par Simili modo » ven. 25 déc. 2020, 14:16
Bonjour marieange78,
Tout d'abord, je vous souhaite une sainte fête de Noël.
Je subodore – j'espère me tromper, néanmoins... – que la réunion en famille ait pu être particulière source d'inquiétude pour vous compte tenu des récents événements relatés ci-dessus. J'ai l'espoir que la célébration du « Prince de la Paix » ait néanmoins donné du répit et accordé du calme sous votre chaumière.
Concernant votre épreuve, j'aimerais, à la lumière de mon histoire familiale, peut-être vous aider à réfléchir. Je tairai ma propre expérience quoique j'ai pu également me reconnaître personnellement dans votre récit.
Je vais grossir bien volontairement les traits quoique je ne me remarque habituellement pas pour mon manichéisme exacerbé.
Au sein de ma famille, athéisme profond et foi ardente se battent depuis longtemps. Les croyants sont très peu nombreux mais ont une confiance immense envers le Seigneur. Les athées sont nombreux mais leurs faibles capacités de raisonnement les desservent beaucoup ; mais, ils sont en majorité, et comme toute oppression de foule, la lutte est difficile.
L'une de mes soeurs a longtemps vécu dans une tension profonde entre ces deux « polarités », jusqu'à ses trente ans. Jusqu'au jour où, après une énième vie dans un secret et silence assourdissant, ma mère a, au cours d'une rencontre fortuite, découvert : 1– sa grossesse, 2– sa vie conjugale hors mariage, 3– son déménagement loin d'elle ; son choix d'adulte, en somme.
Cette ultime étape « paracheva » des années d'angoisse pour ma mère, une déception immense parce qu'elle avait finalement choisi de ne pas suivre la voie d'un mariage saint et fécond, un choix sans doute assez éloigné du Christ (je ne peux sonder les coeurs !), le sentiment d'avoir perdu le dur combat. Une croix à porter avant dans les angoisses de l'éducation, une croix à porter pendant dans le silence et le soupçon des choix qui attristent des parents, et une croix encore demain, même si la paix est revenue, l'abcès ayant été crevé. Mais une croix à porter pour ma mère jusqu'à la fin de ses jours.
Des années auparavant, elle aurait sans nul doute aimé, comme vous, dans les précédentes découvertes qui faisaient déjà très mal, arrêter le train à temps. Peut-être a-t-elle mal agi, peut-être pas. En réalité, peu importe. Je ne pourrais bien entendu juger de l'éducation de mes parents, ce serait expertiser sur quelque chose dont je n'ai pas les compétences et ne serais pas à ma place.
Ce qui est certain, c'est que ma mère avait le désir profond de l'inviter à choisir la voie du Seigneur.
Je vous raconte cette histoire car là est l'éternelle difficulté de la fin et des moyens, toute affaire d'éducation. Moi-même, frère ayant observé ces douleurs un peu en retrait, ai pu voir à quel point, quelle que soit l'éducation reçue, le choix final, la décision ultime revient à... sa propre personne. Voilà une belle lapalissade, mais qu'elle est importante à mes yeux.
Tout acte, geste, parole de ma mère, qu'ils aient été positifs ou qu'ils aient, au contraire, dégoûté, éloigné ma soeur, ne furent pas mauvais. Il y a des manières plus ou moins bonnes d'établir un climat de confiance, bien sûr. Mais quand, comme vous, on cherche à mettre sur la voie du Seigneur, il n'y a pas de « mauvais pion ».
Je ne vous ai rien appris ici, je le sais bien. Je n'ai voulu que vous apporter mon soutien en relisant mon histoire familiale, en relisant l'éducation donnée par ma mère. Demandez au Seigneur de ne pas sortir des sentiers de votre juste rôle de mère. Demandez au Seigneur comme Sa mère, notre Mère, la Vierge. C'est en cela que j'admire ma propre mère ; elle n'a jamais quitté le désir de transmettre à ses enfants la soif du Seigneur même en faisant cavalier seul.
