par ademimo » jeu. 01 juin 2023, 1:15
Bonjour,
C'est un piège classique dans lequel vous êtes tombée. Le Carême est souvent pris pour ce qu'il n'est pas : l'occasion de corriger ses petits travers. Le Carême étant terminé, il n'est pas étonnant qu'il ait laissé place au festin, malgré vous, dans votre esprit. Mais la fonction du Carême n'est pas de faire disparaître les pratiques supposées mauvaises : celles-ci doivent être traitées - paradoxalement ! - en-dehors du Carême, justement, en temps "normal".
Le but du Carême n'est autre que de prendre part à la Passion du Christ. Il n'y en a pas d'autre. Vous êtes un peu passée à côté, si vous me permettez de le dire...
Si vous souhaitez venir à bout de cette pratique, que vous vivez péniblement, à la limite, ce n'est pas directement du ressort de la religion. Il faut faire la part entre deux ou trois choses : selon l'Eglise, la gourmandise est un péché, et vous remarquerez que cet aspect vous amène sur les lieux de la culpabilité, ce qui n'arrange rien certainement, puisque la culpabilité alimente un mal-être lequel réclame du réconfort, et c'est un cercle vicieux qui se met en place ; cette position vous humilie, et vous voudriez, bien évidemment, y échapper, mais n'est-ce pas par amour-propre ? L'Eglise dit aussi que l'orgueil est un péché, et nous savons bien que, selon un certain discours souvent prononcé, Dieu se servirait de l'un pour contrer l'autre, refusant les secours de la Providence en matière de "péché de la chair" pour vous prémunir contre un péché bien plus grand qui est celui de l'esprit.
Donc en définitive, sur le plan spirituel, sur cette question, on ne s'en sort jamais, navigant perpétuellement entre Charybde et Scylla.
Reste une autre perspective : celle de votre santé, et de vos besoins légitimes, qui pour le coup relèveraient plutôt du devoir d'état. Il serait donc peut-être souhaitable de ne pas en faire un problème spirituel, mais plutôt pratique. Et le Carême n'est pas du tout le lieu pour le traiter, au risque de le parasiter, tout en l'exploitant pour un résultat totalement inefficace.
Car si les régimes étaient efficaces, ça se saurait. Et le Carême n'est pas un régime. Halte à la confusion. Plutôt que de faire un régime - soit un effort ponctuel qui sera relâché par la suite - ce qui est recommandé par les nutritionnistes est plutôt de réformer sa façon de se nourrir, d'une façon globale et sur le long terme.
Je vous cite l'exemple du Dr. Delabos, expert en chrono-nutrition, qui fustige avec d'excellents arguments les régimes qui vous font subir des privations, souffrances, ascèses inutiles, sans compter l'affaiblissement du corps, et qui vous conduisent inévitablement à la récidive. C'est inévitable, inéluctable, imparable.
Ce qu'il préconise, au contraire, c'est simplement d'adopter une manière saine et régulière de se nourrir, sans privation d'aucune sorte. Sinon c'est le cercle vicieux et la boucle recommence.
Je vous inviterais donc plutôt à aller dans cette voie : vous renseigner, éventuellement vous faire aider par un nutritionniste, faire un état des lieux précis de vos pratiques, et mettre au point une nouvelle façon de répartir et composer vos repas, sans vous priver de plaisirs - modérés - et traiter les choses séparément : il y a ce qui relève du spirituel, et il y a ce qui relève de votre devoir d'état, c'est-à-dire de votre façon de vivre en général.
Bonjour,
C'est un piège classique dans lequel vous êtes tombée. Le Carême est souvent pris pour ce qu'il n'est pas : l'occasion de corriger ses petits travers. Le Carême étant terminé, il n'est pas étonnant qu'il ait laissé place au festin, malgré vous, dans votre esprit. Mais la fonction du Carême n'est pas de faire disparaître les pratiques supposées mauvaises : celles-ci doivent être traitées - paradoxalement ! - en-dehors du Carême, justement, en temps "normal".
Le but du Carême n'est autre que de prendre part à la Passion du Christ. Il n'y en a pas d'autre. Vous êtes un peu passée à côté, si vous me permettez de le dire...
Si vous souhaitez venir à bout de cette pratique, que vous vivez péniblement, à la limite, ce n'est pas directement du ressort de la religion. Il faut faire la part entre deux ou trois choses : selon l'Eglise, la gourmandise est un péché, et vous remarquerez que cet aspect vous amène sur les lieux de la culpabilité, ce qui n'arrange rien certainement, puisque la culpabilité alimente un mal-être lequel réclame du réconfort, et c'est un cercle vicieux qui se met en place ; cette position vous humilie, et vous voudriez, bien évidemment, y échapper, mais n'est-ce pas par amour-propre ? L'Eglise dit aussi que l'orgueil est un péché, et nous savons bien que, selon un certain discours souvent prononcé, Dieu se servirait de l'un pour contrer l'autre, refusant les secours de la Providence en matière de "péché de la chair" pour vous prémunir contre un péché bien plus grand qui est celui de l'esprit.
Donc en définitive, sur le plan spirituel, sur cette question, on ne s'en sort jamais, navigant perpétuellement entre Charybde et Scylla.
Reste une autre perspective : celle de votre santé, et de vos besoins légitimes, qui pour le coup relèveraient plutôt du devoir d'état. Il serait donc peut-être souhaitable de ne pas en faire un problème spirituel, mais plutôt pratique. Et le Carême n'est pas du tout le lieu pour le traiter, au risque de le parasiter, tout en l'exploitant pour un résultat totalement inefficace.
Car si les régimes étaient efficaces, ça se saurait. Et le Carême n'est pas un régime. Halte à la confusion. Plutôt que de faire un régime - soit un effort ponctuel qui sera relâché par la suite - ce qui est recommandé par les nutritionnistes est plutôt de réformer sa façon de se nourrir, d'une façon globale et sur le long terme.
Je vous cite l'exemple du Dr. Delabos, expert en chrono-nutrition, qui fustige avec d'excellents arguments les régimes qui vous font subir des privations, souffrances, ascèses inutiles, sans compter l'affaiblissement du corps, et qui vous conduisent inévitablement à la récidive. C'est inévitable, inéluctable, imparable.
Ce qu'il préconise, au contraire, c'est simplement d'adopter une manière saine et régulière de se nourrir, sans privation d'aucune sorte. Sinon c'est le cercle vicieux et la boucle recommence.
Je vous inviterais donc plutôt à aller dans cette voie : vous renseigner, éventuellement vous faire aider par un nutritionniste, faire un état des lieux précis de vos pratiques, et mettre au point une nouvelle façon de répartir et composer vos repas, sans vous priver de plaisirs - modérés - et traiter les choses séparément : il y a ce qui relève du spirituel, et il y a ce qui relève de votre devoir d'état, c'est-à-dire de votre façon de vivre en général.