nous engagerait définitivement dans un choix. Notre état de vie peut changer et nos choix avec.
Laissez moi vous conter une expérience.
Je connais un ancien postulant à l'admission au diaconat permanent qui a toujours été très impliqué dans le Tiers-Ordre Franciscain et qui connaissait des problèmes d'emplois fixes et de relations avec les femmes. Il s'est questionné comme vous et en est venu à la conviction que son célibat devait servir à quelque chose et qu'il l'offrait à Dieu en aspirant à devenir diacre. Il pensait que c'était la voie que semblait lui indiquer Dieu. Il a donc été accepté à entrer en discernement pour une durée de deux années.
Années durant lesquelles sa situation professionnelle et personnelle ont évoluées : CDI et donc salaire mensuel ce qui lui a permis d'acheter une voiture, puis un appartement etc. Bref à se construire une nouvelle vie, et du coup il n'est pas entré en formation initiale car il envisageait une autre vocation : fonder une famille.
après tout si beaucoup sont devenus prêtre dans le passé c'est bien parce soit trop pauvre, soit pas assez bien pour se marier soit les deux, donc je ne crois pas que la vocation de prêtre est forcément dicté par un appel, dans l'idéal ce serait le cas toujours.
Dieu n'écoutant pas les prières pour cela aurait peut être un plan cache.
Même si cela ne m'enchante pas plus que ça vu que beaucoup d'aspects de la vie de prêtre sont assez rebutant pour moi.
Et c'est là que se pose le problème, vous semblez décider ce que sont les choix de Dieu et non à chercher les connaître.
Dieu écoute toujours les prières, seulement il faut aussi accepter qu'Il y réponde quand Lui juge le moment opportun et de la façon qu'Il juge juste et sage. Des fois c'est rapide et des fois c'est long.
Pour comprendre le temps de Dieu je pense à sainte Monique qui pria quotidiennement pour la conversion de son fils pendant 30 années, et quelle conversion : celle de saint Augustin.
Dieu vous veut libre, et Il se fera présence et vous accompagnera dans les choix que vous ferez. Le Catéchisme définit la liberté comme "
le pouvoir, enraciné dans la raison et la volonté, d'agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, d'accomplir par soi-même des actes délibérés. Par le libre arbitre, chacun dispose de lui-même. La liberté est chez l'homme et la femme une force de croissance et de maturation dans la vérité et le bien. La liberté atteint sa perfection lorsqu'elle est ordonnée à Dieu, notre béatitude". ( § 1731).
L'élément récurrent dans le discernement vocationnel, et j'en parle d'expérience, c'est donc : la liberté.
Votre liberté à poser un choix en toute connaissance et pleine conscience ainsi que la liberté de l'Église à vous dire oui ou non. Car quelle que soit la force de l'appel, il n'y aura pas d'appelé sans appelant. Or en l'état, un choix par défaut ou par dépit n'est pas un choix libre.
Et s'il veut que vous soyez prêtre, ne vous en inquiétez pas. Dieu vous le fera savoir, dans l'intensité ou dans la durée. Comme nous le dit le Christ au travers de Jean au chapitre 15 : «
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. » (v. 16).
Bonjour Saint Romain,
Tout d'abord écartons les passions pour mettre la question du discernement à la lumière de la Parole de Dieu :
[quote]Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai. (Jean 5, 30-32)
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La question que vous vous posez est une vraie question, et comme pour toute supposée vocation elle nécessiterait donc un temps de discernement. Hors dans l'Église celui-ci passe par un ou des autres, nos passions pouvant nous induire facilement en erreur, et cela prend un certain temps. Par exemple, un séminariste peut renoncer jusqu'à la veille de son ordination, toutes ces années d'études et de formations sont encore du discernement.
La façon dont vous présentez votre choix nous inviterait à vous dire «non», pour vous protéger mais aussi pour protéger l'Église qui a été très secouée par des choix similaires dans son actualité. Bien que je comprenne la réaction tranchée qui a été donnée plus haut, je ne serai pas aussi catégorique.
Car le discernement ne se résume pas à dire «oui» ou «non» - les Ignatiens le comprendront bien - mais à faire travailler le discernant sur ses mouvements intérieurs afin qu'il/elle trouve la réponse à son questionnement sous la lumière de Dieu.
Et la vocation, quelle qu'elle soit, n'est pas comme une inscription à Parcoursup qui nous engagerait définitivement dans un choix. Notre état de vie peut changer et nos choix avec.
Laissez moi vous conter une expérience.
Je connais un ancien postulant à l'admission au diaconat permanent qui a toujours été très impliqué dans le Tiers-Ordre Franciscain et qui connaissait des problèmes d'emplois fixes et de relations avec les femmes. Il s'est questionné comme vous et en est venu à la conviction que son célibat devait servir à quelque chose et qu'il l'offrait à Dieu en aspirant à devenir diacre. Il pensait que c'était la voie que semblait lui indiquer Dieu. Il a donc été accepté à entrer en discernement pour une durée de deux années.
Années durant lesquelles sa situation professionnelle et personnelle ont évoluées : CDI et donc salaire mensuel ce qui lui a permis d'acheter une voiture, puis un appartement etc. Bref à se construire une nouvelle vie, et du coup il n'est pas entré en formation initiale car il envisageait une autre vocation : fonder une famille.
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[quote]après tout si beaucoup sont devenus prêtre dans le passé c'est bien parce soit trop pauvre, soit pas assez bien pour se marier soit les deux, donc je ne crois pas que la vocation de prêtre est forcément dicté par un appel, dans l'idéal ce serait le cas toujours.[/quote]
Dieu n'écoutant pas les prières pour cela aurait peut être un plan cache.
Même si cela ne m'enchante pas plus que ça vu que beaucoup d'aspects de la vie de prêtre sont assez rebutant pour moi.
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Et c'est là que se pose le problème, vous semblez décider ce que sont les choix de Dieu et non à chercher les connaître.
Dieu écoute toujours les prières, seulement il faut aussi accepter qu'Il y réponde quand Lui juge le moment opportun et de la façon qu'Il juge juste et sage. Des fois c'est rapide et des fois c'est long.
Pour comprendre le temps de Dieu je pense à sainte Monique qui pria quotidiennement pour la conversion de son fils pendant 30 années, et quelle conversion : celle de saint Augustin.
Dieu vous veut libre, et Il se fera présence et vous accompagnera dans les choix que vous ferez. Le Catéchisme définit la liberté comme "[i]le pouvoir, enraciné dans la raison et la volonté, d'agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, d'accomplir par soi-même des actes délibérés. Par le libre arbitre, chacun dispose de lui-même. La liberté est chez l'homme et la femme une force de croissance et de maturation dans la vérité et le bien. La liberté atteint sa perfection lorsqu'elle est ordonnée à Dieu, notre béatitude[/i]". ( § 1731).
L'élément récurrent dans le discernement vocationnel, et j'en parle d'expérience, c'est donc : la liberté.
Votre liberté à poser un choix en toute connaissance et pleine conscience ainsi que la liberté de l'Église à vous dire oui ou non. Car quelle que soit la force de l'appel, il n'y aura pas d'appelé sans appelant. Or en l'état, un choix par défaut ou par dépit n'est pas un choix libre.
Et s'il veut que vous soyez prêtre, ne vous en inquiétez pas. Dieu vous le fera savoir, dans l'intensité ou dans la durée. Comme nous le dit le Christ au travers de Jean au chapitre 15 : « [i]Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure.[/i] » (v. 16).