Et même si beaucoup de batailles ont été perdues, même si elle a peut-être mal agi (encore une fois, je n'ai pas la réponse à cette interrogation), j'ai la conviction pour elle que le Christ l'a guidée. Et qu'un jour, cela portera ses fruits. Jusqu'au jour de notre mort, nous pouvons nous rendre compte de la splendeur du Christ. « Plus tard, tu comprendras. »
J'ai choisi la voie du Seigneur aussi librement que ma soeur a suivi une vie davantage déliée des exigences – parce que s'il y a bien des exigences que l'on accepte, ce sont les Siennes – de la foi.
Je ne pourrais évidemment vous donner de recette particulière sauf à vous recommander de demander au Seigneur et à Marie de vous aider à être mère, à être mère de bien. Je prierai à votre intention en ce jour de Noël pour que le Seigneur vous donne les clés du coffre contenant les mots de la confiance pour parler et aider votre fille.
***
Le cœur plein d’espérance, Vierge, à vous j’ai recours
Soyez mon assistance en tous lieux et toujours.
Vous êtes notre Mère, Jésus est votre Fils ;
Portez-lui la prière de vos enfants chéris.
Sainte Vierge Marie, doux abri des pécheurs,
Apaisez, je vous prie, mes trop justes frayeurs.
De votre Fils, mon juge, j’ai transgressé la loi ;
Ah ! Soyez mon refuge, intercédez pour moi.
Daignez m’être propice au moment de mourir,
Et calmez la justice que je crains de subir.
Ô Vierge, mon modèle, le cœur de votre enfant
Désire être fidèle et par vous triomphant.
Bonne Mère, en mon âme, dans ce suprême instant,
Mettez la sainte flamme de l’amour repentant ;
Et que dans l’espérance de l’immortel pardon,
Mon cœur plein d’assurance bénisse votre Nom.
Bonjour marieange78,
Tout d'abord, je vous souhaite une sainte fête de Noël.
Je subodore – j'espère me tromper, néanmoins... – que la réunion en famille ait pu être particulière source d'inquiétude pour vous compte tenu des récents événements relatés ci-dessus. J'ai l'espoir que la célébration du « Prince de la Paix » ait néanmoins donné du répit et accordé du calme sous votre chaumière.
Concernant votre épreuve, j'aimerais, à la lumière de mon histoire familiale, peut-être vous aider à réfléchir. Je tairai ma propre expérience quoique j'ai pu également me reconnaître personnellement dans votre récit.
Je vais grossir bien volontairement les traits quoique je ne me remarque habituellement pas pour mon manichéisme exacerbé.
Au sein de ma famille, athéisme profond et foi ardente se battent depuis longtemps. Les croyants sont très peu nombreux mais ont une confiance immense envers le Seigneur. Les athées sont nombreux mais leurs faibles capacités de raisonnement les desservent beaucoup ; mais, ils sont en majorité, et comme toute oppression de foule, la lutte est difficile.
L'une de mes soeurs a longtemps vécu dans une tension profonde entre ces deux « polarités », jusqu'à ses trente ans. Jusqu'au jour où, après une énième vie dans un secret et silence assourdissant, ma mère a, au cours d'une rencontre fortuite, découvert : 1– sa grossesse, 2– sa vie conjugale hors mariage, 3– son déménagement loin d'elle ; son choix d'adulte, en somme.
Cette ultime étape « paracheva » des années d'angoisse pour ma mère, une déception immense parce qu'elle avait finalement choisi de ne pas suivre la voie d'un mariage saint et fécond, un choix sans doute assez éloigné du Christ (je ne peux sonder les coeurs !), le sentiment d'avoir perdu le dur combat. Une croix à porter avant dans les angoisses de l'éducation, une croix à porter pendant dans le silence et le soupçon des choix qui attristent des parents, et une croix encore demain, même si la paix est revenue, l'abcès ayant été crevé. Mais une croix à porter pour ma mère jusqu'à la fin de ses jours.
