par Voyageur » ven. 20 sept. 2019, 23:59
Crosswind a écrit : ↑mar. 17 sept. 2019, 15:36
Sur le plan philosophique, affirmer le temps en tant que conséquence de la matière est une entreprise pour le moins hardie.
Si vous définissez le temps comme une perception, cela semble moins compliqué. Après tout, notre vision du réel se fonde sur nos sens. Ce sentiment de temps qui passe est directement lié aux mouvements planétaires, aux distances parcourues, à la dégradation de la chair, etc. Tous ces indices s'appuient sur la matière. Une pure conscience plongée dans le vide ne peut s'attacher à ces référentiels. Vous-mêmes, lorsque vous "rêvez", lorsque votre esprit "s'évade" ou qu'il s'endort, ressentez-vous l'écoulement du temps uniformément ? Le temps s'échappe ou s'étire hors de la matière. Il n'est plus une variable tangible, quantifiable, partagée.
Crosswind a écrit : ↑mar. 17 sept. 2019, 15:36
d'autre part il reste parfaitement possible d'envisager le temps en tant que potentialité dans un espace de déploiement vide de toute matière.
Je ne le pense pas. Le temps perdrait toute consistance et donc tout intérêt ; à l'image de coordonnées spatiales dans un monde vide.
Crosswind a écrit : ↑mar. 17 sept. 2019, 15:36
De même que, pour éviter tout anthropomorphisme, il est préférable de s'abstenir d'opposer une "matière" à un "esprit", ces deux termes étant issus en ligne droite de notre mode de pensée…
Et qu'est-ce qui ne l'est pas ?! On pourrait aussi s'abstenir d'utiliser des mots, qui peuvent porter plusieurs sens selon leur emploi... Pour appréhender un nouveau phénomène, on part toujours de soi, de son ressenti, de son expérience. C'est un mécanisme proprement humain et il nous a conduit à bien des découvertes. Refuser "l'anthropomorphisme", c'est refuser les constructions mentales qui font intervenir des concepts, des idéations, des constructs historiques, philosophiques, émotionnels. Refuser tous nos souvenirs, qui peuvent être fragmentés, substitués. Refuser toutes nos intuitions, dont l'origine est mystérieuse et qui proviennent probablement du subconscient. Que restera-t-il après un examen poussé de nos outils cognitifs ?
Crosswind a écrit : ↑mar. 17 sept. 2019, 15:36
Addendum : j'en profite aussi pour rappeler que depuis les travaux de notre bien-aimé Kant, l'absolu est reconnu comme indémontrable, indécidable, invérifiable… L'existence ou la non-existence de Dieu ne peut donc
pas être
démontrée. Seule la foi permet l'accès plein et entier à Son Règne.
L'assertion : "Je pense que je suis." ne peut-elle pas être acceptable en terme d'absolu ? Il s'agirait d'une impression personnelle d'exister. L'impression d'être, même sans preuve empirique de sa justesse, implique automatiquement une conscience individuelle. "Je pense que je suis" me semble être une assertion auto-réalisatrice et, donc, toujours correcte.
[quote=Crosswind post_id=407071 time=1568727363 user_id=16850]
Sur le plan philosophique, affirmer le temps en tant que conséquence de la matière est une entreprise pour le moins hardie. [/quote]
Si vous définissez le temps comme une perception, cela semble moins compliqué. Après tout, notre vision du réel se fonde sur nos sens. Ce sentiment de temps qui passe est directement lié aux mouvements planétaires, aux distances parcourues, à la dégradation de la chair, etc. Tous ces indices s'appuient sur la matière. Une pure conscience plongée dans le vide ne peut s'attacher à ces référentiels. Vous-mêmes, lorsque vous "rêvez", lorsque votre esprit "s'évade" ou qu'il s'endort, ressentez-vous l'écoulement du temps uniformément ? Le temps s'échappe ou s'étire hors de la matière. Il n'est plus une variable tangible, quantifiable, partagée.
[quote=Crosswind post_id=407071 time=1568727363 user_id=16850]d'autre part il reste parfaitement possible d'envisager le temps en tant que potentialité dans un espace de déploiement vide de toute matière. [/quote]
Je ne le pense pas. Le temps perdrait toute consistance et donc tout intérêt ; à l'image de coordonnées spatiales dans un monde vide.
[quote=Crosswind post_id=407071 time=1568727363 user_id=16850]De même que, pour éviter tout anthropomorphisme, il est préférable de s'abstenir d'opposer une "matière" à un "esprit", ces deux termes étant issus en ligne droite de notre mode de pensée…[/quote]
Et qu'est-ce qui ne l'est pas ?! On pourrait aussi s'abstenir d'utiliser des mots, qui peuvent porter plusieurs sens selon leur emploi... Pour appréhender un nouveau phénomène, on part toujours de soi, de son ressenti, de son expérience. C'est un mécanisme proprement humain et il nous a conduit à bien des découvertes. Refuser "l'anthropomorphisme", c'est refuser les constructions mentales qui font intervenir des concepts, des idéations, des constructs historiques, philosophiques, émotionnels. Refuser tous nos souvenirs, qui peuvent être fragmentés, substitués. Refuser toutes nos intuitions, dont l'origine est mystérieuse et qui proviennent probablement du subconscient. Que restera-t-il après un examen poussé de nos outils cognitifs ?
[quote=Crosswind post_id=407071 time=1568727363 user_id=16850]Addendum : j'en profite aussi pour rappeler que depuis les travaux de notre bien-aimé Kant, l'absolu est reconnu comme indémontrable, indécidable, invérifiable… L'existence ou la non-existence de Dieu ne peut donc [b]pas[/b] être [b]démontrée[/b]. Seule la foi permet l'accès plein et entier à Son Règne.[/quote]
L'assertion : "Je pense que je suis." ne peut-elle pas être acceptable en terme d'absolu ? Il s'agirait d'une impression personnelle d'exister. L'impression d'être, même sans preuve empirique de sa justesse, implique automatiquement une conscience individuelle. "Je pense que je suis" me semble être une assertion auto-réalisatrice et, donc, toujours correcte.