par Kerygme » mar. 28 juin 2022, 13:32
Bonjour Vladimir,
Je salue votre démarche, emplie de sincérité et d'une recherche qui n'est pas superficielle.
Je vous rassure de suite - du moins c'est mon intention au moment d'écrire - j'ai été athée pendant 40 ans et je suis d'une logique et d'une rationalité exacerbée et pourtant cela n'a en rien été un obstacle ou empêché quoi que ce soit; de plus c'est absolument compatible.
Ayant aussi grandi dans des institutions comme les pensions, foyers de la DDASS ou de l'éducation surveillée, familles d'accueil, cela n'a en rien été rédhibitoire - sauf si j'avais fait obstacle en prenant mon passé comme une excuse - mais il est indéniable que cela a rendu cette rencontre plus tardive.
Croire n'est pas savoir. Si quelqu'un n'a jamais rencontré Jésus, de manière sensitive, mais qu'il place sa confiance en Lui, en sa Parole, etc, alors on peut parler de foi. Ce mot dans son acception chrétienne est synonyme de confiance. Alors qui a le plus la foi : celui qui croit sans jamais avoir vu ou celui qui a vu et n'a plus besoin de croire ?
Et puis je connais peu de convertis qui disent, en faisant une relecture de vie, ne pas avoir rencontré le Christ. Cela a même été plutôt fréquent, sauf qu'on ne percevait pas sa présence puisqu'on ne savait pas la chercher.
Ne voyez pas Jésus comme quelqu'un qui se doit de venir vers vous pour que vous «sachiez». Mais comme quelqu'un qui vous tend les bras et attend simplement un acte de liberté et de votre volonté. Alors oui, il est normal d'aller vers Lui, d'autant plus si vous en ressentez l'appel; car Lui ne vous force pas, il respecte votre liberté même jusqu'à Le repousser. Il est très certainement le seul qui ne veut que notre bien.
Alors oui vous devriez commencer un catéchuménat, ne serait-ce que pour connaitre ce qui fonde notre foi commune : Jésus Christ, la Sainte Écriture et la façon dont l'Église catholique l'interprète, la Tradition.
Et des doutes vous en aurez, les questionnements se bousculeront mais si vous recevez sans mettre d'obstacles dans votre cœur alors vous verrez que la foi n'est ni crédulité, ni irrationalité. Elle est avant tout une grâce, et comme pour tout cadeau : on peut l'accepter ou non, l'utiliser ou la mettre dans un tiroir. Après, certains doutes sont plus longs que d'autres et ce qui est problématique ce n'est pas de douter mais d'être obstiné dans le doute.
Ce que vous décrivez me parait normal, vous défendez des valeurs morales qui vous ont fait vous catégoriser et c'est un réflexe naturel d'appartenance à un groupe. Mais ce ne sont pas les valeurs morales qui font le catho - je connais des athées qui les portent haut - mais de les porter par et pour celui qui nous a dit : «Moi, je suis la Vérité, le Chemin, la Vie» (Jean 14,16).
Il ne faut pas non plus le faire pour combler un manque ou obtenir des «caractéristiques».
Ayez confiance et vous recevrez ce que vous devrez recevoir, et qui ne sera pas forcément ce que vous attendez, de la façon dont vous l'attendez, et en proportion de ce que vous souhaitez. Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons réellement besoin.
J'attire votre attention sur des récurrences sur lesquelles je bute à la lecture et qui font souvent référence au "moi" : les valeurs, les idéaux, la morale etc. Devenir chrétien c'est mourir au moi pour revêtir le Christ, en vivre et en témoigner. C'est une conversion de chaque jour et jusqu'au dernier.
Est-ce fait pour vous ? Nul doute que nous ne pouvons absolument pas y répondre mais seulement vous y encourager.
Alors j'oserai vous dire : allez y ! Lancez vous dans votre premier pas, sautez dans le grand bassin, après c'est vous qui saurez y répondre.
Et je doute qu'un prêtre ne vous trouve pas sincère, tout d'abord il n'est pas là pour juger votre démarche mais pour vous y accompagner et puis votre message prouve que vous parlez avec votre cœur. Parlez lui de la même façon.
Je conclurai cette longue réponse avec un verset biblique : « Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.» (Luc 15,7). J'espère qu'il vous touchera comme il continue de me toucher.
N'hésitez pas à témoigner de la suite.