Des années auparavant, elle aurait sans nul doute aimé, comme vous, dans les précédentes découvertes qui faisaient déjà très mal, arrêter le train à temps. Peut-être a-t-elle mal agi, peut-être pas. En réalité, peu importe. Je ne pourrais bien entendu juger de l'éducation de mes parents, ce serait expertiser sur quelque chose dont je n'ai pas les compétences et ne serais pas à ma place.
Ce qui est certain, c'est que ma mère avait le désir profond de l'inviter à choisir la voie du Seigneur.
Je vous raconte cette histoire car là est l'éternelle difficulté de la fin et des moyens, toute affaire d'éducation. Moi-même, frère ayant observé ces douleurs un peu en retrait, ai pu voir à quel point, quelle que soit l'éducation reçue, le choix final, la décision ultime revient à... sa propre personne. Voilà une belle lapalissade, mais qu'elle est importante à mes yeux.
Tout acte, geste, parole de ma mère, qu'ils aient été positifs ou qu'ils aient, au contraire, dégoûté, éloigné ma soeur, ne furent pas mauvais. Il y a des manières plus ou moins bonnes d'établir un climat de confiance, bien sûr. Mais quand, comme vous, on cherche à mettre sur la voie du Seigneur, il n'y a pas de « mauvais pion ».
Je ne vous ai rien appris ici, je le sais bien. Je n'ai voulu que vous apporter mon soutien en relisant mon histoire familiale, en relisant l'éducation donnée par ma mère. Demandez au Seigneur de ne pas sortir des sentiers de votre juste rôle de mère. Demandez au Seigneur comme Sa mère, notre Mère, la Vierge. C'est en cela que j'admire ma propre mère ; elle n'a jamais quitté le désir de transmettre à ses enfants la soif du Seigneur même en faisant cavalier seul.
Et même si beaucoup de batailles ont été perdues, même si elle a peut-être mal agi (encore une fois, je n'ai pas la réponse à cette interrogation), j'ai la conviction pour elle que le Christ l'a guidée. Et qu'un jour, cela portera ses fruits. Jusqu'au jour de notre mort, nous pouvons nous rendre compte de la splendeur du Christ. « Plus tard, tu comprendras. »
J'ai choisi la voie du Seigneur aussi librement que ma soeur a suivi une vie davantage déliée des exigences – parce que s'il y a bien des exigences que l'on accepte, ce sont les Siennes – de la foi.
Je ne pourrais évidemment vous donner de recette particulière sauf à vous recommander de demander au Seigneur et à Marie de vous aider à [i]être mère[/i], à être mère de bien. Je prierai à votre intention en ce jour de Noël pour que le Seigneur vous donne les clés du coffre contenant les mots de la confiance pour parler et aider votre fille.
***
[i]Le cœur plein d’espérance, Vierge, à vous j’ai recours
Soyez mon assistance en tous lieux et toujours.
Vous êtes notre Mère, Jésus est votre Fils ;
Portez-lui la prière de vos enfants chéris.
Sainte Vierge Marie, doux abri des pécheurs,
Apaisez, je vous prie, mes trop justes frayeurs.
De votre Fils, mon juge, j’ai transgressé la loi ;
Ah ! Soyez mon refuge, intercédez pour moi.
Daignez m’être propice au moment de mourir,
Et calmez la justice que je crains de subir.
Ô Vierge, mon modèle, le cœur de votre enfant
Désire être fidèle et par vous triomphant.
Bonne Mère, en mon âme, dans ce suprême instant,
Mettez la sainte flamme de l’amour repentant ;
Et que dans l’espérance de l’immortel pardon,
Mon cœur plein d’assurance bénisse votre Nom.[/i]