Bonjour Vladimir,
Je salue votre démarche, emplie de sincérité et d'une recherche qui n'est pas superficielle.
Je vous rassure de suite - du moins c'est mon intention au moment d'écrire - j'ai été athée pendant 40 ans et je suis d'une logique et d'une rationalité exacerbée et pourtant cela n'a en rien été un obstacle ou empêché quoi que ce soit; de plus c'est absolument compatible.
Ayant aussi grandi dans des institutions comme les pensions, foyers de la DDASS ou de l'éducation surveillée, familles d'accueil, cela n'a en rien été rédhibitoire - sauf si j'avais fait obstacle en prenant mon passé comme une excuse - mais il est indéniable que cela a rendu cette rencontre plus tardive.
Croire n'est pas savoir. Si quelqu'un n'a jamais rencontré Jésus, de manière sensitive, mais qu'il place sa confiance en Lui, en sa Parole, etc, alors on peut parler de foi. Ce mot dans son acception chrétienne est synonyme de confiance. Alors qui a le plus la foi : celui qui croit sans jamais avoir vu ou celui qui a vu et n'a plus besoin de croire ?
Et puis je connais peu de convertis qui disent, en faisant une relecture de vie, ne pas avoir rencontré le Christ. Cela a même été plutôt fréquent, sauf qu'on ne percevait pas sa présence puisqu'on ne savait pas la chercher.
Ne voyez pas Jésus comme quelqu'un qui se doit de venir vers vous pour que vous «sachiez». Mais comme quelqu'un qui vous tend les bras et attend simplement un acte de liberté et de votre volonté. Alors oui, il est normal d'aller vers Lui, d'autant plus si vous en ressentez l'appel; car Lui ne vous force pas, il respecte votre liberté même jusqu'à Le repousser. Il est très certainement le seul qui ne veut que notre bien.
Alors oui vous devriez commencer un catéchuménat, ne serait-ce que pour connaitre ce qui fonde notre foi commune : Jésus Christ, la Sainte Écriture et la façon dont l'Église catholique l'interprète, la Tradition.
Et des doutes vous en aurez, les questionnements se bousculeront mais si vous recevez sans mettre d'obstacles dans votre cœur alors vous verrez que la foi n'est ni crédulité, ni irrationalité. Elle est avant tout une grâce, et comme pour tout cadeau : on peut l'accepter ou non, l'utiliser ou la mettre dans un tiroir. Après, certains doutes sont plus longs que d'autres et ce qui est problématique ce n'est pas de douter mais d'être obstiné dans le doute.
Ce que vous décrivez me parait normal, vous défendez des valeurs morales qui vous ont fait vous catégoriser et c'est un réflexe naturel d'appartenance à un groupe. Mais ce ne sont pas les valeurs morales qui font le catho - je connais des athées qui les portent haut - mais de les porter par et pour celui qui nous a dit : «Moi, je suis la Vérité, le Chemin, la Vie» (Jean 14,16).
Il ne faut pas non plus le faire pour combler un manque ou obtenir des «caractéristiques».
Ayez confiance et vous recevrez ce que vous devrez recevoir, et qui ne sera pas forcément ce que vous attendez, de la façon dont vous l'attendez, et en proportion de ce que vous souhaitez. Dieu sait mieux que nous ce dont nous avons réellement besoin.
J'attire votre attention sur des récurrences sur lesquelles je bute à la lecture et qui font souvent référence au "moi" : les valeurs, les idéaux, la morale etc. Devenir chrétien c'est mourir au moi pour revêtir le Christ, en vivre et en témoigner. C'est une conversion de chaque jour et jusqu'au dernier.
Est-ce fait pour vous ? Nul doute que nous ne pouvons absolument pas y répondre mais seulement vous y encourager.
Alors j'oserai vous dire : allez y ! Lancez vous dans votre premier pas, sautez dans le grand bassin, après c'est vous qui saurez y répondre.
Et je doute qu'un prêtre ne vous trouve pas sincère, tout d'abord il n'est pas là pour juger votre démarche mais pour vous y accompagner et puis votre message prouve que vous parlez avec votre cœur. Parlez lui de la même façon.
Je conclurai cette longue réponse avec un verset biblique : «[i] Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.[/i]» (Luc 15,7). J'espère qu'il vous touchera comme il continue de me toucher.
N'hésitez pas à témoigner de la suite.